« Nous sommes intelligents parce que nous sommes des êtres sociaux »

On sait qu’être social est meilleur et plus humain. Mais, dans leur livre qui vient de paraître, Dirk Van Duppen et Johan Hoebeke le démontrent à travers les dernières découvertes scientifiques. Lesquelles envoient à la poubelle la thèse néolibérale selon laquelle l’homme est un compétiteur individualiste par nature. Au contraire, si l’être humain a pu réussir en tant qu’espèce, c’est parce qu’il collabore et échange avec les autres. 

« En tant qu’êtres humains, nous sommes super-empathiques, super-sociaux et, de ce fait, également super-collaborateurs, faits pour travailler ensemble. » C’est ainsi que le Dr Dirk Van Duppen, médecin et président de Médecine pour le Peuple, et Johan Hoebeke, biologiste spécialiste de la théorie de l’évolution et ancien chercheur au CNRS, résument l’essence de leur livre. « On a en effet découvert que la sélection naturelle s’est opérée sur ces caractéristiques-là. En outre, notre intelligence humaine a évolué de pair avec nos caractéristiques d’être super-social. C’est important, car c’est cela qui nous donne cette intelligence humaine unique. C’est parce que nous sommes des machines à apprendre sociales, et donc que nous pouvons développer notre connaissance collective, que nous avons eu la capacité de peupler le monde entier, et de transformer l’environnement en fonction de nos besoins biologiques. »

Ces dernières années, la science a connu un certain nombre de découvertes étonnantes. Lesquelles ont rectifié radicalement la connaissance de l’être humain ?

 

Johan Hoebeke. Une première percée s’est opérée dans la biologie moléculaire. Dans les années 1980 jusqu’aux années 1990, en fait jusque 2003, tout était centré sur la génétique. On pensait que tout pouvait s’expliquer par l’ADN : ce qu’est l’homme, la différence entre l’homme et le singe, comment on pourrait guérir les maladies, etc.

 

En 2003, le génome humain a été entièrement séquencé. On y a trouvé effectivement de l’ADN, mais on a observé que 98 % n’était pas des gènes. On a donc appelé cela du « junk ADN », de l’ADN qui ne compte pas, parce qu’on considérait que le gène était tout. Puis, on a constaté que le génome humain comptait 20 368 gènes, c’est-à-dire environ autant qu’une mouche drosophile (ou mouche du vinaigre, très présente sur les fruits, NdlR). On pensait qu’il y en avait beaucoup plus chez l’homme, sinon il était difficile d’expliquer comment l’être humain est devenu l’être humain. En outre, la moitié des gènes que l’on trouve chez l’homme se retrouvent également chez la drosophile.

En 2013 est paru un article dans la revue Nature ayant pour titre : The more we know, the more we know that we don’t know (plus nous en savons, plus nous savons que nous ne savons pas). On a réalisé qu’il ne s’agissait pas du tout de « junk ADN ». Une grande partie de celui-ci a une fonction. En lui-même, le gène n’est rien. C’est le contexte du gène qui fait que le gène peut être à certains moments activé ou non. Il existe tout un réseau qui fait qu’un gène exerce sa fonction. Un changement dans l’environnement peut même causer un changement dans le génome. Pour les généticiens, une telle chose était jusque là une hérésie.

 

Dirk Van Duppen. Un autre aspect de la découverte du génome est que nous disposons maintenant d’une « horloge moléculaire » assez précise, qui permet de préciser et de « dater » notre ancêtre commun. Nous savons ainsi qu’il y a six millions d’années, l’homme et le chimpanzé avaient un ancêtre commun. Avec le gorille, nous avions un ancêtre commun il y a dix millions d’années. Et avec l’orang-outan, c’était il y a dix-huit millions d’années. C’est important, parce que cela donne la possibilité d’introduire dans la psychologie expérimentale une sorte de machine à remonter le temps. Entre le comportement des enfants humains et celui des chimpanzés, il y a une différence gigantesque. Cela veut dire qu’au cours de ces six millions d’années, l’homme a connu une évolution particulièrement complexe et rapide. Via la recherche comparative avec des enfants humains et des chimpanzés, on peut voir sur quels points l’homme a évolué de manière unique.

