Golan : Damas met en garde Tel Aviv et Washington

Sur le modèle de Jérusalem comme “capitale israélienne”, les Etats-Unis font de même avec le territoire syrien illégalement occupé en 1967 : un projet de loi pour le reconnaître comme propriété de l’Etat sioniste. Le gouvernement syrien met en garde.

« Les États-Unis jouent avec le feu pour tenter de faire reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan », a déclaré mercredi le journal en ligne Rai Al Youm dans son éditorial.

L’article fait référence à la récente visite du sénateur américain Lindsey Graham, proche du groupe du président Trump, en Israël. Lors d’une visite au Golan, accompagné du Premier ministre Netanyahou et de l’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, Graham a promis au Premier ministre israélien de faire de son mieux pour faire adopter un projet de loi visant à « reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Golan ».

Selon le journal The Times of Israel, les sénateurs républicains Ted Cruz et Tom Cotton, ainsi que le représentant du parti démocrate Mike Gallagher, ont envoyé, la semaine dernière, un projet de loi au Sénat sur le Golan. Les signataires de ce projet de loi ont indiqué que « le moment est venu de reconnaître la réalité politique sur le terrain et d’abandonner les attentes relatives à un accord de paix entre Israël et la Syrie » avec un projet de loi destiné à reconnaître officiellement la « souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan ».

Un choix unilatéral de Washington, comme ce fut pour la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, en totale violation des résolutions de l’ONU. La position de cette dernière en ce qui concerne le statut juridique des hauteurs du Golan reste inchangée : « il s’agit d’un territoire occupé illégalement par Israël ».

L’année dernière, le Conseil de Sécurité avait exprimé sa vive préoccupation devant les déclarations du Premier ministre Netanyahou et la volonté de Tel-Aviv de considérer le territoire de son appartenance. Le CdS avait également rappelé que « conformément à la résolution 497, de 1981, la décision israélienne d’imposer ses lois et son administration dans les territoires du Golan syrien occupé est totalement illégitime, sans fondement ni reconnaissance internationale ».

Toujours selon The Times of Israel, Netanyahou « utilise ses bonnes relations interpersonnelles en termes électoraux » – en ce qui concerne les prochaines élections israéliennes en avril – « présentant une légitimité possible sur le Golan comme un succès personnel, par rapport à l’incapacité de ses opposants politiques ».

« Après que Netanyahou n’a pas réussi à créer une zone tampon de sécurité dans le sud de la Syrie avec l’utilisation de groupes djihadistes opposés au gouvernement de Damas (documentée par les observateurs de l’ONU et dénoncée par le Secrétaire Général Guterres, ndlr) il se tourne maintenant vers Washington dans l’espoir d’obtenir un résultat important, surtout en termes électoraux », écrit Abdel Bari Atwan, directeur du Rai al Youm, dans son éditorial.

Du côté syrien, le ministère syrien des Affaires étrangères a officiellement dénoncé la promesse de Graham comme « un autre exemple de l’arrogance de l’administration Trump » et a mis en garde Kristin Lund, chef de l’UNTSO (organe onusien qui surveille la trêve en Golan) « contre une éventuelle escalade de violence dans la région ».

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Feysal Meqdad, a été beaucoup plus direct et a averti le gouvernement de Tel Aviv. « Si Israël ne se retire pas du Golan occupé » –  a déclaré Meqdad – « Damas n’hésitera pas à recourir à la force pour libérer une partie du territoire syrien». Ces jours-ci, le gouvernement syrien a réactivé sa principale base militaire à Quneitra et alerté ses systèmes de défense anti-aérienne, afin de réagir à une éventuelle attaque de l’armée israélienne.

 

Traduit de l’italien par Stefano Mauro

Source : Investig’Action

Source originelle : Nena News

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