Sur la visite du président Obama à Moscou

Yulyi Kvitsinsky* est un éminent diplomate russe, ancien ambassadeur de Russie en Norvège et en Allemagne, ancien ministre adjoint russe des Affaires Etrangères, spécialiste des négociations sur le contrôle de l’armement, député à la Douma d’Etat (pour le Parti communiste de la Fédération russe – PCFR). Sur le site du Parti Communiste de la Fédération de Russie (PCFR), il a commenté la visite du président américain Obama en Russie.





QUESTION. A présent que la visite du président américain Obama est terminée, quelles sont vos impressions sur l’issue de cette visite ?
RÉPONSE. Mes sentiments sont mitigés. A ce stade, on ne peut établir que quelques conclusions préliminaires attendu que le contenu des accords n’a pas été complètement dévoilé et qu’on ne sait pas vraiment comment se sont déroulés les entretiens et les négociations entre Obama et les dirigeants russes. Quoi qu’il en soit, cette visite a incontestablement été constructive. De chaque côté, on a tenté de faire croire à un « nouveau départ » des relations, à une interruption de la mésentente entre la Russie et les Etats-Unis, qui s’est accrue ces dernières années, à l’amorce d’un dialogue constructif, à la découverte d’un grand nombre de points communs et, en un mot, à une amélioration des relations en perspective. C’est ce qu’attendait le reste du monde de cette visite. C’est ce dont notre hôte américain et nos dirigeants russes avaient besoin pour leur politique intérieure. Mais il semblerait qu’aucun miracle ni aucune avancée n’ait eu lieu. Rien ne le laissait d’ailleurs présager dans les positions adoptées par les parties.
 
QUESTION. Quel était l’objectif de cette première visite d’Obama en Russie ? De son côté, quel avantage la Russie voulait-elle en tirer ?
RÉPONSE. Obama doit démontrer que ses nombreuses promesses concernant les changements qu’il entend apporter à la politique américaine ne sont pas des promesses en l’air. Jusqu’à présent, ses efforts n’ont pas vraiment abouti. Ses paroles et ses promesses sont en contradiction avec ses actes. C’était aussi le cas lors de ses visites en Europe, au Moyen-Orient, lors des négociations entre la nouvelle administration et la Chine. Le défi russe n’était pas gagné d’avance. L’Amérique a besoin de Moscou, de son engagement à résoudre divers problèmes urgents de même que les problèmes concernant leur politique étrangère. Logiquement, les U.S.A. auraient dû être prêts à  « offrir » en contrepartie des récompenses politiques significatives et autres. Mais ce n’est pas l’habitude des Etats-Unis. D’une part, Obama a fait en sorte que les partenaires russes le voient comme extrêmement constructif et, aux yeux du public américain, qui est resté profondément conservateur, il a prétendu faire preuve de suffisamment de dureté voire de rudesse. En effet, malgré des déclarations, des promesses et des gestes généreusement constructifs, il a fait peu de cadeaux à Moscou mais a reçu, pour sa part, diverses choses plutôt appréciables. 


De son côté, il semble que la Russie n’ait pas obtenu grand-chose des positions défendues lors des négociations. Et même là où des perspectives existaient, la situation, après les négociations, n’est toujours pas suffisamment claire et reste assez précaire. Certaines revendications de la Russie ont tout simplement été « abandonnées », d’autres ont été reléguées au second plan. Ce genre de choses se produit souvent lorsque nous négocions avec les Américains. Si bien qu’ils se sont accoutumés à la récurrence de telles situations de sorte qu’ils ne croient plus vraiment à l’intransigeance et à la cohérence de notre position. C’est ainsi que certains observateurs ont écrit avec une certaine moquerie par rapport aux déclarations faites par Obama à Moscou que la partie russe, à en juger par son comportement, n’a pas vraiment conscience de ce qu’elle veut et de ce qu’elle attend des Etats-Unis, excepté la reconnaissance de la Russie en tant que partenaire égal, grande puissance sur un pied d’égalité avec l’Amérique, etc.
 