 

Dirk Van Duppen est médecin et président de Médecine pour le Peuple. (Photo Solidaire, Han Soete)

 

Quel point a fait progresser significativement cette connaissance ?

 

Dirk Van Duppen. Une grande avancée dans la recherche a eu lieu en 2007 avec le travail de l’Américain Michael Tomasello, psychologue du développement, qui a soumis 105 chimpanzés, 105 enfants humains et 35 orangs-outans à deux séries de tests. Une première série mesurait l’intelligence physique : qu’est-ce qui est plus/moins, qu’est-ce qui vient avant/après, qu’est-ce qui est la cause/la conséquence et comment s’orienter géométriquement ? Une deuxième série portait sur les compétences sociales : dans quelle mesure peut-on collaborer avec d’autres, s’entraide-t-on, dans quelle mesure a-t-on développé une « théorie de l’esprit » – c’est-à-dire la capacité de pouvoir reconnaître des états mentaux (sentiments, intentions, pensées…) chez les autres ? Cette recherche a montré qu’au plan de l’intelligence physique, les chimpanzés ont un score un peu meilleur que les enfants de 2,5 ans. Mais qu’au plan des compétences sociales, les enfants humains ont un score double par rapport aux chimpanzés, et déjà dès ce très jeune âge.

Cette expérience a été réitérée, mais en suivant les groupes étudiés pendant deux ans. Les chercheurs ont observé que les chimpanzés stagnaient complètement sur les deux niveaux d’intelligence alors que les enfants humains progressaient de manière spectaculaire, tant au plan social que physique. Après une recherche plus approfondie, il est apparu une relation causale entre les compétences sociales que l’homme avait déjà acquises dans une mesure importante par l’évolution, et son intelligence intellectuelle par l’apprentissage social. Cela a complètement changé l’image qu’on avait de l’homme.

Une troisième avancée s’est produite dans les neurosciences, grâce à l’imagerie fonctionnelle par la résonance magnétique (IRM), balayant le cerveau et permettant indirectement d’analyser les régions du cerveau en activité. On a ainsi découvert qu’il y a au moins dix outils neurobiologiques servant au comportement pro-social, et qui chez l’homme sont très fortement développés. Tout a commencé avec la découverte des neurones miroirs.

 

Les neurones miroirs ?

 

Dirk Van Duppen. Les neurones miroirs ont été découverts dans les années 1990. Un scientifique italien a fait des tests avec des macaques. Il a placé des électrodes sur une zone déterminée. À chaque fois qu’un singe saisissait une cacahuète, des neurones devenaient actifs. Lorsqu’un des chercheurs saisissait lui-même une cacahuète et qu’un singe le voyait, on a découvert que ces mêmes neurones devenaient actifs chez ce singe. Ce que le singe voyait avait donc un effet sur les mêmes fonctions dans son propre cerveau. On a appelé cela les neurones miroirs. Et ceux-ci sont aussi fortement développés chez l’homme. On pense maintenant que ces neurones miroirs sont probablement la base neurobiologique de l’empathie, mais très certainement de l’imitation, ce qui est fondamental pour l’apprentissage social.

Une autre avancée se situe dans le domaine de la paléoanthropologie. Via les scanners à rayons gamma de haute résolution, on peut désormais reconstituer au départ d’un morceau de crâne trouvé dans la terre ou la pierre une image en 3D du crâne entier tel qu’il a été, y compris la dentition. Au départ de cela, on peut déterminer de manière très précise non seulement l’âge de ce fossile, mais aussi l’âge approximatif de la personne et sa maturité sexuelle.

Et en quoi est-ce important ?

 

Dirk Van Duppen. L’être humain a une période d’enfance beaucoup plus longue que le chimpanzé. L’homme est aussi le seul mammifère à avoir une période d’adolescence. Par ces scanners, on a pu observer cela du point de vue de l’évolution dans les fossiles de nos ancêtres. À un certain moment, on a compris que la très longue période d’enfance de l’être humain était à la base de l’instinct pro-social de l’homme.

 

Pouvez-vous expliquer ?

