Pourquoi certains se taisent sur le complexe militaro-industriel

Le complexe militaro-industriel est éléphantesque, pourtant il est rarement pris

en compte par les commentateurs politiques. Il a des connexions pratiquement

partout, c’est l’une des raisons pour lesquelles la population américaine

soutient nos interventions militaires et occupations a travers le monde, même

agressives et illégales. Beaucoup de gens de bonne volonté sont esclaves du

complexe militaro-industriel et de ce fait sont réduits au silence, et sans

volonté de devenir des opposants actifs. Ils incluent des libéraux, des

défenseurs de la justice sociale, et même des soldats de métier qui remettent

en cause nos interventions illégales.

La philantropie des industries de l’armement

Notre nation comprend bien sûr quelques protestataires, mais pas assez pour

faire du militarisme le thème principal lors des élections du congrès et

présidentielles, ou pour donner à ce sujet beaucoup de visibilité jour après

jour. Le militarisme est mis en valeur par la manipulation impitoyable de

l’opinion publique dans tous les media : films d’Hollywood (aidés par des prêts

du DOD (département de la défense)), TV, jeux vidéo, l’armée des relations

publiques du DOD, journaux, magazines, parades, etc… Pour les intellectuels, il

y a des articles dans des magazines « libéraux » qui prétendent que la violence

est génétiquement implantée dans les humains, et que c’est généralement une

force positive. Ce déluge d’informations normalise la violence et la guerre. La

plupart des gens veulent se voir comme normaux, et non comme des idéalistes

désorientés ou des cinglés. Donc de plus en plus, ils considèrent l’agressivité

comme inévitable, et peut-être comme une bonne chose.

Bombarder les gens pour

leur apporter la démocratie (comme en Yougoslavie) devient une proposition

raisonnable, et renverser des gouvernements (comme en Haïti) juste une activité

de routine dans la construction d’un monde meilleur. Ces deux actions furent

largement acceptées ou ignorées par les libéraux, entre autres. La peur motive

le comportement humain ; beaucoup de gens évitent de protester contre la guerre

car ils ont peur d’être considérés comme non patriotes, et soumis à des

harcèlements du gouvernement, une discrimination au travail, des pénalités

sociales, ou d’être battus par des voyous locaux.

Même ceux qui soupçonnent que

la guerre n’est pas normale peuvent être convaincus que rien de ce qu’ils

peuvent faire ne changera quoi que ce soit. Pourtant le soutien de la

population américaine n’est pas basé seulement sur la manipulation

psychologique ; il y a des intérêts servis par le complexe militaro-industriel.

Beaucoup de gens sont employés directement par l’armée et ses auxiliaires, qui

incluent la CIA, la NASA, la NSA et des agences comme NED et USAID qui ne sont

pas des alternatives à la force, mais travaillent avec nos invasions et

subversions.

