Comment sauver la télé publique en Belgique ?

La RTBF (télévision publique belge francophone) va mal. Faut-il la sauver ? Et qui se chargera de cette mission particulièrement complexe ?

Titre original: “Comment sauver la RTBF ?”

Extraits de la conclusion et du « mode d¹emploi » du livre « Il faut sauver la RTBF » de Bernard Hennebert, préface de Marc Moulin, édité en janvier 2008 chez Couleur Livres

http://www.consoloisirs.be/presentation/livre03.html

Le service public doit être maintenu à flot et surtout redevenir innovant pour offrir une alternative indispensable dans le paysage audiovisuel francophone qui soit au service de l¹évolution humaniste de la communauté àlaquelle il s¹adresse. Alors que la dotation et l¹ensemble des autres aides publiques couvrent plus de 75% de son budget, il convient que la RTBF mette au service de cette mission l¹essentiel de son imagination et de sa force de travail.

En aucun cas, des intérêts commerciaux ne doivent influencer ses choix. Il est indispensable qu¹elle propose ce qu¹on ne trouve nulle part ailleurs : des informations, des réflexions et des divertissements qui ne sont pas distillés par les chaînes privées. Elle ne peut entrer dans la course à l¹audimat mais, au contraire, elle doit chercher à devenir la partenaire de nombre de minorités qui composent la population qui la finance : les grands parents, les parents, les ados, les enfants… Les sourds et les malentendants, les aveugles, les amateurs de cultures et de sports les plus diversifiés, etc. Bien sûr, l¹objectif ne consiste pas à faire plaisir béatement à tous ces groupes d¹intérêt, mais bien de favoriser leur coexistence, leur interpénétration, et surtout leur donner les moyens de développer leur savoir, leur sens critique ainsi que de les inciter à participer concrètement à l¹évolution de la cité.

Une expérience unique

Mais en agissant de la sorte ne va-t-on pas faire fuir la majorité des auditeurs et des téléspectateurs ? L¹expérience prouve que non. Lorsqu¹on se donne les moyens de rendre le public plus instruit, plus curieux, plus participatif et davantage au c¦ur des enjeux, l¹engouement de celui-ci est le plus souvent au rendez-vous. Et cela, alors que nombre de décideurs cyniques de l¹audiovisuel tentent de justifier leurs choix en affirmant que c¹est le public qui les pousse à produire des émissions de plus en plus médiocres.

Le nivellement par le bas des téléspectateurs et auditeurs est-il la cause ou la conséquence des choix éditoriaux des diffuseurs ? Existe-t-il une preuve de cette capacité du public à modifier son comportement lorsqu¹on lui en donne la possibilité?

À ce sujet, la RTBF a vécu une expérience unique qui mérite d¹être rappelée. Après mai 68, les grands médias audiovisuels français sont restés le bastión de la droite et beaucoup de journalistes qui pensaient différemment se sont impliqués dans la création d¹une presse alternative et indépendante, dont le quotidien Libération lancé par Jean-Paul Sartre reste l¹un des fleurons.

Le lectorat trop restreint dû à la taille de la Communauté française n¹a pas permis d¹agir de même. La RTB (sans F à l¹époque) et l¹administration de la culture, puis les télés locales, ont heureusement opté pour un véritable pluralisme d¹opinion qui permit à une série de journalistes ou d¹animateurs socio-culturels progressistes de s¹y impliquer. Ainsi, des personnalités aussi diverses politiquement parlant que Luc Beyer et que Jean-Jacques Jespers ont présenté le journal télévisé de 19H30. Pendant de très nombreuses années, le public eut droit quasi tous les soirs de la semaine vers 20H15 à des émissions de réflexion ou d¹investigation telles que L¹Écran témoin, Le Jardin extraordinaire, Strip-tease, Autant savoir, Au nom de la loi, Faits divers, Cartes sur table, Droit de cité, L¹Hebdo, etc.

En France, à l¹exception d¹Envoyé spécial, les programmes analogues étaient plutôt diffusés en fin de soirée. Chez nous, ce choix a développé un public plus réceptif et plus critique. C¹est sans doute pour cette raison que, pendant de très nombreuses années, les émissions d¹information furent les choix préférés des belges francophones alors qu¹en France, le public plébiscite plutôt les fictions. Cette expérience tend à démontrer concrètement qu¹un patient travail d¹éducation populaire, d¹éducation permanente, permet à un service public de concrétiser avec succès ses missions spécifiques en prime-time.