 

Dirk Van Duppen. Quand l’homme a commencé à marcher debout, cela a eu beaucoup d’avantages. Nos mains se sont libérées, nous avions une meilleure vision sur la savane, notre corps a pu mieux se rafraîchir… Un désavantage a été que le bassin s’est rétréci, ce qui a rendu l’accouchement plus difficile. Lorsque, il y a 2,5 millions d’années, le cerveau a connu une nouvelle croissance explosive – passant de 450 grammes à 750 grammes –, cela a rendu la naissance encore plus difficile. La nature a partiellement résolu cela en nous faisant naître prématurément.

C’est pour cela que nous sommes le mammifère le plus vulnérable, le plus dépendant. Dans cette logique, la nature a sélectionné les instincts pro-sociaux, tant dans la collectivité qui élève l’enfant que chez le bébé lui-même, pour que cette interaction sociale soit effective. Comme la période de l’enfance est si longue et que le développement du cerveau continue  pendant si longtemps – jusqu’à l’âge adulte, l’être humain est construit pour absorber cette culture sociale. C’est unique chez l’homme.

Johan Hoebeke est biologiste, spécialiste de la théorie de l’évolution et ancien chercheur au CNRS. (Photo Solidaire, han Soete)

 

Quand on parle de l’évolution, on pense à Charles Darwin. Voux expliquez que Darwin a été détourné par certains courants pour faire passer leur propre agenda.

 

Johan Hoebeke. À un certain moment est né le « social-darwinisme », qui est en fait une idée de Herbert Spencer, un contemporain de Darwin. L’idée centrale des social-darwinistes est que tout est basé sur le struggle for life (la lutte pour la vie), la compétition. Seuls les plus forts survivent. Si l’on extrapole cela aux êtres humains, il était alors normal pour les social-darwinistes d’affirmer que la race blanche était supérieure, parce que les Blancs ont imposé leur suprématie dans le monde entier. Pour eux, les autres races avaient moins de valeur puisque, dans le struggle for life, elles avaient eu le dessous.

Le terme « social-darwinisme » est trompeur, parce que c’est la pensée la plus antisociale que l’on puisse imaginer. Et c’est aussi trompeur parce que Darwin n’a absolument rien à voir avec cela, cela va même à l’encontre de ses thèses. Dans son livre The Descent of Man, il a clairement montré que, sans sociabilité, il ne serait même pas question de l’être humain.

Dirk Van Duppen. Le social-darwinisme a connu son point culminant sous le nazisme. Après la défaite des nazis, il y a eu un contre-mouvement par rapport à ce social-darwinisme, qui a été incarné dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948. C’est une réponse en droite ligne au social-darwinisme. Article 1 : Tous les hommes sont égaux. Article 2 : personne ne peut être discriminé sur base de la race, de l’origine, de la nationalité, de la religion ou des opinions. Et les articles 22 à 28 énoncent les droits sociaux fondamentaux.

Ensuite est apparu le néolibéralisme qui a repris les idées de Spencer et est finalement devenu dominant.

 

Le néolibéralisme découle donc selon vous du social-darwinisme.

 

Dirk Van Duppen. Le néolibéralisme a deux principes-clés. Le premier, There is no alternative (TINA), il n’y a pas d’alternative, rien à faire, c’est la nature et on ne peut rien y changer. Le second : « La société, ça n’existe pas. Il n’existe qu’une addition d’individus. » Chaque individu est face à un autre. Ce sont des idées que l’on retrouve littéralement chez Spencer, qui ont été copiées par le néolibéralisme et qui, aujourd’hui, sont revenues en force.

 

Sans le moindre fondement scientifique.

 

Johan Hoebeke. En effet. Spencer n’était pas un scientifique, mais un idéologue. Et les néolibéraux ne sont pas non plus des hommes de sciences. Les économistes néolibéraux, comme Von Hayek et Friedman, n’ont jamais étudié les sciences, mais ils ont pourtant pu répandre leurs idées parce qu’ils ont reçu beaucoup de moyens financiers du monde financier et industriel.

