Hillary Clinton pire que Bush ?

Il n’y a pas beaucoup d’élus à Washington qui aimeraient autant qu’Hillary Clinton, mettre l’Iran au pied du mur (militairement). La sénatrice de New York croit que le président a été trop mou envers ce pays islamique militant, soutenant que Bush a minimisé la menace que représenterait l’Iran s’il était doté de l’arme nucléaire.

« Je crois fermement que nous avons perdu un temps précieux dans notre gestion du problème iranien parce que la Maison Blanche a choisi de minimiser les menaces et de déléguer les négociations », disait Hillary Clinton à l’université de Princeton le 18 janvier.

« Je ne crois pas du tout que l’on fasse face à des menaces telles que l’Iran et la Corée du Nord en déléguant le problème à d’autres et en ne s’en mêlant pas directement. Nous ne pouvons pas, nous ne devrions pas permettre à l’Iran de construire ou d’acquérir des armes nucléaires », ajoutait Hillary Clinton. Afin d’empêcher qu’une telle chose ne se passe… nous devons prendre aussi vite que possible les mesures qui amèneront les Nations Unies à prendre des sanctions contre l’Iran".

La sénatrice Clinton a essayé en outre de se montrer encore plus agressive que Dubya en d’autres matières de politique étrangère. Que ce soit pour l’Irak ou la Palestine, cette figure de proue du Parti Démocrate soutient que l’administration actuelle n’a pas fait assez pour combattre la menace du terrorisme. Et comme tant d’autres néoconservateurs (oui, admettez-le, Hillary en fait sacrément partie), Clinton n’admettra jamais que c’est précisément parce qu’ils ont essayé de combattre le terrorisme sans frontières par l’écrasement de pays arabes souverains que les Etats-Unis sont tombés sous l’emprise d’Al Qaeda. Et avec la victoire écrasante du Hamas aux dernières élections palestiniennes, la politique US dans la région n’est pas en train de produire exactement le genre de résultats que Bush et ses co-conspirateurs désiraient.

Il faudrait un microscope pour déceler des différences entre George W. Bush et Hillary Clinton. Tous deux veulent que l’occupation de l’Irak se poursuive. Tous deux veulent des sanctions contre l’Iran. Et ils affirment tous deux vouloir la démocratie au Moyen Orient. Et pourtant, ni l’un ni l’autre n’acceptera d’issue démocratique si celle-ci ne favorise pas les intérêts US. « Tant que le Hamas ne renonce pas à la violence et au terrorisme, tant qu’il garde sa position prônant la destruction d’Israël, je ne crois pas que les Etats-Unis devraient les reconnaître, ni aucune autre nation du monde », disait Hillary récemment.

« Vous commencez à comprendre comment je vais traiter le Hamas… Et la réponse est: tant que vous ne renoncez pas à votre désir de détruire Israël, nous ne traiterons pas avec vous », disait Bush au Wall Street Journal qui l’interviewait pendant les élections en Palestine.

Même si tous deux expriment le désir de démocratiser la région, et en particulier l’Irak, il est dur d’imaginer que l’un ou l’autre laissent se former un gouvernement iraquien qui exprimerait la plus légère critique envers l’occupation US. Et un Irak démocratique (dont les candidats ne seraient pas choisis par des fonctionnaires de l’administration US) incarnerait probablement les mêmes positions que l’Iran à propos d’Israël.

On ne peut pas dire que l’amour de l’Amérique ait prospéré ces dernières années dans les pays arabes, et il y a peu de chances que ça change dans un avenir proche, étant donné la position commune des dirigeants républicains et démocrates à Washington. Et donc voilà que Hillary Clinton et George W. Bush, tous deux chefs de leur parti respectif, voient d’un même œil les affaires préoccupantes les plus urgentes qui font face aujourd’hui aux US et au Moyen Orient. Et ni l’un ni l’autre ne propose quoi que ce soit qui puisse nous tirer du bourbier que nous avons contribué à instaurer. www.brickburner.org??Joshua Frank est l’auteur de Left Out! How Liberals Helped Reelect George W. Bush, et est le chroniqueur du BrickBurner.org.

Traduction John Neve

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