Salaire à vie – Revenu Universel, éviter le piège

Pour dissiper la confusion, qui peut exister dans l’esprit de certains, entre le salaire à vie et le revenu de base universel, il faut d’abord analyser la différence d’approche entre les deux propositions, leur seul point commun étant qu’ils sont, tous les deux, inconditionnels et universels, du moins, dans un premier temps, à l’échelle d’un pays.

 

Le revenu universel est la reconnaissance pour chaque personne d’un niveau de revenu minimum, sensé satisfaire ses besoins de base, par le versement inconditionnel d’une allocation unique qui regrouperait et remplacerait toutes les autres allocations (familiales, logement, RMI, chômage, …). L’avantage de ce système est qu’il n’y aurait plus à se justifier, ni subir des contrôles, qui peuvent être ressentis comme humiliants, pour y avoir droit. Le risque est que le seuil soit trop bas, voire inférieur pour certains au cumul des aides actuelles.

 

Dans ce système, on serait tributaire des politiques sociales mises en œuvre, dépendante de la couleur politique du gouvernement en place. Les bénéficiaires n’auraient aucun moyen de pression, contrairement aux salariés qui peuvent faire grève ou occuper les locaux de leur entreprise.

 

Ce revenu pouvant être cumulé avec un salaire, les employeurs pourraient être tentés d’exercer une pression à la baisse sur les salaires, puisqu’une partie du pouvoir d’achat, lié aux besoins de base, serait assuré.

Cette proposition part du présupposé qu’il y aurait de moins en moins de travail et qu’il faudrait déconnecter une partie du revenu de l’emploi et du travail, en considérant les citoyens comme des êtres de besoins, à qui les sociétés modernes industrialisées, qui sont capables de fabriquer de plus en plus de richesse matérielle, et leurs dirigeants voudraient bien accorder un pouvoir d’achat de base, comme des parents qui octroient de l’argent de poche à leurs adolescents (Padre Padronne). Il serait financé par la fiscalité directe ou indirecte (TVA sociale).

Voilà la philosophie du revenu universel qui ne remet pas du tout en question le système capitaliste en place et ses inégalités croissantes et tout à fait indécentes.

 

Le salaire à vie, proposé par Bernard Friot et le réseau salariat, s’appuie sur une autre vision de l’être humain, et propose une société fraternelle de partage et de coopération, tout à fait différente du capitalisme. Ce n’est pas un autre nom du revenu universel. Son concept s’articule autour de trois principes indissociables qui lui donnent toute sa cohérence et son caractère révolutionnaire :

  • Un salaire à vie, octroyé à toute personne de l’âge de 18 ans jusqu’à sa mort.
  • L’abolition de la propriété lucrative des moyens de production, remplacée par la propriété d’usage, octroyée aux salariés des entreprises, dont ils deviennent cogérants.
  • L’investissement par la subvention et l’autofinancement à la place du crédit.

 

 

Ce système serait financé par la généralisation de la cotisation, c’est-à-dire la mutualisation de la totalité de la Valeur Ajoutée (VA).

 

Quelques définitions :

  • La VA pour une entreprise est la différence, sur une période donnée, entre la valeur des marchandises qu’elle produit ou des services rendus, facturés à ses clients et dont le montant représente le Chiffre d’Affaire, et le coût des matières premières et des consommations intermédiaires, nécessaires à la fabrication des produits ou aux prestations de services.
  • Le total sur une année de la somme des VA des différentes entreprises d’un pays, auquel s’ajoute la valorisation du travail de ses fonctionnaires et des professions libérales, représente le PIB (Produit Intérieur Brut) de ce pays.

 

La VA d’une entreprise représente la richesse produite par l’ensemble de ses salariés. Le capital ne produit aucune richesse. Un exemple simple va éclairer ce dernier point. Prenons un artisan, un menuisier par exemple. Il possède des machines, qui représentent un certain capital investi. S’il ne fait rien, il ne va rien se passer. Aucune richesse ne sera produite. Seul son travail et éventuellement celui de ses ouvriers, s’il embauche, vont générer de la VA et donc produire de la richesse. La machine, et donc le capital qu’elle représente, ne produit aucune VA. Elle transmet simplement sa valeur d’achat au produit sous forme d’amortissement. Si par exemple une machine qui vaut à l’achat 10 000€ permet au menuisier de produire sur cinq ans (qui serait la durée de vie de la machine) 1 000 tables, on retrouvera 10€ du prix de la machine dans le prix de revient de chaque table.