Ceux qui sont dans la réserve ou en retraite restent influents en

servant dans les gouvernements locaux, d’état, et nationaux, et comptent peu de

dissidents actifs. Bien sûr, ce n’est pas une nouvelle que les industries de

l’armement aident de nombreux politiciens à être élus via des contributions aux

campagnes. Ces industries incluent les « dix grands » (Kellogg, Brown &

Root,?Halliburton, Lockheed Martin, Boeing, Raytheon, Northrop Grumman,

General?Dynamics, United Technologies, General Electric, Dyncorp) et

d’innombrables autres impliqués dans la construction de bases dans le monde

entier, les armes, les équipements de protection, la fourniture de mercenaires

pour des opérations sous contrat, etc…

De nombreuses industries civiles ( par

ex . de logiciels informatiques) ont des contrats substantiels ; d’autres en

ont qui paient régulièrement et confortablement. L’armée achète et loue de tout

: des boutons, de la philosophie, du papier toilette, de l’immobilier…

Les industries militaires sont dipersées dans tout le pays (et ont aussi des

branches et des filiales outre-mer). Elles ont un rôle crucial dans l’emploi

des nombreux secteurs en déclin de notre économie : la sidérurgie dans le

Midwest, les chaussures en Nouvelle-Angleterre, le coton dans le Sud. Les

corporations et leurs employés sont des consommateurs majeurs dans leurs

communautés, en achetant de l’immobilier, du mobilier, des habits, de la

nourriture, des services médicaux, des distractions, des leçons de claquettes

etc… Tous ces secteurs d’affaires savent bien que leurs bénéfices dépendent de

l’armement. Un même effet démultiplicateur a lieu autour des bases militaires,

et c’est une des raisons pour lesquelles nos bases outremer sont souvent

tranquillement acceptées. Aux USA, le célèbre Fort Benning, GA SOA-WHISC est

un pilier local.

Un entraînement militaire « spécial » est également pratiqué par contrats avec

des universités comme l’université de Norwich dans le Vermont, ou l’université

duKentucky. Des bourses de recherche et des ROTC (bourses militaires) noient

beaucoup d’institutions académiques. Les académies militaires de même irradient

de la puissance dans leurs communautés, encourageant le silence sur le

militarisme.

La cupidité est souvent accusée d’être la source de la guerre.

Cela peut décrire des actionnaires ou des cadres cher payés, mais beaucoup de

gens ordinaires sont simplement dépendants du complexe militaro-industriel.

Souvent, notre économie ne propose pas d’alternatives attirantes ou pratiques

pour l’emploi ou la survie des communautés.

Quelles que soient les opinions

personnelles des employés des industries militaires, des travailleurs des

services, des détaillants, des volontaires, ou des employés municipaux dans le

domaine de ces industries, peu deviendront des activistes anti-guerre ou

essaieront de démettre leur élu au congrès pour avoir soutenu des invasions,

des occupations ou des coups d’états. De plus l’armée est fortement impliquée

dans les secours en cas de catastrophe, ce qui amène beaucoup de bonnes

volontés supplémentaires dans son orbite : volontaires de la Croix Rouge,

membres de gouvernements locaux et d’état, travailleurs de Vista etc…

Mais la philantropie des industries de l’armement construit encore un autre rempart.

Les grandes corporations de chaque industrie ont établi des fondations qui

agissent comme celles de Ford, Rockefeller, Mc Arthur etc… Une charité

d’affaires traditionnelle a été utilisée pour des relations publiques, des

projets communautaires, des générosités liée à un produit particulier, mais

aujourd’hui la philantropie d’entreprise s’associe avec les fondations

générales pour protéger les intérêts à long terme du capitalisme et son accès

mondial aux ressources, marchés et forces de travail.

Dans ce processus, il est essentiel que les dissidents potentiels soient égarés

dans de bonnes œuvres discrètes mais importantes, et tenus à l’écart des défis

du système. La philantropie industrielle prend de nombreuses formes et couvre

un large éventail. (Les sources pour la discussion suivante comprend des

formulaires des impôts tax form 990 obtenus par les sites internet de

Foundation center ou de Guidestar, la base de données du Capital Research

Center, et les rapports annuels ou sites des corporations. La plupart des

subventions mentionnées furent données dans les années récentes ; quelques-unes

à la fin des années 1990. )

Il y a les subventions sans surprise aux comités de

réflexion sur la préparation de politique, comme celle de la fondation

Boeing-McDonnel au Hudson Institute, à l’Heritage Foundation, et à l’American

Enterprise Institute. Une autre largesse conventionnelle est l’aide à la

scolarité des futurs ingénieurs, qui peuvent ensuite être prédisposés à

chercher un emploi chez le bienfaiteur. On remarque peu la bienveillance qui

touche beaucoup de gens dans la population générale : minorités, pauvres,

activistes de la justice sociale, libéraux, volontaires d’action civique, et

ceux qui ne sont ni dans l’élite ni militaristes. En bref, les bonnes volontés

qui en raison de leur propre oppression ou de leur bon cœur, auraient pu être

des recrues probables pour un mouvement anti-guerre.