En 2003 et 2004, la plupart des émissions emblématiques de la RTBF furent mal reformatées ou jetées aux oubliettes. L¹objectif consistait à renouveler, développer et rajeunir le public avec des programmes plus divertissants ou qui mettaient davantage en exergue des témoignages et des expériences individuels, dans la foulée des productions de Jean-Luc Delarue, par exemple. La sauce n¹a pas vraiment pris et, petit à petit, on est revenu à la case départ : après plus de trois ans de purgatoire, Faits divers sous les traits d¹Histoires vraies et Au Nom de la Loi sous le nouveau nom de Dossiers Noirs occupent ainsi au cours de l¹automne 2007 le prime-time convoité du vendredi soir.

Mobilisateur

Il ne faut pas tourner autour du pot. Seul, un sursaut du public pourra sauver notre service public de l¹audiovisuel. Surviendra-t-il ? Il est à craindre que beaucoup de personnes qui aimaient la RTBF, qui avaient tissé avec elle un lien fort et intime, ont été déçues par son évolution récente et ne sont donc plus prêtes à investir de l¹énergie pour porter assistance à ce qu¹elles pensent être devenu un cas désespéré.

D¹autres personnes font un autre pari : le fait que les rentrées publicitaires puissent se développer à foison génèrera une série de conséquences désastreuses dont les premières nous ont déjà atteints : la diffusion des émissions pour enfants à des horaires totalement inadaptés et le report sur La Une dans la nuit de la présentation du JT avec traduction en langue des signes.

Face à de telles agressions, le public devra réagir d¹autant plus que la RTBF lui appartient un peu, puisqu¹il participe au financement de sa dotation.

Ce n¹est pas tant en ressassant les aberrations actuelles qu¹en montrant quel rôle utile pourrait jouer le service public dans le renforcement de la cohésion sociale, l¹apprentissage de la citoyenneté ou le développement du savoir, que l¹on devrait pouvoir mobiliser les auditeurs et les téléspectateurs.

Ils peuvent nous faire rêver, ces projets d¹émissions axées sur la parentalité, sur la résistance à une consommation culturelle de plus en plus mercantile, sur la découverte des enjeux européens ou sur une meilleure connaissance de nos voisins les Flamands. Surtout si elles sont produites et réalisées par des équipes talentueuses comme la RTBF en a si souvent formées, chaque fois qu¹elle a eu l¹occasion de mettre en chantier des

réalisations en prise avec notre temps et notre société.

Il pourrait aussi enthousiasmer, ce service public, s¹il utilisait ses pleines pages de pub dans la presse écrite, non pas pour vendre sa fiction « authentique production de chez nous » 7ème ciel Belgique avec un gros plan sur un string[1] , mais plutôt pour mettre en avant des « pratiques » qui le différencieraient des chaînes privées : nous commençons et terminons nos émissions aux horaires annoncés[2] ; pas de pub autour des émissions pour enfants ; nous ne changeons jamais nos programmes en dernière minute pour concurrencer d¹autres chaînes ; nous construisons à la RTBF avec vous car nous répondons à vos courriers et vous pouvez également contacter notre service de médiation ; nous vous expliquons la signalétique jeunesse pour vous aider à mieux exercer votre métier de parents, etc.

Connaître les enjeux

Le public doit revendiquer de véritables émissions d¹éducation aux médias et des magazines de médiation qui leur permettront de se situer par rapport aux enjeux fondamentaux de l¹audiovisuel, tant public que privé.

Il conviendrait aussi de se faire insistant auprès des directions des organes de presse écrite afin qu¹elles accordent plus de moyens à leurs « pages médias », permettant ainsi davantage d¹investigation. Il serait intéressant qu¹elles renforcent également l¹espace qu¹elles consacrent à la publication des courriers des lecteurs et autres « cartes blanches ».