 

Actuellement, dans le système capitaliste, 60% de la VA sert à rémunérer les salariés sous forme de salaires directs et à alimenter, sous forme de cotisations, les caisses de sécurité sociale, retraites, chômage, allocations familiales. C’est la part des travailleurs. Les 40% restants sont prélevés par les détenteurs de capitaux, qui en réinvestissent une partie et distribuent le reste aux actionnaires sous forme de dividendes. C’est la part du capital. Il s’agit de la répartition primaire. L’Etat intervient à postériori pour prélever un impôt direct sur les salaires versés et sur les profits et ainsi jouer un rôle de redistribution. C’est la répartition secondaire.

 

Dans le système, proposé par Friot, c’est l’extension de la cotisation sur la VA, qui alimenterait deux caisses, gérées par les travailleurs eux-mêmes, celle des salaires et celle des investissements. Une petite partie pourrait rester dans l’entreprise et mise en réserve pour l’autofinancement et une autre partie prélevée par l’Etat sous forme d’impôts directs pour financer les services publics.

 

Exemple de répartition de la Valeur Ajoutée
(ces chiffres sont donnés, à titre d’exemple, pour avoir un ordre d’idée)

Réserve 5%
Impôts 10%
Caisse des Investissements 25%
Caisse des salaires 60%

 

Comme aujourd’hui pour les retraites, c’est la caisse des salaires qui verserait les salaires et non plus les entreprises. Les valeurs pourraient varier de 1 500 € à 6 000 €, net d’impôts, puisque les impôts seraient prélevés à la source sur la VA. Les salaires évolueraient en fonction de l’expérience, du niveau d’étude, de la pénibilité des tâches, …, validés par un jury de qualification. Les salaires ne seraient plus liés au poste de travail, ni dépendants des aléas de l’emploi mais attachés à la personne et fonction de sa qualification, à l’instar du salaire des fonctionnaires, liés à leur grade.

 

Si le salaire est déconnecté de l’emploi, il est considéré comme la contrepartie d’un travail, d’une contribution de chaque personne, de l’âge de 18 ans jusqu’à sa mort, aux activités de sa communauté. C’est la reconnaissance que chacun est producteur de valeur à travers ses activités. L’être humain est certes un être de besoins, ce que lui reconnaît le revenu inconditionnel, mais c’est aussi et surtout un producteur, un créateur, un innovateur, un entrepreneur. Tout être humain est reconnu pour sa contribution à l’intérêt collectif, à travers son travail.

Cela implique bien sûr d’élargir la notion de travail, en qualifiant comme tel des activités qui sont considérées aujourd’hui comme du bénévolat. En dehors du travail des fonctionnaires, qui est maintenant comptabilisé dans le PIB, le système actuel ne reconnait comme travail que ce qui met en valeur du capital. Si, par contre, avec le salaire à vie, on libère les gens du chantage à l’emploi et qu’ils laissent libre cours à leur imagination et à leur créativité, on rentre dans une période foisonnante de l’histoire de l’humanité, où le travail ne sera plus un objet de torture, mais un facteur d’épanouissement et de réalisation de soi. Il est temps de rouvrir la boîte de Pandore, d’où sont déjà sortis tous les malheurs de la Terre et de l’humanité, mais où est resté enfermée l’espérance pour qu’enfin advienne les jours heureux. Et si c’était une femme qui rouvrait la boîte, histoire de conjurer la malédiction de Pandore.

 

Avec un salaire net de 1 500 € à partir de 18 ans, le (la) jeune adulte pourra s’il (elle) le souhaite continuer ses études dans le supérieur dans des conditions matérielles correctes. L’égalité des chances serait une réalité. Au moment de l’entrée dans la vie dite active, la personne signera un contrat de travail avec une entreprise ou une administration, où elle s’engagera à occuper un poste de travail ou à assumer une fonction particulière. Cette notion d’engagement est essentielle pour la bonne marche du système. Elle est la contrepartie de l’inconditionnalité du salaire à vie.

 

Comme c’est le cas actuellement, un parcours professionnel pourra comprendre des périodes de formation, pour se perfectionner ou se recycler, des congés parentaux, des congés exceptionnels, pour se ressourcer et se réorienter, mais avec la continuité du salaire, ce qui sera beaucoup plus sécurisant que dans le système actuel.

