De grands organes de presse exhortent enfin les États-Unis à abandonner les poursuites contre Julian Assange

Cinq grands organes de presse occidentaux ont finalement pris la défense du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, et demandent au gouvernement étasunien d’abandonner les poursuites engagées contre lui.

Dans une lettre adressée au gouvernement étasunien, les rédacteurs en chef et les éditeurs du New York Times, du Guardian, du Monde, du Der Spiegel et d’El País ont déclaré que “publier n’est pas un crime” et qu’il était temps pour les États-Unis “de mettre fin aux poursuites engagées contre Julian Assange pour avoir publié des informations secrètes“.

Les cinq organes de presse ont largement bénéficié des documents publiés par WikiLeaks et ont collaboré avec l’organisation pour publier des câbles du département d’État dans un communiqué connu sous le nom de “Cable Gate.” La lettre explique que pour avoir reçu ces fuites et les journaux de guerre de l’Irak et de l’Afghanistan de la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, Assange a subi “les conséquences les plus graves.”

L’appel indique : “Le 11 avril 2019, Julian Assange, sous le coup d’un mandat d’arrêt américain, a été appréhendé à Londres. Depuis déjà trois ans et demi, il est détenu sur le sol britannique, dans une prison de haute sécurité qui abrite normalement des terroristes ou des membres de groupes liés au crime organisé.”

Selon un rapporteur spécial des Nations unies, Assange a été soumis à la torture psychologique pendant sa détention à la prison de Belmarsh, sans qu’aucune charge ne pèse sur lui. S’il est extradé vers les États-Unis, il risque jusqu’à 175 ans de détention dans une prison de haute sécurité.

Le ministère US de la Justice a inculpé Assange en vertu de la loi sur l’espionnage, bien que le fondateur de WikiLeaks a utilisé des pratiques journalistiques classiques pour recevoir les informations qu’il a publiées. L’appel explique que l’administration Obama s’est abstenue de demander l’inculpation d’Assange en raison du précédent que cela pourrait créer, mais que l’administration Trump a décidé de poursuivre les accusations.

Mais cette vision des choses a évolué sous le mandat de Donald Trump : le département de la justice s’appuie à présent sur une loi remontant à plus d’un siècle, l’Espionage Act de 1917. Conçue pendant la Première Guerre mondiale pour pouvoir assigner en justice de potentiels espions, cette loi fédérale n’avait jamais été utilisée à l’encontre de journalistes, de médias ou de diffuseurs“, indiquent les organes de presse.

La décision de l’administration Trump d’inculper Assange est probablement liée à la publication par WikiLeaks de documents détaillant les outils de piratage de la CIA, connus sous le nom de Vault 7. Bien que la publication de ces documents n’ait rien d’illégal et qu’Assange soit inculpé pour des fuites non liées à ce dossier, Vault 7 a rendu furieux la CIA et son directeur de l’époque, Mike Pompeo.

L’année dernière, dans un rapport qui a fait l’effet d’une bombe, Yahoo News a révélé que la CIA, sous la direction de Pompeo, avait comploté pour kidnapper Assange et avait discuté de son assassinat après la publication de Vault 7. Le rapport a été cité par l’équipe juridique d’Assange pour s’opposer à la décision de l’ancien ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni de l’extrader vers les États-Unis, décision qui fait actuellement l’objet d’un appel.

 

Source originale: Anti War

Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action

Les opinions exprimées dans les articles publiés sur le site d’Investig’Action n’engagent que le ou les auteurs. Les articles publiés par Investig’Action et dont la source indiquée est « Investig’Action » peuvent être reproduits en mentionnant la source avec un lien hypertexte renvoyant vers le site original. Attention toutefois, les photos ne portant pas la mention CC (creative commons) ne sont pas libres de droit.


Vous avez aimé cet article ?

L’info indépendante a un prix.
Aidez-nous à poursuivre le combat !

Pourquoi faire un don ?

Laisser un commentaire

Qui sommes-nous ?

Ceux qui exploitent les travailleurs et profitent des guerres financent également les grands médias. C’est pourquoi depuis 2004, Investig’Action est engagé dans la bataille de l’info pour un monde de paix et une répartition équitable des richesses.