Décodex: le vieux Monde se meurt

Le vieux Monde se meurt, le nouveau Monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgit le Décodex. Cet outil du quotidien de révérence est censé labelliser les sites d’information fiables. Tentative de sauvetage désespérée d’une presse aux abois ? Michel Collon et Investig’Action en font les frais, ils se prennent un carton rouge. Mais les fact-checkeurs du Monde justifient cette décision en citant un article erroné.

 

 

Ça y est, le Décodex est en ligne ! L’outil pensé par les Décodeurs du Monde est censé faire le ménage sur la Toile en aidant les internautes à trier les vraies des fausses informations. Concrètement, le Décodex se présente comme un moteur de recherche. On y entre l’adresse d’un site d’info et l’outil nous dit s’il est fiable ou pas. Une extension est même disponible pour les navigateurs Chrome et Firefox, ainsi que pour les réseaux sociaux Facebook et Twitter. « L’idée pour caricaturer, c’est de mettre en rouge les reptiliens et les illuminati, et en vert les médias plutôt fiables, qui vérifient la plupart du temps ce qu’ils publient », confie à Arrêt sur Images Samuel Laurent, le responsable de la rubrique[1].

 

Surprise ou pas, Michel Collon et le site Investig’Action sont repris dans le Décodex du Monde. Et c’est un carton rouge ! « Ce site diffuse régulièrement de fausses informations ou des articles trompeurs ». Des exemples ? Hélas, non[2]. Mais deux références pour appuyer la décision. Un article du Monde daté du 5 juin 2012, « Le petit monde composite des soutiens au régime syrien »[3]. Sur Michel Collon, le texte indique : « Antiaméricain et antisioniste, il a beaucoup milité contre l’opération de l’OTAN en Libye. Il s’est d’ailleurs rendu à Tripoli en juillet 2011, à l’invitation du régime Kadhafi. Michel Collon, que Pierre Piccinin revendique comme un ami, s’était déjà élevé contre l’intervention de l’OTAN au Kosovo, en 1999. » C’est tout ? Oui. Passons l’épithète « antiaméricain »,   la critique de la politique étrangère des Etats-Unis ne se résume pas à une forme de racisme primaire. Que reproche Le Monde finalement ? De s’opposer à la colonisation de la Palestine et de dénoncer les interventions de l’Otan ?

 

L’auteur de cette pièce justificative est Christophe Ayad. Invité sur le plateau de Ce Soir ou Jamais à débattre de la guerre en Libye avec Bernard-Henri Lévy, le journaliste lancera au philosophe : « Sans vous il y aurait malgré tout eu une intervention en Libye, mais tant mieux, vous avez joué un rôle. »[4] Envoyé spécial à Benghazi, Ayad a couvert l’intervention de l’Otan en Libye pour Libération. Un copié-collé de la version de l’alliance atlantique, agrémentée de quelques témoignages de rebelles. Son article du 21 mars 2011, « Sous le feu à Benghazi »[5], est ainsi résumé : « Le contexte. Une série de frappes de la coalition internationale a permis d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Benghazi. L’enjeu. Faire cesser la répression sanglante d’une révolte contre le régime Kadhafi. » En réalité, les frappes de l’Otan n’étaient pas seulement destinées à instaurer une zone d’exclusion aérienne. L’alliance a pilonné les positions de l’armée libyenne pour permettre aux rebelles de renverser le gouvernement. Ensuite, l’enjeu sur la protection des civils pose sérieusement question. Confirmant les rapports de plusieurs observateurs internationaux, le Parlement britannique a sèchement condamné l’engagement de David Cameron dans la guerre libyenne, indiquant notamment que son gouvernement n’avait « pas pu vérifier la menace réelle que le régime de Kadhafi faisait peser sur les civils »[6]. Les parlementaires ajoutent que Cameron n’a pas exploité les solutions politiques, préférant se « focaliser exclusivement sur le changement de régime par des moyens militaires ». « Tant mieux », dirait Christophe Ayad. Pendant que l’ex-journaliste de Libé jouait les attachés de presse de l’Otan à Benghazi, Michel Collon a commis le crime d’aller voir, de l’autre côté, les dégâts infligés par les bombes de l’Otan[7]. Ayad était du côté Bien, Collon aura donné la parole aux mauvaises victimes. Impardonnable !

