Cuba : France et Europe ne doivent pas suivre les USA

Cette déclaration a été signée par quelques députés français, par exemple, S. Gatignon, maire de Sevran et conseiller général de Seine Saint-Denis ; Francois Asuisi, maire et député de Trembay ; Jean Claude Leford, député du Val de Marne. D’autres personnes comme Hernando Calvo Ospina, intellectuel colombien résidant en France; Patricio Arena, dirigeant du Parti Communiste du Chili en France ; Miguel Iriarte, secretaire général de l’association France Cuba à Ivry sur Seine.

Tous les ans, en mars et en avril, depuis une dizaine d'années, la Commission des droits de l'homme de l'ONU tient à Genève une session de six semaines au cours de laquelle elle adopte une centaine de résolutions. Cuba fera encore une fois l'objet d'une résolution, toujours à l' instigation des États-Unis. Cette résolution sous couvert de juger de la situation des droits de l'homme à Cuba, vise en réalité à isoler d'avantage ce pays et ne pourra qu'augmenter la souffrance de son peuple.

Il y a plus de 40 ans, les États-Unis ont imposé un embargo contre Cuba dans le but d'asphyxier la révolution qu'ils ne pouvaient tolérer, avant même qu'elle ne tisse des liens avec l'Union soviétique. Ils ont incité leurs alliés à les imiter afin d'isoler l'île. Ils ont multiplié les actions hostiles (tentatives d'assassinat des dirigeants, sabotages de l'économie, soutien à toutes les catégories d'opposants, hébergement de criminels et de terroristes, incitation aux départs illégaux, etc.). L'obsession punitive des Etats-Unis vis-à-vis de Cuba s'est même renforcée depuis 1990 avec la disparition de l'URSS. Les lois Toricelli et Helms-Burton, punissent, en violation du droit international, les entreprises du monde ayant des relations commerciales avec Cuba. Plus dernièrement, les limitations drastiques aux déplacements des immigrés cubains résidant aux Etats-Unis vers Cuba et aux transferts d'argent de ces personnes vers leur famille restée dans la grande île des caraïbes poursuivent le même objectif d'étouffement de l'économie cubaine et accroissent les souffrances de la population cubaine. La récente tentative de coup d'Etat au Vénézuela, soutenue par les Etats-Unis, la guerre déclanchée contre l'Irak et les menaces répétées du gouvernement des Etats-Unis contre plusieurs Etats souverains, comme l'Iran, la Syrie et la Corée du nord n'ont fait qu'accroître la crainte d'une intervention militaire directe des Etats-Unis à Cuba.

Cette hostilité entraîne sa riposte : une mentalité de siège règne à Cuba., imposant le secret en haut, la prudence en bas. Cuba se pense et se vit sur le modèle de la citadelle. La consigne est de ne pas fournir de munitions à l'ennemi. Dans une société assiégée, il s'avère difficile de concilier la liberté individuelle et les objectifs collectifs. Dans ces conditions, la critique peut être vue comme faisant le jeu de l'ennemi et être qualifiée de trahison. Cet argument dont usent les autorités n'est pas qu'un prétexte facile. Les opposants et les États-Unis forment un couple de fait. Washington cherche par tous les moyens à faire naître et à organiser une opposition qui deviendrait son instrument pour une reconfiguration du pouvoir et de la société en vue de la reconquête d'une position perdue en 1959. Rares sont les opposants qui savent garder leurs distances vis-à-vis de Washington qui leur offre argent et reconnaissance. Dans ce contexte, cependant, Cuba ne condamne pas ses citoyens pour leurs opinions. Les personnes jugées en 2003 par des tribunaux cubains, ont été condamnées pour atteinte à la sécurité du pays et intélligence avec un Etat étranger, sur la base de preuves juridiquement établies, répondant aux pratiques internationales du droit pénal.

J'appelle, en conséquence, tous ceux qui doivent se prononcer sur la résolution anti-cubaine à la Commission des droits de l'homme de l'ONU à tenir compte de manière objective du fait que les Cubains jouissent, non seulement de droits économiques, sociaux et culturels, mais encore des droits civiques et politiques. Je demande, en particulier, au gouvernement français et aux instances européennes à de pas soutenir la résolution anti-cubaine présentée, cette année, devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU.

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