100 millions d’Européens @@en attente d’un accès à l’eau potable

On associe généralement le problème de pénurie d’eau aux pays tropicaux, dont les faibles revenus ne permettent pas de s’équiper d’infrastructures adéquates. Une enquête de la Commission économique régionale pour l’Europe (1), réalisée auprès de 56 pays du continent, tord le cou à cette idée reçue. Elle révèle que 100 millions d’Européens n’ont pas accès à l’heure actuelle à l’eau potable.


 


Outre que l’eau soit une denrée nécessaire à la survie de l’homme, la qualité de celle-ci est également un élément vital à prendre en compte. Une eau, dont la salubrité prête à caution, véhicule des maladies dites « hydriques », qu’elle transmet à toutes les personnes entrées en contact avec la source infectée. Le plus souvent associées à des crises de diarrhée aiguë, ces infections peuvent entraîner la mort des personnes intoxiquées. En 2006, plus de 170 000 personnes étaient victimes de cette forme de contamination, l’hépatite A représentant à elle seule 120 000 cas.


Les enfants, et tout particulièrement les nourrissons âgés de 6 à 11 mois, sont les plus exposés. 37 enfants meurent ainsi chaque jour en Europe des suites de diarrhées sévères dues à une eau de mauvaise qualité.


L’Europe de l’Est est la principale région touchée par ce fléau sanitaire. 16 % de la population n’y bénéficie pas d’un système de distribution d’eau convenable. Il s’agit majoritairement de zones rurales, dont les conditions d’hygiène médiocres n’offrent aucune barrière protectrice.


Cette problématique de l’approvisionnement en eau est aujourd’hui au cœur des débats internationaux, et pourrait prendre une importance grandissante en vue des changements climatiques attendus. Ce ne sont plus seulement les pays défavorisés qui devront composer avec les problèmes de ressources aquatiques. L’Europe occidentale est en train de prendre conscience qu’elle aussi devra bientôt considérer la question de l’appauvrissement des réserves hydrauliques.


Les vagues de sécheresse prolongées en Méditerranée, la violence des précipitations, la hausse de température dans les lacs, les rivières et les mers, vont bouleverser notre rapport à l’eau. Certains agissements commis par le passé, à l’image en France du gaspillage et de la pollution de l’eau générés au profit d’une agriculture intensive, auront dans un avenir plus ou moins proche des conséquences dramatiques.


Dans moins de 25 ans, l’UNESCO prévoit que les deux tiers des habitants de la planète vivront dans des zones présentant de graves problèmes liés à l’alimentation en eau. Il est souhaitable, pour ne pas dire vital, de mettre en place dans les plus brefs délais une gestion intelligente de l’eau afin d’éviter que les inégalités de sa distribution ne s’accentuent dans le futur.


1- L’UNECE est une filière de la Commission européenne pour l’Europe.


Source: Univers Nature

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