Il y a actuellement un nouveau mouvement qui s’insurge  contre ces idées néolibérales. Et que voit-on ? Que l’élite tente de repousser ces idées vers la case bienfaisance individuelle, pour contrecarrer la recherche d’une justice et  donc d’une société plus proche des tendances pro-sociales humaines.

Dirk Van Duppen. Ce social-darwinisme implique également que les pauvres sont eux-mêmes responsables de leur misère. Soit parce qu’ils sont génétiquement trop faibles, et alors ils sont censés être éliminés par la sélection, soit parce qu’ils ont de la mauvaise volonté. Lorsque j’étais conseiller au CPAS d’Anvers, dont la présidente était la N-VA Liesbeth Homans, j’ai vu ce phénomène dans la pratique. C’était le social-darwinisme à son sommet.

 

Votre livre est révolutionnaire parce qu’il démontre que l’empathie et la solidarité ont constitué des avantages dans l’évolution de l’homme, ce qui fait que ces caractéristiques sont devenues partie intégrante de l’être humain. Pouvez-vous donner des exemples de la manière dont le comportement social est devenu un avantage dans l’évolution ?

 

Dirk Van Duppen. Beaucoup de recherches ont été effectuées sur la dépendance de l’être humain déjà même avant la naissance. On a découvert que, dans les sociétés primitives de chasseurs-cueilleurs, il était impossible pour une femme enceinte de se procurer elle-même suffisamment de calories pour survivre et pour que son embryon se développe. Au contraire des autres mammifères femelles, une femme enceinte ne pouvait pas survivre seule.

Ensuite, il y a la naissance. Un bébé humain est complètement sans défense, à une chose près : ses capacités d’interaction sociale. Un bébé chimpanzé dépend de sa mère seulement les six premiers mois de sa vie. C’est seulement une relation mère-petit et personne ne peut approcher. Mais les bébés humains cherchent, eux, immédiatement le contact avec leur environnement. Les regards des bébés ont été étudiés, et même les bébés de quelques semaines font la différence entre les gens et la manière dont ceux-ci réagissent. Ils ont déjà une certaine capacité intuitive pour évaluer leur environnement et les personnes.

 

Et en quoi cela a-t-il fait progresser l’être humain ?

 

Dirk Van Duppen. En 2012 a eu lieu une recherche où l’on faisait résoudre un puzzle compliqué à un groupe d’enfants humains et à un groupe de chimpanzés. On a constaté que les enfants humains atteignaient très vite le plus haut niveau et que, chez les singes, c’était bien plus lent. Pourquoi ? Les enfants humains avaient tendance à travailler ensemble, à communiquer. Le fait de mettre l’intelligence en commun pour résoudre le puzzle a été déterminant. Ils pouvaient cumuler leur connaissance grâce à l’échange.

Via la recherche neurologique, on a aussi découvert qu’il existe une corrélation entre le néocortex – la nouvelle partie de notre cerveau apparue au cours de l’évolution – et la taille du groupe dans lequel on vit. Le cerveau montre qu’un être humain est capable d’entretenir des relations assez personnelles avec 150 personnes. Il y a un lien entre la taille de notre cerveau et notre comportement social complexe.  Tomasello le décrit ainsi : « Nous n’avons pas un grand cerveau pour être un génie en tant qu’individu, mais pour mettre nos capacités en commun. »

Un autre scientifique, Joe Henrich, du département de Biologie de l’évolution humaine de l’université de Harvard, a établi que l’intelligence sociale était une condition nécessaire pour arriver à l’intelligence collective. Par intelligence collective, il veut dire la connaissance cumulée par nos contemporains et par les générations successives. La photo de couverture de notre livre est à cet égard symbolique. Il n’est pas exact que les idées géniales naissent en se mettant sur les épaules d’un autre géant. Non, les idées naissent plutôt d’une pyramide de nains. Et ce n’est pas la taille des nains qui compte, mais le nombre de nains qui peuvent former une pyramide – donc travailler ensemble – qui est déterminant pour pouvoir regarder le plus loin possible, et donc, en tant qu’humanité, pouvoir accomplir le plus grand progrès.

 

De quelle manière est-ce prouvé ?

