Israël est-il prêt pour un nouveau conflit contre le Hezbollah ?

 

 Ces dernières semaines, la presse israélienne accorde une attention particulière aux  récents exercices militaires de l’armée de Tel-Aviv le long de la frontière avec le Liban. Le même écho a été donné au bombardement d’un site de recherches en Syrie, près de la ville de Masyaf. De nombreux analystes émettent des réserves, mais ce site est soupçonné de stocker des produits chimiques. Le journal israélien Haaretz a considéré ce bombardement comme un geste de frustration après les nombreuses victoires du Hezbollah au Liban et en Syrie (Arsal, Qalamoun, Deir Ez Zor) contre la stratégie de Tel-Aviv dans la région. 

En effet, l’aviation israélienne a opéré de nombreuses intrusions dans l’espace aérien libanais et a bombardé à plusieurs reprises le territoire syrien. Dernière provocation unilatérale en date, la récente intrusion d’une patrouille militaire dans la région du Golan syrien. Ces provocations sont toujours justifiées comme des « actions visant à empêcher l’approvisionnement en armes du parti chiite » par les autorités israéliennes. Mais de nombreux journaux y voient une véritable « Hezbollah-phobie ». 

Haaretz souligne que « le Hezbollah est l’ennemi principal de Tel-Aviv et le Liban est le champ de bataille le plus inquiétant et incertain ». Le quotidien ajoute même qu’ouvrir un front en Syrie pourrait devenir « un scénario de guerre encore plus critique et dangereux ». Haaretz se réfère au fait qu’une attaque contre Beyrouth aurait une conclusion « incertaine et pas sûre ». Pire encore, l’ouverture d’un deuxième front en Syrie, qui ouvrirait les portes à des milliers de miliciens pro-Hezbollah (Irakiens, Pakistanais, Afghans et Iraniens), compliquerait encore plus la situation pour Israël. 

« Avant 2011 », déclare l’agence de presse russe Sputnik, « le Hezbollah avait environ 10 000 missiles et avait une préparation à base de guérilla à vocation défensive ». Maintenant, selon les renseignements de Tel-Aviv, le mouvement posséderait « plus de 180 000 missiles et une puissance aérienne, terrestre et maritime extraordinaire, avec 40 000 soldats encadrés en bataillons, notamment des bataillons d’élite, et ayant acquis une expérience militaire considérable et offensive ». 

Le site Debkafile, lié aux forces armées israéliennes, décrit en détail les exercices militaires comprenant tous les départements de Tsahal (marine, aviation et véhicules blindés) pour simuler toute action offensive et défensive contre les milices chiites. Dans les mêmes heures, observe le quotidien libanais Al Akhbar, deux bataillons du Hezbollah et des troupes loyalistes syriennes ont brisé le siège long de trois ans de Deir Ez Zor contre les militants de Daech, en obtenant sur le terrain, une autre victoire. 

Debkafile souligne l’importance du soutien de l’aviation russe qui a fortement bombardé les militants djihadistes au cours de l’attaque. Mais le site s’interroge en même temps sur l’utilité des exercices en grandes pompes et sur la réelle préparation militaire de Tel-Aviv contre une armée qui a acquis une longue expérience opérationnelle depuis six ans. « Le seul élément de supériorité d’Israël » – conclut l’article- « serait l’utilisation de l’aviation, bien que, dans le cas d’un conflit en territoire syrien et libanais, ce dernier facteur pourrait être compromis par une éventuelle réaction aérienne russe ». Haaretz  est encore plus explicite quand il parle d’un « possible soutien direct ou indirect » de la Russie envers ses alliés libanais et iraniens, car « les services de sécurité israéliens ne connaissent pas la possible réaction de Moscou ». 

Pour conclure, le dernier doute porte sur la puissance de feu et l’utilisation de missiles S-300 et S-400 syriens pour contrer les raids antiaériens. Ils ont été utilisés une seule fois lors d’une incursion israélienne, pour frapper un jet de Tel-Aviv. 

Selon la presse israélienne, donc, l’armée de Tel-Aviv ne serait pas prête, malgré les récentes simulations de guerre, à faire face au mouvement chiite. Un conflit qui, selon plusieurs analystes, ne dépendrait que d’Israël, alors que la Syrie et le Hezbollah se concentrent actuellement sur la destruction définitive de Daech et sur la reconquête du territoire syrien. 

Source : Investig’Action

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