La deuxième pièce justificative du Décodex est particulièrement éloquente. Il s’agit d’un article de Libération, daté du 9 février 2012. « Des réseaux français au service de la Syrie »[8] cite brièvement Michel Collon. Il aurait participé à un voyage de presse en Syrie aux côtés de sympathisants du Front National. Le hic ? Collon n’a jamais fait partie de cette expédition. Il n’a même jamais mis un pied en Syrie. Ainsi, le Décodex, spécialiste du fact-cheking qui invite à « vérifier une information avant de la partager », relaie un article erroné pour justifier la mise au  ban d’Investig’Action. Les braconniers ne font pas les meilleurs gardes-chasse !

 

L’autre Monde

 

Nous ne sommes pas seuls. Nos amis du Grand Soir, “site peu fiable qui relaie des théories conspirationnistes” ont l’illustre honneur de partager le rouge reptilien du Décodex. Fakir hérite d’un orange qui invite à la prudence. Mise en garde du Décodex: « Un journal indépendant de gauche […] avec une ligne éditoriale militante et un parti pris clairement revendiqué ». Réponse des principaux intéressés : « Tout le monde sait que les ouvriers, les employés, les syndicalistes, les économistes hétérodoxes, les chômeurs, les agriculteurs sont des sources “peu fiables” avec lesquelles il faut être “prudent”. Un bon lobbyiste à Bruxelles, hein, c’est toujours plus sérieux ! » La gauche, ce terrain miné sur lequel l’internaute doit s’engager avec prudence. Le Monde Diplomatique est ainsi considéré comme une source fiable par le Décodex. Mais l’outil juge utile de préciser que le Diplo est un « mensuel français d’information et d’opinion, marqué à gauche ». Taquin le Décodex: au lieu de placer ouvertement le Monde à droite, il précise avec subtilité que le quotidien est « détenu depuis 2010 par les hommes d’affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse ».

 

Cela ne prive pas le Monde d’une bonne note. À croire que certains égarements du quotidien de révérence auront échappé à la vigilance des décodeurs du Décodex. C’est Le Monde qui avait découvert en 1991 des charniers sandinistes qui n’existaient que dans l’imagination de son envoyé spécial[9]. C’est Le Monde encore qui avait authentifié le plan « Fer-à-cheval » de Milosevic ; ce plan avait été inventé par le gouvernement allemand pour justifier les bombardements au Kosovo[10]. C’est Le Monde toujours qui annonçait la fausse démission de Chavez lors de la tentative de putsch en 2002[11]. C’est Le Monde que quitte Hervé Kempf en 2013, alors que la direction du journal l’empêche de couvrir la mobilisation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes[12]. C’est Le Monde aussi qui reproduit un décompte farfelu des victimes syriennes, à partir des statistiques d’une obscure ONG proche du Quai d’Orsay[13]. C’est le même Monde qui avait en un temps record attribué à l’armée syrienne l’attaque chimique de la Ghouta en 2013[14]; par contre un expert du Massachusetts Institute of Technology et un ancien inspecteur de l’ONU imputeront la faute aux rebelles[15] tandis que les Nations Unies confirmeront l’usage d’armes chimiques sans établir de responsabilités. 

 

Ces quelques exemples de dérives journalistiques ne sont pas l’apanage du Monde. En fait, à chaque guerre de l’Otan, les mensonges de l’alliance atlantique sont relayés dans la presse mainstream. L’ensemble de cette presse est pourtant considéré comme fiable par le Décodex. À l’inverse, un coup d’œil sur la base de données de l’outil nous montre que les sites d’info alternative dénonçant les interventions de l’Otan doivent être considérés comme suspects. C’est à se demander comment l’équipe du Décodex a procédé pour classer les quelque 600 sites référencés. « Il n’y avait pas de critères pointus », indique Samuel Laurent, responsable de la rubrique. « C’est simplement une grille qui nous a guidés dans notre choix. On ne l’a pas utilisée de manière scientifique. »[16]

 

L’anti-critique des médias 2.0

 

La grille du Décodex blanchit la presse mainstream. Elle s’assied sur une riche et abondante littérature d’analyse critique des médias, au profit du fact-checking. C’est plus tendance. Mais c’est boiteux dans le cas du Décodex. Aux oubliettes donc l’étude empirique d’Herman et Chomsky ainsi que leur modèle des filtres de l’information[17]. À la trappe, la collusion entre les pouvoirs médiatique, politique et économique, illustrée par Geuens[18]. Oubliée, la marchandisation de l’information dénoncée par Ramonet[19]. Pardonnée, l’inquiétante concentration des médias entre les mains d’une poignée de riches industriels, comme l’a notamment illustré Halimi[20]. Ignoré, le poids de l’habitus social théorisé par Bourdieu, ces lunettes particulières « à partir desquelles [les journalistes] voient certaines choses et pas d’autres ; et voient d’une certaine manière les choses qu’ils voient [21]». Absentes, les conditions de travail des journalistes dont Accardo a mis en lumière l’impact sur la qualité de l’info[22]. Tous les travers de l’industrie médiatique sont passés entre les mailles du Décodex. Agitant l’épouvantail reptilien, Le Monde tente d’offrir une nouvelle virginité à la presse mainstream. Le Décodex, c’est l’anti-critique des médias 2.0. Un moteur de recherche et une extension Facebook pour ramener les internautes sur le droit chemin de l’idéologie dominante. Y arriveront-ils ?