Vers un contre-pouvoir

Le professeur Philippe Meirieu constate que la bataille pour faire échapper la télévision à une logique de marché ne pourra plus être éludée longtemps par les démocraties : « Nos camarades altermondialistes, et plus particulièrement toutes les forces progressistes, ont globalement abandonné le combat dans ce domaine. Le dossier a été fermé avant même d¹être sérieusement ouvert »[3] . Il est donc heureux de constater que, lorsque la cote d¹alerte a été atteinte en juillet 2007 lors du vote par la majorité parlementaire d¹amendements pro-publicitaires à deux décrets concernant la RTBF et les télévisions communautaires, cette décision a entraîné la création d¹un observatoire de la publicité dans l¹espace public. Une vingtaine de mouvements parmi les plus divers et les plus influents s¹y sont engagés : d¹ATTAC au MOC, des Femmes Prévoyantes Socialistes à La Ligue des Familles, en passant par Inter-Environnement Wallonie ou le CRIOC. C¹est une première étape. Mais il ne faudrait pas qu¹on ne se limite qu¹à l¹analyse des retombées publicitaires, même si elle est indispensable. La RTBF mérite plus, tant d¹autres aspects de son fonctionnement devant retenir l¹attention du public. Depuis le 31 décembre 2001, date où l¹Association des téléspectateurs actifs (ATA) a été dissoute, plus aucune association d¹envergure rassemblant des usagers « du petit écran » n¹a vu le jour.Pourtant, le bilan de l¹ATA démontre que pareil mouvement peut jouer un rôle de contre-pouvoir indispensable.

Il faut donc favoriser à tout prix l¹émergence d¹un groupement consumériste s¹intéressant en priorité à l¹audiovisuel public.

Voici une piste parmi d¹autres pour atteindre cet objectif : que les universités et autres écoles de journalisme prennent enfin conscience de cette dimension « usagers des médias » et permettent à leurs étudiants de découvrir cet aspect trop souvent occulté de l¹univers audiovisuel. Dans un avenir proche, gageons que cette fonction de régulation sera tellement indispensable qu¹elle se professionnalisera dans ou hors les structures consuméristes actuelles (CRIOC, Test-Achats,…), avec des emplois à la clef.

D¹un autre côté, les usagers plus individualistes peuvent également prendre des initiatives. Il convient qu¹ils se considèrent plutôt comme des citoyens que des utilisateurs qui cherchent uniquement leur profit personnel : « Je suis un collectionneur de timbres poste et donc je veux que soit programmé un magazine sur ce thème-là ! ». Militer pour une RTBF service public est sans doute complémentaire et aussi utile que de soutenir tant d¹autres causes. Cela demande un savoir-faire.

Certains pensent qu¹écrire des lettres de lecteur ou déposer une plainte au CSA peut se pratiquer à l¹instinct ! Ils n¹ont pas forcément tort mais risquent souvent de manquer leur cible. En fait, favoriser une régulation humaniste de l¹audiovisuel peut devenir un hobby passionnant, mais très exigeant. Les enjeux de la RTBF sont complexes et évoluent sans cesse. Le fonctionnement du service de médiation interne de la RTBF, de la médiation instituée pour les télédistributeurs, de la régulation publique confiée au CSA ou du Service du médiateur de la CF, autant d¹institutions encore (relativement) jeunes, et qui peuvent évoluer. Tout ceci demande connaissance et doigté, si on prend la décision de s¹impliquer en tant qu¹usager actif dans ce domaine. Et si vous y mettez un doigt, vous serez vite passionné…

Un calendrier serré

L¹objectif principal est, bien entendu, une refonte complète du prochain contrat de gestion qui entrera en application le 1er janvier 2012. Si la société civile veut en influencer fondamentalement le contenu, elle doit préparer ses revendications longtemps à l¹avance. Le calendrier est serré !En voici les principales dates à retenir.

2008 et 2009

Campagne et élections régionales. Formation du nouveau gouvernement de la Communauté française.

2010

Investigations du ministre de l¹audiovisuel pour préparer les grandes lignes de son projet de nouveau contrat de gestion qui sera sans doute présenté dès l¹automne à la presse.

Dès la rentrée de septembre, il convient également aux usagers de faire pression auprès du gouvernement pour que la recomposition du Collège d¹Avis du CSA (à reconduire pour juin 2011 au plus tard) tienne mieux compte de leurs intérêts.

