La longue guerre de Washington contre la Syrie est loin d’être terminée

En 2017, Stephen Gowans sortait son livre La longue guerre de Washington contre la Syrie, disponible en français aux éditions Delga. Une guerre tellement longue qu’elle est à ce jour loin d’être terminée, même si elle n’occupe plus autant les devants de l’actualité. Ce qui s’y passe encore est pourtant extrêmement grave, comme le relève Gowans dans cette mise à jour. Washington est loin d’avoir jeté l’éponge en Syrie et empêche la reconstruction du pays en piétinant une fois de plus les règles les plus élémentaires du droit international.


 

La longue guerre de Washington contre la Syrie n’a pas été tendre pour les citoyens du pays. La guerre a été menée de nombreuses manières au cours de nombreuses décennies, parfois sous forme de guerre chaude, principalement sous forme de guerre froide, tantôt visible, tantôt cachée, tantôt directement, tantôt par procuration, tantôt par des moyens militaires, et souvent par des mesures économiques.

La guerre n’a nullement diminué en intensité, bien que le gouvernement syrien l’ait largement emporté, avec l’aide de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah, dans sa lutte contre les djihadistes soutenus par l’étranger.

Voici les conséquences de la guerre pour le peuple syrien.

  • L’économie s’est contractée de deux tiers depuis 2011 [1], l’année où les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi que les Turcs, les Saoudiens, les Émiratis et les Qatariens, aidés par les Israéliens, ont soufflé sur les braises d’une insurrection islamiste qui couvait depuis les années 1960 afin de produire une explosion.
  • Plus de 80 % des Syriens vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. [2]
  • Après l’avoir classée parmi les pays à revenu intermédiaire inférieur, la Banque mondiale a reclassé la Syrie en 2018 comme pays à faible revenu. [3]
  • Selon le président du pays, Bachar al-Assad, les Syriens sont pris au piège « entre la faim, la pauvreté et la privation [créées par la longue guerre] d’un côté, et la mort [due au coronavirus] de l’autre ». [4]
  • Les prix des denrées alimentaires ont augmenté plus de 23 fois au cours des dix dernières années. [5]
  • Le Programme alimentaire mondial met en garde contre une famine imminente. [6]
  • Le système de santé syrien, autrefois l’un des meilleurs de la région, est en pleine déroute. Le pays souffre d’une pénurie de médecins, de médicaments et de matériel médical. [7]
  • Les barrages et les champs pétrolifères fonctionnent à peine. [8]
  • Les zones industrielles ont été complètement dévastées. [9]
  • Les écoles et les hôpitaux sont en ruines. [10]
  • Des quartiers entiers ont été réduits en décombres. [11]

Les conditions sont si désespérées que, fouettés par la pauvreté, un certain nombre de Syriens ont été incités à s’enrôler dans l’armée grandissante de mercenaires syriens du président turc Recep Tayyip Erdogan. Ils combattent en Libye et en Azerbaïdjan et dans leur propre pays, au service d’un sultan néo-ottoman, pour tenter de récupérer les anciens territoires de l’Empire ottoman. [12]

La Syrie a impérativement besoin d’être reconstruite. Mais les États-Unis et leurs alliés ont manœuvré pour que la reconstruction ne se fasse pas. Après avoir organisé la crémation de la Syrie, les États-Unis ont l’intention que le pays — ou plutôt les parties du pays qui sont sous le contrôle du gouvernement légitime — reste un amas de cendres.

Tel est l’avenir de la Syrie si Washington fait ce qu’il veut. Le genou des sanctions américaines, conçues pour asphyxier économiquement le pays, continuera de peser sur le cou collectif du peuple syrien, comme il continuera de peser sur le cou collectif des Vénézuéliens, des Nord-Coréens, des Cubains et des Iraniens jusqu’à ce que ces pays se plient aux exigences des États-Unis, c’est-à-dire ouvrent la voie à l’arrivée au pouvoir de gouvernements acceptables pour Washington.