 

La presse traditionnelle est en crise. Avec Internet, elle ne bute pas seulement sur la concurrence d’un nouveau support où elle peine à trouver sa place et un modèle économique adapté. Elle voit surtout sa crédibilité affectée par l’apparition de nouveaux acteurs. C’était impensable il y a quelques années encore, alors que le paysage de l’information avait été laminé par l’industrialisation des médias, au détriment de la pluralité des opinions. En 2003 par exemple, lorsque George W. Bush envahissait l’Irak, 69 % des Américains pensaient que Saddam Hussein était impliqué dans les attentats du 11 septembre[23]. Cette guerre aurait-elle été possible si les citoyens des Etats-Unis avaient été mieux informés ? Quatorze ans plus tard, l’opération visant à renverser le gouvernement syrien semble conduire l’Otan et ses alliés dans l’impasse. De nombreux facteurs expliquent cet échec. Mais on remarquera que sur ce dossier, les tambours de guerre de la presse traditionnelle ont perdu ce qui leur restait de crédibilité. En décembre 2016, alors que Le Monde et cie s’alarmait sur le sort d’Alep, une courte vidéo d’Eva Bartlett dénonçant la propagande occidentale faisait le buzz[24]. Engrangeant des centaines de milliers de vues en quelques jours, l’intervention de la journaliste se classait dans le top 10 de YouTube. Si bien que la presse traditionnelle se voyait contrainte d’aborder le sujet pour dénoncer le « conspirationnisme » de la propagande russo-syrienne[25]. Sans même juger du fond du dossier, il est intéressant de noter que les commentaires de nombreux internautes ont révélé une certaine frilosité aux accusations des médias traditionnels. De toute évidence, le Web n’est pas acquis à la propagande de l’Otan. Dans ce contexte, l’étrange classement du Décodex apparait comme l’ultime tentative de sauvetage d’une presse aux abois.

 

De Gutenberg à WikiLeaks

 

La militante pacifiste Sara Flounders a établi un parallèle intéressant entre l’invention de la presse à imprimer d’une part, et le développement d’Internet et de WikiLeaks d’autre part[26]. Au 16e siècle, l’Église catholique romaine était une institution toute puissante. Elle avait la mainmise sur d’énormes quantités de propriétés, sur les privilèges, les titres, les héritages et, plus particulièrement, les idées. Mais la presse de Gutenberg et sa capacité à diffuser largement des informations vont briser non seulement l’autorité de l’Église, mais aussi les rapports de classes féodaux. « Fondamentalement, les nouvelles formes de technologie ont un effet déstabilisateur, pour l’ordre établi », analyse Flounders. « Ceci constitue toute la base de la compréhension matérialiste de l’histoire. » En 2006, WikiLeaks publiait des révélations fracassantes sur la guerre d’Irak. Dans la foulée, son fondateur Julian Assange faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. Certains ont même lancé des appels au meurtre. Amazon, PayPal, American Express, Master Card ainsi que des banques américaines et suisses annulaient leurs services à WikiLeaks. Mais Sara Flounders remarque que ces tentatives de bâillonnement ont contribué à radicaliser partout dans le monde de nombreux jeunes hautement qualifiés: « Chaque effort pour fermer [WikiLeaks] n’a servi qu’à le populariser plus encore et à le rendre encore bien plus accessible. Des milliers de sites miroirs ont été installés dans les jours qui ont suivi la tentative de fermer WikiLeaks. » Ajouté à la débâcle irakienne, tout ceci rompait « l’image sans cesse peaufinée de l’impérialisme US en tant que puissance invincible disposant des technologies les plus sophistiquées. »      

 

L’hégémonie occidentale a vécu. Les cures d’austérité sont administrées en guise de soins palliatifs à un modèle économique à bout de souffle. La démocratie spectacle ne fait plus illusion. Et comme l’orchestre du Titanic, la presse traditionnelle et son quotidien de révérence accompagnent le naufrage d’un système condamné. Le vieux Monde se meurt, le nouveau Monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgit le Décodex. Aux cartons rouges de ce vil détecteur d’infaux, nous préfèrerons les cellules grises de nos lecteurs. Internet a permis à l’information de retrouver une certaine diversité. On trouve bien sûr des révélations douteuses sur le Web. Tout comme des journalistes travaillant correctement dans la presse traditionnelle. Évidemment, Russia Today ou Sputnik peuvent défendre une vision intéressée de l’actualité. Tout comme CNN, la BBC ou France 24. Il revient donc au lecteur de profiter de la multiplicité des sources pour confronter les faits et se forger sa propre opinion. Bref, soyez votre propre Décodex !   

