Lettre d’amour d’Adriana à Gerardo: «S’il te plaît, reviens bientôt, j’ai besoin de toi»

Nous reproduisons une lettre qu’Adriana Perez O’Connor a envoyé à son mari Gerardo Hernandez, emprisonné à Victorville, Californie, et condamné à deux perpétuités plus 15 ans. Gerardo Hernandez fait partie de ces cinq Cubains qui avaient infiltré, en Floride, les réseaux terroristes coupables d’attentats à La Havane. En mission, ces agents du contre-terrorisme ont été arrêtés en 1998 par les autorités US pour… terrorisme! Ils ont été condamnés à des peines qui dépassent l’entendement. Seul l’un d’entre eux a été relâché. Malgré une très forte mobilisation internationale et la dénonciation par Amnesty International d’un procès inéquitable, la Cour suprême des Etats-Unis refuse de revoir le jugement.

 
Mon amour, la fête des amoureux arrive et une fois de plus, nous sommes séparés. Tous les ans, nous disons la même chose : celui-ci sera le dernier.

 Je veux me réveiller à tes côtés et t'embrasser comme le feront la majorité des couples que j'envie aujourd'hui. Droit qu'on nous a enlevé pour longtemps, plus de 14 ans sans t'embrasser, sans te toucher, me résignant à n'entendre ta voix qu'au téléphone, lorsque cela est possible, une carte postale ou quelques détails grâce à l'ingéniosité qui te caractérise et au soutien solidaire de ceux qui s'efforcent de nous arracher un sourire de bonheur.

En reprenant des papiers et des photos, je me suis arrêtée devant les dernières que nous avons prises le jour de mon anniversaire en janvier 1998 et je ne peux cesser de penser comme nous étions heureux, en général et ce jour-là en particulier, nos yeux le disaient.

« Où est mon printemps ? Où s'est caché le soleil qui a oublié mon jardin et qui a fané mon âme ?», comme dit la chanson.

Je me suis surprise à rêver que tu étais libre, de retour à la maison avec moi et en t'embrassant avec force, je te demandais de ne plus me laisser seule. Que vienne ce moment, comme tu as l'habitude de le dire.

Pour cela, en ce jour de bonheur, d'idylle et de cadeaux, je ne trouve pas de meilleur présent pour toi que de t'offrir mon futur car tu es déjà le maître de mon passé et de mon présent.

BONNE FÊTE !!!



S'il te plaît, reviens vite, j'ai besoin de toi, je t'aime.

Ton Bonsaï

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