L’éducation est un champ

privilégié. Bien sûr, les universités ayant de grandes facultés scientifiques

reçoivent des subventions, mais c’est aussi le cas de toutes les sortes

d’institutions : arts libéraux, universités catholiques, publiques,

communautaires, avec de nombreuses inscriptions des minorités, etc… Par

exemple, General Electric a fait une subvention (en 2002) au Barnard College,

dont je suis issue. Cooper Union, site des Pete Seeger hootenannies de 1950

reçoit une aide de Northrop Grumman. Halliburton aide l’Austin Presbyterian

Theological Seminary. Northrop est très généreux pour des bourses en études

supérieures.

Les programmes préparant des étudiants défavorisés à l’université

s’en sortent bien : GE a investi un demi million dans le Brandeis University’s

College Bound, et 80000$ dans le CUNY’s center (peut-être pour prévenir une

répétition du chahut des années 1930). Des associations pour l’éducation

supérieure des minorités, comme les American Indian college organizations, le

Hispanic Scholarship Fund, et le United Negro College Fund, sont généreusement

soutenues. Une base de gratitude encore plus large a été créée par des

subventions des industries à tous types d’écoles supérieures et élémentaires

(privées, publiques et catholiques), par exemple le don de Northrop à

l’Emmanuel Christian Academy et la Melvin J Berman Hebrew Academy. Les très

jeunes ne sont pas négligés ; la Long Beach Day Nursery Newsletter, Automne

2004, affiche une photo d’un représentant de Boeing tendant un chèque de 7500 $

pour son programme Ready to Read. Raytheon atteint les écoles publiques avec un

projet national : MathMovesU est un programme conçu spécifiquement pour

atteindre les étudiants à une époque où des études montrent que les

performances diminuent en maths et en sciences en middle school, de la sixième

à la huitième.

Le programme MathMovesU combine l’intérêt des étudiants pour des

célébrités avec des subventions et des récompenses pour générer un nouvel

intérêt et engouement pour les maths. Raytheon s’est associé avec la légende du

skateboard Tony Hawk, la star du football Mia Hamm, les grands du basket ball

Bill Russel et Lisa Leslie, et le champion de BMX Dave Mirra pour promouvoir le

programme MathMovesU et démontrer comment les maths jouent un rôle dans les

carrières « cool » . (site internet de Raytheon). Même si la subvention est

minime, elle pourra bien être notée par les enfants qui sont attentifs aux noms

de marques et aux logos (quelquefois incorporés dans les livres scolaires) et

par les enseignants et parents notamment ceux actifs dans les associations

parents-professeurs et les ventes de gâteaux. Progressivement, ils peuvent en

venir à accepter que les armes de destruction massive soient simplement des

produits comme les autres.

Le soutien à des organisations communautaires est

spécialement généreux près des quartiers généraux et des installations des

industries, qui sont largement répandues, même si ces industries donnent des

subventions partout, et à des organisations nationales. La NAACP (association

pour la défense des droits civiques des Noirs) a toujours eu des liens solides

avec les grandes entreprises. Le mouvement des droits civiques des années 1960

fut à l’origine de nouveaux liens étroits entre les organisations activistes et

le monde des affaires. L’Urban Coalition fut formée, et de ce fait, la

philantropie d’entreprise se concentra sur le désamorçage des menaces sur le

système. Son but était de remettre en question la ségrégation et la

discrimination tout en décourageant les suggestions plus radicales des

activistes de cette époque. (Le même modèle fut plus tard appliqué à

l’intervention de fondations en Afrique du Sud, qui avait pour but de mettre

fin à l’apartheid sans atteindre les buts socialistes de l’ANC). Aujourd’hui,

Lockheed, GE et Boeing sont d’importants bailleurs de fonds de la NAACP.