 

Source: Investig’Action

Notes:

[1] Robin Andraca, « Comment le “Décodex” du Monde va labelliser l’info en ligne, 25 janvier 2017, Arrêt sur Images.

[2] Voir notre dossier sur les méthodes de diabolisation. Le Décodex symbolise une méthode habituelle: discréditer par d’étiquettes, sans apporter d’exemples, puis fuir le débat. Ainsi, le Décodex avance vaguement que Michel Collon est “proche des positions du conspirationniste Thierry Meyssan”. Ce dernier s’est fait connaitre pour ses thèses sur les attentats du 11 septembre. Michel Collon et Investig’Action n’en ont pas fait leur cheval de bataille, bien au contraire. Quant aux sempiternelles accusations de complotisme, voir notre mise au point.  

[3] Christophe Ayad, “Le petit monde composite des soutiens au régime syrien”, 05 juin 2012, Le Monde.  

[4] Ce Soir ou Jamais, 29 mai 2012.

[5] Christophe Ayad, “Sous le feu à Benghazi”, 21 mars 2011, Libération.

[6] Le Monde.fr avec AFP et Reuters, “Royaume-Uni : des parlementaires mettent en cause la décision de Londres d’intervenir en Libye”, 14 septembre 2016, Le Monde

[7] Michel Collon, “Sarkozy, combien d’enfants as-tu tué cette nuit ?”, 28 juillet 2011, Investig’Action, vidéo en ligne.

[8] Hala Kodmani, “Des réseaux français au service de la Syrie”, 9 février 2012, Libération.

[9] Voir Maurice Lemoine, “Au Salvador, 25e anniversaire des Accords de paix”, 16 janvier 2017, Mémoire des Luttes.

[10] Voir Michel Collon, Monopoly. L’Otan à la conquête du monde, EPO, Bruxelles, 2000

[11] Voir “Le Monde ou la voix de l’Amérique Latine ?”, 20 août 2002, Acrimed.

[12] Voir Hervé Kempf, “Adieu Le Monde, vive Reporterre”, 2 septembre 2013, Reporterre.

[13] Voir Bahar Kimyongur, ” Syrie : le révisionnisme du Monde a une odeur de camembert”, 17 septembre 2015, Investig’Action. Voir également Emmanuel Wathelet, « Qui se cache derrière le «Réseau Syrien des Droits de l’Homme» ? », 17 septembre 2015, Investig’Action.

[14] Le Monde.fr avec AFP et Reuters, “Syrie : l’armée accusée de bombardements massifs et d’attaques chimiques”, 21 août 2013, Le Monde.

[15] Richard Lloyd et Theodore A. Postol, Possible Implications of Faulty US Technical Intelligence in the Damascus Nerve Agent Attack of August 21, 2013, 14 janvier 2014, consultable en ligne.

[16] Robin Andraca, op.cit.

[17] Noam Chomsky et Edward S. Herman, La fabrique de l’opinion publique, Paris, Le serpent à plumes, 2003

[18] Geoffrey Geuens, Tous pouvoirs confondus, Belgique, Ed. EPO, 2003

[19] Ignacio Ramonet, La tyrannie de la communication, France, Ed. Gallimard, 2004

[20] Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Paris, Ed. Raisons d’agir, 2005

[21] Pierre Bourdieu, Sur la télévision, Paris, Ed. Raisons d’agir, 1996

[22] Alain Accardo, Journalistes précaires, journalistes au quotidien, Ed. Agone, 2007

[23] Olfa Lamloum, “Médiatisation de la guerre en Irak”, 24 novembre 2003, l’Humanité

[24] ONU : une journaliste démonte en deux minutes la rhétorique des médias traditionnels sur la Syrie, vidéo en ligne.

[25] Voir notamment Mathieu Dejean, Comment une vidéo conspirationniste sur la Syrie est devenue la deuxième la plus vue sur YouTube, 15 février 2016, Les Inrocks

[26] Sara Flouders, “WikiLeaks, la presse à imprimer et la Bible”, 14 janvier 2011, Investig’Action

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