En libérant l’esprit de l’incertitude sur le plan matériel, la créativité de chacun(ne) et l’esprit d’entreprise, qui est aujourd’hui synonyme de capitalisme, s’exprimera de manière beaucoup plus libre, plus riche et plus diversifié.

 

Arrive enfin l’âge de la ‘retraite’. Aujourd’hui, d’actifs on devient inactifs et le système nous fait bien sentir qu’on est à la charge des actifs. On ne travaille plus, puisqu’on ne met plus en valeur du capital. Heureusement, il y a le système des retraites, basé sur la solidarité intergénérationnelle, qui nous permet de prendre un repos bien mérité après toutes ces années de labeur.

 

Bernard Friot réfute cette notion de solidarité intergénérationnelle. En effet, de nombreux retraités, qui n’ont pas été cassés par leur métier, continuent d’être très actifs. Ils gardent leurs petits-enfants, jardinent, bricolent, militent dans des associations culturelles, sportives, politiques, caritatives, ou bien transmettent leurs savoirs, savoirs faire ou savoirs-être dans des livres, en donnant des conférences ou encore animent des ateliers créatifs et d’expression de soi, auprès de plus jeunes qu’eux.

Toutes ces activités peuvent être qualifiées de travail et représenter la contrepartie de leur retraite, qui est alors considérée comme un salaire continué. Simplement ces activités s’exercent en dehors de tout contrat de travail avec une entreprise ou une administration. Il n’y a plus d’employeur, donc plus de contraintes d’horaires ou d’organisation collective du travail. On est plus libre de s’organiser comme on veut et de choisir ses activités. Mais aussi, libre de se reposer ou de voyager, si on le souhaite.

Un reproche qui est parfois fait à Friot : « Il propose de nous faire travailler jusqu’à notre mort ! » montre bien la galère que représente ou a représenté le travail pour certains. Alors que des artistes, par exemple, qui ont pu exprimer leur créativité dans leur métier, continuent à exercer leur art jusqu’à leur mort !

 

Cette approche du parcours d’une vie fait écho à ma propre expérience et à mon propre ressenti. J’ai eu la chance, pendant 20 ans, après le virage de la quarantaine, où j’ai pu changer de profession, d’exercer, dans le secteur de l’Environnement, un métier que j’ai choisi, qui correspondait à mes valeurs et dans lequel j’ai pu me réaliser, à travers une activité qui faisait sens pour moi, dans laquelle j’ai pris du plaisir, en me sentant utile, tout en expérimentant l’autogestion, au sein d’une petite entreprise associative de 5 salariés. Lorsque je suis ‘parti à la retraite’, je n’ai pas ressenti de cassure. Je n’ai pas eu l’impression de devenir inactif. Il y a simplement eu un changement dans mes activités, et, par exemple, la rédaction de cette note de synthèse sur le salaire à vie m’a demandé plusieurs heures de travail et de réflexion.

 

Toutes ces perspectives qu’ouvre le concept du salaire à vie, et qui sont déjà heureusement une réalité pour certains d’entre nous, demandent, pour pouvoir se réaliser pleinement, une réflexion sur le système éducatif, qui est actuellement sur la sellette avec la réforme de l’enseignement supérieur. S’il n’y a pas liberté de choix de sa filière d’éducation et possibilité de se recycler et de se réorienter, donc droit à l’erreur ou à un certain tâtonnement, on risque de figer les choses et de bloquer des jeunes dans un parcours qu’ils n’auront pas pu choisir. Mais tout commence dès l’école, où l’éducation devrait proposer des activités d’éveil, qui permettent à l’enfant de découvrir ses aptitudes et ses centres d’intérêt très tôt, de prendre confiance en lui, afin d’éviter les faux pas, et lui permettre de faire de sa vie une œuvre d’art !

 

Venons-en maintenant au second volet de la proposition : l’abolition de toute forme de propriété lucrative, dont celle des moyens de production, et son remplacement par la propriété d’usage, ce qui signerait la fin du capitalisme. On ne pourrait plus tirer aucun revenu du fait d’être propriétaire de quoi que ce soit. La seule source de revenu serait le salaire à vie. On continuerait d’être propriétaire de son appartement ou de sa maison pour se loger, de sa voiture pour se déplacer, mais on ne pourrait plus les louer.

 

Les entreprises n’appartiendraient plus aux actionnaires mais à l’ensemble des salariés qui deviendraient copropriétaires d’usage et qui pourraient participer aux délibérations pour décider des orientations : choix des produits à fabriquer avec peut-être des représentants des usagers pour les grosses entreprises, des investissements qui en découlent, de l’organisation de la production et du travail.