QUESTION. Vous avez parlé de positions « abandonnées ». Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
RÉPONSE. Il y en a pas mal. On sait notamment que la partie russe, pour la conclusion d’un accord START [en 1991], avait souhaité régler le problème du « potentiel récupérable » d’ogives nucléaires. Les Américains, en effet, n’ont pas détruit les ogives dans le cadre d’une réduction des armes nucléaires stratégiques mais les ont simplement stockées. Il ne sera dès lors nullement difficile de les ramener et de les réinstaller sur les plateformes des véhicules de lancement, ainsi leur réduction d’armes nucléaires est en quelque sorte une imposture. Nous refusons d’accepter une telle situation d’inégalité. Néanmoins, l’accord de principe intitulé « Compréhension mutuelle », adopté par Obama et Medvedev, fait à nouveau référence aux « limites des systèmes de lancement stratégiques et des ogives nucléaires qui y sont liées ». 
 
Si l’on jette un coup d’œil au paragraphe 6 de cet accord, on constate qu’il est question de l’impact sur la stabilité stratégique des missiles balistiques intercontinentaux et des missiles balistiques pour sous-marins. Quant aux missiles de croisière basés en mer – un des principaux instruments utilisés par l’Amérique pour atteindre des objectifs stratégiques contre ses adversaires, de nouveau, il semblerait qu’ils aient été laissés de côté. 


Le paragraphe 9, quant à lui, stipule que « le traité ne sera pas appliqué pour les pratiques de coopération existantes dans le domaine des armes nucléaires stratégiques offensives entre l’une des parties et un tiers Etat ». Manifestement, le futur accord ne prendra pas en considération les armes nucléaires des alliés des Etats-Unis au sein de l’OTAN – et plus précisément celles de la Grande-Bretagne et de la France, et peut-être aussi celles de pays comme Israël ou le Pakistan. Avec de tels projets de réduction, le potentiel nucléaire de la Russie sera progressivement ramené à un potentiel nucléaire comparable à celui de certains de ces pays. Lorsqu’on a fixé lors des pourparlers entre la Russie et l’Amérique un équilibre de 8-10 mille ogives nucléaires de chaque côté, on a éventuellement pu à ce moment-là négliger les forces nucléaires anglaises ou françaises pour finaliser l’accord. Mais pourra-t-on encore le faire à présent ?
 
QUESTION. Dans l’accord de « Compréhension mutuelle », l’objectif est de fixer les limites pour les véhicules de lancement dans une fourchette de 500 à 1100 unités et une fourchette de 1500 à 1675 unités en ce qui concerne les ogives associées. Pouvez-vous commenter ces chiffres ?
RÉPONSE. J’espère que nos militaires ont soigneusement calculé ces chiffres. Il s’agit d’une question très complexe. Et plus sa complexité augmente moins le taux est ajustable vu la nécessité de préserver pour l’avenir une force de dissuasion nucléaire suffisamment crédible après la réduction. 


Nous avons signé un contrat avec les Américains sur les potentiels stratégiques offensifs, lequel est entré en vigueur en 2003. Conformément à cet accord, les parties pourront posséder de 1700 à 2200 ogives en 2012. Ce chiffre a été réduit dans le nouvel accord à 1500-1675 unités, soit une réduction d’un tiers ou un quart. En ce qui concerne les véhicules de lancement, cependant, une limite de 500-1100 unités a été fixée. 


Mais dans la réalité et non sur le papier, si l’on se réfère aux données américaines, les Etats-Unis possédaient en janvier 2009, 1198 véhicules et 2200 ogives tandis que la Russie possédait 816 véhicules et 2 à 3 mille ogives. Ainsi, comparée aux limites autorisées par le traité de 2003, la réduction des ogives est plutôt restreinte mais plus significative pour les véhicules de lancement, en particulier lorsqu’elle atteindra les 500 véhicules environ, y compris les lanceurs avec équipement traditionnel. (Il semble que les Américains seront d’accord avec la nécessité de prendre en considération les véhicules de lancement stratégiques avec équipement traditionnel et vecteurs nucléaires.) 


