Autrefois dirigée par Patrice Lumumba, chantre de l’anticolonialisme, la République démocratique du Congo a de facto été recolonisée par le capital occidental

Dans le pillage du Congo, ainsi que celui d’autres pays du Sud, les États-Unis font le gros du boulot, alors que le Canada joue son rôle en sous-main.

Le 14 octobre 2004, un groupe de dix hommes armés a pris le contrôle de la ville de Kilwa de la province du Katanga, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), et a rapidement déclaré l’indépendance de cette province. Les sécessionnistes, membres d’un obscur groupuscule qui se faisait appeler le Mouvement Révolutionnaire pour la Libération du Katanga, espéraient obtenir le soutien de la population locale en capitalisant sur les griefs au plan local contre le gouvernement central et contre la société Anvil Mining, basée à Montréal, propriétaire de la mine de cuivre de Dikulushi située dans la région.

Au sein de la population locale, le sentiment était largement répandu qu’Anvil, qui était réputée fonctionner « avec le soutien de certains membres de l’équipe présidentielle ayant des liens avec des gens d’affaires du Katanga », ne reversait pas une part suffisante des revenus de la mine (entre 10 et 20 millions de dollars par an) à la communauté locale, et il semble que les sécessionnistes aient cru pouvoir tirer parti de l’aversion de la population locale pour la société minière et ses riches bailleurs de fonds à Kinshasa et au Katanga.[1]

Comme on pouvait s’y attendre, ce soulèvement n’a pas plu à Anvil Mining, la rébellion ayant bloqué son accès au port de Kilwa, à partir duquel elle exportait du cuivre et de l’argent en vue du traitement de ces minerais. Le lendemain de la prise de Kilwa par les rebelles, des soldats congolais ont pris d’assaut le village et tué 73 villageois, dont 20 par exécution sommaire, et ont enterré leurs cadavres dans des fosses communes. Suite à ce massacre, la ville est repassée sous le contrôle du gouvernement central. Les survivants des violences ont fait état de meurtres arbitraires de civils, de pillages, de viols et d’actes de torture commis par les troupes congolaises. Ils ont également signalé que les soldats conduisaient des véhicules qui leur avaient été fournis par Anvil Mining.

Une enquête des Nations Unies a révélé que la société canado-australienne avait soutenu logistiquement et financièrement l’action militaire contre Kilwa. La mission de l’ONU et les travaux d’enquête ultérieurs ont révélé qu’Anvil avait fourni aux auteurs des tueries, qui avaient reçu ordre de « tirer sur tout ce qui bougeait », des chauffeurs, des véhicules et des fournitures, et que la société avait même transporté des soldats dans ses avions affrétés.
Bill Turner, alors PDG d’Anvil Mining, a admis que l’armée « a demandé l’aide d’Anvil pour le transport » et que sa société « a assuré ce transport ».[2]

Le directeur général de l’exploitation d’Anvil au Congo, un Canadien, a été poursuivi mais innocenté lors d’un procès largement décrié comme ayant été inéquitable par de nombreuses institutions, y compris l’ONU. La Cour d’appel du Québec et la Cour suprême du Canada ont par ailleurs refusé d’entendre l’appel relativement à cette affaire et ont statué que les survivants devaient poursuivre la société au Congo ou en Australie, cela malgré le fait qu’Anvil avait son siège à Montréal et que ses principaux actionnaires étaient la société minière First Quantum Minerals, basée à Vancouver, et le Régime de pensions du Canada.

En réaction à cette décision, Matt Eisenbrandt, de l’Association canadienne contre l’impunité, a déclaré : « Il est inacceptable que […] les victimes ne puissent toujours pas exiger des entreprises canadiennes qu’elles rendent des comptes devant les tribunaux canadiens à l’égard de leur implication présumée dans de graves violations des droits de l’homme commises à l’étranger. Nous attendons avec impatience le jour où les entreprises canadiennes seront tenues responsables de leurs actes. » Adèle Mwayuma, dont les deux fils ont été tués lors du massacre de Kilwa, a déclaré que le refus du Canada d’entendre cette affaire était « une nouvelle rebuffade pour les familles qui ont tant souffert et lutté si longtemps pour faire valoir leur cause. »[3] Le refus du gouvernement canadien de tenir les sociétés basées au Canada responsables de leurs abus à l’étranger fait partie intégrante des rouages de l’impérialisme canadien. Dans le cas précis du Congo, le Canada a toujours coopéré avec des puissances impérialistes qui en menaient plus large, dont les États-Unis, pour créer un climat d’investissement favorable aux sociétés multinationales.