Selon le New York Times, le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré que « l’administration ne mettra pas fin à la campagne de pression sur M. al-Assad et ses partisans à moins qu’ils n’acceptent […] une passation de pouvoir […] » [13], c’est-à-dire à moins qu’ils n’acceptent qu’Assad soit remplacé par un successeur approuvé, mais plus probablement soigneusement choisi par Washington.

Pour vous donner une idée du type de dirigeant que Washington pourrait choisir pour la Syrie, un rapport déclassifié de la CIA de 1986, préparé par le Foreign Subversion and Instability Center de l’agence, a émis l’avis que « les intérêts américains seraient mieux servis par un régime sunnite contrôlé par des modérés orientés vers les affaires [qui] envisageraient un fort besoin d’investissements occidentaux pour construire l’économie privée de la Syrie ». [14]

Pourquoi Washington tient-il tant à remplacer le gouvernement syrien ?

Nous pouvons répondre à la question si nous reconnaissons que les États-Unis sont une société dominée par des intérêts commerciaux, et que ces intérêts doivent se nicher partout, s’installer partout et établir des liens partout s’ils veulent prospérer. En revanche, le gouvernement syrien n’existe pas pour aider les investisseurs et les entreprises américaines à trouver des marchés et des possibilités d’investissement, mais pour répondre aux besoins des Syriens. Selon les États-Unis, il faut résoudre cette contradiction : soit le gouvernement Assad répond aux besoins des entreprises et des investisseurs, ainsi qu’aux intérêts stratégiques américains sous-jacents qui les soutiennent, soit il quitte la scène.

Dans la préface de l’édition russe de son livre sur l’impérialisme [L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme], Lénine écrit qu’il est impossible de comprendre et d’évaluer la guerre et la politique modernes sans comprendre la question économique fondamentale, qu’il définit comme celle de l’essence économique de l’impérialisme. [15]

Après Lénine, dans mon livre La longue guerre de Washington contre la Syrie, j’ai essayé d’expliquer les impératifs économiques qui sous-tendent la prédation américaine. Le libre-échange, ou une politique de la porte ouverte, ou encore, de manière plus détaillée, une politique du « nous avons besoin de vous », est au centre de l’histoire des raisons pour lesquelles les États-Unis ont mené cette longue guerre. L’incapacité du gouvernement syrien à ouvrir son économie aux investissements et aux exportations américaines aux conditions américaines, et son insistance sur un développement économique indépendant est la cause première de l’hostilité américaine.

En décembre dernier, Assad a déclaré : « Nous n’avons pas de politique [néo-]libérale, nous sommes toujours socialistes, nous avons toujours un secteur public très important. »[16]

Si vous examinez la liste des pays dont les gouvernements doivent être remplacés, vous découvrirez que ces pays ont tous un secteur public important, c’est-à-dire des monopoles fermés aux investissements rentables pour le capital américain, ou qui sont en concurrence avec des entreprises américaines, ou qui restreignent ou limitent les possibilités de profits des États-Unis.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont incorporé la plus grande partie de l’Asie occidentale [le Proche et le Moyen-Orient] à leur empire, en s’appuyant largement sur un système de colonialisme voilé, sur lequel Washington exerce une influence indirecte par le biais des dirigeants locaux, qui agissent comme des vice-présidents de facto sous couvert d’indépendance constitutionnelle. Ces vice-rois veillent à ce que leurs gouvernements créent des climats attractifs pour les investissements étrangers et pour la poursuite des intérêts stratégiques américains qui soutiennent les possibilités d’investissement.

Mais un pays du Proche-Orient, dans l’après-guerre, ne s’est pas laissé intégrer dans l’empire américain, il a refusé de sacrifier à la pratique du colonialisme voilé : la Syrie. La Syrie est le dernier État nationaliste arabe indépendant qui travaille à un développement économique indépendant guidé par les intérêts locaux plutôt que par les exigences de Wall Street. Aujourd’hui, dans cette partie de l’Orient, seuls deux gouvernements et un mouvement existent indépendamment de l’empire américain : l’Iran, depuis 1979, le Hezbollah, fondé dans le sillage de la révolution islamique iranienne, et la Syrie.

