Belgique: « Nous ne voulons pas de gouvernement… ! »

Tandis que certains font des allers-retours chez Albert II, les Jeunes FGTB ont réalisé une action au 16 rue de la loi. Ils voulaient dénoncer la menace d’un gouvernement de droite et ont voulu rappeler que les jeunes exigent de pouvoir croire en leur avenir.

Si pour créer un gouvernement à tout prix, on doit subir :

- Une attaque frontale contre la solidarité entre tous les travailleurs avec ou sans emploi ;
- Des brèches importantes dans le caractère universel de la Sécurité sociale ;
- Une concurrence fiscale entre les Régions qui réduira à terme le budget et donc la qualité de nos services publics ;
- Une guéguerre entre les Régions pour savoir qui chassera le plus efficacement les chômeurs et en exclura le plus grand nombre…

Alors…

Les Jeunes FGTB |1| préfèrent ne pas avoir de gouvernement !

Le long et pathétique cheminement de ces négociations ne doit pas nous faire oublier le plus important : avoir un gouvernement n’est pas une fin en soi !

Que le « ouf » de soulagement qui pourrait nous échapper après la création d’un gouvernement ne masque pas la réalité : l’austérité qu’on nous prépare dégage une odeur nauséabonde ! A choisir, mieux vaut pas de gouvernement qu’un gouvernement de m….

Mais s’il en faut un, autant qu’il se donne des missions d’utilité publique ! Tant qu’à faire de la politique, autant que ça ne serve pas qu’à appliquer les décisions d’agences de notation dépourvues de toute légitimité. Le gouvernement doit être le reflet de ses électeurs et non d’un quelconque gang international de boursicoteurs !

Car, c’est évident, plus les décisions budgétaires sont postposées, plus les coupes dans les budgets publics seront importantes !
Les Jeunes FGTB proposent (avec ou sans gouvernement, ça va sans dire) :

- Le non paiement de la dette. Pas de remboursement de la dette = pas d’austérité ! Si les agences de notation, adeptes de la prise d’otage financière, veulent absolument une réaction, on peut leur expliquer le concept de démocratie représentative !
- La revalorisation d’une sécurité sociale solidaire. Il est hors de question que quelques pathétiques nombrilistes à la solde des patrons touchent à une seule particule de la Sécurité sociale.
- Le refinancement des services publics, l’arrêt des privatisations et le retour de services essentiels dans le giron public (énergie, télécommunications, etc.)
- La gratuité de l’enseignement supérieur ! Non à la marchandisation de l’enseignement, oui à un accès universel aux études !
- La création massive de postes de travail pour arriver au plein emploi !

On entend déjà les « Vous êtes gentils, les jeunes, mais tout n’est pas si simple… Où trouverez-vous l’argent pour financer tout ça ? »…

Nous proposons ces quelques mesures :

1.En ne remboursant pas la dette (ou en réétalant les remboursements), on évite directement ou on reporte des coupes de plusieurs milliards dans les budgets publics.
2.En réduisant collectivement le temps de travail et en embauchant de manière compensatoire, on réduit le taux de chômage et on assure ainsi un refinancement automatique de la Sécu.
3.En luttant contre la fraude fiscale, on jette les bases d’un refinancement des services publics.

Nous exigeons de permettre au plus grand nombre de réfléchir à la pertinence de l’équation « gouvernement = bonheur » que les médias nous présentent sans relâche.

La jeunesse grecque, italienne ou espagnole pourra vous expliquer en long et en large à quel point il est magnifique d’avoir un gouvernement actuellement…

Tout comme nous, nos jeunes camarades méditerranéens et les jeunes d’ici et d’ailleurs refusent catégoriquement qu’on supprime leur avenir… Que vous désiriez l’entendre ou non, l’avenir c’est nous !

La Belgique a beau être présentée comme une gentille terre de compromis, les jeunes (et moins jeunes aussi, d’ailleurs) peuvent à tout moment se lever et dire non ! Dans les trois langues officielles, car c’est par la lutte unie qu’il nous faudra répondre aux mesquineries de clocher et de porte-monnaie.

Le climat insurrectionnel continental qui bout sous la marmite (et explose déjà çà et là) ne peut être refroidi par de vaines promesses sur « la nécessité de promouvoir l’emploi des jeunes » et autres blabla affligeants. Il est clair que la jeunesse en Belgique n’exprime généralement pas ses désaccords aussi violemment face à des mesures injustes. Mais à force de ne pas l’écouter et de faire des promesses sur un avenir plus rose qui n’arrive pas, cela risque de provoquer une réaction de ras-le-bol généralisé qui entraînera un mouvement de contestation plus combatif !

|1| La FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique) est un des deux principaux syndicats en Belgique. Elle compte plus d’un million de membres.

Source: Les Jeunes FGTB

 

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