Les médias occidentaux ont fait grand cas des investissement croissants de la Chine dans les minerais essentiels du Congo et l’administration Biden a commenté cette évolution en la disant « préoccupante pour la chaîne d’approvisionnement des États-Unis ». Cette focalisation sur l’accaparement par la Chine de telles ressources minérales détourne cependant l’attention du fait que, par rapport à la taille de l’économie du Canada, son capital investi dans les mines africaines pèse historiquement beaucoup plus lourd.[4]

La RDC est le dixième plus grand bénéficiaire de l’aide canadienne au développement, fait que le gouvernement du Canada proclame fièrement sur sa page Web consacrée aux relations entre le Canada et la RDC.[5] Le Congo est également le troisième pays africain le plus rentable pour les sociétés minières canadiennes : on n’en parle pas sur toutes les tribunes, mais c’est un fait qui permet de jeter un regard moins complaisant sur la relation profondément exploitatrice du Canada à l’égard du continent africain, tant hier qu’aujourd’hui.
Durant l’exercice 2020-2021, le Congo a reçu 121 millions de dollars canadiens d’aide canadienne, ce que le gouvernement du Canada affiche comme preuve que « le Canada contribue au développement de la RDC. »

Néanmoins, un coup d’œil aux statistiques sur les investissements canadiens révèle un gouffre béant entre ce que représente l’aide que le Canada apporte au Congo et les bénéfices considérables que retirent les sociétés canadiennes de ce pays. En effet, les statistiques de Ressources naturelles Canada chiffrent les actifs miniers canadiens en RDC à 6,5 milliards de dollars[6]; or, le montant total de l’aide canadienne à ce pays en 2020-2021 représente moins de 2 % de ce chiffre.
La triste vérité est que la RDC, qui a autrefois été dirigée par un chantre de l’anticolonialisme, Patrice Lumumba, a de facto été recolonisée par le capital occidental. Le Canada, qui proclame haut et fort sa munificence mondiale, n’a pas été un spectateur innocent dans ce processus – en fait, certains Canadiens et l’État canadien lui-même ont joué un rôle notable en soutenant la colonisation belge du Congo, en perpétuant le système colonial et en travaillant aux côtés de la Belgique et des États-Unis pour détruire la vision de Lumumba d’un Congo indépendant, décolonisé et panafricaniste.

Des sociétés et des représentants du gouvernement canadiens ont également été impliqués dans la poursuite des conflits liés aux ressources dans l’est du pays qui ont éclaté après la chute de Mobutu Sese Seko à la fin des années 1990.
Lorsque le roi Léopold II, l’infâme dirigeant belge à l’origine de la colonisation génocidaire du Congo, a créé l’« État libre du Congo » en 1884, l’administration américaine de Grover Cleveland a été le premier gouvernement au monde à le reconnaître comme souverain de la région.

Le roi Léopold a présidé au pillage du Congo, voyant à décimer et à mutiler la population du pays pour l’acculer à la soumission. À la suite de la reconnaissance américaine, les puissances européennes ont accepté la domination personnelle de Léopold sur le territoire lors de la conférence de Berlin de 1885, après quoi le roi belge a consacré plus de temps à faire l’inventaire des terres et des ressources de la région et plus d’efforts à réprimer la résistance locale.

Beaucoup de gens ignorent que Léopold a recruté un Canadien, William Grant Stairs, pour l’aider à étendre le contrôle belge sur la région. C’est en 1891 que Léopold a envoyé Stairs, un diplômé du Collège militaire royal du Canada et un haligonien aisé dont la famille avait accumulé une partie de sa richesse en vendant de la nourriture et des matériaux de construction aux plantations d’esclaves des Caraïbes, pour prendre le contrôle de la région du Katanga, riche en minéraux. Dans son journal, Stairs a décrit son objectif comme étant celui de « découvrir des mines exploitables au Katanga » et de faire en sorte que Msiri, le dirigeant de la région, « se soumette aux autorités de l’État libre du Congo, par la persuasion ou par la force ».[7] Pour accomplir cette tâche, il avait à sa botte une armée de 2 000 hommes.

Sillonnant le territoire, l’expédition Stairs a marqué les esprits en exhibant les têtes coupées d’Africains pour donner une « leçon » aux habitants. Comme Yves Engler en fait état, « il existe des allégations troublantes selon lesquelles certains officiers blancs auraient pris des esclaves sexuels et, dans un cas particulièrement atroce, auraient même payé pour qu’une fillette de 11 ans soit cuisinée pour être mangée ».[8] Les expéditionnaires ont fini par tuer Msiri, le chef du royaume de Yeke au Congo. Celui-ci a été décapité et sa tête a été fichée sur une pique en guise d’«  avertissement » à son peuple.

Lorsque Stairs et ses hommes ont ramené le corps de Msiri aux fins de son enterrement, il manquait la tête. À ce jour, le peuple congolais ne sait pas ce qu’il est advenu de la tête de Msiri, mais il sait une chose : les Canadiens sont venus sur leurs terres pour piller, tuer et réduire en esclavage. À la fin de l’expédition, Stairs et ses hommes avaient ajouté 150 000 kilomètres carrés à l’« État libre du Congo » du roi Léopold. En juin 1892, Stairs est mort de la malaria alors qu’il se trouvait au Congo. Le gouvernement canadien lui a promptement rendu hommage en faisant installer deux plaques de cuivre à son nom au collège militaire royal. Sur l’une de ces plaques, on loue le « courage et l’attachement au devoir » de Stairs et on y indique également qu’il « est mort d’une fièvre […] alors qu’il était à la tête de l’expédition du Katanga commanditée par le roi des Belges ».[9]

