La résolution de l'ONU est injuste et inique

Discours de Sayyid Hassan Nasrullah, le 12 août 2006

La résolution de l’ONU est injuste et inique Nous devons rester prudents et éveillés : l’ennemi n’a pas lâché le Liban

"Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux, Paix et miséricorde de Dieu sur vous, Après le salut et l’invocation pour nos combattants héroïques, à notre peuple fier et résistant, à tout ami, à tout sincère,

Je voudrai m’adresser à vous, et mon discours concerne principalement la résolution internationale qui a été adoptée cette nuit et le commentaire de cette résolution et comment définir nos actions au cours des jours prochains.

et quels sont nos commentaires politiques sur cette résolution et comment nous la considérons globalement

Au début, je voudrai confirmer que sans la ténacité de nos résistants héroïques et courageux, de notre peuple courageux et magnifique, des forces politiques libanaises, de l’Etat avec ses différentes institutions, civiles et militaires, soit en un mot, sans la résistance du Liban, nous serions aujourd’hui dans une situation très mauvaise, l’ennemi aurait imposé ses conditions politiques et militaires et aurait conduit le Liban vers une nouvelle situation pire que celle de l’accord du 17 mai. Si nous prenons en compte les buts déclarés et non déclarés, et les buts déclarés par l’administration américaine à cette guerre sur le Liban.

Nous sommes aujourd’hui devant les résultats naturels, raisonnables et possibles à notre résistance exprimée par les Libanais dans les différentes positions. Concernant la résolution et comment nous comporter avec cette décision.

Je voudrai affirmer au début la méthode que va adopter la résistance dans les jours prochains. D’abord, en cas d’accord sur le moment précis de l’arrêt de ce qui a été nommé "actions militaires", ou les actes d’agression – qu’ils appellent cela comme ils le veulent – lorsque cela arrivera, avec les efforts du secrétaire général de l’ONU et en coordination avec le Liban et le gouvernement de l’ennemi, à tout moment où il se proclamé l’arrêt des opérations militaires, la résistance s’y engagera, sans hésitation. mais dans ce cadre, avant cette déclaration ou après cette déclaration, je confirme que la résistance est une réaction, et de ce fait, quand les opérations agressives israéliennes s’arrêteront, les réactions qu’expriment la résistance s’arrêteront naturellement.

2 ) Tout ce qui peut aider à facliliter le retour des déplacés et de notre peuple à leurs villages et leurs maisons, et tout ce qui peut aider à faciliter les aides humanitaires et de secours, nous serons totalement prêts et approrterons la meilleure coopération, au cours de la période intermédiaire.

3) Nous avons dans le passé, du fait de notre position politique et notre présence dans le gouvernement libanais, nous avons dit que nous sommes d’accord sur le déploiement de l’armée et de l’UNIFIL. C’est notre position, et nous la respecterons et lorsque sera décidé le déploiement de l’armée et de l’UNIFIL, la résistance lui accordera toute la coopération et lui facilitera la tâche.

4) Tant qu’ils parlent de l’arrêt des opérations militaires, l’ennemi considère, comme l’ont exprimé certains de leurs dirigeants, qu’il peut poursuivre ses avancées terrestres, et qu’il considère cela comme une autodéfense, dans le but de réaliser certaines avancées militaires sur le terrain. Dans ce cadre, tant qu’il y a des avancées armées israéliennes sur le terrain, tant qu’il y a des soldats israéliens qui occupent notre terre, il est de notre droit naturel de les affronter, de les combattre, de défendre notre terre et nous protéger, et de ce fait, tant que l’Israélien pratique une occupation et une agression, la résistance est un droit naturel pour nous et pour tout le peuple libanais et nous pratiquerons cette résistance de la manière que nous considérons utile et efficace.

