Fausse et vraie résistance en Irak

Zarqawi, le terroriste n°1 d'Irak, blessé, Saddam Hussein photographié en caleçon: les images déformantes des grands médias cachent une nouvelle phase dans la guerre d'occupation en Irak, affirme Mohammed Hassan1, spécialiste du Moyen-Orient.

Voitures piégées, attentats suicides : l’image de la guerre en Irak véhiculée par les grands médias est celle d’un groupe de terroristes dirigé par Al-Zarqawi. La résistance contre l’occupation n’est-elle pas en train de dévier vers une forme de terrorisme aveugle, touchant principalement les civils irakiens et pas les soldats US ?

Mohamed Hassan (fâché). Le problème aujourd’hui est que la véritable résistance, dirigée par le commandement général de la résistance (qui regroupe les principales composantes de la résistance) ne trouve pas d’écho dans nos grands médias. Un chef de la résistance nationale l’a déclaré à une télévision arabe depuis la Jordanie : «Il y a en Irak, deux résistances. Une véritable avec un projet national qui veut chasser l’occupant, s’attaque à l’armée américaine et ses alliés locaux. Une fausse résistance qui a été créée pour discréditer la véritable résistance et qui attaque mosquées et marchés.»

Nos médias font écho du site d’Al-Qaeda en Irak, celui de Zarqawi présenté comme le chef des insurgés…

Mohamed Hassan. Oui, à les croire, le groupe Al-Zarqawi revendique quasiment tous les attentats en Irak : les attaques anti-américaines, les voitures piégées explosant dans les marchés ou devant les mosquées.

Cela ne tient pas debout et les experts militaires US doivent l’avouer eux-mêmes. Il est absurde d’imaginer qu’un Jordanien avide de sang et voulant jeter l’Irak dans la guerre civile, puisse être à la tête de la résistance. Beaucoup d’observateurs en conviennent et remettent en cause l’existence même de Zarqawi. 2

Al-Zarqawi n’est qu’une arme de mensonge massif aux mains de l’armée US, qui lui permet de cacher des actions de « black propaganda » (commettre des attentats qu’on attribue à l’adversaire), servant à dresser la population contre la résistance. Et de nombreux Irakiens le disent.

Lisez par exemple un journal électronique (weblog) comme Riverbend, tenue par une jeune femme de Bagdad, qui écrit le 18 mai ceci : «Les bombes sont mystérieuses. Certaines d’entre elles explosent au milieu de la Garde Nationale et près des troupes américaines et de la police irakienne. D’autres explosent près de mosquées, d’églises ou au milieu des souks. Une chose nous surprend sur les nouvelles qui rapportent : elles sont toutes liées à des attentats suicides. La réalité est que certaines ne sont pas des bombes humaines : il s’agit de bombes déclenchées à distance ou à retardement. Ce que nous savons c’est que les techniques diffèrent et apparemment aussi les intentions. Certains disent que c’est la résistance. D’autres disent que c’est Chalabi (vice-premier ministre et proche des Américains, ndlr) et ses hommes de main qui sont responsables pour nombre d’entre eux. D’autres accusent l’Iran et la milice Badr (lié au Conseil suprême de la révolution islamique, un des principaux partis chiïtes au gouvernement) » 3

Ce témoignage de première main confirme d’autres informations. Il faut distinguer deux types d’action, ceux de la véritable résistance et celle d’attentats contre les civils, actionnés par des bombes commandés à distance. Exécutés par les Etats-Unis ou les milices pro-US.

Comment trouver alors des informations crédibles sur la résistance ?

Mohammed Hassan. Des sites Internet, pas seulement en arabe mais aussi en anglais, rapportent régulièrement des bulletins relatant les actions de la résistance. Les faits sont incontestables même si les pertes américaines sont parfois exagérées. Vous pouvez trouver des infos sur des sites comme www.uruknet.info ou www.albasrah.net.

Au-delà de cette loupe déformante des médias, comment caractériser la situation actuelle, quatre mois après les élections ?

Mohammed Hassan. Un rapport récent de l’ONU constatait qu’un quart des enfants irakiens souffre de malnutrition chronique, la probabilité de mourir avant 40 ans est trois fois plus élevée en Irak que dans les pays avoisinants, trois quarts des habitants ne disposent pas d’approvisionnement stable en électricité, un tiers a des grandes difficultés d’avoir de l’eau potable. 4 Comme nous l’avions prédit, les élections n’ont pas changé la situation quotidienne des Irakiens. Pire, elle a empiré car l’Irak est entré dans une nouvelle phase de la guerre d’occupation qui tue encore davantage.

Une nouvelle phase ?