Certaines sources attestent que la moitié de la population du Congo – plus de 10 millions de personnes – est morte sous la tyrannie du roi belge, la torture et la mutilation ayant été des pratiques institutionnalisées.
La force de police coloniale, appelée Force publique, imposait des quotas stricts d’extraction de caoutchouc aux Africains asservis et, lorsque l’un d’eux n’atteignait pas le quota, les officiers avaient pour instruction de lui couper une main en guise de punition. Outre les cadavres, des paniers de mains coupées ont jonché l’État libre du Congo, emblème putride de la brutalité de la domination coloniale belge. Bien que le gouvernement belge ait annexé le Congo en 1908 en raison de prétendues préoccupations humanitaires, l’état de la situation ne s’est guère amélioré par la suite. Un enfant victime des atrocités belges au Congo se tient auprès d’un missionnaire, au Congo, à une date comprise entre 1890 et1910.
Au début du 20e siècle, de nombreuses sociétés américaines ont manifesté leur intérêt pour le Congo belge. J.P. Morgan a rencontré Léopold à Douvres, tandis que Thomas Fortune Ryan et John D. Rockefeller, Jr. ont rendu visite au roi à Bruxelles. L’American Congo Company, détenue par Ryan et Daniel Guggenheim, s’est vu accorder une concession de 99 ans sur 10 360 kilomètres carrés de terres pour y récolter du caoutchouc et des produits végétaux, concession qu’elle a finalement échangée contre des droits miniers à proximité.

Les investisseurs américains se sont également joints aux financiers belges (et au roi Léopold lui-même) pour apporter leur soutien à la création de la Forminière, une société minière qui a acquis un monopole de 99 ans sur les droits miniers dans une zone couvrant environ la moitié de l’État libre du Congo.
Un billet publié en décembre 1906 dans le journal New York American de William Randolph Hearst recensait plusieurs grandes figures du capitalisme américain ayant des intérêts financiers dans l’État libre du Congo, soit : « Thomas Fortune Ryan, James D. Stillman, Edward B. Aldrich (fils de Nelson W. Aldrich, leader républicain au Sénat et frère de Winthrop W. Aldrich, l’ambassadeur de M. Eisenhower à la Cour de St. James), les frères Guggenheim, J. P. Morgan et John D. Rockefeller, Jr. »[10]

Le Canada a également cherché à investir au Congo belge. Kevin A. Spooner l’a exprimé en ces termes : « le Congo belge a été relativement bien servi par les fonctionnaires canadiens ». En 1946, le Congo était le site de l’une des trois seules commissions commerciales canadiennes en Afrique et le Canada est resté « un de ses douze plus grands partenaires commerciaux » sur le continent jusqu’au début des années 1950. Les délégués canadiens s’intéressaient principalement aux minéraux de l’est du pays. « Dès les années 1920, comme le raconte également le professeur Spooner, le délégué commercial canadien en Afrique du Sud, G. R. Stevens, avait recueilli des informations sur les possibilités de commerce canadien au Congo. Dans son rapport, ce dernier a noté l’importance des minéraux dans l’est de la province du Katanga, que le Canadien William Grant Stairs avait contribué à faire passer sous contrôle belge trente ans plus tôt. »[11]

Tout au long du 20e siècle, les impitoyables empires européens ont continué de reléguer les Africains au statut de peuples colonisés sur tout le continent, extrayant des profits par le biais de systèmes répressifs de travail forcé et répondant à toute résistance par la violence. Alors qu’à Washington quelques réserves sur la poursuite du colonialisme ont pu être exprimées, Ottawa était en accord absolu avec ce système. Avec un engagement financier d’importance à la clé, plusieurs sociétés canadiennes misaient en effet sur la perpétuation du système. Entre 1950 et 1965, le gouvernement canadien a attribué des millions de dollars à des entrepreneurs privés pour qu’ils effectuent des études sur les ressources, notamment des études géologiques, au Nigeria, en Tanzanie, en Ouganda et dans toute l’Afrique de l’Ouest.[12] En 1960, les investissements des sociétés canadiennes en Afrique ont atteint 70 millions de dollars.[13]
Cette dynamique a fait en sorte que le gouvernement canadien a entretenu des relations étroites avec les administrations coloniales, en particulier celles de la Grande-Bretagne, et n’a établi aucun contact diplomatique officiel avec les autochtones africains. Au milieu du 20e siècle, « Ottawa n’avait pas fait la moindre déclaration publique pour condamner la politique coloniale britannique [en Afrique] et n’avait pas non plus demandé l’accélération de l’octroi de l’indépendance aux membres du Commonwealth ».[14]

