Après deux jours de combats, l’annonce d’un cessez-le-feu a donné lieu à des manifestations des deux côtés du mur qui sépare Gaza d’Israël. Mais les sentiments exprimés ne sont pas les mêmes de part et d’autre de la frontière. Si les Palestiniens exultent, certains Israéliens ne cachent pas leur rage. À l’image d’ailleurs du ministre de la Défense Avigdor Lieberman, qui a rendu sa démission. (IGA)
Annoncé mardi, un cessez-le-feu a mis fin à plus de 24 heures de frappes aériennes sur Gaza ainsi qu’à un barrage massif de mortiers et de missiles dans le sud d’Israël.
Les Palestiniens ont organisé des rassemblements de masse à Gaza après le cessez-le-feu :
Thousands of Palestinians are in Gaza streets to show their support and respect for the Palestinian resistance. pic.twitter.com/TDLeAMoxGd
— Muhammad Smiry | Gaza (@MuhammadSmiry) 13 novembre 2018
Une foule nombreuse s’est rassemblée devant le domicile d’un commandant de la branche armée du Hamas qui a été tué par les forces d’infiltration israéliennes dimanche.
Les manifestants ont scandé les louanges de la résistance :
المسيرة الجماهيرية أمام منزل القائد الشهيد نور بركة في #خانيونس قبل قليل.
تصوير: عمر عادل pic.twitter.com/7J6ilweosE
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) 13 novembre 2018
Des Palestiniens se sont rassemblés sur le site du bâtiment abritant dans la ville de Gaza la télévision Al-Aqsa, un média affilié au Hamas, détruit par les frappes israéliennes lundi soir :
مسيرات جماهيرية أمام مقر فضائية الأقصى في #غزة قبل قليل دعماً للمقاومة.#غزة_تحت_القصف pic.twitter.com/ZveHl351gi
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) 13 novembre 2018
Des manifestants se sont également rassemblés à Jabaliya, dans le nord de Gaza :
مسيرة جماهيرية في جباليا شمال قطاع غزة قبل قليل دعماً للمقاومة.
تصوير: أنس الشريف pic.twitter.com/X37oweBcAH
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) 13 novembre 2018
Et à Rafah, dans le sud de Gaza :
مسيرات جماهيرية في #رفح احتفالاً بانتصار المقاومة ودعماً لها في مواجهة الاحتلال. pic.twitter.com/k7GLSvzk6j
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) 13 novembre 2018
Alors que les Palestiniens affichaient un moral élevé à Gaza, des manifestants en colère ont tenté de fermer des routes dans le sud d’Israël pour protester contre le cessez-le-feu.
Les manifestants ont brûlé des pneus sur des routes pour tenter de bloquer la circulation :
مستوطنون يحتجون على قبول حكومة الاحتلال باتفاق التهدئة “وخضوعها للمقاومة في #غزة“. pic.twitter.com/LiSJ7scaOM
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) 13 novembre 2018
Certains observateurs ont comparé cette tactique à celle utilisée par les Palestiniens lors des manifestations de masse organisées le long de la frontière entre Gaza et Israël au cours des derniers mois :
✌️ وحدة الكاوشوك فى مستوطنة #سيدروت الصهيونية احتجاجا على التهدئة مع #غزة … سبحان الخافض الرافع، المعز المذل … #غزة_العزة #المقاومة_هي_السبيل pic.twitter.com/kuWaUZwwsy
— د. باسم نعيم نعيم (@naim_basem) 13 novembre 2018
Les manifestants ont également bloqué une route à Tel-Aviv, mais avec un message différent :
Activists blocking the road in central Tel Aviv, chanting: In Gaza and Sderot – Children want to live pic.twitter.com/XKzwQn7PEg
— Haggai Matar (@Ha_Matar) 13 novembre 2018
Quatorze Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens à Gaza entre dimanche soir et la déclaration de cessez-le-feu mardi.
Sept combattants palestiniens et un colonel de l’armée israélienne ont été tués dans le combat qui a précipité les 36 heures de bombardements et de tirs de roquettes.
Trois combattants palestiniens ont été tués lundi, dont deux membres de la branche armée du Front populaire de libération de la Palestine.
L’un d’entre eux, Muhammad Zakariya al-Tatari, 27 ans faisait partie des quelque 1 000 réfugiés palestiniens qui s’étaient réfugiés à Gaza depuis le camp de Yarmouk, situé près de Damas, après que ce camp est devenu le théâtre de combats dans le contexte de la guerre civile syrienne.
Mousa Iyad Ali Abd al-Al, 22 ans, combattant de la branche armée de la faction palestinienne Jihad islamique, est décédé lundi des suites de blessures subies lors des frappes israéliennes sur Khan Younis, la nuit précédente :
الشهيد موسى عبدالعال (23) عاماً والذي ارتقى بقصف للاحتلال شرق رفح.#غزة_تحت_القصف pic.twitter.com/NLlGqAjtu7
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) 13 novembre 2018
Mardi matin, un drone israélien a tiré un missile sur un groupe de civils dans la ville de Gaza, tuant Musab Said Asad Hawas, 21 ans et en blessant trois autres.
