De la Côte-d’Ivoire au Gabon, la Françafrique craque

Pour l’Afrique et les peuples d’Afrique, quels sont les enjeux qui se cachent derrière les apparences trompeuses du conflit électoral au Gabon ? Quelles sont les contradictions qui agissent sous le spectacle des quolibets polémiques des joutes et luttes politiques, dans ce pays qui fut dirigé par l’une des figures les plus marquantes de la Françafrique, le père Bongo ?

Des opinions embarrassées et contradictoires sur le conflit électoral au Gabon traversent les milieux progressistes africains. Les uns appellent à en finir avec la dynastie Bongo et les autres se méfient de Jean Ping qui fut membre de la garde rapprochée de feu Omar Bongo. La manipulation de la “gabonité”, qui rappelle l’ethnicisme politique qui a marqué les affrontements électoraux en Côte d’Ivoire, ajoute à la confusion. Mais pour l’Afrique et les peuples d’Afrique, quels sont les enjeux qui se cachent derrière les apparences trompeuses du conflit électoral au Gabon ? Quelles sont les contradictions qui agissent sous le spectacle des quolibets polémiques des joutes et luttes politiques, dans ce pays qui fut dirigé par l’une des figures les plus marquantes de la Françafrique, le père Bongo ?

 

L’impérialisme source de l’ethnicisme ivoiritaire et gabonitaire

 

En Côte d’Ivoire, L. Gbagbo, sans être un chantre de « l’ivoirité », a concilié avec l’ethnicisme ivoiritaire dans le contexte de la partition de fait du pays et d’une rébellion fomentée pour l’empêcher de gouverner et lui imposer le processus électoral piégé qui lui sera ensuite fatal. Au départ le conflit politico-judiciaire sur la question absurde et dangereuse de « l’ivoirité » reflète l’incapacité de la classe politique néocoloniale ivoirienne à solutionner la crise économique, sociale et politique, née des diktats libéraux du FMI. De façon générale le système néocolonial a fait se succéder des dictatures militaires ou civiles des années 60/70, le« multipartisme des gestionnaires et technocrates » dans les années 80/90, puis maintenant le« multipartisme ethnique, religieux et/ou régionaliste ». C’est ce que confirme le socialiste français Guy Labertit en avouant que « le concept de « l’ivoirité » est venu de certaines institutions internationales qui ont trouvé cette formule tristement géniale pour répondre à une situation de crise économique en Côte d’Ivoire ». C’est le Journal patronal français les Echos du 27/12/99 qui montre l’imbrication totale entre les intérêts de la Françafrique et les contradictions internes en Côte d’Ivoire pour expliquer le coup d’état de « Noël 99 « du Général Gueï : « Comme le général Gueï, Paris avait pourtant contribué à installer Henri Konan Bédié dans le fauteuil vacant de Félix Houphouët-Boigny… parce qu’il risquait de faire voler en éclats la « vitrine » de son pré-carré en Afrique. Parce que l’instabilité politique croissante à Abidjan commençait à porter préjudice aux importants intérêts économiques tricolores dans le pays. La Côte d’Ivoire est le deuxième client de la France en Afrique Noire (5,3 milliards de francs d’achats en 1998). L’Hexagone y détient une part de marché de près de 30%… ».

Comme on le voit le Gabon n’échappe pas à cette stratégie oppressive de l’impérialisme Françafricain notamment. En effet, c’est dans son livre intitulé “Nouvelles Affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon” édité chez Fayard en octobre 2014, que Pierre Péan, un des experts françafricain, affirme que M. Ali Bongo ne serait pas un Gabonais d’origine. Aussitôt les transfuges écartés du pouvoir, qui forment pour l’essentiel l’opposition gabonaise actuelle, en ont fait un discours de campagne en se référant à la constitution gabonaise qui dit que le président de la République doit être un Gabonais de naissance. C’est ainsi qu’est importée de France de toute pièce la pathologie politique de la “gabonité” qui dénie à Ali Bongo d’être le fils de son père tout comme le fait l’opposition Mobutiste à J. Kabila au Congo Démocratique. Il est même organisé le dépistage d’une “légion étrangère” de Béninois qui règnerait sur le Gabon tout comme hier de Burkinabés ou de Maliens en Côte d’Ivoire.

