La fermeture des salles de sport: une aberration, la mise à mort de notre secteur est une très mauvaise idée sanitaire !

Toutes les mesures prises pour enrayer la propagation du coronavirus sont-elles bonnes? Évidemment, on paie aujourd’hui chèrement le sous-financement des hôpitaux dont le risque de saturation conduit à des mesures comme le confinement. Mais la manière dont tout cela est appliqué et le bien-fondé de certaines mesures posent toute de même question. Avec ses 40 années passées sur le terrain, le préparateur physique Carlos Perez apporte ainsi sa réflexion sur la fermeture des salles de sport dans le but de nourrir de manière constructive le débat. (IGA)


 

Introduction

Au Québec, 200 professionnels du sport ont décidé de ne pas respecter les recommandations sanitaires qu’ils considèrent comme trop arbitraires et non fondées. Ils pensent être la solution et non le problème de la pandémie. Ils sont, disent-ils, le vrai partenaire de la santé pour combattre le virus et ils demandent au gouvernement de prouver scientifiquement, à l’aide d’études, qu’ils sont le foyer de l’éclosion du virus.

Le gouvernement compare leurs structures, qui ont adopté une foule de mesures de contrôle et de distanciation à l’intérieur de leurs murs, aux gros opérateurs commerciaux et aux grosses enseignes commerciales qui n’ont jamais fermé, ni confiné et qui comptent des milliers de passages par jour et où une fois à l’intérieur rien n’est respecté, ni distance ni quoi que ce soit. Ces grands opérateurs et ces grandes marques économiques sont paradoxalement les seuls grands gagnants de la crise sanitaire au dépend de la faillite de tous les autres[1]

En Belgique, une pétition organisée par des professionnels du sport et de la santé physique commence à faire le tour du pays (« Pas touche à ma salle »), pétition qui est sur la même longueur d’onde que le combat mené par les professionnels du sport au Québec.

 

Un peu partout la mobilisation s’organise !

C’est également le cas en France. « Dimanche, 90 sportifs, dirigeants et médecins ont publié une tribune “Laissez les Français faire du sport” dans le Journal du Dimanche. Le but: protester contre les fermetures des salles de sport, imposées par de nombreux préfets dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Un non-sens pour les défenseurs de la pratique, dont plusieurs sportifs de haut niveau dont Zinedine Zidane ou Stéphane Diagana, champion du monde du 400m haies à Athènes en 1997.

 La sédentarité tue cinq millions de personnes par an selon l’OMS »[2].

 « EuropeActive, la principale association à but non lucratif pour le secteur européen du fitness et de l’activité physique, a le plaisir d’annoncer que les données préliminaires collectées par l’Université King Juan Carlos et l’Université AWRC-Sheffield Hallam révèlent des niveaux extrêmement faibles de risque de Covid-19 dans les clubs de fitness et installations de loisirs. Avec plus de 62 millions de visites analysées, le taux d’infection moyen se situe à 0,78 pour 100 000 visites.

 Depuis le lancement officiel de l’étude le 25 septembre 2020, les partenaires de recherche et d’évaluation ont collecté des données sur la base de plus de 62 millions de visites dans des clubs de fitness. Les données collectées visent à atténuer les problèmes de santé publique (des utilisateurs et des membres), confirment que les clubs de fitness sont des environnements sûrs avec un risque relativement faible d’infection »[3].

 Cette pandémie c’est l’arbre qui cache la forêt. La sédentarité tue cinq millions de personnes par an selon l’OMS »[4].

Il me vient une réflexion, qui ne remet pas en question les normes sanitaires imposées, juste une réflexion personnelle : dans cette période de crise bio-politique et de censure sanitaire, l’interrogation et le questionnement sont-ils encore permis ?