Ici aussi, on mesure l’importance du système éducatif, qui doit former des personnes capables de penser par elles-mêmes, qui aient le sens des responsabilités, l’esprit d’initiative, qui apprennent à communiquer dans le respect et l’écoute mutuels et qui développent le sens de la coopération, et non de simples exécutants pour un poste de travail, prédéfini par un patron tout puissant, avec des méthodes de management, de type ‘presse citron’.

Lorsqu’une entreprise veut faire un investissement et c’est ici le troisième volet de la proposition, elle dépose un dossier de demande de subvention auprès de la caisse des investissements, qui est gérée par des représentants des salariés et des usagers. Cette dernière étudie la pertinence de la demande, en fonction des objectifs de production, et prend sa décision d’accorder ou non la subvention. On voit bien, ici, que ce système ne va pas régler magiquement tous les problèmes. Il n’en a d’ailleurs pas la prétention. Il y aura sans doute des conflits et des tensions entre les entreprises et la caisse des investissements et il faudra prévoir des procédures de recours et des instances de médiation.

Je pense qu’il serait judicieux que les entreprises puissent garder, sous forme de réserve, une petite partie de la VA pour leur permettre de s’autofinancer et de ne faire appel à la caisse des investissements que pour les projets les plus importants. Elles auraient ainsi une certaine liberté de manœuvre et cela éviterait une lourdeur administrative.

Les entreprises ne feraient plus appel à des prêteurs pour obtenir des crédits, ce qui supprimerait l’endettement, qui est souvent un boulet pour elles et leurs salariés et une source de prédation par des financiers rapaces. A côté du secteur public, Il y aurait toujours un secteur marchand non capitaliste, alimenté par les entreprises autogérées. Il y aurait ainsi la sanction du marché pour corriger les mauvais choix stratégiques.

L’abolition du droit de propriété lucrative sera une décision politique aussi importante que l’abolition des privilèges, le 4 août 1789. Ce sera un tournant historique dans l’histoire de l’organisation sociale et économique des sociétés humaines.

Elle implique l’expropriation des actionnaires. Mais faudra-t-il les indemniser ?

Voyons comment s’est constitué le capital. Le début du capitalisme remonte au début du XVI sc, au moment de la découverte et de la colonisation du continent américain. De nombreuses fortunes se sont alors constituées par le pillage des richesses, l’or des incas entre autre. Cela a continué et s’est accentué avec le pillage des ressources du tiers monde, l’Afrique notamment pour les français, et l’exploitation des travailleurs des pays européens, qui ont été les premiers à s’industrialiser.

Comme on l’a vu, les détenteurs de capitaux ponctionnent, sous forme de dividendes, une partie de plus en plus grande de la richesse produite par les travailleurs, au nom de capital investi, qui lui ne dégage pourtant aucune VA. On peut en conclure que les fortunes des grands capitalistes sont illégitimes, au même titre que la plupart des dettes des Etats et des entreprises. Là aussi, pour nuancer, on pourrait envisager un audit des capitaux des entreprises pour ne pas pénaliser les petits entrepreneurs qui, eux, travaillent souvent au moins autant que leurs salariés, sans parfois gagner beaucoup plus, car ils sont exploités et sous-payés, en tant que sous-traitants, par les grands groupes capitalistes. Bien que considérés comme patrons, ils pourraient être des alliés objectifs des salariés et trouver leur compte dans le système du salaire à vie.

Maintenant ces fameux 1% les plus riches du monde ne vont pas lâcher la proie facilement. On peut rêver qu’ils soient touchés par la grâce et renoncent spontanément à leurs richesses et à leur pouvoir. Mais pour l’instant le seul langage qu’ils comprennent, c’est le rapport de force. Warren Buffet lui-même, la seconde fortune du monde, derrière Bill Gates, dans un moment de sincérité, a déclaré : « Oui, la lutte des classes existe et c’est notre classe, celle des riches, qui est en train de la gagner. ». Il sait de quoi il parle et n’hésite pas à utiliser un terme devenu tabou, ‘la lutte des classes’, reconnaissant ainsi l’analyse pertinente de Marx, qui est toujours d’actualité.

Alors, que faire ?