Aux côtés des États-Unis, Ottawa a fourni une aide militaire aux empires qui cherchaient à étouffer les aspirations à l’indépendance de leurs populations. Entre 1950 et 1958, le Canada a fait don d’environ 1,5 milliard de dollars (8 milliards de dollars d’aujourd’hui) aux autres pays de l’OTAN par le biais du fonds d’aide mutuelle de cette organisation.[15] Les trois quarts de cette aide mutuelle apportée par le Canada consistaient en des apports militaires, notamment « des canons antiaériens, des véhicules de transport militaire, des munitions, des dragueurs de mines, des équipements de communication et du matériel électronique, des armements, des moteurs et des avions de chasse ».[16]
Les principaux destinataires des armes et équipements canadiens ont été la France (qui cherchait à réprimer les mouvements anticolonialistes en Afrique du Nord et en Indochine), la Grande-Bretagne (qui a lancé une campagne similaire en Malaisie), les Pays-Bas (Indonésie et Papouasie-Nouvelle-Guinée occidentale), le Portugal (Angola, Mozambique et Guinée-Bissau) et, ce qui est à souligner ici, la Belgique (Rwanda, Burundi et Congo).

L’armée canadienne a également organisé des programmes de formation, tels que le plan d’entraînement aérien de l’OTAN, dans le cadre duquel l’Armée de l’air royale canadienne a formé environ 5 500 pilotes et navigateurs venant de dix pays de l’OTAN, dont la Belgique. À la fin des années 1960, le gouvernement canadien a fait don de 25,5 millions de dollars au Programme spécial d’aide à l’Afrique du Commonwealth (SCAAP) dirigé par la Grande-Bretagne. L’objectif général de ce programme était de s’assurer que les structures capitalistes perdurent en Afrique au fur et à mesure que les pays africains accèdent à l’indépendance et que les sociétés canadiennes conservent des possibilités d’investissement lucratives au sein de ces structures.

Le secrétaire d’État aux Affaires extérieures, Sidney Smith, a déclaré que, sans une présence canadienne en Afrique, « ces pays [africains] sous-développés […] pourraient être enclins à accepter les boniments et les offres venant d’autres parties du monde », sous-entendant par-là les parties communistes du monde.[17]

Patrice Lumumba a été la première personne à accéder au poste de premier ministre de la République démocratique du Congo après la victoire du peuple congolais sur la domination coloniale belge. Il était détesté par les principaux responsables américains et canadiens. Les représentants de l’ONU ne cachaient pas leur mépris pour la politique intérieure et étrangère indépendante de Lumumba. Quant au Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, il affirmait qu’il fallait le « briser ». Le représentant spécial de ce dernier, Andrew Cordier, n’était pas en reste, puisqu’il a déclaré : « Lumumba est le petit Hitler [de l’Afrique] ». Pour ce qui est du premier ministre canadien de l’époque, John Diefenbaker, il s’exprimait en des termes plus diplomatiques : en privé, il a qualifié Lumumba de « menace majeure pour les intérêts occidentaux » et il a fait front commun avec d’autres nations occidentales pour soutenir un mouvement séparatiste dans la province du Katanga en vue de déstabiliser l’administration naissante du leader congolais.[18]

En août 1960, le président américain Dwight Eisenhower a ordonné à la CIA d’« éliminer » Lumumba. Pour cette mission, la CIA a envoyé une trousse contenant différents poisons, dont un tube de dentifrice empoisonné, au chef de sa station à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa), Lawrence Devlin, avec l’ordre de tuer le premier ministre. Au bout du compte, Lumumba n’a pas été empoisonné. En 1961, il a été assassiné par des séparatistes du Katanga qui travaillaient avec les services de renseignements belges et américains. La brutalité de cet assassinat est bien connue; ce qui l’est moins, c’est qu’un casque bleu canadien a revendiqué la responsabilité d’avoir livré Lumumba à ses tueurs. Le Québécois Jean Berthiaume, chef d’état-major de la force de maintien de la paix de l’ONU, affirme avoir localisé Lumumba après que celui-ci se soit échappé de sa résidence surveillée et informé le chef de l’armée Joseph Mobutu de l’endroit où il se trouvait. « J’ai appelé Mobutu », se souvient le Casque bleu canadien des décennies plus tard. J’ai dit : « Colonel, vous avez un problème, vous avez essayé de récupérer votre prisonnier, M. Lumumba. Je sais où il est, et je sais où il sera demain ». Il a dit, « qu’est-ce que je fais? » « […] C’est simple, vous prenez un Dakota [avion], vous envoyez vos parachutistes et vous arrêtez Lumumba dans ce petit village… C’est tout ce que vous aurez à faire, Colonel. Il l’a arrêté, comme ça, et je n’ai jamais eu de regret à ce sujet. »[19]