Le nouveau Foccart de la politique africaine de l’impérialisme français, Robert Bourgi, va entrer en scène comme il l’écrit: “Du coup en France, il a été décidé de renouveler le personnel politique en écartant Ali Bongo et Jean Ping a été préparé, puis, à lui, ont été joints Casimir Oyé Mba et l’ex-président de l’Assemblée Nationale du Gabon. Rappelons que toute cette clique de politiciens réactionnaires a eu à servir et cirer les bottes du père Bongo qui l’a fabriquée durant tout son règne. Casimir Oyé Mba fut gouverneur de la BEAC à Yaoundé, il fut d’ailleurs le premier gouverneur noir de cette banque centrale. Jean Ping a été le gendre de Bongo Omar puisqu’il a épousé Pascaline Bongo, celle-là même qui du temps du père Bongo contrôlait tous les marchés. C’est donc une affaire entre beaux-parents ?”.

Rappelons le précédent génocidaire de l’implication et de la responsabilité de l’impérialisme français: Au Rwanda, c’est l’impérialisme français dirigé par le social-démocrate impérialiste François Mitterrand qui a formé et préparé le Hutu Power pour la réalisation de ce crime contre l’humanité en terre d’Afrique en 1994 avant de protéger et d’exfiltrer les génocidaires au Kivu en République Démocratique du Congo (RDC). Une conclusion s’impose : plus vite les troupes françaises partiront, plus on peut espérer qu’une telle menace s’éloignera.

L’unité ou la désunion dans les Etats postcoloniaux d’Afrique pour l’impérialisme, c’est selon son intérêt. L’Afrique occidentale française (AOF), (l’Afrique équatoriale française (AEF) ont été unies sous la domination coloniale et quand il a été question, après le congrès fondateur du Rassemblement démocratique africain (RDA) à Bamako en 1946, d’aller unis vers l’indépendance, l’impérialisme a balkanisé en créant les actuels Etats, s’appuyant sur des bourgeois compradores, Houphouët, Senghor, etc., tout en les « unifiant par la monnaie unique le franc CFA avec l’Uemoa et puis dans la Cedeao, et par les accords de présence militaire imposés par la Françafrique.

 

Pourquoi avoir capturé Gbagbo et chercher à écarter Ali Bongo ?

 

Ceux et celles qui, hier, s’étaient laissés abusés par le « tout contre Gbagbo » au nom de la lutte contre le fascisme ivoiritaire ont pu, après coup, regretter leurs positions naïves au vu des résultats que cela a produit. Les manigances ouvertement anti-Gbagboistes de l’ONUCI et de l’opération Licorne ont clairement servi le plan des impérialistes d’utiliser les élections pour se débarrasser, puis capturer et embastiller Gbagbo avec en prime le scandale d’un procès où toute l’accusation se révèle être un grossier mensonge fabriqué de toutes pièces. Le “tout sauf Ali Bongo”, s’il aboutit conformément au plan des impérialistes Français, finira aussi pareillement.

A la différence de Gbagbo, Ali Bongo, successeur de son père tout comme le fils Eyadéma, est un élément des réseaux Françafricains. Mais le passage en cours du monde unipolaire dominé sans partage par les USA alliés à l’UE au monde multipolaire fait ses effets. Les pays “Emergents” comme la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, etc., investissent de plus en plus en Afrique où les parts de marché et la mainmise occidentale reculent sur le plan économique.

Les Etats néocoloniaux africains ont ainsi de nouvelles opportunités de financements et de faire des “affaires”. L. Gbagbo envisageait de tourner le dos à la Françafrique, à l’Eurafrique et à l’Usafrique. Ali Bongo, lui, a choisi de diversifier les relations économiques au point que la Chine est devenue le premier investisseur et partenaire économique du Gabon. Le coup d’état en Centrafrique qui a chassé Bozizé, prélude aux affrontements entre milices armées Séléka et Anti-Balaka, a été provoqué parce que la Françafrique perdait des parts de marché, notamment les contrats sur l’exploitation du pétrole récemment découvert.