 

Entrons dans le vif du sujet

Il me semble que trois éléments clés sont à l’origine du monde vivant et du développement de l’homme, de son progrès, de son bien-être et de sa santé, à savoir :

1° La lumière

Le premier de ces éléments clés du développement du vivant est la lumière. Elle est source d’oxygène et de vie sur terre. Pour l’homme, la lumière est indispensable à sa chronobiologie. En effet, depuis l’aube des temps, l’homme se lève et se couche avec le soleil. Notre horloge biologique s’est adaptée aux signaux quotidiens de la lumière et de l’obscurité́ ; elle utilise ces repères pour réguler nos cycles hormonaux de sommeil et d’énergie. Ces cycles constituent le rythme circadien (du latin : environ un jour). Ils régulent également notre humeur et notre énergie.

Ainsi, le jour, la lumière du soleil nous vivifie et active des hormones dynamiques (la sérotonine, l’adrénaline ou encore le cortisol (énergisant et vasodilatateur)). Tandis que la nuit, nous sommes plus réservés, nous perdons notre dynamisme et nous activons des hormones sédatives (la mélatonine, l’adénosine ou l’orexine) pour régler la phase de sommeil et la réparation.

L’être humain est un animal diurne ce qui signifie qu’il a besoin de la lumière pour le bon fonctionnement de sa physiologie et de son développement. On peut dès lors se poser la question d’une mesure sanitaire contraire aux lois de la vie et du développement du vivant comme le confinement. Confiner c’est-à-dire nous enfermer, nous priver en quelque sorte de lumière pour préserver notre santé… Cherchez l’erreur !

2° L’oxygène

Le deuxième des éléments inhérents au monde du vivant est l’oxygène. Le premier rôle de l’oxygène est de donner de l’énergie à l’organisme. Tout se passe au niveau des cellules, dans de petits organites, les mitochondries qui sont de véritables centrales énergétiques : avec l’oxygène, elles transforment les nutriments issus de la digestion en énergie directement utilisable par la cellule (ATP). En présence d’oxygène, une molécule de glucose peut donner 36 unités d’énergie (ATP) mais sans oxygène, elle n’en produira que deux !

L’oxygène intervient aussi dans la lutte contre les agents pathogènes et dans le contrôle des radicaux libres, molécules très réactives dont l’excès est nocif pour l’organisme (destruction des structures cellulaires).

Le déficit d’oxygène provoque un ralentissement de la production d’énergie dans la cellule.  Il en résulte que les réactions biochimiques d’assimilation des nutriments sont incomplètes, les déchets s’accumulent et intoxiquent progressivement l’organisme (excès de radicaux libres). La mitochondrie ne fonctionne plus correctement : elle fabrique des radicaux libres en plus grande quantité (stress oxydant).

L’hypoxie entraîne en outre une dégradation des systèmes de défense antiradicalaire, soit un double stress pour la cellule.

 Impact sur le système nerveux

Le cerveau et le système nerveux central sont les plus gros consommateurs d’oxygène et donc les premiers touchés. D’où le déclenchement de signaux d’alarme : fatigue chronique, nervosité, défaillance de la mémoire.

En imposant le port du masque à des personnes saines et à des enfants toute la journée – ce qui indéniablement ne leur permettra plus de s’oxygéner naturellement en diminuant du même coup leur capacité immunitaire – on peut craindre que cela affectera à moyen terme leur santé !

De plus, ne plus permettre de faire du sport comme méthode de prévention sanitaire alors que le mouvement est déterminant pour le développement physiologique et social de l’homme, c’est consciemment le priver d’un apport d’oxygène réparateur.

Ce qui est plus grave encore (en extrapolant un peu), c’est que limiter consciemment et de façon arbitraire son apport d’oxygène c’est mourir lentement et c’est totalement contraire aux lois du vivant !

 

3° Le lien social

« Les sociologues savent que la vie en société place tout être humain dès sa naissance dans une relation d’interdépendance avec les autres et que la solidarité constitue à tous les stades de la socialisation le socle de ce que l’on pourrait appeler l’homo-sociologicus ».