Après son arrestation, Lumumba a été détenu dans des conditions de famine dans une prison militaire à Thysville (aujourd’hui Mbanza-Ngungu). Craignant qu’il continue d’inspirer la résistance populaire au sein du peuple congolais, les Belges l’ont fait transporter par avion au Katanga. Pendant le vol, lui et ses associés ont été battus presque à mort par des soldats katangais et belges. À la sortie de l’avion, les prisonniers ont été mis à mort par un peloton d’exécution. Afin d’éviter que le lieu de sa mort ne devienne un lieu de mémoire national, des officiers belges ont démembré le cadavre de Lumumba et dissous ses restes dans de l’acide sulfurique. Après l’assassinat de Lumumba en janvier 1961, les fonctionnaires canadiens ont fait preuve d’opportunisme en cherchant à entrer dans les bonnes grâces du régime de Mobutu. En 1992, le diplomate canadien Michel Gauvin a relaté ce qui suit : « Pendant mon séjour à Léopoldville en tant que chargé d’affaires [de 1961 à 1963], j’ai appris à très bien connaître Mobutu. J’étais l’un des seuls Blancs invités au baptême de l’une de ses filles. »[20] L’historien Fred Gaffen explique que « Mobutu a appris à faire confiance aux officiers canadiens [et] s’est rendu au Canada en mai 1964. À cette occasion, il a remercié les officiers canadiens qui avaient tant contribué au maintien de l’unité de son pays. »[21]

La transition de Lumumba à Mobutu ne s’est cependant pas faite sans heurts. Après l’assassinat de Lumumba, un groupe de rebelles « lumumbistes » anti-impérialistes a pris les armes dans la région orientale de Simba, dans l’intention de résister à la nouvelle administration de Moïse Tshombe, soutenu par les États-Unis. Le gouvernement américain a fourni des avions T-6 Texan au gouvernement de Tshombe, a formé des pilotes congolais et a mené plusieurs missions de combat contre les lumumbistes dans l’est du pays. Tshombe a également employé des mercenaires blancs pour combattre les forces de résistance, notamment l’Irlandais « Mad Mike » Hoare et un propriétaire de plantation belge et suprématiste blanc, Jean Schramme. La résistance lumumbiste fut vaincue à la fin de 1964.

Finalement, les États-Unis ont estimé que Tshombe était un dirigeant qui ne livrait pas satisfaction et ont apporté leur soutien à son éviction.
Joseph Mobutu, le chef d’état-major de l’armée qui avait aidé à organiser le renversement de Lumumba, a pris le pouvoir, s’est rebaptisé Mobutu Sese Seko et a donné à son pays le nouveau nom de Zaïre. Pour consolider son pouvoir, Mobutu a isolé les mercenaires blancs qui avaient auparavant été un élément clé de l’offensive anti-lumumbiste de Tshombe dans l’est du pays. Certains des mercenaires, dont le propriétaire de plantations Jean Schramme, se sont révoltés. Lorsqu’il est devenu évident que Schramme et ses mercenaires ne seraient pas en mesure de rétablir Tshombe au pouvoir, ceux-ci ont consenti à quitter le pays via un pont aérien de la Croix-Rouge internationale. Le Canada a accepté d’apporter son aide au transport de 900 partisans de Schramme dans le cadre d’une opération baptisée « PELI PELI ».

Les nations occidentales, principalement les États-Unis et la France, ont maintenu Mobutu, dont le régime était l’un des plus notoirement corrompus de l’histoire, au pouvoir pendant plus de trois décennies. Les États-Unis ont versé plus d’un milliard de dollars d’aide civile et militaire pendant les 30 ans de Mobutu à Kinshasa, tandis que les Français ont été encore plus généreux. « En échange de leur investissement massif, écrit Adam Hochschild, ils ont obtenu un régime anticommuniste fiable et une zone de transit sûre pour les opérations militaires de la CIA et de la France, mais Mobutu n’a pas apporté grand-chose à son pays, si ce n’est d’en avoir changé son nom pour Zaïre, en 1971. »[22]

En 1997, la fortune personnelle de Mobutu était estimée à 4 milliards de dollars, faisant de lui l’un des hommes les plus riches au monde. La même année, un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement a révélé que l’écrasante majorité de la population du Congo n’avait pas accès à l’eau potable, que 12 % des nourrissons congolais mouraient à la naissance et que les dépenses de santé de l’État représentaient moins de 1 % du PIB total. Le Congo était également le « PED le plus lourdement endetté au monde ».[23] Cependant, malgré sa bonne volonté pour ce qui était d’adopter les politiques d’« ajustement structurel » soutenues par l’Occident, Mobutu a maintenu la majeure partie de l’industrie minière du Congo sous la gouverne de l’État par le biais de la Société générale des carrières et des mines (Gecamines) et de la Société minière du Bakwanga (MIBA).

En plus de produire d’énormes quantités d’or, de cuivre, de diamants et d’uranium, le Congo est également le plus grand pourvoyeur de cobalt au monde, la moitié de l’offre mondiale de ce métal provenant de ses mines. Le cobalt est une composante essentielle des téléphones portables et autres appareils électroniques grand public, un marché qui a décollé à la fin des années 1990.
Le contrôle exercé par Mobutu sur les réserves de cobalt et d’autres produits miniers « n’a cessé d’irriter les grandes sociétés minières transnationales », et vers la fin de son mandat, il a commencé à négocier des conditions d’investissement.[24] Parmi les sociétés qui ont répondu à l’appel, un grand nombre étaient canadiennes; parmi celles-ci, on peut citer Lundin Group, Banro, Mindev, South Atlantic Resources, Anvil Mining et Barrick Gold.

