Bruxelles: lancement d’une campagne internationale en soutien aux prisonniers palestiniens et pour la libération des enfants

La coalition européenne de soutien aux prisonniers palestiniens s’est réunie à Bruxelles les 27 et 28 avril. Sous le slogan “L’arrestation d’enfants est un crime contre l’humanité”, la coalition lance une campagne internationale de soutien aux prisonniers et exige la libération des enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

 

Un large public originaire de plus de 20 pays européens a assisté à la conférence. Il y avait également des représentants de la communauté palestinienne des Etats-Unis. Mais aussi un groupe important de parlementaires, avocats, juristes, partis et mouvements de solidarité avec le peuple palestinien. Il y avait également l’ambassade de Palestine auprès de l’Union européenne et le département des affaires des expatriés (OLP) – l’unique représentant légitime du peuple palestinien-, le Comité des prisonniers et libérés, le Club des prisonniers, le Comité suprême des Affaires des prisonniers, le Centre Abu Jihad pour les affaires des prisonniers de l’Université Al Quds, le Centre pour la défense des libertés et des droits civils, l’Association internationale de solidarité avec les prisonniers et un grand nombre de dirigeants et de militants des communautés palestiniennes de la diaspora, ainsi que des représentants des familles des prisonniers palestiniens et des institutions s’occupant des prisonniers en Palestine.

La conférence a été organisée pour offrir une plateforme aux principaux mouvements de solidarité et partis politiques ou membres du Parlement européen. Plus important encore, elle a ouvert le débat sur les obstacles que le mouvement de solidarité européen doit éviter.

Il y avait également des témoignages d’enfants palestiniens prisonniers, ainsi que celui, très important cette année, d’une famille victime d’une arrestation à domicile. Cette famille a été invitée à prendre la parole pour exprimer comment le gouvernement israélien a forcé la mère à empêcher son propre enfant d’aller à l’école et de se joindre à une manifestation. Ce témoignage souligne le danger d’une destruction sociale fondamentale par de telles lois israéliennes.

Au cours de ses délibérations, la Conférence a fait observer que le nombre de prisonniers et de détenus palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes dépassait les 6 000, dont 250 enfants, 36 enfants jordaniens assignés à résidence, 5 mineurs placés dans des “abris”, 47 femmes, 6 députés et 500 actuellement en détention administrative. On notera également parmi tous ces prisonniers 700 malades, dont 34 affaires graves. Pointons aussi 56 prisonniers détenus depuis plus de 20 ans et même 26 prisonniers détenus déjà avant les accords d’Oslo parmi lesquels Karim Yunes et Maher Yunes, prisonniers depuis 37 ans.

 

Mme Falicia Langer, avocate germano-israélienne et militante des droits de l’homme connue pour sa défense des prisonniers politiques palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a été honorée lors de la cinquième conférence de l’Alliance européenne pour la défense de la Palestine. Ses efforts en tant que présidente honoraire de cette alliance ont été sérieusement reconnus.

 

Cette conférence s’est tenue alors que nous assistons à une très forte pression sur les prisonniers palestiniens. Mais elle a tout de même pu présenter plusieurs victoires à différents niveaux dans la lutte pour les droits de l’homme des Palestiniens en Europe, le plus important étant la libération de M. Mustafa Awad avec le soutien de 100 organisations progressistes de Belgique.

 

Enfin, la conférence a invité à renforcer tous les efforts arabes, internationaux et palestiniens pour condamner les violations commises par Israël à l’encontre des prisonniers, y compris les femmes et les enfants, et à mettre fin à leurs souffrances en les relâchant.

 

La conférence a mis l’accent sur la présentation de ces crimes devant la Cour pénale internationale afin qu’Israël ne reste pas impuni en tant que puissance d’occupation qui bafoue le droit international. Il a été exigé de faire pression sur l’Etat d’occupation pour qu’il mette fin à sa répression et à son agression sauvage contre les prisonniers dont la vie et la santé sont en danger. Il a été exigé de faire respecter le droit international et ce, par le biais d’une campagne médiatique internationale.

 

Dans son communiqué final, la conférence a appelé les pays contractants des 3e et 4e Conventions de Genève à organiser une réunion urgente pour faire respecter ces conventions à Israël et les appliquer sur le terrain. La conférence a condamné la déduction des salaires des prisonniers sur les recettes fiscales de l’Autorité palestinienne. La conférence a également exprimé son soutien aux prisonniers palestiniens et s’est engagée à plaider leur cause devant les instances internationales.

 

La conférence a décidé de tenir une sixième assemblée intitulée “Les prisonniers malades dans les prisons de l’occupation”.

 

 

Dr Bissan Ahmed

Coordinateur des activités culturelles de la communauté palestinienne en Belgique et au Luxembourg

 

Traduit de l’anglais par Investig’Action

 

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