 L’homo-sociologicus signifie que « l’homme est lié aux autres et à la société non seulement pour assurer sa protection face aux aléas de la vie, mais aussi pour satisfaire son besoin vital de reconnaissance, source de son identité et de son existence en tant qu’homme »[5].

L’hominisation et les civilisations se sont construites à travers les liens sociaux, partant de ce postulat, éliminer tous les lien sociaux arbitrairement, mettre des bulles, des distances et des murs entre les hommes majoritairement sains pour protéger la société et les hommes des autres est totalement et historiquement contraire à leur évolution, cherchez encore une fois l’erreur 

 

Conclusion

De manière générale

Priver la population et les jeunes de ces trois éléments clés de leur développement physiologique et social peut effectivement paraître comme un contresens.

Toutes ces dispositions sanitaires – il faut quand même oser le dire – imposées arbitrairement, qui au passage se contredisent en permanence, et dans l’urgence à toute une population y compris dans la grande majorité saine est une première dans l’histoire du développement de l’humanité.

Ce n’est absolument pas sain et on peut logiquement se questionner sur la pertinence rationnelle et scientifique de ces mesures qui ne sont effectivement pas basées sur de la science exacte, même si toutes ces expérimentations sanitaires sont imposées dans le but de nous protéger. 

Pour le sport

Ce secteur en général et les salles de sport en particulier sont le meilleur moyen de préserver l’équilibre du  vivant (l’hormèse et l’homéostasie) et le meilleur outil pour booster notre système immunitaire, mais pas que ! Les salles de sport sont aussi :

– le dernier des remparts pour préserver les lien sociaux, la cohésion sociale et éviter la fracture sociale quand tout a échoué chez les jeunes ;

– une des clés de la valorisation sociale chez nos jeunes ;

– une des clés du développement cognitif et physique pour une éducation intégrale chez nos jeunes.

Bref, les salles de sport et la culture en général sont encore l’un des derniers points de rencontre de milliers de jeunes, là où ils peuvent relâcher la pression et s’épanouir.

Dans les quartiers paupérisés, retirer la culture et les salles de sport est une pure folie. Que  restera-t-il à ces jeunes pour leur bien-être et leur émancipation ? Plus rien ! On ne sera pas loin d’une catastrophe annoncée, une fracture intégrative, sociale et sanitaire : dépression, suicides, obésité, avec encore plus de conflits sociaux et la mort d’une grande partie de la vie sociale !

Voici ma petite contribution de plus de 40 ans d’expérience sur le terrain du sport et qui je l’espère peut nourrir un débat qui concerne tout le monde, débat qui doit être global dans sa réflexion pour nourrir l’intelligence collective et qui, je le répète, n’a pas vocation à se substituer ni remettre en question les normes imposées. Il s’agit juste d’une réflexion de bon sens.

 

Carlos Perez

 

Notes:

[1]https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1744209/gyms-defie-quebec-legault-rouverture-29-octobre

[2] https://rmcsport.bfmtv.com/plus-de-sports/coronavirus-une-aberration-les-sportifs-de-haut-niveau-denoncent-la-fermeture-des-salles-de-sport-1989863.html   

[3] https://www.europeactive.eu/news/safeactive-study-–-preliminary-results-showing-extremely-low-levels-covid-19-risk-fitness-clubs?fbclid=IwAR33JbzvtNzhJIJvWT-f9_DZrmBS2-bjM-mC81u01KMuewNTROR9dK_7pnM

[4] https://rmcsport.bfmtv.com/plus-de-sports/coronavirus-une-aberration-les-sportifs-de-haut-niveau-denoncent-la-fermeture-des-salles-de-sport-1989863.html   

[5]      http://ses.ens-lyon.fr/articles/le-lien-social-entretien-avec-serge-paugam-158136

 

 

Carlos Perez est l’auteur du livre “Au-delà du geste technique”, disponible aux éditions Aden.

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