2011

Dès le début de l¹année, le ministre sollicitera l¹avis du Conseil de la Communauté française. Pendant six mois, les députés auditionneront et prépareront des recommandations communes qu¹ils adresseront au ministre. La RTBF soumettra alors à ce dernier son projet de contrat de gestion, au plus tard le 1er juillet. Sur base de ce texte, les négociations s¹engageront entre le cabinet du ministre et la direction du service public. Elles devront aboutir à la signature du nouveau contrat de gestion au cours de

l¹automne. C¹est également au milieu de cette année que le gouvernement doit avoir nommé les nouveaux membres du Collège d¹Avis du CSA pour un mandat de 4 ans.

2012

Le nouveau contrat de gestion entre en application le 1er janvier.

À chacune de ces étapes, il faut prévoir des demandes d¹entretien ou d¹audition, la présentation de propositions ou de mémorandums, la publication de « cartes blanches », etc. La FAPEO a ouvert la voie dès la rentrée scolaire 2007-2008 en présentant sa revendication pour la création d¹une émission traitant de la parentalité… mais cette fédération de parents avait-elle imaginé qu¹il faudrait sans doute porter ce projet jusqu¹en 2012 ?

Pour les élections de 2009

Une première revendication est intemporelle et devrait être fréquemment rappelée aux représentants des différents partis politiques. Des enquêtes scientifiques ont déjà été réalisées sur des thématiques telles que la violence gratuite à la télévision ou les stéréotypes sexistes dans les médias. Il faut que la présence publicitaire à la RTBF devienne le sujet d¹une recherche analogue financée par les pouvoirs publics.

Comme l¹expliquait Respire[4] , il doit s¹agir d¹« …une étude précise, argumentée et contradictoire sur la situation budgétaire exacte de la RTBF et sur la faisabilité d¹une RTBF sans publicité commerciale qui doit éter réalisée et rendue publique ».

Sur base des résultats de cette enquête, le débat fondamental du financement de la RTBF et des missions prioritaires qu¹elle devra accomplir pourra en fin s¹entamer.

Durant la campagne qui mènera en 2009 aux élections de la Communauté française, il serait utile de rappeler au PS ainsi qu¹au CDH qu¹ils n¹ont pas respecté les propositions qu¹ils avaient formulées à la veille des échéances électorales de 2004, en ce qui concerne l¹accroissement des rentrées publicitaires à la RTBF. Il serait alors opportun d¹exiger de ces partis des gages précis qui garantiront les promesses qu¹ils formuleront pour préparer la nouvelle échéance.

Dans les programmes électoraux, les propositions qui concernent l¹audiovisuel sont généralement peu étayées. Dans les débats préélectoraux organisés par les médias, cet enjeu passe le plus souvent inaperçu. Il fautque ces situations évoluent radicalement.

Bien entendu, les revendications ne doivent pas se limiter au cas de la RTBF.

Les partis devraient être interpellés également, par exemple, sur le statut de RTL TVI, Club RTL et Plug TV qui tentent de faire croire qu¹ils ont émigré au Grand Duché du Luxembourg et qui nient que le droit de la Communauté française leur soit applicable, ce qui mène à plus de laxisme dans l¹application des règles qui régissent la présence publicitaire, la diffusion d¹images de violence gratuite, etc. Qu¹envisagent donc les partis pour mettre fin à ce vaudeville juridique qui accorde au patron de TVI proclamée luxembourgeoise le pouvoir de représenter les télévisions privées de la Communauté française au sein du CSA ?

Un débat sur le champ d¹action, le fonctionnement et la composition du CSA devrait également s¹entamer. Il faudra être particulièrement attentif au fait que le régulateur ne voit pas son champ d¹action rétréci au profit d¹une instance d¹autorégulation journalistique en voie de création, un dessaisissement dont le principal avocat serait d¹ailleurs… la RTBF !Ce Conseil de déontologie journalistique (CDJ) ¦uvrerait pour tous les médias de la Communauté française dans trois directions : informer sur les enjeux déontologiques, assurer la médiation entre le public et le secteur audiovisuel ainsi que garantir une autorégulation par l¹émission d¹avis et le traitement des plaintes. Bien entendu, c¹est une nouvelle fois la composition de ce futur Conseil qui pourrait poser problème aux représentants des usagers : six délégués de la société civile devraient y faire face à quatorze interlocuteurs du monde médiatique : six journalistes, six éditeurs et deux rédacteurs en chef.

C¹est au cours de cette campagne électorale qu¹il serait également utile d¹exiger que le poste de « ministre des médias » soit attribué à une personne dont ce soit la seule attribution (Š) .

