Patience ô gens de Gaza

La bande de Gaza fut jusqu’à peu de temps une grande prison d’une superficie de 360 km2 contenant un million et demi de détenus dont la moitié est composée d’enfants de moins de seize ans. Maintenant après qu’Olmert, le premier ministre israélien a fermé tous les passages et stoppé la fourniture en fuel, gaz, médicaments et nourriture d’une manière totale, la bande s’est transformée en une grande chambre à gaz plus mortelle que celles des nazis.

http://www.alquds.co.uk/

Traduit par IA, révisé par Fausto Giudice (Tlaxcala)

21/01/2008

J’ai téléphoné à un proche dans la bande pour m’assurer de sa santé et pour connaître la réalité de la situation, mais aussi comme un geste de solidarité. Il m’a alors dit, mot à mot, que dans la mort il y avait encore plus de pitié, car la souffrance que vivent les enfants de la bande est insupportable. Car ce qui est plus dur que la mort, c’est de voir ton enfant blessé s’éteindre sous tes yeux sans que tu puisses lui faire quoi que ce soit. Il n’y a pas d’électricité, il n’y pas de médicaments et il n’y a pas de blocs opératoires. Il n’y a absolument rien du tout, sauf la mort.

Il y a plus de quatre cents Palestiniens blessés dont la moitié sont des enfants. Ils couchent à la belle étoile dans un froid glacial et sans aucun espoir de secours. Même les morgues réfrigérées se sont arrêtées, car comment fonctionner sans électricité ?

Cinquante martyrs sont tombés sous le bombardement israélien continu sur cette bande en proie à la catastrophe en moins de trois jours. Et voilà qu’Olmert, l’ami intime du Président Bush et de quelques Arabes, se montre pour nous dire, avec un sourire confiant, que les attaques vont se poursuivre ainsi que l’encerclement.

Cela c’est le seul État démocratique au Moyen-Orient, qui représente la civilisation occidentale dans la région. L’État qui a été créé sous prétexte de sauver les Juifs de la mort et de la persécution, et qui a fait chanter le monde entier matériellement et moralement à cause de l’Holocauste, cet État pratique ce qui est plus horrible que l’Holocauste, car mourir de la faim, du froid ou par les balles de ses avions, c’est plus criminel et plus atroce que la mort par les chambres à gaz.

Le monde occidental hypocrite fulmine pour le Darfour, il envahit l’Irak, il l’occupe et il tue un million de ses habitants sous prétexte de libérer les Irakiens et de les sauver de la dictature de l’ancien régime, et il instaure un État pour les habitants du Timor Oriental, mais il reste immobile quand Israël pratique ses massacres à l’égard des enfants du peuple palestinien. Car Israël est au-dessus de toutes les lois, il peut faire ce qu’il veut, tuer, détruire, affamer, étouffer sans avoir compte aucun compte à rendre.

Nous nous blâmons aussi en tant qu’Arabes avant de blâmer le monde. Les gouvernements arabes pratiquent le silence du complice. Ils ne font rien d’autre qu’émettre des déclarations de condamnation et d’indignation allégées d’une extrême retenue. Ils ne veulent ni fâcher Israël, ni embarrasser son allié, les USA.

Pourquoi le Président égyptien n’ouvre pas le passage de Rafah devant les blessés et les caravanes de secours pour des citoyens dont il est responsable directement du point de vue légal, avant même le point de vue moral. Car quand la bande de Gaza fut colonisée (par Israël, en juin 1967, NdT), elle dépendait directement de l’administration égyptienne, et ses enfants étudiaient les programmes égyptiens, l’histoire des Pharaons et les exploits de Ménès l’unificateur des deux pays (la Haute et la Basse Egypte, NdT).

Est-ce que le Président Moubarak a peur d’être accusé de transgresser les lois internationales s’il ouvre le passage pour les enfants blessés ou pour les caravanes de secours ? Ou est ce que la satisfaction d’Israël est plus importante pour lui que de ne pas mettre en colère les 80 millions d’Égyptiens entièrement acquis à la cause de leurs frères de la bande de Gaza, ces Égyptiens qui forment un pilier essentiel de la sécurité nationale égyptienne, qui ont déjà donné des milliers de martyrs pour défendre leur cause juste, et qui sont toujours prêts à donner des multiples de ce nombre si leur État décide de sortir de cette humiliation qu’ils subissent et de se soulever pour soutenir le droit et lever l’injustice sur leurs frères de sang et de foi.

