La Belgique vient d’entériner la définition allemande du terrorisme
Erdal Gokoglu est un activiste turc, reconnu réfugié en Belgique depuis 2002, suite à des persécutions et tortures subies dans les prisons turques.
Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, pour les motifs que selon le juge de Hambourg, Erdal serait un fonctionnaire dirigeant d’une organisation terroriste DHKP-C. Comme preuves de son implication dans cette organisation, le mandat cite le fait qu’Erdal a vendu des revues, organiser trois concerts du Grup Yorum, co-fondé une association culturelle et participé à une conférence à l’Université de Berlin. Circonstance aggravante, il était conférencier, ce qui toujours selon le mandat “démontre son importance dans l’organisation”.
Ses avocats ont plaidé qu’aucun des comportements reprochés à Erdal ne pouvaient l’être. En démocratie, on a le droit de vendre des revues, d’organiser des concerts, d’être conférencier dans une université ou encore de fonder une association.
Pourtant la justice belge a estimé que si ces activités intellectuelles étaient faites dans le cadre d’une organisation terroriste, Erdal était terroriste.
C’est un raisonnement circulaire contre lequel il est impossible de se défendre. “Il est terroriste parce qu’il a fait ces activités et ces activités sont terroristes parce qu’il est terroriste.”
Si même des comportements parfaitement normaux peuvent devenir terroristes, parce qu’un Etat décide – sans le démontrer – que vous les exercez dans un cadre terroriste, nous sommes alors dans un état policier, où toute activité autorisée peut devenir a posteriori suspecte et vous être reprochée.
Ce que l’on peut faire ou ne pas faire n’est plus clairement défini et dépendra d’opinions politiques non étayées d’un procureur, sans qu’aucune défense ne soit permise.