Voilà ce qu’évoque un partisan d’Ali Bongo pour expliquer l’opposition de l’impérialisme Français: “Ali ira chercher de nouveaux partenaires, mettant en concurrence des entreprises asiatiques ou nord-africaines avec les entreprises françaises. Il en sera ainsi dans le pétrole dont le Gabon est le quatrième producteur subsaharien, après le Nigéria, l’Angola et le Congo. Ainsi, dès 2009, le chinois Sinopec rachète Addax. Il suffit de voir la nationalité des entreprises qui prospectent actuellement au Gabon pour savoir qu’Ali Bongo cherche une réelle diversification. D’après le Trésor public français, “on recense la présence d’une dizaine de compagnies actuellement en phase d’exploration” et aucune d’elles n’est française. Il y a les entreprises chinoises Sino Gabon Oil and Gas et Sinopec Overseas, la sud-africaine Sasol, les américaines Forest Oil et Anadarko, l’australienne Sterling Oil, la canadienne Canadian national resources, qui a racheté les actifs de Pionner, la japonaise Mitsubishi Petroleum, la britannique Ophir et enfin l’indienne Oil India international. Ali Bongo veut que désormais 40% des recettes du pétrole restent au Gabon, contre 20% auparavant. Dans cet objectif, dès 2010, il crée “la Société nationale de pétrole, dénommée Gabon Oil Company (GOC), dont la vocation consiste à développer les participations de l’Etat gabonais dans le secteur pétrolier”, affirme toujours le Trésor français, qui suit avec beaucoup d’intérêt tous ces changements qui ne sont pas forcément dans l’intérêt des entreprises françaises comme Total, Maurel et Prom. Rattachée à la Présidence de la république, et sous tutelle de la Direction générale des hydrocarbures, la GOC veille au grain, ou plutôt à l’or noir et au gaz. Aujourd’hui, la GOC commercialise directement sur les marchés internationaux 7 millions de barils par mois pour le compte de l’Etat gabonais. Mais ce qui a le plus mis en rogne les groupes français, ce sont les contrôles fiscaux et le redressement qu’ils ont subis. Ainsi, en 2014, le fisc gabonais a réclamé quelques 805 millions de dollars à Total. Ce redressement a fortement détérioré les relations avec cette multinationale qui a bien sûr activé tout ce que la Françafrique compte en réseaux occultes pour résoudre le problème, y compris “à l’amiable”” (Source: afrique.le360.ma).

C’est le parti Socialiste Français lui-même qui dévoile son parti pris anti-Bongo dans la crise post-électorale au Gabon comme le démasque le 30 août 2016 Fanny Pigeaud : “Quelle mouche a piqué le Parti socialiste français ? Dimanche, le PS s’est invité dans l’élection présidentielle du 27 août au Gabon en prenant parti contre l’un des candidats, le président sortant Ali Bongo Ondimba, et ce bien avant la proclamation officielle des résultats, d’abord attendue mardi 30 août en fin d’après-midi puis différée. « Alors que les premières estimations indiquent que le président sortant Ali Bongo serait battu au profit de Jean Ping, la sérénité doit présider à l’issue du scrutin », professe le parti dans un communiqué aux accents paternalistes. « Le vote libre des citoyens est l’outil par lequel la démocratie s’exprime et l’alternance, quand ils le décident, doit fonctionner. Voilà pourquoi la démocratie doit triompher au Gabon comme c’est déjà le cas dans plusieurs États et ce mouvement doit s’amplifier. Voilà plus d’un demi-siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple”.

L’autre facteur qui explique une distanciation progressive de plusieurs chefs d’Etats africains vis à vis des USA et de l’UE trouve sa source dans ce qu’on peut appeler le syndrome Libyen, l’assassinat crapuleux de Khaddafi, qui a créé la peur sur le mode de « ce qui lui est arrivé peut nous arriver ». Le chaos qui s’en est suivi, avec l’expansion des “djihadistes-terroristes” financés et armés par les alliés des Occidentaux que sont les pétromonarchies Wahabites et Salafistes, a été instrumentalisé par l’impérialisme français pour lancer l’opération d’occupation militaire de tout le Sahel, du Mali à la Centrafrique dénommée Barkhane (dunes de sables qui se déplacent au gré des vents dans le désert), et par l’impérialisme US pour implanter l’USAFRICOM en Afrique. Le cas libyen montre que les impérialistes n’ont pas “d’amis”, ils n’ont que des intérêts.

 

La crise de l’impérialisme parasitaire, décadent et le passage au monde multipolaire

 

La stratégie guerrière du chaos est la réponse systémique au remplacement progressif du monde unipolaire issu de la défaite du camp socialiste, de l’URSS, par le monde multipolaire. Jusqu’à la guerre contre la Libye, y compris au Conseil de Sécurité de l’ONU, ladite « communauté internationale » se résumait de fait à l’UE et aux USA, lesquels se partageaient les rôles selon leurs intérêts contre le reste du monde. Mais comme on le voit en Syrie et en Ukraine, la Russie et la Chine et les résistances des Etats – Nations commencent à changer cette donne.

Du Sahel, au Golfe de Guinée, en Afrique centrale et de l’est, mais aussi au Moyen-Orient, en Asie ex-Soviétique et en Amérique du Sud, le bloc impérialiste décadent et parasitaire USA/UE joue la carte agressive des guerres et des putschs (institutionnels ou pas) pour contrôler les sources de matières premières afin de préserver son hégémonie qui perdure depuis 500 ans.