Tous les États européens ont se sont rangés du côté de la Bulgarie dans l’affaire des cinq infirmières arrêtées en Lybie sous l’accusation d’avoir injecté le virus du Sida à des enfants, et l’embargo contre la Lybie n’a été levé qu’après la libération de ces infirmières, bien qu’elles aient vécu dans des villas à air conditionné et équipées avec le confort le plus moderne.

Tous les États africains ont soutenu Nelson Mandela dans sa guerre juste contre le régime raciste de l’apartheid, ils ont offert des milliers de victimes, ils ont ouvert leurs pays pour la résistance et ils lui ont fourni de l’argent, des armes et des hommes jusqu’à ce qu’il ait balayé le régime raciste. Nous n’avons pas entendu un seul État africain blâmer Mandela, ou se vanter en lui rappelant, comme si c’était une faveur, l’avoir soutenu et d’avoir subi des pertes économiques et humaines à cause de ce soutien.

Pourquoi ces chefs arabes qui ont reçu le Président Bush avec les médailles, les danses du sabre et les contrats d’armes bien gras pour des milliards de dollars, pourquoi ils ne l’ont pas appelé, tout en colère, pour lui demander d’intervenir auprès de ses amis israéliens pour arrêter cette horrible tragédie humaine dans un petit territoire encerclé ?

Nous demandons au président palestinien Mahmoud Abbas pourquoi il reste à Ramallah au lieu d’entamer immédiatement une tournée arabe et internationale pour revivifier les consciences mortes. Nous lui demandons aussi pourquoi il ne va pas dans la bande de Gaza par solidarité avec son peuple encerclé. Nous sommes sûrs que s’il y va, il sera très bien reçu, sa visite se transformera en un remède qui guérira toutes les plaies de discordes internes palestiniennes, et elle rétablira l’unité du peuple palestinien.

Ce qui fait mal c’est que le Président Abbas s’est contenté de menacer d’arrêter les négociations avec ses partenaires israéliens. Mais est ce qu’il y a encore des négociations ou des partenaires après tous ces massacres et après toutes ces pratiques israéliennes nazies envers son peuple ?

Et nous n’oublions pas dans notre hâte de blâmer aussi le Hamas, notamment Monsieur Saïd Sayyam, son précédent ministre de l’intérieur, qui a annoncé, en ces moments pénibles, la découverte d’un plan pour assassiner Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre du gouvernement élu et révoqué, dans lequel des membres du Fatah seraient impliqués. Est-ce que c’est le moment pour mettre du sel sur la plaie de discorde ? Avons-nous besoin d’échanger les accusations et les démentis alors qu’on ne trouve pas de congélateurs pour les corps des martyrs, ou un minimum de traitement médical pour garder les blessés en vie ?

Le peuple palestinien affronte héroïquement l’encerclement et la privation de nourriture. Il affronte la mort avec une volonté forte et une confiance absolue dans sa foi et son identité arabe, malgré l’indifférence des gouvernements et des leaderships qui dépensent des centaines de milliards de dollars des ressources de cette nation (arabe, NdT), pour des contrats d’armes dont le but n’est pas d’affronter les ennemis, mais de sauver les économies usaméricaine, française et britannique de la récession et de garantir du travail pour leurs chômeurs.

C’est la ténacité de ce peuple qui pose problème aux Israéliens, qui dévoile leur image barbare devant le monde entier, et qui montre leur caractère sanguinaire et leur soif de tuer les innocents et d’ exterminer un petit peuple, en pratiquant les pires des punitions collectives à son égard.

Ce que font Olmert et son ministre de la Défense Barak dans la bande de Gaza est un signe de désespoir, et non pas un signe de force, et c’est l’expression d’une défaite intérieure. Ils n’ont pas gagné leur dernière guerre au Liban, ils n’ont pas pu exterminer les résistances islamiques au Liban et en Palestine, ils ne savent pas comment faire avec l’Iran, et ils ont échoué à imposer la normalisation aux Arabes, notamment aux pays du Golfe.

Nous n’exagérons pas si nous disons que ce sont les enfants de la bande de Gaza, endurants et tenaces, qui vivent dans la lumière, la lumière de la sérénité et de la défense de la nation et de sa foi. Alors que ce sont les autres qui vivent dans l’obscurité de leur abattement, leur complicité et leur silence. Et cela, je le jure, est bien plus noir et plus obscur.

IA et Fausto Giudice sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.

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