Comme vous le savez, c’est nous qui avons parlé de « profonde » réduction du nombre de vecteurs stratégiques. Les commentateurs américains ont tendance à y voir une ruse habile de notre part, les Russes, disent-ils, vu la rapide détérioration de leur arsenal de missiles et une production insuffisante de nouveaux vecteurs, les perdront inévitablement dans des proportions croissantes, ils cherchent donc à pousser les Américains à réduire suffisamment leurs réserves. Mais les choses ne sont pas aussi évidentes. Le fait est que l’arsenal restant sera essentiellement constitué de vecteurs avec véhicules de rentrée unique, alors que les choses seront quelque peu différentes pour les Américains. De plus, les U.S.A. disposent de nombreux systèmes avancés le long de nos frontières capables d’opérer des frappes stratégiques. Nos systèmes dont la portée est inférieure à la portée des systèmes stratégiques n’en sont pas capables. A cela s’ajoute les missiles de croisière américains basés en mer, mentionnés plus haut. Voilà ce à quoi il faudra penser avant de décider une réduction drastique du nombre de nos vecteurs stratégiques. Espérons que nous avons encore suffisamment de personnel compétent pour prendre la bonne décision concernant ces questions.
 
QUESTION. Quant est-il de la défense antimissile des Etats-Unis ? Les dirigeants russes ont en effet insisté pour l’associer à la réduction des armes nucléaires stratégiques.
RÉPONSE. Le point 5 de l’accord de « Compréhension mutuelle » stipule que le futur traité devra inclure une clause sur l’interdépendance des armes offensives stratégiques et des armes défensives stratégiques. Toutefois, le comportement d’Obama lors de la conférence de presse commune a donné l’impression qu’il n’était pas disposé à associer les réductions d’armes nucléaires offensives stratégiques à la défense antimissile globale des Etats-Unis. Ce qui a conduit notre Président à repenser à sa contrepartie de l’article 5. Je ne pense pas toutefois que les Américains accepteront de modifier leur position sur la poursuite du déploiement d’une défense antimissile à grande échelle. Ainsi, même en fixant des plafonds égaux pour les armes nucléaires stratégiques, cela entraînerait de facto pour nous une inégalité certaine ainsi qu’un déséquilibre croissant sur le plan nucléaire, qui serait à leur avantage. Ils y songent depuis le lancement par Reagan de « l’Initiative de Défense Stratégique» [en 1983] et plus tard, après l’effondrement de l’Union soviétique, l’abandon total du traité ABM de 1972. Ils pensaient en effet qu’après l’écrasante défaite de la Russie dans les années 90, elle ne serait plus en mesure de développer une défense antimissile à grande échelle efficace, permettant ainsi à l’Amérique d’avoir le monopole. 


Si l’on jette un œil à la déclaration commune des deux présidents concernant les questions de défense antimissile, qui est par ailleurs un document très intéressant, on constate qu’il n’est nulle part question d’ABM. Le texte mentionne uniquement une « réponse coopérative à la prolifération de missiles balistiques », en d’autres mots, il n’est pas question d’équilibre nucléaire entre nous mais du déploiement de systèmes de défense antimissile contre les pays tiers, et pour le dire plus clairement, contre l’Iran et la Corée du Nord. Il s’agit là d’une vieille position américaine : aidez-nous d’abord à faire pression sur l’Iran et la Corée du Nord, en les forçant à capituler et ensuite nous pourrions songer à apporter quelques ajustements à nos projets pour la République tchèque et la Pologne. Et pour rendre cette position plus acceptable, les Américains déclarent à présent qu’ils réexamineront la question de l’efficacité d’un déploiement de systèmes ABM là-bas et du moment de ce déploiement, ils mentionnent aussi la possibilité d’informations communes, etc. Mais pour la Russie et sa sécurité, le problème ne peut être réduit à un simple ajustement des projets américains en République tchèque et en Pologne !
 
