Mourir pour l’Ukraine?

A entendre la radio et voir la télé, à lire les journaux, les Français sont conviés à faire de la Russie l’ennemie héréditaire de notre pays. “Le Monde”, daté du 16 avril, consacre toute une page afin d’en convaincre ses lecteurs. Deux longs articles tentent de prouver qu’une politique de force doit être menée contre Moscou. La raison invoquée est que le Kremlin se préparerait à envahir l’Ukraine, pauvre Chaperon rouge menacé par le Grand méchant loup.  On a peine à croire qu’un tel quotidien, dont la qualité et le sérieux faisaient naguère la renommée internationale, répande à longueur de colonnes de telles contre-vérités.

“Le Monde” veut convaincre que l’indépendance d’un pays comme l’Ukraine vit sous la la permanente menace de son grand voisin…

En fait, les historiens considèrent l’Ukraine dès le Moyen-âge, comme le berceau de la Russie.

Ces cartes en font foi :

État de Kiev ou Russie kievienne - LAROUSSE

Et au début du XIXème siècle :

Turcs et Russes - 3- Deux « hommes malades » - Herodote.net

Remontons simplement, à Staline. À la fin de l’année 1937,celui-ci nomma Khrouchtchev à la tête du parti communiste en Ukraine et quitta Moscou pour Kiev. Comme s’il s’agissait d’un simple mouvement préfectoral…

Et la Crimée ?

La Russie de Poutine l’a-t-elle “envahi” en 2014 ?

Terre de passage de nombreux conquérants, la Crimée est russe depuis 1783

En 1954, devenu numéro un de l’URSS, Khrouchtchev « donnait » la Crimée à l’Ukraine d’un simple décret. Quinze minutes de débat à peine avaient suffi pour que la décision soit entérinée au sein du comité central du Parti communiste, selon le quotidien Pravda. Cette cession avait surpris, mais le don était symbolique car l’Ukraine faisait partie intégrante de l’URSS. ”  (Wikipédia)  

Cette modification administrative pourrait se comparer à une décision d’intégrer la Loire-Atlantique à la région Bretagne. les citoyens concernés ne seraient-ils plus, pour l’occasion, citoyens français ?

Mais la Crimée, source de guerre,* on pourrait poser la question à Napoléon III. L’empereur français, aux côtés de la Grande-Bretagne et de la Turquie intervient militairement contre la Russie en Crimée sous prétexte de sauvegarder les Lieux Saints de Jérusalem, alors possession ottomane, et qu’auraient visé les Russes orthodoxes…En fait, pour les Britanniques, la présence des Russes en mer Noire vers la Méditerranée, c’est la route des Indes qui  leur semblait menacée. 

Pour la seconde fois, après son oncle, l’empereur des Français faisait la guerre à la Russie, qui elle n’a jamais attaqué la France. Celle-ci une fois encore, en 1919, participera à une intervention militaire contre la jeune République des Soviets. 

Veut-t-on aujourd’hui renouveler l’expérience ?

Aujourd’hui Poutine – c’est son crime – voit son pays menacé par les Etats-Unis sous les couleurs de l’Otan. Et débarquer en Ukraine sous prétexte de manoeuvres militaires.  Aux portes de la Russie. Celle-ci se protège en mobilisant des troupes le long de sa frontière avec l’Ukraine, dont les dirigeants ne cachent pas leur volonté d’en découdre avec Moscou.

Et voilà nos médias, “Le Monde” en tête, mobilisés pour prouver que c’est l’Occident qui est menacé par l’ogre du Kremlin. Et qu’il faut réagir, et vite !

Tous ces beaux Messieurs jouent avec le feu. Ils voudraient pousser Poutine à céder du terrain, et le contraindre, pour sauver la Paix, à un nouveau Munich.

L’histoire nous en apprend les mortels dangers.

Mais est-on en France conscients des menaces qui pèsent sur nous ?

Avec l’épidémie, chacun a la tête ailleurs.

Et pourtant le danger est plus grand qu’un rebond du Covid…

 

Source: Ca n’empêche pas Nicolas

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