 

Dirk Van Duppen. Henrich a fait des expériences avec des étudiants. Ceux-ci devaient résoudre des problèmes sur un ordinateur. Les étudiants étaient divisés en deux groupes. Un groupe où les problèmes étaient résolus en groupe et un groupe où les étudiants devaient, l’un après l’autre, résoudre le problème individuellement. Ceux qui travaillaient en groupe étaient dans tous les domaines supérieurs aux individus. Dans ceux qui travaillaient en groupe, même le plus faible était toujours meilleur que le plus fort dans le groupe d’individus.

 

Quels facteurs jouent un rôle dans ce processus de groupe qui permet de progresser ?

 

Dirk Van Duppen. Trois facteurs ressortent clairement comme étant déterminants dans la manière de réaliser le plus d’innovation. Le premier est la socialité, le fait de travailler ensemble. Plus grand est le groupe dans lequel les personnes collaborent, plus grande est la chance d’innover. Un deuxième, c’est la fiabilité de la transmission de l’information. Chacun doit pouvoir être certain que la connaissance de l’autre est correcte. Un troisième est la diversité et la tolérance par rapport à cette diversité. Si plusieurs opinions sont tolérées et encouragées, la chance d’innover augmente.

Johan Hoebeke. Pour beaucoup de scientifiques, c’est une évidence. Dans la science, on travaille comme ça. Si on avance une hypothèse, on essaie de la prouver à sa manière. Si ça marche, on veut une certitude et on demande à d’autres, qui font des expériences différentes, d’examiner si vos conclusions concordent avec leurs expériences. Simplement en communiquant, on peut consolider sa propre hypothèse et aider d’autres à faire progresser la leur. Et c’est la seule manière de faire de la science.

Le problème actuellement, avec tous les brevets, c’est qu’on ne fait plus de la science. La connaissance est gardée cachée pour le profit financier. Mais si les choses restent cachées, on ne peut plus non plus détecter les erreurs. Ce n’est plus de la science, c’est de la manipulation.

 

Vos idées se heurtent au modèle économique dominant…

 

Dirk Van Duppen. Dans un système néolibéral d’économie de marché, l’économie détermine qu’il faut aller vers la maximalisation du profit. Et celui qui ne joue pas le jeu est écrasé par la concurrence. Nous montrons que cela va à l’encontre de nos tendances pro-sociales et donc, que cela nous déshumanise.

Pendant 200 000 ans, nous avons évolué biologiquement pour vivre de manière sociale et égalitaire. C’est contraire à la culture de la cupidité et de l’inégalité qui existe aujourd’hui. Cela rend les gens psychiquement et mentalement malades. Nous concluons donc le livre par une citation de l’écrivain José Saramago : « Si les situations sont à ce point déterminantes pour l’être humain, alors rendons ces situations plus humaines. »

 

Comment pouvons-nous rendre l’homme plus social ?

 

Johan Hoebeke. Ce que nous essayons de faire, c’est justement ça : montrer aux gens que faire pour devenir plus humain. Si de plus en plus de gens sont conscients que continuer sur la voie de la déshumanisation nous mènera tôt ou tard à la destruction de notre environnement et donc de l’espèce humaine…

Le seul moyen de survivre et de garder un monde habitable pour tous les êtres vivants est de travailler à une société meilleure. Il faut donc repenser le monde en mettant en avant la valeur nécessaire à cette survie et non la valeur marchande des choses.

 

Vous avez écrit le livre ensemble. Vous êtes donc aussi des « super-collaborateurs » ?

 

Johan Hoebeke. C’est le plus bel exemple que 1+1 font plus que 2. Cela prouve que lorsqu’on travaille ensemble, la complémentarité de chacun augmente le résultat. Quand des néolibéraux affirment que ce sont les individus de génie qui ont fait avancer l’humanité, c’est faux. Les grands scientifiques se sont appuyés sur leurs prédécesseurs et leurs collègues. Apple a basé ses produits sur la recherche publique aux États-Unis, Microsoft a fait usage d’applications militaires. Comme si Steve Jobs et Bill Gates avaient tout découvert eux-mêmes ! Ce sont des opportunistes qui se sont approprié le bien commun qu’est la science.

 

Source: Solidaire

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