Ces guerres ou déstabilisations de conquêtes ou de préservation néocoloniales du joug Occidental impérialiste rencontrent de plus en plus partout des résistances. C’est l’extension même du domaine des interventions impérialistes, l’USAFRICOM, et de l’OTAN, y compris en mer de Chine et dans la péninsule coréenne, pour empêcher l’accès des puissances émergentes non impérialistes aux matières premières, qui suscite les contradictions montantes au sein des réseaux Françafricains, Eurafricains et Usafricains.

Cette tendance agressive et déstabilisatrice est aggravée par l’actuelle crise systémique de surproduction du capitalisme. La contradiction entre la socialisation toujours plus poussée de la production, de l’activité économique et l’accaparement privée monopolisée de celle-ci rend de plus en plus insupportable à des millions de travailleurs et de peuples l’exploitation capitaliste et impérialiste.

Le libéralisme est la politique économique du capital pour contrer la loi de la baisse tendancielle du taux de profit des Firmes Transnationales. Tout ce qui, de près ou de loin, échappe à cette soumission au libéralisme outrancier est à éliminer parce que le mouvement actuel vers le multilatéralisme est suicidaire pour l’hégémonie Occidentale sur le monde. Or, le libéralisme est une politique économique qui livre les économies nationales au pillage des Firmes Transnationales et ne sert ainsi qu’à développer le sous-développement, la dépendance à l’étranger et l’oppression nationale.

Ces facteurs sont à la base des contradictions qui minent la mondialisation actuelle du capitalisme entre le centre impérialiste et la périphérie. Il faut situer les crises électorales ivoirienne et gabonaise ainsi que celle qui se profile en RDC dans un tel contexte évolutif. On voit ainsi le système françafricain craquer de plus en plus sous la différenciation d’intérêts qui s’opère au sein même des clans mafieux qui gouvernent les néocolonies. Les luttes des peuples contre les effets désastreux de la gouvernance libérale viennent bousculer les élites au pouvoir et pousser à des recompositions politiques que les offres d’investissements des pays émergents comme la Chine rendent opportunes.

Les forces progressistes patriotiques, antilibérales et anti-impérialistes, doivent profiter de ces contradictions internes au système néocolonial pour frayer la voie à l’alternative populaire et indépendantiste, étape vers le socialisme. Malgré la complexité de la situation, les exemples actuels de la Chine, du Vietnam, de la Corée du Nord et de Cuba montrent que c’est possible.

Le libéralisme a dominé sans partage avant et après la défaite du socialisme durant les 30 dernières années. Puis les pays rescapés du camp socialiste vaincu et d’ex-pays colonisés et dominés ont opposé et opposent le capitalisme d’état (plus la planification d’état dans le cas des ex-pays du camp socialiste) au libéralisme dominant comme politique et stratégie économique qui indéniablement leur permettent de sortir du sous-développement. C’est le cas des pays de démocraties populaires comme la Chine, le Vietnam, Cuba et la Corée du Nord dans lesquelles cohabitent différentes formes de propriétés mais avec comme secteur stratégiquement dominant les secteurs socialistes et capitalistes d’état contrôlés par un Parti Communiste au pouvoir.

Cet antilibéralisme appuyé sur la réaffirmation de la souveraineté nationale et populaire explique le caractère progressiste, anti-libéral et anti-impérialiste des pouvoirs patriotiques au Venezuela, en Bolivie, en Equateur, au Nicaragua, au Salvador, au Brésil (de Lula, Dilma), l’Inde, la Russie, etc.

Force est aussi de constater que même les pays capitalistes « classiques » comme l’Inde, le Brésil et la Russie, etc., utilisent aussi le capitalisme d’état pour aller de l’avant sur le plan économique.

C’est là la nouvelle configuration évolutive des contradictions actuelles capital/travail, impérialisme/peuples opprimés et même capitalisme/socialisme (objectif déclaré par les expériences Chinoises, Vietnamienne, Nord-Coréenne, Cubaine en cours).

Bien entendu, comme le montre le coup d’état institutionnel contre Dilma Roussef, ces expériences patriotiques alternatives au libéralisme en cours n’échapperont pas à la question fondamentale que la vie elle-même posera tôt ou tard : QUI L’EMPORTERA, au sein de chacun de ces pays, entre anti-libéraux et libéraux soutenus par les impérialistes, entre Socialisme et Capitalisme, entre le PC et les forces du capital interne et externe ?

Source : Le Journal de l’Afrique no. 25, Investig’Action

 

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