Par un vote historique, le monde condamne le blocus des Etats-Unis contre Cuba

Le 3 novembre, pour la 30e fois depuis 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté à une écrasante majorité de 185 contre 2 la levée du blocus criminel des États-Unis contre Cuba. Ce vote historique était pratiquement absent des reportages des grands médias bourgeois, tels que le New York Times et le Washington Post.

 

Le blocus, mis en place pour la première fois par l’administration Kennedy le 2 février 1962, interdit depuis cette date les transactions commerciales et financières des États-Unis avec le peuple cubain, y compris les médicaments et autres produits essentiels[1].

Le blocus est la punition des États-Unis contre Cuba pour avoir mené une révolution socialiste – dirigée par le Mouvement du 26 juillet – le 1er janvier 1959. Révolution qui marqua la défaite du dictateur militaire Fulgencio Batista et son régime fantoche soutenu par les Etats-Unis.

Le vote de l’ONU est symbolique et non contraignant, puisque seul le Congrès US peut lever le blocus. Le vote signale tout de même l’isolement croissant des États-Unis par rapport au reste du monde.

Sans surprise, les deux seuls pays à avoir voté contre la résolution A/76/405 – intitulée “Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d’Amérique” – sont les États-Unis et leur allié fidèle, le régime raciste des colons israéliens. Deux abstentions sont venues de l’Ukraine et du gouvernement fasciste de Jair Bolsonaro au Brésil, récemment battu aux élections présidentielles.

Des représentants de différents pays ont pris la parole les 2 et 3 novembre pour exprimer leur soutien à la levée du blocus. Blocus qui implique la violation des droits de l’homme et qui va à l’encontre d’un certain nombre de principes de l’ONU, notamment le droit à la souveraineté nationale.

Les intervenants du monde entier ont exprimé leur reconnaissance envers Cuba pour les quelque 60 brigades sanitaires que le pays a envoyées dans plus de 40 pays, en particulier pendant la pandémie de coronavirus. Cuba a mené à bien ces missions et bien d’autres actions de solidarité, malgré les difficultés que le blocus a imposées au peuple cubain. Un appel a également été lancé pour retirer Cuba de la liste US des États soutenant le terrorisme.

L’impact dévastateur du blocus

Le 3 novembre, le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez Parrilla, a présenté durant 25 minutes un rapport devant l’Assemblée générale des Nations unies, décrivant l’impact historique et actuel du blocus. Son intervention a été applaudie par les délégués de l’assemblée.

Selon Granma, le rapport indique “que seulement entre août 2021 et février 2022, cette politique unilatérale a causé à Cuba des pertes de l’ordre de 3 806,5 millions de dollars [plus de 3,8 milliards]. Ce chiffre est supérieur de 49 % à celui rapporté entre janvier et juillet 2021 et constitue un record en seulement sept mois.

” Aux prix actuels, les dommages accumulés pendant six décennies de blocus s’élèvent à 150 410,8 millions de dollars [plus de 1 500 milliards de dollars], avec un grand poids sur des secteurs comme la santé et l’éducation, en plus des dommages causés à l’économie nationale et à la qualité de vie des familles cubaines “.

“Au cours des seuls 14 premiers mois du gouvernement Biden, les pertes causées par le blocus se sont élevées à 6 364 millions de dollars [plus de 6,3 milliards de dollars], ce qui équivaut à un impact de plus de 454 millions de dollars par mois et de plus de 15 millions de dollars par jour, selon le document.” (3 nov.)

Violations des droits de l’homme par les États-Unis

Après le vote, le coordinateur politique US, John Kelley, a attaqué Cuba pour des “violations des droits de l’homme”. Le représentant de Cuba aux Nations unies, Yuri Gala, a alors offert une puissante riposte.

Gala a en effet déclaré : “Cuba n’a pas besoin de leçons sur la démocratie et les droits de l’homme, encore moins de la part des États-Unis. Si le gouvernement des États-Unis était vraiment intéressé par le bien-être, les droits de l’homme et l’autodétermination des Cubains, il pourrait lever le blocus.” (Reuters, 3 novembre)

Gala a ensuite cité les violations des droits de l’homme commises aux États-Unis, en utilisant des statistiques incontournables dans le domaine de l’incarcération de masse, notamment sur l’emprisonnement disproportionné des afro-américains, des migrants et des mineurs. Gala a également fourni des statistiques éloquentes sur les meurtres de personnes de couleur par la police.

 

Source origanale: Worker’s World

Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action

Photo: Bill Hackwell

Note:

[1] Le blocus prévoit même de sanctionner les entreprises étrangères qui commerceraient avec Cuba et les pays qui lui apporteraient assistance. Ce qui confère aux lois US encadrant le blocus de Cuba un caractère extraterritorial pourtant interdit par le droit international. (NDLR)

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