ONG et Nations Unies lancent un appel : «Arrêtez les bombardements ou des millions d’Afghans mourront!»

«Les Nations Unies se préparent à un appel sans précédent pour demander l’arrêt des bombardements et permettre une énorme opération humanitaire», annonce le quotidien britannique Observer ce 21 octobre.

L’aggravation de la situation humanitaire préoccupe les responsables de l’ONU présents dans la région, selon le correspondant de l’Observer. Elles accusent les bombardements d’en être en partie responsables. 7,5 millions d’Afghans sont menacés par la famine. «Si les frappes ne cessent pas, il y aura un nombre terrible de morts», confie un représentant de l’ONU.

Pourtant, la secrétaire US au développement international, Claire Short, avait déclaré la semaine qu’il n’y avait pas de lien de cause à effet entre les bombardements et la possibilité pour les organisations humanitaires de livrer nourriture et abris. Scandalisé, Dominic Nutt, porte-parole de l’organisation britannique, a jugé «écoeurante» cette position : «Des gens en détresse sont mis en danger par les «spin doctors» (conseillers en communication gouvernementaux) qui démontrent un mépris impitoyable pour la vie.» Christian Aid rapporte le cas de six cent personnes déjà mortes de faim dans la région de Dar-e-Suf, au nord de l’Afghanistan.

Les malades, les enfants et les vieux sont déjà en train de mourir

D’autres ONG confirment: les malades, les enfants et les vieux sont déjà en train de mourir dans les camps de réfugiés aux abords de Mazar-e-Sharif. Le Programme Alimentaire Mondial a calculé qu’il faudrait distribuer 52.000 tonnes de céréales par mois. 15.000 seulement ont été distribuées ce mois.

Problème: les secours seront rendus plus difficiles encore par l’hiver qui approche. Les premières neiges sont déjà tombées sur les monts Hindu Kush et les plateaux isolés de Hazarajat. Malgré l’accélération des fournitures, le Programme ne pense pas pouvoir apporter plus des deux-tiers de ce qui serait nécessaire. Le plus difficile étant d’arriver dans les régions qui en ont le plus besoin.

A Herat, mille personnes arrivent chaque jour au camp de réfugiés. «Nous essayons désespérément d’atteindre les zones touchées», annonce Michael Higgins, porte-parole du programme. Il accuse les bombardements qui effraient les candidats chauffeurs, mais aussi les difficultés créées par les Talibans qui réclament des taxes.

Ces ONG s’attendent à un grand exode qui a déjà commencé dans la région de Kandahar où, explique un réfugié «il est devenu imposible de vivre

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