"Bush-la-torture" not welcome à Bruxelles

Bush viendra à Bruxelles le 22 février prochain. Réclamer des sous et des hommes à l'UE pour bsoutenir sa sale guerre en Irak. Diverses organisations, dont ici les jeunes de Comac, lui préparent un accueil mérité. (Voir aussi bientôt notre agenda)

Thomas Blommaert

12-01-2005

La Convention que Bush piétine :

La Troisième Convention de Genève est un texte comprenant 143 articles définissant les droits des prisonniers de guerre. Ils doivent être traités avec humanité, ils ont le droit d'informer leurs familles, ils ont droit à l'assistance d'un avocat de leur choix, etc. Les Etats-Unis nient en gros ces dispositions. Ainsi, la «guerre contre le terrorisme» en Afghanistan tombe sous le coup de la Convention. Mais, en vue de s'y soustraire, les Etats-Unis ont inventé le concept de «combattant illégal». Ce concept n'est repris nulle part dans le droit international des peuples et nations.

George W. Bush n'a-t-il pu fermer l'il en raison des tortures d'Abou Ghraïb? Apparemment, non. 2005 avait à peine commencé qu'il en était à nouveau question. Début janvier, le Washington Post a fait savoir que le gouvernement Bush prévoit d'incarcérer à perpétuité et sans aucune forme de procès les détenus soupçonnés de terrorisme.1 Le fait que les autorités n'ont même pas assez de preuves contre des centaines de ces détenus pour les traîner devant un tribunal ne joue aucun rôle. Le rapport a été révélé quelques jours avant que Bush n'offre à Alberto Gonzales le portefeuille de secrétaire d'Etat à la Justice. Gonzales, qui, pour l'instant, est encore conseiller juridique de la Maison-Blanche, a déjà été mis en cause lorsqu'il s'était avéré qu'il avait rédigé des notes approuvant «un certain degré de torture».

Gonzales a également écrit à Bush pour l'assurer que la guerre contre le terrorisme «rendait caduques les limitations de Genève (voir encadré) relatives à l'interrogatoire des détenus».2 Bush a répondu quelques mois plus tard par une directive juridique de Jay Bybee, à l'époque, secrétaire d'Etat adjoint à la Défense. La directive précisait que «le président pouvait suspendre les Conventions de Genève selon son bon plaisir et que certaines formes de torture "pouvaient se justifier"».3

«Une façon systématique de torturer»

La révélation du Washington Post et la nomination de Gonzales ne sont que deux exemples récents d'une triste et longue série. Une série qui fait voler en éclats l'image qu'invoque si volontiers Bush, celle de l'homme chargé d'une mission par Notre Seigneur en personne. Selon l'American Civil Liberties Union, il semble de plus en plus qu'il ne s'agisse pas de cas isolés, mais d'une façon systématique de torturer, sous des ordres venus d'en haut.4 «Peu après les attentats du 11 septembre, l'Amérique a commencé à torturer des prisonniers et n'a plus jamais cessé de le faire», écrit Marc Donner dans le New York Times. «Par les rapports de la Croix-Rouge, l'enquête du major général Antonio Taguba, la commission James R. Schlesinger homologuée par le Pentagone et d'autres enquêtes, nous disposons de centaines de descriptions d'attitudes horribles, inhumaines et humiliantes.»5

Ceux qui entretiennent l'illusion qu'après Abou Ghraïb, la situation s'est améliorée se mettent le doigt dans l'oeil. Un homme qui travaille au FBI en qualité d'expert de la lutte contre le terrorisme a témoigné suite à sa visite de Guantanamo, trois mois après les fuites sur les tortures de la prison d'Abou Ghraïb. «A plusieurs occasions, je suis entré dans des endroits où on interrogeait des prisonniers. J'y ai découvert des prisonniers, liés par les mains et les pieds, gisant sur le sol en position de foetus. Sans siège, sans manger ni boire. La plupart avaient souillé leur pantalon et on les laissait dans cet état entre 18 et 24 heures. Quand j'ai demandé aux MP ce qui se passait là, ils m'ont répondu que, dès le premier jour, les hommes qui les interrogeaient avaient commandé ce genre d'approche.»6 Bizarre. Sont-ce là les valeurs démocratiques dont les Etats-Unis aiment à faire la promotion?

Le 22 février, Bush sera en Belgique. La veille, le 21, les associations Voor Moeder Aarde, Paix, la Ligue pour un Meilleur Environnement, Greenpeace, Stop.USA, le CNAPD et le Forum d'Action pour la Paix manifesteront devant l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles. Comac se joint aux protestations et convie étudiants et lycéens à organiser le 22 des actions «Bush not welcome» dans les écoles, les universités, les entreprises. «Ceux qui violent les droits de l'homme ne sont pas les bienvenus», dit Wouter Van Damme. «Bush doit être jugé devant la Cour internationale de Justice!»

1 Washington Post, 2 janvier 2005. · 2 New York Times, 6 janvier 2005. · 3 Ibidem. · 4 www.aclu.org/International · 5 New York Times, 6 janvier 2005. ; 6 Ibidem.

http://www.ptb.be/

Mercredi 12 janvier 05

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