Dans ce cadre, et comme cela a été dit dans les discours lors du vote de la résolution internationale, qui ont affirmé que l’entente d’avril sera le premier arbitre dans des affrontements sur le terrain de ce genre, je confirme tout naturellement notre respect de l’entente d’avril et je demande à l’ennemi de la respecter (l’entente d’avril fut un accord, quelques années avant 2000, parrainé par l’ONU et notamment la France, lors de la guerre de libération du sud-Liban, entre Israël et la résistance, de ne pas frapper les civils).

Ceci concerne le côté pratique au cours des jours prochains. Mais le problème essentiel dans cette résolution est qu’elle n’annonce pas un cessez-le-feu global ni un retrait israélien, mais parle plutôt d’arrêter "les opérations militaires". Il y aura probablement des versions de ce que signifient les "opérations militaires". En tout cas, l’essentiel est de ne pas nous tromper, ni au niveau du gouvernement, ni au niveau de la résistance, du peuple libanais, du Liban, de s’imaginer ou de nous comporter comme si la guerre était finie, au moment où le conseil de sécurité a pris cette résolution. La preuve, c’est que l’agression se poursuit. Aujourd’hui, il y a eu des tentatives d’avancer sur plus d’un axe, des troupes héliportées sur plus d’un lieu, des bombardements nombreux, des tueries.

Aujourd’hui, rien n’a changé et il semble que demain, rien ne changera. Il semble que l’administration américaine qui a donné les délais ininterrompus aux Israéliens pour qu’ils réalisent des avancées sur le terrain puisque le conseil de sécurité ne s’est pas réuni sauf après un mois de la guerre contre le Liban, il y a là aussi une insistance pour qu’il n’y ait pas un cessez-le-feu global. Ainsi, le samedi, l’ennemi est en congé, puis le dimanche, le gouvernement de l’ennemi se réunit et le lundi, il y aura coordination, et même après la proclamation de l’arrêt des opérations militaires, il y aura des jours devant l’ennemi prenant prétexte qu’il ne cessera pas ses opérations avant que l’armée libanaise et l’UNIFIL ne se déploient pour le retrait de l’ennemi. Ce mécanisme, cette façon d’agir, donne à l’ennemi sioniste plusieurs jours, au moins, pour poursuivre son agression de diverses façons.

Pour nous, nous devons être tous éveillés, au Liban, qu’on ne se comporte pas sur la base que la guerre est finie, où le Liban, l’Etat du Liban, le peuple du Liban, l’armée et en premier lieu, la résistance, seraient pris à l’improviste, comme si l’ennemi avait le droit, à la fin de la guerre, de tuer, de détruire, de faire ses incursions, de faire tous les actes qu’il s’autorise, tant que la guerre va bientôt s’arrêter. Il s’agit d’un grand piège dans lequel nous ne devons pas entrer. Pour cela, la résistance jusqu’à aujourd’hui continue à mener des batailles héroïques et continuera à mener ces batailles héroïques, poursuivant l’accomplissement de sa tâche nationale, combative et croyante, humaine et morale pour faire face à l’ennemi sauvage, barbare, dont les appétits et les agressions sont illimités.

Ceci en ce qui concerne la manière dont nous agirons dans les jours prochains. En ce qui concerne la résolution, nous ne voulons pas faire une appréciation générale de cette résolution ni dans quelle limite il intégère le programme libanais, ou les sept points qui ont fait l’unanimité des Libanais, dans quelle limite elle est proche de ces points ou qu’elle influence dans le traitement de ces points. Je pense que la situation a dépassé ce genre d’estimations et de discussions. Mais en paroles succintes et claires, je voudrai dire ceci : nous considérons certains aspects de cette résolution injustes et iniques, lorsqu’elle fait porter la responsabilité à la résistance qui a commis une opération militaire limitée, malgré les mensonges entendus hier, dans la séance du conseil de sécurité, de la part des délégués américain et israélien, car ce qui s’est réellement passé, c’est la capture des soldats et puis c’est tout, mais ce sont les Israéliens qui ont visé les ponts, les quartiers, la banlieue, qui ont bombardé, c’est-à-dire qu’ils ont commencé par la fin, ils ont agressé les civils, et c’est ensuite que nous avons bombardé les colonies en Palestine occupée. Les paroles répétées par les responsables américains et israéliens, et même à notre regret, par des responsables aux Nations-Unies, présentant l’affaire comme quoi le Hezbollah a capturé deux soldats israéliens et a commencé à bombarder par des milliers de roquettes sur le nord d’Israël, ceci n’est pas vrai, c’est un mensonge, une contrevérité, c’est évident.

