Donald Trump et l’Afrique : entre haine et amour

Depuis le 9 novembre 2016, il est devenu le 45ème Président des Etats-Unis d’Amérique. Lors du débat télévisé qui a précédé sa victoire, Donald Trump n’a pas vraiment évoqué l’Afrique. Mais, par le passé, le candidat Trump a exprimé le peu d’intérêt que l’Afrique représentait pour lui. Il a surtout extériorisé sa haine des Africain(e)s et les mesures de rétorsion qu’il leur réserve. Malgré cela, immédiatement après l’élection du président Trump, les messages de félicitations ont fusé de plusieurs capitales africaines. Morceaux choisis.


 

Trump s’exprimant à Indianapolis

 « Regardez les pays africains comme le Kenya, par exemple, ces gens sont en train de voler leur propre gouvernement et vont investir l’argent dans des pays étrangers. Du gouvernement à l’opposition, ils sont qualifiés pour être utilisés comme une étude de cas à chaque fois que de mauvais exemples sont nécessaires. Pour moi, la plupart de ces pays africains devraient être colonisés à nouveau pour 100 ans parce qu’ils ne savent rien sur le leadership et l’auto-gouvernance ».

Donald Trump à Université de Wichita au Kansas en janvier 2016.

Dans son discours lors de la primaire républicaine, Donald Trump avait déclaré: « Pour rendre sa grandeur aux Etats-Unis, nous devons expulser les musulmans, les Mexicains et les Africains, spécialement les Nigérians. Ils prennent nos emplois, les emplois des honnêtes Américains qui travaillent dur».

Trump lors de la campagne électorale

Les Africains sont « des imbéciles, des paresseux, seulement bons à se nourrir, faire l’amour et faire preuve de brutalité ».

Trump Président

 «Je promets de refaire de l’Amérique une grande nation en rétablissant la dignité que nous avons perdue avec Obama. Raison de plus pour que je sois toujours convaincu que lui et ses frères et sœurs du Kenya devraient être expulsés vers le Kenya pour mettre l’Amérique en sécurité ».

Réactions des Présidents africains

Le Rwandais Paul Kagame veut continuer de travailler avec le nouveau Président étatsunien.

Le Kenyan Uhuru Kenyatta a félicité l’élu Trump tout en reconnaissant les efforts de la candidate démocrate. Il ne faut pas oublier que Hillary Clinton avait le soutien du Président sortant Barack Obama qui a des racines kenyanes.

L’Ougandais Yoweri Museveni a vu passer plusieurs Présidents à la Maison Blanche : Ronald Reagan, Georges Bush père, Bill Clinton, Georges Bush fils, Barack Obama. Yoweri Museveni souhaite travailler avec Donald Trump comme il l’a fait avec ses prédécesseurs :

Le Burundais Pierre Nkurunziza s’extasie : 

Abdel Fattah al-Sissi le Président égyptien a été le premier chef d’Etat à appeler le nouvel élu Donald Trump pour le féliciter. Ensuite, il a diffusé un communiqué dans lequel il réclame plus de coordination avec Washington pour la stabilité et le développement au Moyen-Orient.

Certains chefs d’Etat préparent déjà les demandes de visites officielles qu’ils vont  adresser au nouveau locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump, une chance pour l’Afrique

En 2008, l’élection de Barack Obama à la présidence étasunienne a été présentée aux crédules comme l’ère d’une coopération saine avec l’Afrique. Les origines africaines du 44ème président étatsunien étaient rappelées à l’occasion comme pour convaincre les sceptiques. Huit ans après, le constat est là et crève les yeux. C’est sous le magister d’Obama que l’Afrique a vécu ses plus grandes humiliations. Le pic a été atteint sur le plan politique avec l’embastillement du Président ivoirien Laurent Gbagbo et l’assassinat du Guide libyen Mouammar Kadhafi. Hillary Clinton alors Secrétaire d’Etat avait déclaré : « Nous sommes venus. Nous avons vu ; il est mort », avant d’esquisser un sourire d’anthropophage.

Paradoxalement, on peut voir derrière les déclarations incendiaires de Donald Trump une chance pour l’Afrique. Car le nouveau Président étatsunien dit tout haut ce que nombre de dirigeants du monde pensent tout bas des Africains. Pour eux, l’Afrique est tout simplement un gisement de matières premières. Les hommes et femmes qui y vivent « ne sont pas suffisamment  entrés dans l’Histoire […] », disait déjà l’ancien Président français Nicolas Sarkozy en visite d’Etat au Sénégal le 26 juillet 2007.

Trump ne veut pas des Africains? Tant mieux! Les Africains ne doivent rien espérer des Etats-Unis et l’élection du nouveau président marque sans doute l’occasion d’amorcer ce virage nécessaire. Loin de jouer les revanchards, les Africains doivent changer leur logiciel mental et se mettre au travail. C’est à ce prix qu’ils s’imposeront dans les relations internationales et non en quémandant la bienveillance d’un président étranger qui ne pense d’abord qu’à lui, ensuite à ses milliards et enfin à ses concitoyens.

Source : Investig’Action

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