La réticence de Mobutu à céder les richesses minérales du Congo a irrité le Canada et les États-Unis et les a incités à retirer progressivement leur soutien au dictateur, qu’ils avaient auparavant choyé. Dans les années 1980, le Canada avait acheminé plus de 140 millions de dollars canadiens à Mobutu par l’intermédiaire de ses agences d’aide internationale (on estime que 16 millions de dollars canadiens sont allés directement au régime). Mais, entre 1989 et 1994, le montant de l’aide s’est réduit à un trentième de ce qu’elle représentait antérieurement.[25]
Ayant établi que Mobutu était un obstacle à la poursuite de l’exploitation des richesses en ressources du Congo, le Canada et les États-Unis ont choisi un nouvel allié en la personne de Laurent-Désiré Kabila, chef d’une rébellion armée dans l’est du pays, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). L’AFDL était également soutenue par des pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda, deux autres avant-postes de la puissance américaine.

Alors que l’AFDL marchait sur Kinshasa pour chasser Mobutu, elle a pris le temps de cartographier les immenses richesses de l’est du pays – en fait, son itinéraire vers la capitale correspondait parfaitement aux cartes des réserves minérales de la région. Avant même que Kabila n’atteigne la capitale, de nombreuses sociétés avaient signé avec lui des contrats portant sur de vastes étendues de terres congolaises. Cette fois, les Européens ont été mis à l’écart, les sociétés canadiennes et américaines ayant été les principales à alimenter la crise au Congo.
En avril 1997, un article du Washington Post rapportait que « les sociétés américaines sont en tête de course dans les zones du Zaïre contrôlées par les rebelles, pour ce qui est d’exploiter les richesses minérales du pays […], un changement majeur après des années de domination européenne dans le plus grand pays francophone d’Afrique ». L’auteur de cet article, Cindy Shiner, précise que « des mineurs, des banquiers, des avocats et des sociétés de communication ont courtisé l’alliance rebelle dirigée par Laurent Kabila, un ancien marxiste qui en est venu à adopter la réforme du marché libre et qui s’est engagé à renverser le gouvernement corrompu du président Mobutu Sese Seko ».[26]

America Mineral Fields Inc., une compagnie minière américaine basée à Hope, en Arkansas, ville natale du président américain de l’époque, Bill Clinton, a signé un contrat d’un milliard de dollars avec les rebelles pour explorer des gisements de cuivre et de cobalt dans le sud du pays. Une filiale de cette société, America Diamond Buyers, a été la première société étrangère à signer un contrat avec les forces de Kabila. Parallèlement, la société New Millenium Investment Ltd., basée à Washington, a ouvert la première banque dans le bastion rebelle de Goma et a signé un contrat pour « revitaliser les télécommunications de Goma ». COMSAT et Citibank ont également « exprimé leur intérêt pour la région ».[27]
Du côté canadien, les trois plus grandes sociétés au Congo étaient Adastra (nouveau nom d’America Mineral Fields Inc.), First Quantum Minerals et Barrick Gold. Ces compagnies étaient si désireuses de s’arroger des réserves inexploitées qu’elles ont signé des contrats pour des terres qui n’avaient pas encore été revendiquées par les forces de Kabila, et ont même fourni du matériel aux hommes de celui-ci alors qu’ils fondaient sur Kinshasa. En 1997, Kabila s’est rendu à Toronto pour parler aux sociétés minières canadiennes de « possibilités d’investissement », un voyage qui « pourrait avoir permis de récolter jusqu’à 50 millions de dollars pour soutenir [son] avancée vers la capitale ».[28]

Selon le The Wall Street Journal, des compagnies minières américaines, canadiennes et sud-africaines ont négocié des accords avec les rebelles qui contrôlaient l’est du Zaïre. Ces compagnies espéraient profiter de l’agitation et se réserver une partie de ce qui était largement considéré comme le grand prix géologique de l’Afrique. »[29]. L’ancien Premier ministre canadien Brian Mulroney, l’ancien président américain George H. W. Bush et l’ancien directeur de la CIA Richard Helms ont siégé au conseil d’administration de Barrick Gold pendant cette période, tandis que la compagnie First Quantum Minerals, basée à Vancouver, a engagé l’ancien premier ministre Joe Clark comme conseiller spécial pour l’Afrique et comme représentant auprès de Kabila. Clark a rapidement été admis dans ce que le Christian Science Monitor a appelé le « cercle des conseillers canadiens » de Kabila.[30] Le cours des actions de toutes les sociétés susmentionnées a considérablement augmenté lorsque Kabila a foncé vers Kinshasa pour finalement conquérir la capitale en 2001.