Que la résistance soit dénoncée pour une opération militaire limitée, à cause des conséquences, mais en même temps, sans que Israël ne soit dénoncé, ne soit tout simplement cité pour son agression, aucun de ses massacres horribles, aucune de ses agressions, ses tueries de plus de 1000 civils au Liban, ses massacres de femmes et d’enfants, à Qana, à Chiyah, à Qaa, Brital, à Aklar, Sarifa, les villages libanais où se sont déroulés des massacres sont innombrables, les destructions des infrastructures libanaises, les crimes de guerre qu’il a commis, rien n’a été cité de tout ceci, mais certains ont considéré que c’est un droit naturel pour Israël. C’est vraiment une résolution injuste et inique, certainement.

C’est un aspect sur lequel nous nous arrêtons pour des raisons morales, humaines et politiques. Il y a d’autres articles sur lesquels nous avons des réserves, mais nous reportons la discussion à leur propos pour quelques jours, jusqu’à la mise effective du cessez-le-feu, car nous voulons en effet découvrir, ou plutôt voir apparaître les vraies intentions de l’ennemi sioniste, avec cette tactique qu’il a adoptée, avec les Etats-Unis, en répartissant cela en deux étapes, d’abord l’arrêt des opérations militaires et ensuite, le cessez-le-feu.

Il y a des articles dans la résolution que nous considérons comme étant une question intérieure libanaise, qui doivent être discutés dans le cadre du gouvernement, dans le conseil du dialogue national, nous en tant que Libanais, en tant que forces polilitiques au Liban, sont impliquées dans leur discussion. Nous présenterons notre position à travers le gouvernement libanais, dans le cadre de notre participation au gouvernement et des institutions nationales qui discutent ce genre de questions. Cette position de principe et ces réserves seront exprimées par nos ministres au conseil des ministres qui se tiendra aujourd’hui, qui prendra une position officielle du gouvernement libanais. Bien évidemment, nous estimons tous les efforts qui ont étgé déployés sur les plans politiques et officiels et qui ont donné des résultats qui ont repoussé ce qui est le pire.

Cela signifie qu’il y avait pire qui pouvait être inclus dans la résolution, les efforts politiques et diplomatiques ont aidé, mais aussi la résistance, et j’insiste sur ce point. C’est en s’appuyant sur la résistance historique et héroïque du peuple libanais qui a repoussé ce qui est le pire. Aujourd’hui, le gouvernement libanais agit avec responsabilité, il peut agir en fonction des nécessités des responsabilités nationales, et nous ne serons aucune entrave à toute décision du gouvernement libanais, mais nos ministres exprimeront nos réserves sur la résolution, certains articles et quelques préambules de cette résolution que nous considérons injuste et inique. Au cours de la période prochaine, une grande responsabilité attend le gouvernement libanais, de l’Etat libanais en général, dans ses aspects sécuritaires, humanitaires, politiques. Cela confirme, comme je l’ai déjà dit, que nous avons encore besoin de notre unité nationale, de notre solidarité, et même au cours de la période prochaine, lorsque la guerre sera achevée, je confirme la nécessité de cette solidarité et cette unité nationale, pour faire face aux nouvelles données, très prochaines, qui sont très importantes, très dangereuses et très sensibles. Quand l’ennemi israélien sentira, en dernier ressort, qu’il n’a pu réaliser ses buts, avoués ou non avoués, de cette guerre, il n’abandonnera pas le Liban, refusera de le laisser, il y a des dangers qui guettent et nous ne pouvons les affronter que dans la solidarité, la conscience, l’éveil, l’unité nationale qui se sont exprimés de diverses manières au cours des semaines passées et qu’il faut préserver au cours des prochaines étapes.