Les industries de l’armement sont attentives à toutes sortes d’organisations

minoritaires : Asians Against Domestic Abuse et Vietnamese American Community

(Halliburton), American Indian Science and Engineering Society et

National Society of Black Engineers (Northrop Grumman); le Holocaust Museum et

le Chinese Community Center (GE). Boeing a soutenu le Congressional

Black Caucus (comité électoral) et l’Urban League. Lockheed contribue même aux

Sons of Norway, peut-être pour les détourner des politiques socialistes de leur

pays d’origine. Les groupes religieux de toute sorte sont subventionnés, y

compris les Benedictine Sisters et les Zoroastrians. Les associations

féminines sont bien dotées. Boeing et BAE Systems (une industrie importante du

New Hampshire) sponsorise un programme AAUW (American Association of University

Women) encourageant les femmes à se lancer dans les sciences et techniques. GE

fait des dons au Center for Reproductive Law and Policy; Boeing au National

Women's Political Caucus, Lockheed au National Museum of Women.

Les enfants sont abreuvés : Boy Scouts, Girl Scouts, Boys and Girls Clubs, YMCAs, YWCAs,

Little Leagues, UNICEF, Children's Defense Fund, etc., reçoivent des

subventions substantielles, qui aident beaucoup d’enfants pauvres, ou de

minorités, et peuvent les impressionner, de même que leurs guides et leurs

parents.

Lockheed Martin était un sponsor majeur de la Girl Scout 2005

National Council Convention, et soutient un programme spécial à l’intérieur de

la GSA organization (Girl Scout of America): le Lockheed Martin Science Career

Exploration Fund. Les organisations d’enfants malades et défavorisés sont

également bénéficiaires: Child Abuse Network, Children's Brain Tumor

Foundation, Make A Wish, Juvenile Diabetes, Special Olympics, Big Brothers Big

Sisters, etc… Ceux qui travaillent dans ces domaines et sujets à vous fendre

le cœur et les parents impliqués hésitent rarement à prendre l’aide d’où

qu’elle vienne. La philantropie privée peut paraître plus désirable que la

taxation publique redoutée de bien des nations civilisées. Les associations de

santé et d’environnement ne sont pas négligées: American Lung Association,

Canine Companions, Recording for the Blind and Dyslexic, American Cancer

Society, AIDs services, Clean Air Campaign, Audubon Society (protection de la

nature), Nature Conservancy, Brooklyn Botanic Garden, etc… La plupart des

organisations caritatives sont incluses par ex. la Croix Rouge, Habitat for

Humanity, etc. Les arts de toute sorte sont subventionnés, du JFK Center for

the Performing Arts au Chicago Jazz Orchestra (Boeing), la Gilbert and

Sullivan Society of Houston (Halliburton), la New York Public Library (GE) et

le Baltimore Shakespeare Festival (Lockheed Martin). Même les organisations

avec des connexions pacifistes reçoivent de l’argent des industries : GE

soutient la Peter Maurin House et le Hancock Shaker Village.

Les organisations de libertés civiques et de droits de l’homme reçoivent aussi des fonds :

Lockheed soutient le Lawyers Committee for Human Rights, GE l’American

Civil Liberties Union. Au delà des subventions, il y a d’autres liens. Amnesty

International USA a reçu des centaines d’actions de GE de donneurs individuels.

Que celles-ci aient été vendues ou soient alimentées nécessiterait plus

d’investigations. Human Rights Watch a 50 millions investis en actions et

titres je ne sais pas où, sauf pour $1.5 million dans le Soros Quantum

Fund.

Les connexions et échanges de personnels entre industriels et directions

d’organisations civiques renforcent les liens et promeuvent une atmosphère non

critique. En 2002, Chris Hansen, ancien chef lobbyiste pour Boeing, devint le

top lobbyiste pour l’AARP (association de retraités). John H. Biggs était un

directeur de Boeing tout en étant directeur, président et PDG du TIAA-CREF, le

fond de retraite des professeurs d’universités. Ce qui se passe aux USA est

aussi projeté à travers le monde : bases, entraînement militaire, contrats

militaires, collaboration civilo-militaire lors de catastrophes humanitaires,

et il en va de même avec la philantropie. Le Boeing Employees Community Fund

aide à soutenir le Teenage Cancer Trust de Londres et un centre résidentiel au

Japon pour les enfants handicapés mentaux ; GE donne des subventions en Hongrie

et à l’université de Pékin ; BAE Systems soutient des programmes en Australie et

en Arabie Saoudite. Renforçant la philantropie des industries, des fondations

générales, et du gouvernement, l’OTAN a son propre programme de subventions,

qui est considérable et souvent sous-étudié. Ceci soutient différentes

organisations et projets, comme l’aide à la prise de décision en matière

d’environnement en Asie centrale.

