Venezuela : Ce que cache le Commandement Sud des Etats-Unis

Le plus haut fonctionnaire des Etats-Unis pour l’Amérique latine a présenté le jeudi 7 avril dernier au Sénat un rapport avertissant que le Venezuela pourrait être un facteur de « déstabilisation » dans la région.

La vérité est que les Etats-Unis ont traditionnellement été et continuent à être le principal facteur de déstabilisation de la région et du monde et que le Venezuela a été et est le principal facteur de stabilité politique, économique et énergétique de l’Amérique du Sud.
 
Nous ne parlons pas de la geste indépendantiste lors de laquelle le Venezuela a offert, en échange de la gloire, du sang de ses grands hommes pour libérer celles qui sont devenues aujourd’hui cinq autres nations souveraines : la Colombie, le Pérou, l’Equateur, la Bolivie et ce qui est aujourd’hui le Panamá.
 
Nous ne parlons pas non plus du fait que le Venezuela n’a jamais entrepris, dans toute son histoire, une guerre autre que la guerre d’indépendance. Nous ne parlons pas du rôle de paix et d’union du continent que le Venezuela a joué pendant toute son histoire.
 
Le Venezuela a intégré pendant ces vingt dernières années un contingent de personnes déplacées pour des raisons économiques et politiques provoquées par l’impérialiste Plan Colombie estimé entre 6 et 8 millions de Colombiens. S’il ne l’avait pas fait, une grande partie de ceux-ci aurait été condamnée à la mendicité, à la délinquance, à la traite d’êtres humains ou éventuellement à la mort par inanition.
 
Sans compter les dizaines ou les centaines de milliers d’Argentins, de Chiliens, de Péruviens, de Boliviens et même de Brésiliens et de ressortissants d’Amérique Centrale et des Caraïbes que nous avons reçus au moins pendant plusieurs décennies après la bestiale attaque de la région qui s’est développée pendant le Plan Cóndor entre 1960 et 1990.
 
D’autre part, l’amiral Kurt Tidd affirmait récemment que « le Venezuela traverse cette année une période importante d’instabilité due à la pénurie généralisée de médicaments et de nourriture, à une incertitude politique constante et à l’aggravation de la situation économique. »
 
La vérité est que l’instabilité que nous traversons est provoquée essentiellement par la force d’occupation déployée par les Etats-Unis grâce à l’utilisation de ses corporations transnationales, de ses protocoles et de ses actions de renseignement, de la formation, du financement et de l’entraînement de pseudo hommes politiques mercenaires et du paiement systématique de centaines de médias de masse mercenaires de désinformation et d’aliénation.
 
Ce qui est sûr, c’est que le Venezuela est soumis à la plus brutale attaque de guerre impérialiste de IV° génération. Comme le dit l’analyste géopolitique Rosso Grimau, la guerre de IV° génération est « une guerre diffuse dans laquelle l’impérialisme fait usage de tous les mécanismes d’attaque possibles contre les peuples du monde qu’il souhaite dominer pour exploiter leurs ressources ». 
 
Le présupposé géopolitique central de l’hégémonie de l’empire a toujours été que toute colonisation économique impérialiste d’un pays ou d’une région soit précédée par le déploiement d’une force militaire capable de garantir la permanence dans le temps de son schéma de soumission.
 
Les relations de la Russie, de la Chine et de l’Iran avec les pays de la région ne représentent pas une menace pour les intérêts du pays du nord. Ce qu’elles représentent, c’est une certaine concurrence qui exigera de lui d’optimiser ses sacro-saints schémas de compétitivité du soi-disant « marché libre ». Ni la Chine, ni la Russie, ni l’Iran n’envisagent aujourd’hui d’être socialistes ou communistes. Ils jouent, et d’une façon extraordinaire, avec les règles du capitalisme.
 
Il est clair que ce que défendent les Etats-Unis est ce qu’ils considèrent comme leur zone économique exclusive : l’Amérique latine. C’est pourquoi, en dehors de leurs partenaires de l’Union européenne et du Japon, ils traitent toute concurrence internationale éventuelle comme des étrangers ou des ennemis.
 
Cette politique économique et commerciale expansionniste place l’offensive des Etats-Unis contre la région sur un plan d’antagonisme potentiellement militaire envers le reste du monde, ce qui a précédé toutes les guerres mondiales.
 
Le Pape François a raison quand il dit que nous vivons l’époque de la III° guerre mondiale mais par étapes.
 
Dans ce contexte, le prétexte politique et discursif de l’intervention est basé sur la crise humanitaire pour manque d’aliments, de médicaments et sur la paupérisation du salaire réel.
 
Il est vital, par conséquent, d’accélérer la normalisation de ces trois variables en tant que stratégie d’évitement d’une invasion sous prétexte de crise humanitaire.
 
Face à une remontée imminente et importante du prix du brut et des matières premières sur le marché international dans les deux prochaines années qui représenterait une certaine bouffée d’oxygène financier pour l’Amérique latine et surtout pour le Venezuela, il serait sensé d’envisager une politique de moratoire du paiement des intérêts de la dette afin de relâcher la pression politique et sociale.
 
L’Occident appelle à une politique d’asphyxie économique, financière et commerciale du Venezuela pour placer la majorité du peuple dans une situation favorable à la démoralisation et à l’explosion sociale.
 
Il est essentiel de redéfinir l’effondrement du salaire réel et la pénurie de biens essentiels (aliments, médicaments, produits d’hygiène) comme des stratégies capitalistes et impérialistes destinées à détruire notre moral rebelle et notre voie vénézuélienne de progressisme et de socialisme.
 
La dame qui fait la queue pour acheter du pain ou des vivres, l’enfant à la maison qui mange de la soupe de viande au lieu d’un aloyau, la gamine qui fait du savon maison ou qui sème dans son jardin au lieu d’acheter à une transnationale, tous construisent la résistance concrète dans leur environnement familial. Et il est essentiel de rendre visible et d’honorer cette lutte.
 
De même, toute personne, tout fonctionnaire ou toute entreprise qui contribue à aggraver la guerre économique contre le peuple doit être jugé dans cette situation comme traître à la patrie.
 
Nous terminons avec ces 2 phrases inspirées de notre Père Bolívar:
 
« La justice est la reine des vertus républicaines et sur elle s’appuient l’égalité et la liberté. »
« La liberté du nouveau monde est l’espoir de l’univers. »
 
 
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source : Mision Verdad

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