Je ne ferai pas de bilan de la guerre et des conséquences de la guerre, plusieurs discussions peuvent être entamées dans les tribunes médiatiques ou politiques, car je considère que nous sommes toujours en état de guerre, notre but est toujours d’arrêter l’agression, le cessez-le-feu qui exprime la nature de l’agression israélienne, la reprise de notre terre, la mise en place de la sécurité et de la stabilité dans notre pays, le retour des réfugiés et des déplacés. Nous ne voulons pas hâter les choses, nous appelons à ce que tous ressentent que nous sommes toujours dans une situation d’affrontement, que nous devons agir avec les mêmes sentiments et responsabilité comme nous l’avons fait jusqu’à présent.

A présent, l’effort politique se poursuit, le gouvernement libanais adoptera la position qu’il jugera appropriée, les efforts vont se poursuivre pour déterminer le moment de l’arrêt de ce qui a été appelé "opérations militaires", et nous verrons dans les jours prochains comment les choses vont se dérouler et comment l’ennemi va agir. Je l’ai dit, dans ce cadre, nous agirons avec réalisme, notamment sur le terrain, mais nous devons être tous très prudents et éveillés. L’ennemi poursuit ses opérations militaires, et notamment terrestres, l’armée israélienne a eu la main ouverte pour qu’elle bouge, et il semble que l’une des raisons véritables de la poursuite de la guerre pour quelques jours, surtout terrestre, est liée à des raisons internes, c’est-à-dire que l’armée israélienne, le gouvernement israélien. Après que le cadre politique possible de la résolution internationale au Liban ait été défini, j’affirme qu’ils poursuivent la guerre pour des raisons internes, à cause de l’image de l’armée israélienne, pour essayer de présenter des réalisations quelconques, ou garder une image convenable, mais dans tous les cas, quelles que soient les raisons de la poursuite de la guerre, nous, dans la résistance, vos frères, vos fils, vos amis, qui ont tracé jusqu’à présent les épopées les plus magnifiques, les exemples du courage, de l’héroïsme et de la fierté, sur la terre du sud du Liban, poursuivent les combats, poursuivent leur affrontement.

Je pense que, quels que soient les pas envisagés par l’ennemi, essayant d’avancer dans telle ou telle région, essayant de contourner, essayant de faire d’importants efforts pour arriver au fleuve Litani, à n’importe quel point du fleuve Litani, pour dire à l’intérieur israélien et au monde qu’il est arrivé au fleuve Litani et pour dire qu’il occupe la région, dans tous les cas, quelle que soit l’image qu’il veut présenter en poursuivant son agression, je confirme que la résistance existe, qu’elle est ferme, forte, courageuse et qu’elle assène à l’ennemi des pertes et des pertes à ses officiers, ses soldats, ses chars, ses machines, ses navires, comme cela s’est passé hier, comme cela se passe aujourd’hui aussi, avec le massacre de chars qu’exécutent les combattants de la résistance islamique au Liban.

Ces combattants poursuivent l’action, nous sommes tous avec eux avec l’espoir d’un fin prochaine de cette guerre, à partir de laquelle le Liban, peuple et résistance, ne sortira que fier, debout, la tête haute, si Dieu le veut.

Les sites connus du Hizbullah ont été attaqués aujorud’hui par un groupe dénomme "Haganah". Ce texte n’a pu être traduit à partir de l’écrit, mais plutôt à partir d’un téléchargement. Certaines phrases ont été concentrées.

Traduit par Centre d’Information sur la Résistance en Palestine

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