Il n’est donc pas surprenant que ce soient les forces que Washington considère comme ses ennemis au Proche-Orient — des ennemis autour desquels il a créé des légendes noires, des représentations du mal absolu, qui viennent contraster avec la légende dorée de la bienveillance fondamentale des États-Unis.

Washington considère également comme ennemis du Proche-Orient les groupes islamistes qui s’inspirent de la stratégie d’Oussama ben Laden consistant à apporter la guerre à l’ennemi lointain, défini comme les États-Unis. Washington, en revanche, soigne les groupes islamistes qui suivent la stratégie alternative de guerre contre l’ennemi local, nationaliste arabe, communiste et minorité religieuse. Le groupe appelé Al-Qaida Khorasan planifie des opérations contre les États-Unis et reste une cible de la guerre ouverte et secrète de ces derniers. Cependant, les diverses organisations d’Al-Qaida qui changent de nom, de forme et d’orientation locale et se concentrent exclusivement sur la lutte contre ce qu’elles définissent comme les Takfiris locaux, ou les infidèles, restent des alliés utiles des États-Unis dans la lutte contre les nationalistes et les communistes arabes laïques. Ces islamistes sectaires fanatiques et intolérants se sont révélés des instruments utiles de l’impérialisme américain pour diviser le monde arabe en attaquant les chiites, les alaouites et d’autres minorités religieuses et en faisant la guerre aux nationalistes et aux communistes arabes.

Depuis la naissance de l’empire américain, c’est-à-dire depuis l’installation des treize premières colonies anglaises sur une terre volée et jusqu’à aujourd’hui, le fondement de la politique étrangère de l’empire a été d’écraser toute force d’indépendance locale et d’affirmation nationale qui faisait obstacle à l’élargissement des intérêts économiques dominants de l’empire, qu’il s’agisse des spéculateurs fonciers, des esclavagistes avides de terres, des fabricants à la recherche de marchés étrangers ou des financiers recherchant des occasions d’investissements rentables à l’étranger. Aux prises avec un impératif de rentabilité expansionniste, Washington est amenée à remplacer tous les gouvernements étrangers qui résistent à l’intégration dans l’économie américaine, y compris les gouvernements syrien, cubain, nord-coréen, vénézuélien et iranien.

Malheureusement, la lutte largement couronnée de succès de l’Armée arabe syrienne, appuyée par la Russie, l’Iran et le Hezbollah, contre l’insurrection islamiste soutenue par l’étranger, n’a pas mis un terme à l’impérialisme américain axé sur le profit.

Comme le disait Lénine, « Une guerre impérialiste ne cesse pas [tant que] la classe qui la mène, et qui y est liée par des millions de fils économiques (et même de cordes), n’est pas réellement renversée et remplacée à la tête de l’État par la classe réellement révolutionnaire, le prolétariat. » [17] Nous en sommes loin.

Certains pensent, avec un excès d’optimisme, que parce que la guerre djihadiste en Syrie est largement terminée, les forces de l’indépendance locale et de l’affirmation nationale ont gagné, et que les États-Unis ont été vaincus. Rien n’est plus éloigné de la vérité. Ce que Lénine appelait la guerre impérialiste prédatrice peut sembler avoir été suivi par ce qu’il appelait également la paix impérialiste prédatrice, mais la prédation impérialiste continue, tout comme la guerre, même si la guerre est maintenant largement dissimulée.

Après avoir réduit la Syrie en décombres et ses citoyens à la misère, les États-Unis lui mènent une guerre silencieuse en bloquant sa reconstruction. Ils le font de deux manières.

