Afghanistan : CAPJPO-EuroPalestine obtient gain de cause au tribunal

La 7ème Chambre de la Cour d’Appel de Paris a confirmé jeudi un jugement de relaxe prononcé en faveur de CAPJPO-EuroPalestine, poursuivie par le ministère de la Défense pour un article critique de l’intervention militaire française en Afghanistan, au lendemain de l’embuscade d’Uzbin où une dizaine de soldats avaient été tués par la résistance locale, et une vingtaine d’autres blessés.

Rappelons d’abord qu’en portant plainte contre notre association, en septembre 2008, le ministre de la Défense Hervé Morin n’avait fait que céder aux exhortations du lobby sioniste (dans le cas d’espèce, le grotesque Sammy Ghozlan et l’Union des Patrons Juifs de France). Soudainement submergés de sollicitude pour l’armée française, les adorateurs de Tsahal avaient en effet multiplié les pressions afin que des poursuites soient engagées contre nous.

 

Morin s’exécuta, et CAPJPO-EuroPalestine fut amené à comparaître au printemps 2009 devant le tribunal correctionnel, pour « injures » et même, excusez du peu, « apologie de meurtre ».

 

Défendue par Antoine Comte, notre association fit valoir ses arguments, notamment le fait que c’est bien une sale guerre que mènent la France et l’Otan en Afghanistan. De plus, avions-nous dit, il serait honteux que des gens qui, comme nous, dénonçons le colonialisme de l’Etat d’Israël, renoncions à ces mêmes idées quand c’est l’armée de notre propre pays qui commet une agression. Nous fûmes entendus une première fois, et relaxés.

 

Mais le parquet fît appel de ce jugement. Renonçant à l’accusation potentiellement la plus sérieuse au plan pénal, celle de « l’apologie de meurtre », le gouvernement voulait quand même obtenir une condamnation de CAPJPO-EuroPalestine pour injure de l’institution, parce que dans l’ article incriminé, nous avions évoqué « les risques d’un sale métier », au sujet des engagés français tombés à Uzbin.

 

L’audience devant la Cour d’Appel a eu lieu en décembre. Olivia Zémor, Présidente de CAPJPO-EuroPalestine, et M° Comte, développèrent à nouveau nos arguments, Antoine Comte soulignant qu’il était tout de même inquiétant pour l’avenir de la vie démocratique en France que le premier débat un tant soit peu sérieux sur l’expédition militaire otanienne et française en Afghanistan se déroule … devant un tribunal.

 

L’arrêt rendu jeudi par la Cour d’Appel est bref dans ses attendus. Il a le mérite de reconnaître qu’on a encore le droit de critiquer, y compris en termes très vifs, voire « choquants », la guerre en Afghanistan.

 

Nous avons pour notre part d’autant moins l’intention de nous priver d’un tel droit que la sale guerre se poursuit à 7.000 kilomètres de Paris, avec son cortège de terreur et de bombardements de populations civiles, et que l’Otan ne cesse d’y envoyer des renforts.

 

Source: europalestine

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