QUESTION. Pourquoi dans ce cas, les Américains auraient-ils accepté dans l’accord de «  Compréhension mutuelle » de mettre en corrélation les armes stratégiques et la défense antimissile ?
RÉPONSE. Je ne surestimerais pas ce fait. Je me souviens qu’en 1985 suite à une forte pression de notre part, dans le seul but de reprendre les pourparlers sur les armes stratégiques, ils avaient finalement accepté d’envisager cette question conjointement à celle de la défense antimissile et des dispositifs à moyenne portée. Ils ont accepté mais n’avaient pas l’intention de réellement le faire. Ils agissent souvent de la sorte. Leur tactique ici consiste simplement à achever les négociations sur les armes nucléaires stratégiques d’ici la fin de l’année 2009, tout en esquivant le débat sur le traité ABM et en annonçant ensuite bien haut qu’ils ont accepté une réduction drastique des armes de destruction massive mais que ce sont les Russes qui empêchent la mise en œuvre des accords, de par leur réticence à se montrer flexibles sur la question ABM. Ils lancent ainsi un appel œcuménique, leurs satellites et amis, soutenus par de nombreuses organisations non gouvernementales et volontaires idéalistes, pointent la Russie du doigt et l’accusent de tous les péchés. Et Moscou finit par capituler pour préserver la sécurité internationale et la prospérité de l’humanité. De leur côté, les Américains rient sournoisement. Ils ont en effet atteint leur but, ils ont renforcé leurs positions militaires au détriment de notre sécurité et, en même temps, ils apparaissent « blancs comme neige » comparés à nous.
 
QUESTION. Quant est-il de l’Iran et de la Corée du Nord ?
RÉPONSE. Les Etats-Unis ont délibérément conduit la question iranienne sur une voie de garage, entravant la conclusion d’un accord équitable avec l’Iran sur un usage pacifique de l’énergie nucléaire dans ce pays, visant un changement du régime existant. Si l’Iran adopte des positions proaméricaines, tout le tapage autour des programmes nucléaires iraniens et leurs prétendues conséquences menaçantes pour les Etats-Unis, la Russie, l’Europe cesseront immédiatement. Il est grand temps que ces Etats qui ne veulent absolument pas des armes nucléaires de l’Iran entament des négociations sérieuses avec Téhéran de manière à ce que le respect des obligations qui en découlent puisse être soumis à un strict contrôle international. Sinon les Etats-Unis nous accuseront d’être derrière la création des armes nucléaires iraniennes ou de déclencher une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Soulignons que récemment [5 juillet 2009], le vice-président américain Biden a laissé entendre qu’une attaque de l’Iran était une décision souveraine d’Israël. En réalité, il s’agit d’une incitation à la guerre. Il est temps de mettre fin à tout cela et de ne plus suivre l’actuelle politique américaine peu prometteuse et très dangereuse qui consiste à forcer l’Iran à capituler purement et simplement. Ce sont d’ailleurs de vains calculs.
 
QUESTION. Mais outre les accords START [signés en 1991, ratifiés en 1993] et ABM [conclu en 1972 entre Nixon et Brejnev], plusieurs autres accords ont été signés. Que valent-ils ?
RÉPONSE. Il existe une déclaration commune sur la coopération dans le domaine du nucléaire. Cette déclaration comporte un paragraphe stipulant que les efforts seront poursuivis concernant l’entrée en vigueur d’accords sur la coopération bilatérale en vue d’un usage pacifique de l’énergie atomique. Notre Rosatom [Agence fédérale de l’énergie nucléaire russe] attend avec impatience un tel accord mais les Américains l’ont bloqué suite à notre intervention dans le Caucase. Nous verrons ce qu’il en résultera.