Mohammed Hassan. Oui, depuis la bataille de Fallujah en novembre décembre dernier, l’armée d’occupation est passée de la stratégie du search and destroy (chercher et détruire) à la stratégie du bodycounting (comptage des morts). Jusque récemment, la stratégie du Pentagone était d’identifier les villes ou villages précis où se déroulaient la plupart des attaques. Ensuite, l’armée US encerclait un quartier délimité, y organisait des razzias, procédait à des arrestations pour tenter de décapiter la résistance. C’est le search and destroy, une guerre destructrice mais encore délimitée. L’armée US cherchait encore à gagner une partie de la population, à infiltrer la résistance, à construire une nouvelle armée irakienne.

Cette stratégie a échoué. Rumsfeld, le ministre de la Défense en personne a ordonné de passer à une nouvelle phase, celle de la destruction massive des villes et villages de la résistance. Le succès d’une opération est mesuré cyniquement par le nombre de gens tués, souvent de simples civils. Envoi de milliers de Marines sur place après des tapis de bombardements sur les villes. Il y a eu ainsi la destruction quasi complète de la ville de Fallujah, crime contre l’humanité, comme en témoignent des récentes images que le journaliste indépendant Dahr Jamail a montré. Mais il y a eu aussi récemment le cas des villes de Tell Afar, Al Qaim, Haditah toutes attaquées sauvagement. Des milliers de morts loin des caméras.

Le bodycounting consiste alors à mesurer le succès d’une opération au nombre de tués irakiens. Ainsi, les médias US annonçaient début mai par exemple «l’opération Matador» contre la petite ville d’Al-Qaïm ainsi : «100 rebelles tués dans une offensive US à l’Ouest de l’Irak» 5

En somme, avant l’armée US essayait d’identifier le poisson dans la mer, l’attrapait avec quelques-uns de ses voisins. Aujourd’hui, elle veut assécher la mer dans laquelle se trouve le poisson, au prix de la mort de tous les poissons.

Une telle politique ne fait qu’élargir la base sociale de la résistance, car de plus en plus de familles sont touchées dans leur chair par les attaques américaines.

Un élargissement de la résistance vraiment ?

Mohammed Hassan. C’est une nouvelle étape qui élargit la guerre, mais qui démontre aussi la faiblesse de l’armée d’occupation et le peu de crédit qu’a le gouvernement fantoche. Quatre mois après les élections, le gouvernement irakien, comme l’armée US, n’a aucun contrôle réel sur le pays. La véritable résistance continue à porter des coups importants aux occupants.

Dernier événement en date : l’élimination du chef irakien de la contre-insurrection, Walae Rubaye, le n°1 de la sécurité en Irak, le 23 mai. 6 Un homme parmi les mieux protégés d’Irak ! Son élimination démontre les capacités de la résistance à infiltrer les plus hautes sphères du pouvoir en place.

La résistance gagne du terrain comme l’affirme Pat Lang, l’ancien chef de l’espionnage pour le Moyen-Orient au Pentagone : «L’insurrection se renforce chaque jour. Quand la violence diminue, c’est un signe qu’ils se regroupent. Je ne vois aucune preuve cohérente que nous gagnons contre l’insurrection.» Selon lui, le régime de Saddam Hussein a bien préparé cette insurrection à l’avance, avec des officiers de l’ancienne armée irakienne dans le noyau de chaque groupe de résistance actuel. «Ils sont bien coordonnés et ont constamment ajusté leurs stratégie.» 7

Ensuite, la nouvelle armée irakienne n’arrive pas à voir le jour, augmentant la pression sur l’armée US elle-même, le reste des troupes d’une coalition qui se décompose chaque jour et les dizaines de milliers de mercenaires que compte le pays. Et l’armée américaine éprouve de grandes difficultés de recrutement aux Etats-Unis du fait de la guerre en Irak.

Des mercenaires sont aujourd’hui recrutés ailleurs dans le monde : comme en Ouganda, où 10.000 hommes seraient engagés dans les prochains mois pour participer à la guerre en Irak comme forces de sécurité. 8

Aujourd’hui, l’armée US n’a plus comme seul recours local que les milices existantes des factions kurdes et chiïtes au pouvoir. Mais cette situation est extrêmement dangereuse car ces milices n’ont que des intérêts étroits, liés à leurs intérêts communautaires et aucun projet national capable de contrôler l’ensemble du pays comme le souhaiterait le Pentagone. Il y a la milice kurde de Talabani, le président, composé de quelques milliers de peshmergas actifs au Kurdistan irakien et de manière limitée ailleurs. Il y a la milice Badr des chiïtes pro-iraniens. Il y a celle de Chalabi, qui fut longtemps le protégé de Rumsfeld et qui encourage la sécession des provinces du sud irakien, afin de créer un mini-Etat autour des champs pétrolifères de Bassora. Enfin, celle de l’ancien Premier ministre Allawi pro-US.