Mode d¹emploi

1 : La RTBF

Plutôt que de vous adresser à tel animateur ou tel directeur de la RTBF, écrivez le plus succinctement possible au Service de médiation qui coordonne le traitement de votre envoi. Inutile de téléphoner car les obligations de répondre ne concernent que les écrits (lettre, courriel ou fax).

Vos droits : légalement, la RTBF doit vous répondre dans les trente jours ouvrables et de manière circonstanciée, mais uniquement en ce qui concerne des plaintes ou des demandes d¹information (ce qui n¹est pas le cas, par exemple, pour une simple lettre de réflexion). L¹intérêt du courriel, c¹est qu¹il laisse des traces. Pour les courriers postaux, il n¹est parfois pas inutile de l¹envoyer en recommandé…

Pour découvrir les textes du contrat de gestion 2007-2012, les décrets qui concernent la RTBF, sa « Charte des valeurs », etc. cliquez sur « Entreprise » au bas de la page d¹accueil du site ertébéen.

RTBF

Service de médiation BRR030

Boulevard Reyers, 52

1044 Bruxelles

Courriel : mediation@rtbf.be

Page « médiation » du site de la RTBF : cliquez sur le lien « médiation » sur la page d¹accueil (en bas) de www.rtbf.be

2 : Le Conseil supérieur de l¹audiovisuel

Vos plaintes concernent les différents diffuseurs établis en Communauté française : l¹édition, la diffusion ou la distribution de programmes ou de contenus audiovisuels, notamment le non-respect d¹obligations décrétales ou réglementaires.

Le trimestriel Régulation est diffusé gratuitement. Cette « lettre » du CSA est destinée au public. Les demandes d¹abonnement peuvent être efectúes par courrier postal ou via un formulaire d¹abonnement accessible sur le site du CSA. Un abonnement à la lettre d¹information électronique y est également prévu.

Les réunions au cours desquelles les diffuseurs doivent s¹expliquer par rapport à l¹instruction d¹une plainte sont publiques. Y assister est instructif pour des individus ou des groupes qui veulent peaufiner leur « éducation aux médias ». Voir rubrique « Agenda » sur le site du CSA. Il est préférable de vérifier en dernière minute si la réunion est maintenue et de confirmer votre venue au 02/349.58.80.

CSA

Rue Jean Chapelié, 35

1050 Bruxelles

Courriel : info@csa.be

Site internet : www.csa.be (un formulaire en ligne pour déposer plainte est accessible dans la rubrique « Guichet » dès la page d¹accueil).

3 : Le Service du Médiateur de la Communauté française

Ce service est à contacter lorsque la plainte concerne le fonctionnement des services administratifs de la RTBF et que le plaignant possède un intérêt personnel et direct à agir.

Service du Médiateur de la Communauté française

Rue des Poissonniers, 11-13

1000 Bruxelles

Courriel : courrier@mediateurcf.be

Site internet : www.mediateurcf.be

4 : Contacter députés et ministres

Les parlementaires qui font partie de la Commission de la culture, de la jeunesse, de l¹audiovisuel, de l¹aide à la presse et du cinéma se réunissent régulièrement au cours de séances qui sont accessibles au public (ce dernier ne peut pas intervenir durant ces travaux). Presque chaque semaine, ils posent leurs questions liées à l¹actualité au ministre concerné. Il peuvent également entendre d¹autres personnalités telles que l¹administrateur général de la RTBF, le président du CSA, etc.

Ces réunions se déroulent au Parlement de la Communauté française

Rue Royale, 72

1000 Bruxelles (Métro Parc)

N¹oubliez pas de vous munir de votre carte d¹identité.

Sur le site www.pcf.be, vous pourrez découvrir l¹horaire de ces réunions avec les thématiques des questions qui seront posées, les cordones complètes des parlementaires et aussi des comptes rendus intégraux.

Le ou la ministre et son « cabinet » peuvent également être approchés. Au moment où l¹écriture du présent livre s¹achève, il s¹agit de Mme Fadila Laanan, ministre de la culture et de l¹audiovisuel. Son site est bien fourni : www.laanan.cfwb.be

5 : Écrire aux journaux

Pour faire pression et diffuser ses revendications, le public peut envoyer des « lettres de lecteurs » (les plus succinctes auront plus de chance d¹être publiées) ou écrire des « cartes blanches » dans la presse écrite. Un « Appel » signé par des personnalités qui est bien médiatisé peut interpeller les diffuseurs ou les décideurs politiques.