Khaled Riyad Ahmad al-Sultan, âgé de 25 ans, aurait été tué lorsque les forces israéliennes ont pilonné des terres agricoles à l’ouest de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, mardi matin. Un garçon de 8 ans a été blessé par un éclat d’obus lors du même incident.
Khaled Maarouf, 29 ans, a été tué lors d’une frappe israélienne dans le nord de Gaza mardi soir.
Un civil a été tué à son domicile par des roquettes tirées depuis Gaza vers Ashkelon, une ville du sud d’Israël. L’homme tué a été identifié comme étant Mahmoud Abu Asba, un Palestinien d’une quarantaine d’années originaire de la ville occupée de Halhoul, en Cisjordanie.
Les médias israéliens ont rapporté qu’Abu Asba était titulaire d’un permis de travail et avait été autorisé à rester en Israël pendant la nuit.
L’armée israélienne a affirmé que quelque 460 roquettes avaient été tirées depuis Gaza en 25 heures. Environ un quart aurait été intercepté par un système de défense antimissile.
“La plupart des autres ont atterri dans des champs, mais des dizaines ont atterri dans des villes israéliennes, tuant une personne, en blessant des dizaines d’autres et causant des dégâts matériels importants“, a rapporté le Times of Israel.
L’armée israélienne a ciblé et détruit quelques bâtiments de plusieurs étages à Gaza dans la nuit de lundi à vendredi.
Un officier supérieur de l’armée de l’air, anonyme, se vantant d’une nouvelle tactique militaire utilisée à la fin de la guerre d’Israël à Gaza en 2014, a admis au quotidien Haaretz de Tel-Aviv que “les immeubles de grande hauteur dans les centres-villes sont des cibles“.
L’officier a ajouté : « Nous avons appris à attaquer ces cibles au cœur des quartiers résidentiels et à les détruire sans tuer personne dans le cadre des frappes. Nous défendons nos valeurs, nous ne combattons pas les civils. »
Les civils de Gaza, l’une des régions les plus densément peuplées du monde, ont été terrorisés par les bombardements dans leurs quartiers :
I literally freaked out, we are all sleeping in the living room away from the windows trying to feel safe, suddenly two huge explosions shaked the house!
All I saw is a red sky.
Explosions are still heard— Hind Khoudary (@Hind_Gaza) 13 novembre 2018
Where should we people of #Gaza go to flee if Israeli jets don’t leave any area without being targeted! I see people running in the streets evacuating their homes shouting where we should go?! No place is safe here. #GazaUnderAttack
— Maram Humaid (@MaramGaza) 12 novembre 2018
My four kids are sleeping tonight on one bed clinging to each other of fear while Israeli airstrikes continue to hit #Gaza #stopthewar
— Hatem Shurrab (@HatemShu) 12 novembre 2018
WHO is concerned over the recent escalation in #Gaza, which will likely increase mental health and psycho-social distress among affected populations and exacerbate an already fragile health situation.
WHO stands ready to provide needed support.
— WHO occupied Palestinian territory (@WHOoPt1) 13 novembre 2018
Al Mezan, un groupe de défense des droits de l’homme basé à Gaza, a déclaré que les forces d’occupation israéliennes avaient utilisé « une force disproportionnée visant à causer de graves dommages dans les quartiers résidentiels » en ciblant des installations civiles, provoquant le « déplacement de centaines de familles ».
Les bureaux mêmes de ce groupe ont été endommagés par un bombardement contre l’hôtel al-Amal, situé à proximité dans la ville de Gaza, lundi soir :
قوات الاحتلال تدمر فندق الأمل وتلحق أضرارا بالغة في المنازل المحيطة وفي مقر مركز الميزان #غزة_تحت_القصف https://t.co/SRHbSaW4qG pic.twitter.com/FMWvFI907l
— Al Mezan Center (@AlMezanCenter) 13 novembre 2018
Le bâtiment de l’hôtel al-Amal, composé de cinq étages et abritant le service de sécurité intérieure de Gaza, a été totalement détruit. Des maisons et des commerces à proximité ont été endommagés lors de l’attaque, ainsi que des infrastructures téléphoniques et électriques.
Une photo aérienne montre un cratère où se trouvait autrefois le bâtiment :
صورة جوية لآثار الدمار الذي خلفه قصف الاحتلال لفندق الأمل غرب #غزة. pic.twitter.com/N449F1m5tN
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) 13 novembre 2018
Un drone a bombardé un immeuble résidentiel de cinq étages appartenant à Naji al-Yazji, âgé de 51 ans, le détruisant et endommageant les maisons et les magasins à proximité.
Une maison de trois étages appartenant à Nasrallah Suleiman al-Barim, âgé de 66 ans, a été complètement détruite par le bombardement d’un avion de guerre israélien à Bani Suheila, à l’est de Khan Younis.
Des maisons ont également été visées dans les régions de Rafah, Beit Lahia, Jabaliya et Deir al-Balah.
Plus de 250 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes à Gaza cette année. Près de 175 d’entre eux avaient pris part aux manifestations qui ont commencé en mars le long de la frontière.
Source originale: Electronic Intifada
Traduit de l’anglais par Investig’Action
Source: Investig’Action