Que s'est-il passé le 9 janvier sur le vol Air France 896 à destination de Brazzaville ?

Selon les informations dont nous disposons, de violents incidents auraient eu lieu aujourd’hui 9 janvier au départ du vol AIR FRANCE 896 à destination de Brazzaville (Congo).

Selon des témoins, deux passagers expulsés des Etats-Unis auraient transité par Roissy vers le Congo. Ils étaient escortés par 3 policiers américains. L’un des expulsés aurait refusé d’embarquer sur ce vol AIR FRANCE. Il aurait alors été très violemment frappé par l’escorte américaine, l’un des policiers lui projetant le visage au sol avec une extrême brutalité à plusieurs reprises jusqu’à le faire vomir et tacher de son sang les parois de l’avion. Le commandant de bord ne serait pas intervenu pour mettre un terme à cette agression, l’équipage très choqué refluant vers l’avant de l’appareil pour ne plus assister à cette scène.

Le personnel au sol appelé pour nettoyer l’appareil aurait refusé de le faire, estimant que le nettoyage des traces d’une telle maltraitance n’était pas de son ressort. Ce serait alors le chef de cabine AIR FRANCE qui se serait chargé d’effacer les traces de vomi et de sang sur le sol et les parois de l’appareil AIR FRANCE. L’avion aurait ensuite décollé avec 41 minutes de retard.L’affaire semble tellement grave que nous demandons qu’AIR FRANCE confirme ou démente nos informations et fasse un récit précis et complet des événements. Un syndicat d’AIR FRANCE demande des explications à la direction sur cette affaire.

Si les faits étaient avérés, ils ne manqueraient pas de soulever bien des interrogations auxquelles AIR FRANCE doit répondre.

La police fédérale des Etats-Unis est-elle autorisée à procéder à des expulsions sur des avions AIR FRANCE ? En vertu de quels accords ? Si la réponse est positive, est-elle autorisée à lyncher ceux qui, même contraints, restent des passagers AIR FRANCE ? Les faits s’étant produits sur le sol français et à bord d’un appareil français, des poursuites contre les policiers violents sont-elles envisageables, voire à envisager ? Quelles mesures la compagnie AIR FRANCE compte-t-elle prendre pour qu’une telle violence n’existe plus à bord des appareils d’une compagnie dont le but affiché est de « faire du ciel le plus bel endroit du monde ?»

Au-delà des circonstances semble-t-il spécialement violentes de cet épisode, les nombreux incidents, parfois violents aussi, qui émaillent les vols sur lesquels se trouvent des passagers expulsés, parfois des familles entières, posent le problème de la responsabilité d’AIR FRANCE. Venant après l’affaire des locaux concédés par Aéroport de Paris à la PAF pour y établir ses zones de transit clandestines, impropres en tous points (hygiène, couchage , communication) à l’accueil temporaire même exceptionnel de plusieurs dizaines de personnes et parfois d’enfants, ce nouvel incident pose une fois encore la question des expulsions auxquelles ADP et AIR FRANCE collaborent. Les droits de l’Homme que les éducateurs, parents et enseignants, qui composent le RESF se donnent pour mission d’enseigner à leurs élèves et à leurs enfants peuvent-ils être publiquement bafoués de la sorte sans qu’AIR FRANCE ne trouve rien à y redire ?

Nous attendons les réponses de la compagnie aérienne dont nous ne manquerons pas de faire état publiquement.

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