La section « Pour agir » http://www.consoloisirs.be/agir/index.html fournit les adresses des journaux utiles à contacter.

6 : À déconseiller

Il est déconseillé de déposer des plaintes au Jury d¹éthique publicitaire (JEP). Les décisions de son jury ne sont pas contraignantes, à l¹inverse de celles du CSA. De plus, si vous souhaitez interjeter appel, cela vous coûtera cent euros (remboursables après coup si votre démarche est déclarée fondée). D¹autre part, le JEP promeut le programme Media Smart auprès des enseignants. Le CRIOC (soutenu par de nombreuses autres associations) a dénoncé l¹intrusion dans les établissements scolaires « de ce dossier de propagande pour l¹activité publicitaire, présenté sous un jour pédagogique. De telles activités à visée commerciale sont pourtant interdites dans les écoles ». Ce point de vue est confirmé par la ministre Laanan, suite à une question posée par le parlementaire Yves Reinkin (ECOLO), le 29 novembre 2007. Réaction de ce dernier : « Voilà une bonne nouvelle ! Les médias devraient relayer le fait que la campagne Media Smart est interdite dans les écoles ».

Si vous souhaitez entreprendre un travail d¹initiation critique à la publicité, d¹autres outils existent. Contactez le GSARA (www.gsara.be) ou le CEM (www.cfwb.be/cem).

7 : Quelques associations

– Le Centre de recherche et d¹information des organisations de consommateurs (CRIOC) : www.crioc.be

– Les Équipes populaires (EP) prônent une RTBF sans pub et ont réalisé l¹opération « Notre cerveau n¹est pas à vendre » : www.e-p.be

– La Fédération des associations de parents de l¹enseignement officiel (FAPEO) prône la création d¹une émission sur la parentalité : www.fapeo.be

– La Fédération francophone des sourds de Belgique (FFSB) : www.ffsb.be

– Groupe de réflexion et d¹action pour libérer l¹espace public de la publicité commerciale (Respire) : www.respire-asbl.be

– La Ligue des familles : www.liguedesfamilles.be

– Résistance à l¹agression publicitaire (RAP) : www.antipub.be

8 : L¹éducation aux médias

– Le Conseil de l¹éducation aux médias (CEM) : www.cfwb.be/cem

– Le Centre audiovisuel de Liège (CAVL) : www.cavliege.be

– Média animation : www.media-animation.be

9 : Contact avec l¹auteur du livre

Vos réactions m¹intéressent et si vous souhaitez recevoir ma newsletter

mensuelle, contactez-moi : bernard.hennebert@consoloisirs.be

Sur mon site, vous trouverez notamment un mode d¹emploi « Pour agir » actualisé, la majorité des articles du Ligueur et du Journal du Mardi référencés dans ce livre, la collection des 65 numéros de Comment Télez-Vous ? (le périodique de l¹ancienne Association des téléspectateurs actifs, ATA) imprimables en PDF, ainsi que les dernières infos sur mes pressions d¹usager du temps libre (culture, médias, loisirs) : www.consoloisirs.be

Téléchargez-y également mon livre précédent, La RTBF est aussi la nôtre, publié en janvier 2006 (Aden). Vous pouvez aussi vous le procurer dans sa version imprimée : www.aden.be. Il a été écrit au moment où débutait la négociation du contrat de gestion 2002-2007 de la RTBF et vous propose une série d¹informations et de réflexions complémentaires au présent ouvrage.

[1] La ministre Laanan a été interpellée sur ce thème au parlement et « a renvoyé la patate chaude au CSA, chargé, dit-elle, de ³ contrôler la diffusion des programmes et les campagnes de promotion de la RTBF ². » Vers l¹Avenir, 26 octobre 2007.

[2] Mais, seules des chaînes sans publicité, telles Arte ou la BBC, semblent capables d¹un tel exploit !

[3] Extrait de « L¹enfant, l¹éducateur et la télécommande », un livre-entretien avec Jacques Liesenborghs (Labor/Collection Trace).

[4] La Libre Belgique, 30 mars 2006.

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