Il existe aussi une déclaration commune sur l’Afghanistan, laquelle renferme un nombre important de promesses de la part de la Russie pour soutenir les Etats-Unis, toujours incapables de vaincre les talibans ou de mettre fin à la production de drogues ou encore de stabiliser le pays et de renforcer le régime Karzai. Je pense que la situation en Afghanistan restera inchangée pendant un long moment encore, limitant la possibilité de mesures coercitives de la part des Etats-Unis dans d’autres régions, et en particulier le Moyen-Orient. De ce point de vue, le consentement de la Russie à utiliser la route de transit qui traverse son territoire pour la livraison de denrées alimentaires et d’équipements, y compris militaires, pour le compte des Etats-Unis et de ses alliés paraît donc logique dans un contexte politique plus vaste. Ceci dit, au vu de l’importance de notre mission pour les Etats-Unis et le transit visé, une question se pose : qu’avons-nous demandé et reçu en retour ? Malheureusement la réponse à cette question est floue. La création d’une commission présidentielle bilatérale Russie – USA et de plusieurs groupes de travail dirigés par des ministres et autres hauts fonctionnaires ? Nous avons déjà eu la Commission Gore-Chernomyrdin et les résultats de ses travaux étaient loin d’être impressionnants. Nous avons également déjà connu des situations où, outre les commissions intervenant au niveau ministériel, plusieurs douzaines de conseillers américains, grâce à Yeltsin et Chubais, avaient fait leur nid dans nos ministères. Et comme vous le savez les conséquences ont été désastreuses pour nous. Autrement dit, ce ne sont pas les commissions qui importent mais les changements au niveau de la stratégie américaine à l’égard de la Russie. Les incertitudes à ce propos sont nombreuses. Le conseiller de la Maison Blanche, McFaul, a carrément déclaré juste avant le départ d’Obama pour Moscou : « Nous n’allons pas rassurer les Russes, ni leur céder quelque chose ni même négocier avec eux l’expansion de l’OTAN ou la défense antimissile ». Et c’était visiblement le cas. C’est pourquoi nous ne céderons à aucune pression ou folle espérance. Bien sûr, nous saisirons toutes les opportunités qui s’offriront à nous suite à cette visite mais jusqu’ici il n’y a pas de raisons de se faire des illusions.
 
QUESTION. Dernière question. Que pensez-vous des projets de nouveaux accords avec les Etats-Unis sur la réduction des armes nucléaires et de leur idée d’éliminer toutes les armes nucléaires dans le monde, le fameux « Ground Zero » ?
RÉPONSE. Je ne pense pas que cette idée soit suffisamment réaliste. Néanmoins il peut être utile d’engager le dialogue sur ce sujet du moins pour ce qui est de ralentir l’érosion du Traité de non-prolifération [conclu en 1968, entré en vigueur en 1970]. Pour le reste, il ne faut pas oublier que par le passé, à l’époque où il existait un certain équilibre entre l’URSS et les Etats-Unis tant en ce qui concerne les armes nucléaires que les armes traditionnelles, il y avait de chaque côté des avantages à conclure des accords de réductions égales ou équivalentes de leurs vastes arsenaux. Mais depuis la situation a radicalement changé. Les Etats-Unis ont à présent l’avantage absolu, tant au niveau des armes nucléaires que des armes traditionnelles, sur tout adversaire potentiel ou groupe d’adversaires. Leur budget militaire – en période de « guerre froide » supposée à l’arrêt – a déjà dépassé les 400 milliards de dollars. Ils développent sans cesse leur potentiel militaire et cherchent ouvertement à acquérir la supériorité absolue non seulement sur terre et en mer mais aussi dans l’espace. 


Dans de telles circonstances, les accords que nous signons avec eux sur les réductions d’armes doivent être élaborés en ayant à l’esprit une bonne compréhension de la situation et conclus avec la plus grande prudence. Autrement dit, moins nous nous engageons, plus nos chances d’agir avec les moyens limités à notre disposition seront grandes. Ce qui soulève inévitablement la question suivante : y a-t-il une bonne raison pour que nous devenions le principal voire l’unique partenaire des Etats-Unis dans les négociations sur la réduction des armes nucléaires alors que d’autres grandes puissances se tiennent tranquillement à l’écart du processus ? Avons-nous besoin de continuer à faire des concessions qui diminuent notre sécurité dans le seul but de remporter une victoire politique publique dans le cadre des négociations avec les Etats-Unis sur la limitation et la réduction des armes nucléaires ? Une chose est sûre c’est que dans la situation actuelle, ces avantages entraîneront inévitablement pour nous un déséquilibre.


Source: Solidarity Network


*Yulyi Kvitsinsky est ancien diplomate, membre du Parti communiste de la Fédération russe.


 

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