S’exprimant en sa qualité de spécialiste de l’Afrique chez First Quantum, Joe Clark a déclaré : « le gouvernement du Congo sait que s’il veut progresser rapidement en termes d’utilisation d’actifs créateurs d’emplois, l’exploitation minière est plus susceptible de le permettre que d’autres secteurs ».[31]
À la même époque, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné l’exploitation illégale des ressources congolaises et a décrit en des termes on ne peut plus clairs le rôle que l’extraction minière a joué dans les conflits du pays : « le gouvernement de la RDC s’est appuyé sur ses industries des minerais et des mines pour financer la guerre. […] Les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux et certains pays voisins et éloignés ont passivement laissé faire l’exploitation des ressources de la RDC, et donc la poursuite du conflit. »[32]
En septembre 2009, le Canada a de nouveau eu maille à partir avec le gouvernement congolais. Ce mois-là, le nouveau président Joseph Kabila, un homme aux origines obscures dont on disait qu’il était le fils du chef de l’AFDL et un allié des États-Unis et du Canada, mais que certains Congolais croyaient être un imposteur nommé Hyppolite Kanambe, a retiré à First Quantum ses droits sur une mine de cuivre dans l’est du pays. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a immédiatement publié une déclaration appelant Kabila (Kanambe) à « améliorer la gouvernance et l’imputabilité dans le secteur extractif ».
Par la suite, le Financial Post a annoncé que « Harper soulèvera le cas de First Quantum Minerals Ltd., basée à Vancouver, avec des représentants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et d’autres gouvernements qui font affaire avec la RDC ». Le ministre congolais de l’information a qualifié la réponse du Canada d’« inacceptable », mais Harper a continué de faire pression en menaçant d’empêcher une restructuration indispensable de la dette accumulée pendant la dictature de Mobutu.[33]

Finalement, Ottawa a fait marche arrière lorsque le gouvernement de Kabila a accordé des concessions à First Quantum. La réponse agressive du Canada apparaît encore plus honteuse quand on apprend que, sur les 41 milliards de dollars générés par l’industrie minière congolaise entre 2007 et 2012, moins de 3 % ont été versés au budget du pays.[34]

Les investissements canadiens en Afrique n’ont cessé de croître au cours des années Harper et Trudeau. Le Canada a élargi ses vues au-delà de l’Afrique du Sud et de l’Afrique centrale, déployant des investissements importants en Afrique de l’Ouest (des missions d’exploration ont débouché sur la découverte d’énormes réserves d’or dans cette partie du continent). Aujourd’hui, les compagnies canadiennes possèdent plus de la moitié des mines d’or du Burkina Faso, ces actifs étant évalués à plus de 2,5 milliards de dollars.[35] Elles possèdent également bon nombre des mines les plus rentables dans les pays voisins, notamment Loulo Gounkoto (détenue à 80 % par Barrick Gold) et Fekola (détenue à 90 % par B2Gold), toutes deux au Mali.

L’État canadien a actuellement aussi les yeux rivés sur les réserves minérales récemment découvertes en Afrique de l’Est. En avril 2016, Affaires mondiales Canada a alloué une aide de 15 millions de dollars à l’Éthiopie pour « améliorer les politiques, les pratiques et les capacités visant à susciter plus d’intérêt et à attirer davantage d’investissements dans le secteur [minier] ».[36]
Au tournant de 2020, l’Éthiopie est devenue le premier bénéficiaire de l’aide canadienne au développement, avec un accent particulier mis sur le « développement du secteur extractif ».[37] Les États-Unis et le Canada ont toujours eu pour objectif de saper la souveraineté africaine et de faciliter l’exploitation des ressources du continent par les sociétés américaines et canadiennes, de façon générale – et dans une perspective plus large, par les sociétés occidentales. Le Canada a beau être souvent omis des analyses de l’impérialisme occidental, son rôle au Congo n’en a pas moins été très actif et agressif tout au long de l’histoire. En témoignent le soutien du gouvernement canadien à l’expédition Stairs et à l’administration coloniale belge, le rejet évident par Ottawa de Lumumba et de ses principes panafricanistes et le soutien indéfectible de l’État canadien aux sociétés basées au Canada et accusées d’actes illégaux au Congo, comme First Quantum et Anvil Mining.

Il n’en demeure pas moins que, dans l’esprit de nombreuses personnes, le Canada semble être une présence douce ou carrément bienveillante sur la scène mondiale.
C’est ainsi que fonctionne l’impérialisme canadien. Les États-Unis font le gros du boulot, alors que le Canada joue son rôle en sous-main, avec constance, ce qui fait que les sociétés canadiennes récoltent les fruits des systèmes capitalistes que son partenaire plus ouvertement impérialiste impose aux pays sous-développés.