La philantropie (souvent un projet conjoint

entre institutions privées, industrielles gouvernementales, et

intergouvernementales comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale, et l’OTAN)

a essayé de combler le vide laissé par le renversement de gouvernements

communistes, qui assuraient précédemment l’emploi industriel, les services

sociaux, la culture, la recherche et l’éducation. Maintenant, l’OTAN soutient

des scientifiques en Europe de l’Est et en Asie centrale qui étudient

l’omble-chevalier (poisson arctique), la toxicité du tannage du cuir, les

pesticides, la déforestation, les indicateurs de développement humain

supportable, les systèmes de reproduction des conifères, l’activité

antioxydante des boissons, la biotechnologie, les choix reproductifs des

femmes, les supercordes, et la détection du cancer.

Quelle que soit l’activité, l’OTAN est heureuse d’apporter son aide (et

accueille avec bienveillance ceux qui se concentrent sur le tannage du cuir

comme danger environnemental majeur). Comment évaluer l’influence de toute

cette philantropie? Nous pouvons écouter attentivement les informations comme

quoi des dons sont refusés par des leaders et membres d’organisations ; ou des

gens démissionnent parce que ces dons sont acceptés ; ou tous manifestent

contre la guerre, sauf l’oiseau rare qui appartient à ces organisations ou en

bénéficie.

Ensuite nous pouvons chercher plus loin, en utilisant des

interviewers financés d’une manière ou d’une autre – l’autre côté a de nombreux

moyens de financer la démonstration de ses résultats favorisés. Les preuves

historiques indiquent que les gens qui servent dans les états-majors

d’organisations civiques, de services sociaux, ou réformistes seraient des

recrues de premier choix pour l’activisme radical, alors que l’opportunité fait

qu’il en va autrement.

En fait, des milliers de ces leaders potentiels sont

cachés dans d’innombrables ONG, soutenues par des industries de l’armement et

d’autres entreprises et fondations favorables aux politiques impériales US. Ils

font du bon travail à petite échelle, mais la politique générale peut causer

plus de morts que les rares maladies qui obtiennent autant d’attention et de

fonds.

Selon mon expérience, et d’après des preuves anecdotiques d’activistes

avec qui j’ai discuté de mes recherches sur les fondations, la plupart des gens

s’autocensurent. Je le fais moi-même parfois, et quand je ne l’ai pas fait, j’en

ai souvent payé le prix. Par exemple, j’étais dans le comité de direction d’une

organisation locale d’environnement, et étais interrogée sur la convenance de

postuler pour une subvention de GE . Je répliquai que l’organisation ne devait

pas, car l’armée était la plus grande menace pour la durabilité. Un important

membre du comité déclara que j’étais stupide car cela n’affecterait jamais les

décisions de l’organisation. Je répondis que cela donnait de la légitimité à

GE, qui serait remercié dans le rapport annuel, et que cela adoucirait

l’attitude des membres envers GE et l’armée. L’organisation décida de ne pas

postuler pour la subvention, mais ma popularité dans le monde bénévole local

n’est pas montée en flèche.

Dans un autre cas, je décidai que j’étais finalement prête à rejoindre un club d’étudiantes, après avoir résisté si

longtemps. Le meilleur localement parlant était l’AAUW , auquel appartenaient

des amies et collègues. Cependant je ne rejoindrai aucune organisation dont je

sais qu’elle a des liens avec les industries de l’armement, et y sera perdante.

Il est facile de comprendre pourquoi tant de bonnes volontés sont silencieuses

face à des politiques meurtrières : elles sont esclaves.

Joan Roelofs est professeur de sciences politiques en retraite à Keene NH. Elle

est l’auteur de Foundations and Public Policy: the Mask of Pluralism? (SUNY

Press, 2003). Elle peut être jointe à Joan.Roelofs@verizon.net.

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