Incapable de conquérir l’Irak, la stratégie américaine ne s’oriente-t-elle pas vers une division du pays en trois parties avec au Nord, le Kurdistan et les champs pétroliers de Kirkouk, au Sud, un mini-Etat autour de Bassora, isolant la partie centrale ?

Mohammed Hassan. Je vais peut-être vous étonner, mais je n’y crois pas. Regardez ce qu’en dit un des plus grands spécialistes militaires américains : Anthony Cordesman. 9 Selon lui, l’armée US a plusieurs plans. Le plan A était de tenir le pays avec un régime stable pro-US. Raté.

Sans véritable prise sur le pays, le plan B est de diviser la population au maximum, l’éloigner de la résistance mais en même temps construire une armée centralisée, seule garante que le pays pourra être stabilisée à terme. C’est la situation actuelle. On permet une certaine fédéralisation du pays, on exacerbe les contradictions sur base religieuse et ethnique. Et on divise les miettes du gâteau de l’occupation entre des bourgeoisies kurde, chiïte et sunnite qui se partagent le pseudo-pouvoir. Pendant un certain temps, celles-ci peuvent attirer une partie des gens derrière eux sur cette base. Mais une séparation nette en 3 Etats n’est pas à l’avantage des Américains car une division du pays entraînera une instabilité sans fin.

De toute manière indique Cordesman, il faut construire une seule armée irakienne qui sera la seule garante du contrôle US du pays par procuration. Cordesman souligne l’urgence de le faire. Pour cela, il faut recruter des officiers de haut rang avec expérience. Et intégrer à la base, les milices chiïtes, kurdes, celles de Chalabi et Allawi composés de paysans illettrés pour la plupart avec des éléments de l’ancienne armée. Mais ce plan B est en train de complètement échoué.

Et le plan C ?

Mohammed Hassan. Le plan C pour Cordesman est de se préparer à partir d’Irak avec l’armée US. Dans cette hypothèse, celle-ci devrait se replier sur les bases US en Arabie saoudite et dans le reste du Golfe

Avec le risque d’une guerre civile ?

Mohammed Hassan. Oui, une guerre civile de courte durée. Mais pas entre les chiïtes ou les sunnites ou les Arabes et les Kurdes. Entre les milices pro-US qui s’effondreront sans le soutien de l’oncle Sam et la résistance nationale.

Récemment, le journal britannique The Sun a publié la photo de Saddam Hussein en caleçon. Peu avant, un journal égyptien révélait, lui, la tenue d’une rencontre secrète entre le ministre US de la Défense Rumsfeld et Saddam Hussein fin avril. Info ou intox ?

Mohammed Hassan. Il y a de fortes indications que l’information est correcte. Ce qu’affirmait le magazine égyptien al-Usbu le 2 mai a été confirmé par un des avocats de Saddam Hussein dans le journal al-Arab de ce 27 mai. Et n’a pas été démenti par Washington.

Rumsfeld aurait proposé à Saddam de faire un appel public à la télévision appelant la résistance à déposer les armes et à se joindre au processus politique, en échange du départ en exil à l’étranger du président irakien. Saddam aurait refusé catégoriquement cette proposition. Affirmant qu’il soutient la résistance actuelle, mais qu’il n’a pas l’ambition de redevenir président d’Irak mais bien celui de son parti, le parti Baath.

Le simple fait de cette rencontre révèle que l’essentiel de la résistance est nationaliste, et n’est pas lié à des prétendus terroristes islamistes venus de l’étranger.

Tout de même, une rencontre entre Rumsfeld et celui qui avait été déclaré l’ennemi n°1 par Bush, n’est-ce pas un fameux changement ?

Mohammed Hassan. Oui et cela montre l’impasse dans laquelle se trouve Washington. Durant la première année de l’occupation, elle a suivi une orientation d’éliminer de tous les postes importants les anciens fonctionnaires et officiers baassistes. La nomination d’Iyad Allawi en juin 2004 comme Premier ministre signifiait un tournant.

Ainsi, les stratèges américains voulaient reprendre le contrôle d’une partie de l’ancienne armée démantelée en mai 2003 et qui était entrée massivement dans la résistance avec armes et bagages. Ils voulaient faire en sorte qu’Allawi, fidèle allié US gagne les élections. Mais très vite, Allawi s’est révélé très impopulaire. Son appel à une amnistie de tous les anciens du régime a été un fiasco.

Avec les élections, les Etats-Unis ont dû accepter une coalition pro-iranienne composé des partis kurdes et chiïtes, ce qui n’était pas leur premier choix.