1 Massacre in Kilwa facilitated by Anvil Mining, operating Dikulushi open pit, Katanga province, DR Congo Environmental Justice Atlas, https://ejatlas.org/conflict/kilwa-mine. ↑
2 Cité dans : Yves Engler, Canada in Africa: 300 years of aid and exploitation (Vancouver et Winnipeg : RED Publishing/Fernwood Publishing, 2015), 154. ↑
3 Cité dans : No justice in Canada for Congolese massacre victims as Canada’s Supreme Court dismisses leave to appeal in case against Anvil Mining, Global Witness, 6 novembre 2012, https://www.globalwitness.org/en/archive/no-justice-canada-congolese-massacre-victims-canadas-supreme-court-dismisses-leave-appeal/. ↑
4 Congressional Research Service, Democratic Republic of Congo : Background and U.S. Relations, 25 mars 2022, https://sgp.fas.org/crs/row/IF10216.pdf. ↑
5 Relations Canada-République démocratique du Congo, Gouvernement du Canada, https://www.international.gc.ca/country-pays/democratic_republic_congo-republique_democratique_congo/relations.aspx?lang=fra. ↑
6 Actifs miniers canadiens (AMC), par pays et par région, 2019 et 2020 (p), Ressources naturelles Canada, https://www.rncan.gc.ca/actifs-miniers-canadiens-amc-selon-le-pays-et-la-region-2018-et-2019/15407. ↑
7 Cité dans Engler, Canada in Africa, 32. ↑
8 Yves Engler, William Grant Stairs of Halifax helped conquer the Congo, Rabble, 28 juin 2017, https://rabble.ca/anti-racism/canadian-who-helped-conquer-congo/. ↑
9 Cité dans Engler, Canada in Africa, 33. ↑
10 Robert Wuliger, America’s Early Role in the Congo Tragedy, The Nation, 10 octobre 2007, https://www.thenation.com/article/archive/americas-early-role-congo-tragedy/. ↑
11 Kevin A. Spooner, Canada, the Congo Crisis, and UN Peacekeeping, 1960-64 (Vancouver : UBC Press, 2010), 15-16. ↑
12 Keith Spicer, A Samaritan State ? External Aid in Canada’s Foreign Policy, Toronto, University of Toronto Press, 1966, 154-155, 161. ↑
13 Tyler Shipley, Canada in the World: Settler Capitalism and the Colonial Imagination (Halifax, NS : Fernwood Publishing, 2020), 255. ↑
14 Chukwudi Pettson Onwumere, cité dans Engler, Canada in Africa, 10-11. ↑
15 Engler, Canada in Africa, 91. ↑
16 Engler, Canada in Africa, 91. ↑
17 Cité dans Engler, Canada in Africa, 112. ↑
18 Cité dans Engler, Canada in Africa, 120. ↑
19 Cité dans Engler, Canada in Africa, 121. ↑
20 Cité dans Engler, Canada in Africa, 122. ↑
21 Cité dans Engler, Canada in Africa, 122. ↑
22 Adam Hochschild, King Leopold’s Ghost: A Story of Greed, Terror, and Heroism in Colonial Africa (New York : First Mariner Books, 1999), 303. ↑
23 Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, The Least Developed Countries: 1997 Report, https://unctad.org/system/files/official-document/ldc1997_en.pdf. ↑
24 Pierre Baracyetse, cité dans Delphine Abadie, Canada and the geopolitics of mining interests: a case study of the Democratic Republic of Congo, Review of  African Political Economy 38, n°128 (2011), 290. ↑
25 Abadie, Canada and the geopolitics of mining interests, 290. ↑
26 Cindy Shiner, U.S. Firms Stake Claims In Zaire’s War, The Washington Post, 17 avril 1997, https://www.washingtonpost.com/wp-srv/inatl/africa/april/17/usstake.htm. ↑
27 Shiner, U.S. Firms Stake Claims In Zaire’s War. ↑
28 Cité dans Asad Ismi, Octobre 2001 : The Western Heart of Darkness, Centre canadien de politiques alternatives, 1er octobre 2001, https://www.policyalternatives.ca/publications/monitor/october-2001-western-heart-darkness. ↑
29 Robert Block, Mining Firms Want a Piece of Zaire’s Vast Mineral Wealth, The 30 Wall Street Journal, 14 avril 1997. Cité dans Engler, Canada in Africa, 209. ↑
Engler, Canada in Africa, 210. ↑
31 Cité dans Ismi, octobre 2001, Centre canadien de politiques alternatives. ↑
32 Conseil de sécurité des Nations Unies, Security Council Condemns Illegal Exploitation of Democratic Republic of Congo’s Natural Resources, 3 mai 2001, https://www.un.org/press/en/2001/sc7057.doc.htm. ↑
33 Cité dans Engler, Canada in Africa, 215. ↑
34 Engler, Canada in Africa, 156. ↑
35 Owen Schalk, Canadian imperialism and the underdevelopment of Burkina Faso, Canadian Dimension, 28 juillet 2021, https://canadiandimension.com/articles/view/canadian-imperialism-and-the-underdevelopment-of-burkina-faso. ↑
36 Supporting the Ministry of Mines (SUMM) Ethiopia, Canadian International Resources and Development Institute, 2021, https://cirdi.ca/project/supporting-the-ministry-of-mines-summ-ethiopia/. ↑
37 Évaluation de la programmation de l’aide internationale en Éthiopie 2013-14 à 2019-20, Gouvernement du Canada, janvier 2021, https://www.international.gc.ca/gac-amc/publications/evaluation/2021/evaluation-ethiopia.aspx?lang=fra. ↑

 

Source : covertaction

Traduction: Johan Wallengren

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