Tout d’abord, par le biais du Caesar Act, un régime de sanctions introduit l’été dernier pour punir partout dans le monde les individus et les entreprises qui traitent des secteurs de l’économie syrienne essentiels pour redonner à la Syrie un semblant de santé économique. Ces secteurs sont la construction, l’électricité et le pétrole. Toute entreprise qui traite avec le gouvernement syrien dans le cadre d’un effort de reconstruction sera sanctionnée par le département du Trésor américain et se verra interdire l’accès au système bancaire américain — une condamnation à mort économique virtuelle. La loi est délibérément conçue, comme le disent deux universitaires américains, « pour rendre la reconstruction impossible ». [18]

La seconde façon dont les États-Unis empêchent les Syriens de reconstruire leur pays est de refuser à Damas l’accès aux revenus dont elle a besoin pour financer les projets de reconstruction qui pourraient être entrepris par des entreprises désireuses de défier les sanctions américaines. Ils le font par le biais d’une occupation militaire à grande échelle qui passe pratiquement inaperçue.

Les forces américaines, assistées par des Kurdes opportunistes — qui croient que les États-Unis sont sur le point de les aider à établir un deuxième Israël au Proche-Orient sur un territoire volé à la Syrie (tout comme Israël a été fondé sur des terres volées à ce qu’on appelait autrefois la Grande Syrie) — ont instauré une occupation illimitée d’un territoire comprenant un tiers de la Syrie, et contenant la plupart des richesses pétrolières syriennes et ses meilleures terres agricoles. Le but apparent de l’occupation américaine est de poursuivre la lutte contre ISIS, mais le but réel est tout autre.

L’objectif plus large, comme l’a reconnu le représentant spécial des États-Unis pour la Syrie, James Jeffrey, est de transformer la Syrie en une colonie américaine voilée, à la japonaise, dans laquelle les États-Unis installent une occupation militaire illimitée et rédigent la Constitution du pays. Jeffrey a révélé que l’objectif est d’établir « un degré de contrôle sur la Syrie similaire à celui dont ils disposaient au Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale ». [19]

Le but le plus immédiat, comme l’a reconnu le président américain qui parle beaucoup, est d’empêcher la Syrie de récupérer ses champs pétrolifères. Ce que fait Washington pour priver Damas d’une source de revenus pour la reconstruction.

Pour citer Trump : « Nous sommes hors de Syrie, à part pour le pétrole. J’ai gardé le pétrole. Nous avons des troupes qui gardent le pétrole. À part ça, nous sommes hors de Syrie. » [20]

Aucune référence à ISIS.

Ainsi, les États-Unis disent à la Syrie : nous ne reconstruirons pas votre pays, et nous ne permettrons pas à nos alliés de le faire. Nous empêcherons vos alliés de reconstruire votre pays en occupant vos puits de pétrole et vos meilleures terres agricoles pour vous priver des revenus nécessaires à la reconstruction.

Il y a un autre objectif des États-Unis, également reconnu par Jeffrey, et qui consiste à transformer la Syrie en « bourbier » pour la Russie, comme celui auquel les États-Unis ont été confrontés au Vietnam, afin d’expulser les Russes de la région. L’idée est que si la Russie s’enlise en Syrie, elle finira par y abandonner ses bases militaires et se retirera de la Méditerranée, laissant le Proche-Orient et la Méditerranée libres pour une domination américaine totale.

De combien de soldats dispose Washington en Syrie ?

Officiellement 750. Mais c’était avant que cent autres ne viennent s’y ajouter en août. Donc disons 850. Insignifiant.

Mais le chiffre officiel est ce que le Pentagone appelle une « construction artificielle »[22] — en d’autres termes, il ne veut rien dire. Ce chiffre n’inclut pas les équipages aériens, qui imposent une zone d’interdiction de vol au-dessus du territoire occupé par les États-Unis, et qui constituent une partie très importante — peut-être la plus importante — de l’occupation, car la suprématie aérienne des États-Unis rend la zone d’occupation pratiquement imprenable.

Ce chiffre n’inclut pas non plus le personnel des opérations spéciales ni le personnel américain affecté à des missions classifiées. [23] Et cela n’inclut pas l’assistance que les forces d’occupation américaines reçoivent de l’armée de l’air israélienne, qui effectue régulièrement des frappes aériennes sur des cibles en Syrie. [24] De plus, il n’inclut pas ce que le Wall Street Journal a appelé « un nombre indéterminé de contractants » [25], ce qui, en langage clair, signifie une masse de mercenaires.