La résistance continue à tous les niveaux : au niveau militaire mais aussi au niveau politique et social. En témoigne la grève générale récente à Ramadi. Les protestations d’écrivains, de femmes qui se mobilisent contre les lois voulant introduire la charia… Et cette résistance est sous forte influence des baassistes, alliés à des communistes, nationalistes et islamistes.

Aussi dès après les élections, la presse US a affirmé qu’il y avait des rencontres secrètes entre ex-officiers baassistes et les Etats-Unis. Peu crédible, l’info servait sans doute à ouvrir des portes. Voyez l’Afghanistan, la commission de réconciliation dirigée par le président Karzaï, pro-US, a appelé à une amnistie générale, y compris des talibans, y compris du fameux mollah Omar, allié d’Oussama Ben Laden.

Dans ce contexte, il est fort probable que la rencontre Saddam-Rumsfeld ait effectivement eu lieu. Et l’affaire de la photo en caleçon n’est qu’une réponse des Américains pour tenter de l’humilier lui et la résistance. Sinon pourquoi sortent-ils maintenant une photo dont ils disposent depuis un an ?

Ce 22 juin, une conférence internationale de gouvernements se réunira à Bruxelles pour soutenir le gouvernement irakien, à l’initiative de l’Union européenne. Votre réaction?

Mohammed Hassan. Ce sommet servira à donner un soutien politique mais sans conséquence pratique. C’est une boîte vide qui sera offerte au gouvernement irakien par des gouvernements européens comme la France ou l’Allemagne qui n’ont apporté qu’un soutien symbolique. Rien avant, ni après les élections.

Mais ce soutien est évidemment un soutien aux Etats-Unis, une acceptation du résultat d’une agression illégale. Et le refus de soutenir un projet indépendant pour l’Irak.

Aujourd’hui, la résistance irakienne est seule au monde, sans le soutien de pays voisins, ni d’autres puissances. Et voyez comment elle met en difficulté l’ogre américain. Il est plus que jamais nécessaire de l’aider.

Elle mérite aujourd’hui un réel soutien politique du mouvement contre la guerre, du mouvement pour la libération des peuples du Tiers-Monde.

1 Co-auteur de L'Irak face à l'occupation, EPO, 2004

2 Voir par exemple, Kurt Nimmo, Abu Musab Al-Zarqawi and the Silver Bullet

http://kurtnimmo.com/blog/index.php?p=678, 26 mai 2005

3 « The bombs are mysterious. Some of them explode in the midst of National Guard and near American troops or Iraqi Police and others explode near mosques, churches, and shops or in the middle of sougs. One thing that surprises us about the news reports of these bombs is that they are inevitably linked to suicide bombers. The reality is that some of these bombs are not suicide bombs- they are car bombs that are either being remotely detonated or maybe time bombs. All we know is that the techniques differ and apparently so do the intentions. Some will tell you they are resistance. Some say Chalabi and his thugs are responsible for a number of them. Others blame Iran and the SCIRI militia Badir ». http://riverbendblog.blogspot.com/, 18 mai 2005

4 Iraq Living Conditions Survey 2004, Union Nations Development Programme (UNDP), http://www.iq.undp.org/ILCS/overview.htm

5 “The Return of the Body Count Or the Metrics of Losing”,Tom Engelhardt, Tom Dispatch, 23 mai 2005, http://www.truthout.org/docs_2005/052305M.shtml

6 “Iraq counter-insurgency chief gunned down, 23 mai 2005”, http://www.middle-east-online.com/english/?id=13566

7 The insurgency has been "getting stronger every passing day. When the violence recedes, it is a sign that they are regrouping." While there is a chance the current flare of violence is the insurgency's last gasp, he said, "I have not seen any coherent evidence that we are winning against the insurgency."

Lang said there is new evidence that Saddam Hussein's regime carefully prepared in advance for the insurgency, with former Iraqi officers at the core of each group. They are well coordinated and have consistently adjusted their strategy, he said.

http://www.newsday.com/news/nationworld/world/ny-woiraq0512,0,4630319.story?coll=ny-top-headlines

8Neo-Slave Mercenaries For the Empire – Up to 10,000 Ugandans being recruited to work for US in Iraq, worldwide, Xinhuanet, 9 mai 2005, http://uruknet.info/?p=m11742

9 Anthony Cordesman, Iraq’s evolving insurgency, 19 mai 2005

Nouvelle interview de Mohammed Hassan, co-auteur de "l'Irak face à l'occupation" (EPO, 2004)

http://www.ptb.be/scripts/article.phtml?section=A1AAABBSBE&obid=27352

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