L’expansionnisme israélien et la crise politique dans le Golfe persique

 

 

 

 

 

 

 

 

 


« Le Golan restera toujours sous la souveraineté israélienne » a déclaré mardi dernier le Premier Ministre Netanyahou lors d’une conférence de la jeunesse à Katzrin. « On ne quittera jamais le Golan », a-t-il affirmé plus tard dans un autre entretien avec les médias israéliens « vu qu’il nous appartient et aussi parce que, si nous n’étions pas là, il serait occupé par des terroristes». 

Il semblerait que les plans et les modalités d’alliance entre Israéliens et Saoudiens avancent à toute vitesse. Les déclarations d’Avigdor Lieberman après la visite de Donald Trump démontrent la même conviction.  Le ministre israélien affirme sa détermination pour la création d’une « coalition contre le terrorisme » – la célèbre « OTAN arabe » sous commandement saoudien- avec un contrôle militaire et logistique israélien et états-unien. 

Selon plusieurs analystes, la rupture des relations entre le Qatar et le reste des pays du Golfe doit être interprétée dans ce contexte. Toute la coalition doit se soumettre de manière inconditionnelle aux directives de Riyad, selon les instructions du magnat américain, sous peine d’exclusion. Doha n’est pas tant accusée pour sa connivence « avec des groupes terroristes ou des groupes extrémistes qui veulent déstabiliser la région » – comme d’ailleurs l’ont fait tous les pays du Golfe, y compris Riyad-, mais plutôt pour son soutien et ses relations avec l’Iran, le Hezbollah et le Hamas. 

L’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn, l’Egypte, le Yémen (le gouvernement du président Hadi), la Libye (gouvernement de Tobrouk) et même la Mauritanie ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar pour cette raison. Le roi Salman a demandé à l’émir du Qatar, Hamad bin Tamim Al Thani, de rompre définitivement avec le Hamas (encourageant ainsi l’expulsion de tous ses dirigeants dont Khaled Meshal), avec les Frères musulmans, l’Iran et le Hezbollah.  Instructions et directives qui proviennent directement de Tel-Aviv. 

« Il ne fait aucun doute que la rupture avec Doha », « ouvre de nouvelles possibilités de coopération avec les pays du Golfe dans la lutte contre le terrorisme » a déclaré Lieberman. Selon l’interprétation israélienne en effet, la rupture avec le Qatar indique que les États arabes ont enfin compris que la véritable menace dans la région ne vient pas d’Israël, mais du terrorisme (de matrice chiite) représenté par l’Iran et le Hezbollah. 

Des signaux qui indiquent une plus grande marge d’action du gouvernement israélien, surtout grâce au soutien du Président américain Trump. Une autre démonstration, par exemple, est le choix d’assigner de nouveaux fonds pour la construction de colonies en Cisjordanie. Mardi dernier, le gouvernement israélien a approuvé le projet de construction de 1500 nouveaux logements pour une nouvelle colonie, ainsi qu’une étude supplémentaire pour la construction d’un autre millier de bâtiments, ce qui n’avait pas eu lieu depuis 25 ans. Netanyahou s’est félicité d’être le premier ministre qui a eu le privilège de « construire de nouvelles colonies en Cisjordanie après plusieurs décennies ». 

Après la victoire de la grève de la faim des prisonniers palestiniens, Ahmed Saadat, secrétaire général du FPLP, a déclaré dans un communiqué officiel que «la lutte collective est un exemple pour poursuivre la résistance contre l’occupation israélienne devenue plus oppressive et agressive ». L’appel poursuit en disant que « le choix de Netanyahou prouve encore une fois que la solution à deux États ne fait pas partie des plans du gouvernement israélien comme aucune autre hypothèse de paix ». Au cours de la semaine du cinquantième anniversaire de l’occupation, le gouvernement israélien a symboliquement choisi de poursuivre la construction de nouvelles colonies pour empêcher la solution à deux Etats. 

Enfin, les mots du Premier Ministre israélien sont très clairs quant aux intentions du gouvernement en ce qui concerne le processus de paix puisque, même en cas d’accord, « Israël a l’intention de maintenir le contrôle militaire des territoires à l’ouest du Jourdain (Cisjordanie, ndlr) parce qu’il les considère stratégiques pour sa sécurité ». Tous ces territoires, des hauteurs du Golan en Syrie jusqu’aux fermes de Chebaa au Liban, sont considérés comme stratégiques par Israël mais sont des territoires occupés illégalement (selon plusieurs résolutions des Nations Unies) depuis plus de 50 ans. 

Source : Contropiano

 

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