En décembre 2019, Assad a déclaré :

« Ce qui est amusant dans la politique américaine, c’est qu’ils donnent un chiffre qui va des milliers aux centaines. Quand ils disent des milliers, c’est pour rendre le lobby pro-guerre — en particulier les entreprises d’armement — heureux qu’ils soient en état de guerre. Quand ils parlent de centaines, c’est pour s’adresser aux personnes qui s’opposent à la guerre en disant que ces combattants ne sont que « quelques centaines ». En fait, les deux chiffres sont faux pour une raison simple… Ils sont basés sur le nombre de soldats américains et non sur le nombre d’individus qui combattent avec l’armée américaine. Le régime américain s’appuie beaucoup dans ses guerres sur des entreprises privées comme Blackwater [Ainsi, même s’ils avaient quelques centaines de soldats américains en Syrie, ils en ont encore des milliers, voire des dizaines de milliers [de mercenaires combattant aux côtés de troupes américaines reconnues]) » [26].

L’occupation est manifestement illégale. Les forces américaines n’ont pas été invitées à entrer en Syrie. Au contraire, le gouvernement syrien a déclaré à plusieurs reprises que les forces américaines devaient se retirer.

Le pétrole syrien est pillé. En effet, une société énergétique américaine, Delta Crescent Energy, gère les puits de pétrole et vend le pétrole aux Turcs, tout comme le faisait ISIS précédemment. [27] C’est de la piraterie pure et simple.

« Les Américains », a déclaré Assad en mars, « sont des occupants ; ils occupent nos terres. Les Américains sont des voleurs qui volent notre pétrole. » [28]

Et les forces américaines ne sont pas le seul occupant. Il y a également une zone d’occupation turque au nord, une zone d’occupation d’Al-Qaïda à Idlib, et une zone d’occupation israélienne (qui dure depuis 53 ans) dans le Golan syrien.

Alors que les États-Unis ont fait en sorte que la Syrie soit réduite en cendres, alors qu’ils ont organisé et ont participé à la partition de la Syrie en plusieurs zones d’occupation, alors qu’ils agissent pour empêcher la Syrie de se reconstruire, ils n’ont pas réussi, malgré ces prédateurs, à atteindre leur objectif ultime de remplacer le gouvernement syrien — un gouvernement acceptable pour le peuple syrien et répondant à ses besoins.

Qui plus est, les États-Unis n’ont pas réussi à briser la volonté de la Syrie de vaincre l’impérialisme américain.

Pour citer Assad :

« Notre politique […] consiste à libérer les territoires restants afin de restaurer notre intégrité territoriale et protéger notre population. Le calendrier dépendra de l’état de préparation de nos forces armées au combat. Lorsque la bataille commencera, nous ne ferons pas de distinction entre […] les sionistes, les Turcs et les Américains. Sur notre territoire, ils sont tous des ennemis. » [29]

« Nous avons dit que nous allions libérer chaque centimètre carré de la Syrie […] C’est notre terre [et] c’est notre devoir. »[30]

Il y a un autre devoir, qui pèse sur les épaules des internationalistes : celui de dénoncer impitoyablement les machinations de nos « propres » pays, de soutenir en actes, et pas seulement en paroles, les efforts de la Syrie pour résister à sa recolonisation et récupérer son territoire, d’exiger la fin des occupations étrangères et d’inculquer, dans le cœur de nos compatriotes, une attitude de véritable fraternité avec les Syriens qui agissent pour libérer et défendre leur pays des prédateurs impériaux des États-Unis et de leurs satellites. [31]

 

Source originale: Le blog de Stephen Gowans

Traduit de l’anglais par Diane Gilliard pour Investig’Action

 

Notes:

  1. Raja Abdulrahim et Nazih Osseiran, « Reviving Syria’s economy is an uphill battle for Assad after years of war », The Wall Street Journal, 31 janvier, 2020
  2. Ibid
  3. Ibid
  4. Ben Hubbard, « 2Syria’s Economy Collapses Even as Civil War Winds to a Close », The New York Times, 15 juin 2020
  5. Patrick Cockburn, « A choice between bread and masks’: Syrians face calamity as Trump’s new sanctions combine with surging coronavirus », The Independent, 21 août 2020
  6. Patrick Cockburn, « The next Gaza Strip? Daily battle of survival for those left in Idlib », The Independent, 7 octobre 2020
  7. Aleksandr Aksenenok, « War, economy and politics in Syria: broken links », Conseil russe des Affaires internationales, 17 avril 2020
  8. Abdulrahim et Osseiran
  9. Ibid
  10. Ibid
  11. Ibid
  12. Kareem Fahim, Khurshudyan and Zakaria Zakaria, « Deaths of Syrian mercenaries show how Turkey, Russia could get sucked into Nagorno-Karabakh conflict », The Washington Post, 14 octobre 2020
  13. Pranshu Vermaet Vivian Yee, « Trump’s Syria Sanctions “Cannot Solve the Problem”, Critics Say », The New York Times, 4 août 2020
  14. « Syria: Scenarios of Dramatic Political Change », 30 juillet 1986, Central Intelligence Agency, https://www.cia.gov/library/readingroom/docs/CIA-RDP86T01017R000100770001-5.pdf
  15. V.I. Lénine, Impérialisme, stade suprême du capitalisme, https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/vlimperi/vlimp.htm.
  16. « The interview that Italian Rai News 24 refrained from broadcasting… President al-Assad: Europe was the main player creating chaos in Syria », SANA, 9 décembre 2019
  17. V.I Lénine, La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, 1918, Œuvres complètes, Moscou.
  18. Joshua Landis et Steven Simon, « The Pointless Cruelty of Trump’s New Syria Sanctions », Foreign Affairs, 17 août 2020
  19. 19.Cockburn, 21 août 2020
  20. « US convoy transports stolen Syrian oil to Iraq: SANA », Press TV,  20 Septembre 2020
  21. Cockburn, 21 août 2020
  1. John Ismay, « US says 2 000 troops are in Syria, a fourfold increase », The New York Times, 6 décembre 2017
  2. Ibid.
  3. Han Goldenberg, Nicholas A. Heras, Kaleigh Thomas et Jennie Matuschak, « Countering Iran in the Gray Zone: What the United States should learn from Israel’s operations in Syria », Center for a New American Security, 2020
  4. Nancy A. Yousef, « US to remain in Syria indefinitely, Pentagon officials say », The Wall Street Journal, 8 décembre 2017
  5. « President al-Assad : “The Belt and Road Initiative” constituted worldwide transformation in international relations… There will be no prospect for US presence in Syria », SANA, 16 décembre 2019
  6. Lara Seligman and Ben Lefebvre, « Little-known U.S. firm secures deal for Syrian oil », Politico, 3 août 2020; « US convoy transports stolen Syrian oil to Iraq: SANA, Press TV », 20 septembre 2020; « Another US convoy smuggles Syrian oil to Iraq: SANA », Press TV, 11 octobre 2020
  7. « President al-Assad: Erdogan fights beside terrorists out of his brotherhood ideology… Our military is Idleb as its liberation  means that we move towards liberating the eastern regions », SANA, March 5, 2020
  8. Cité dans une déclaration de H.E. Walid Al-Moualem, vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et des expatriés de la République syrienne lors du débat général de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies, 26 septembre 2020.
  9. « President al-Assad to Mail on Sunday: UK publicly supported White Helmets that are a branch of Al Qaeda, US and French existence in Syria is invasion », SANA, 10 juin 2018
  10. Voir la condition 8 posée par V.I. Lénine dans son discours sur les conditions d’admission à l’Internationale communiste, 1920, https://www.marxists.org/francais/inter_com/1920/ic2_19200700b.htm

 

La Longue guerrre de Washington contre la Syrie, disponible aux éditions Delga

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