Au fond, ils ne sont pas très nombreux et pas aussi puissants qu’ils veulent le faire croire. Une partie de leur richesse, celle qui permet justement de contrôler et diriger les entreprises et que Macron a décidé de ne plus taxer, est en partie fictive ou du moins potentielle. Le cours d’une action est l’estimation de son prix de vente à un instant t. L’actionnaire doit vendre ses actions pour récupérer sa mise et faire alors, soit une plus-value, soit une perte. Mais si les gens paniquent et veulent tous vendre leurs actions en même temps, il n’y a plus d’acheteurs et les cours s’effondrent.

C’est le krach comme en 1929 ! En 2008, le krach a été évité car les Etats, dont la plupart des dirigeants sont les complices et les serviteurs zélés du capital, ont renfloué les banques déficientes en s’endettant. Dettes, qu’ils remboursent avec l’argent des contribuables, au détriment de l’intérêt général et de la qualité des services publics.

Le système capitaliste peut s’effondrer comme un château de cartes, si la peur change de camp. Les Etats ne pourront pas le sauver une seconde fois, vu qu’ils sont surendettés. Ce qui permet au système de tenir, c’est la manipulation des esprits, par la propagande de la pensée unique, qui cherche à faire croire qu’il n’y a pas d’alternatives, ce qui décourage le plus grand nombre et donne aux gens ce sentiment d’impuissance.

Malgré le chantage à l’emploi ou peut-être à cause de lui, de plus en plus de jeunes refusent d’entrer dans ce système de compétition et cherchent à expérimenter de nouvelles voies, de nouvelles formes d’organisations sociales, de nouvelles activités respectueuses de l’Environnement naturel et humain. J’en ai rencontré, en août 2017, à Notre Dame des Landes. Cela élargit le champ des possibles et redonne espoir avec des perspectives nouvelles, intégrant la dimension humaine.

Le discours dominant, fataliste et volontairement démobilisateur, est contredit par la réalité que les gens peuvent observer et les médias dominants, qui le diffusent et qui appartiennent à 90% à des grands groupes capitalistes, n’ont plus aucun crédit.

Plus nous serons capables de proposer une vision globale d’un nouveau système économique et social, plus inclusif, plus solidaire, plus écologique, plus démocratique et plus humain, plus nous accélérerons son émergence et la décomposition de l’ancien. L’être humain ne se met en marche que lorsque c’est clair dans sa tête. Il entreprend alors un cheminement conscient avec une perspective à long terme et un engagement durable. Sinon, il suit périodiquement des mots d’ordres ponctuels, pour marquer son ras le bol, et rentrer aussitôt dans le rang, à chaque fois un peu plus dépité.

La révolution des consciences précède toujours une transformation profonde et durable de la société. On parle, à juste titre, de la nécessité de la convergence des luttes mais elle ne se fera que s’il y a convergence des idées, des visions et des consciences.

Bernard Friot nous apporte des éléments de langage intéressants pour élaborer une vision transformatrice, profonde et large, de la société. Il nous fait un récit de la mise en place du régime général de la Sécurité Sociale beaucoup plus révolutionnaire et héroïque pour la classe ouvrière que le récit officiel, afin de nous redonner espoir et confiance dans nos capacités à poursuivre ce chemin de progrès social et humain. Il nous invite à nous remettre en marche.

Macron aussi propose de se mettre en marche, mais avec lui, c’est la marche arrière.

Friot enclenche la marche AVANT ! Vaincre Macron, c’est inverser le sens de la marche !

Enfin sa proposition, même si elle peut apparaître utopique à certains, présente une grande cohérence, en affichant la nécessité absolue de sortir du capitalisme.

Il propose un autre regard sur l’humain et sur la société.

 

Pour approfondir le sujet :

‘Vaincre Macron’ par Bernard Friot éditions La Dispute

‘Pourquoi Soral séduit’ par Michel Collon (Editions Investig’Action), où il décrit les ressorts du capitalisme et montre qu’il n’est pas réformable. Il revisite l’histoire du colonialisme et la genèse des guerres.

Site d’Etienne Chouard, qui propose des ateliers constituants pour réécrire nous-mêmes la constitution, exercice obligé pour officialiser et formaliser la règle du jeu d’un nouveau système. Attention ! Etienne est un humaniste progressiste mais certains médias et certains sites, soi-disant antifas, le présentent injustement comme un complotiste d’extrême droite. Sa démarche doit sans doute déranger !

Enfin il y a les conférences gesticulées de Franck Lepage C’est de l’éducation populaire, théâtralisée. On apprend en riant beaucoup ! 

 

Source : Investig’Action

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