Liban: Le Hezbollah a maintenu sa parole

Une semaine après l’agression israélienne contre les combattants du Hezbollah en Syrie et le raid de deux drones à Beyrouth, le mouvement chiite a réagi, comme l’avait promis son secrétaire général, Hassan Nasrallah. Le Hezbollah a détruit un véhicule blindé militaire du type Wolf de l’armée israélienne près de la colonie d’Avivim, le long de la frontière, et près de la ville libanaise de Maroun Al Ras.

À 16h15, le commando des martyrs Hasan Zbib et Yasser Daher [les soldats tués lors du raid israélien du 25 août en Syrie] a détruit un véhicule militaire faisant des morts et des blessés chez l’ennemi“, a indiqué le Hezbollah dans une déclaration officielle.

La chaîne libanaise Al Mayadeen a rapporté que “3 missiles de type Kornet avaient été lancés simultanément sur un véhicule militaire israélien près de la base d’Avivim, à environ 2 km de la frontière“, soulignant que les commandos du Hezbollah s’étaient infiltrés sur les territoires de Tel-Aviv, pour ensuite disparaître avec la même facilité.

Le gouvernement israélien a imposé le silence de la presse, interdisant aux journalistes d’accéder au lieu de l’attaque, “pour ne pas fournir d’informations utiles au Hezbollah“. Le correspondant de la radio nationale israélienne, Orley Kalii, présent dans la région, affirme avoir vu “au moins deux soldats blessés, emmenés par hélicoptère à l’hôpital de Rambam“. En réponse, l’artillerie israélienne a tiré plus de 70 obus de mortier dans la région de Maroun Al Ras, sans faire de victimes ni de dégâts.

Le journal Rai al Youm souligne le fait que “Netanyahu a fait une grave erreur de calcul en envoyant deux drones à Beyrouth, dans l’espoir d’améliorer ses chances de victoire aux prochaines élections législatives dans deux semaines (avec le Likoud en forte baisse), surtout après la réponse du Hezbollah “.

Le quotidien Maariv nourrit également la polémique, critiquant le Premier ministre israélien et sa  “propagande électorale”, avec le risque d’un nouveau conflit avec le Liban et des résultats  certainement pas “garantis”, compte tenu de la démonstration de force du mouvement chiite libanais  et de la guerre du 2006.

Toujours selon la chaîne libanaise Al Manar, proche du Hezbollah, l’attaque de ce convoi n’aurait pas été accidentelle et aurait causé “la mort du commandant du front nord de l’armée israélienne“. Un geste qui met en évidence à la fois la capacité de connaître des informations militaires confidentielles et la précision avec laquelle a été frappé un véhicule blindé, considéré comme “sûr” par les forces de Tel-Aviv qui était précisément pour cette raison, utilisé le long de la zone frontalière.

Le Premier ministre Netanyahu a exhorté “ses ministres à s’abstenir de toute déclaration” et a annoncé que “l’armée est en état d’alerte maximale, même si Tel-Aviv mettra fin à toute hostilité à la frontière, car elle ne veut aucune escalade militaire contre le Hezbollah” . Malgré les informations et les vidéos diffusées par la presse israélienne elle-même, le porte-parole de l’armée, Avichay Adraee, a déclaré que “le Hezbollah a lancé une attaque contre un véhicule blindé et contre une base à Avivim, sans causer de perte“.

De son côté, le secrétaire du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a pris la parole, remerciant le soutien politique du président Aoun et du Premier ministre Hariri et affirmant que l’opération militaire n’est “pas une simple réponse, mais plutôt une démonstration des capacités du Hezbollah face aux objectifs militaires israéliens, rappelant à Israël que le parti chiite le frappera désormais sans craindre une éventuelle réponse militaire“.

Quant à l’importance de l’attaque du Hezbollah, l’analyste Amin Hotheit a déclaré à la chaine Al Mayadeen: “Cette action rétablit l’équilibre des pouvoirs entre Israël et le Hezbollah, car elle met en évidence toutes les difficultés de Tel-Aviv à contenir une escalade compte tenu des tensions persistantes à la frontière avec Gaza et les représailles militaires en Cisjordanie, Israël ne peut se permettre une guerre sur le front nord avec un affrontement qui pourrait s’avérer fatal

Pour ce qui concerne les autres fronts et les territoires occupés, les déclarations d’estime envers le Hezbollah sont nombreuses: d’Ansarullah au Yémen aux Unités de Mobilisation Populaire ou Hached Chaabi en Irak (frappé la semaine dernière par un raid israélien) jusqu’à la Résistance palestinienne (Hamas, Jihad Islamique et FPLP).

Le Hezbollah représente la Résistance dans laquelle le peuple palestinien a placé son espoir“, a déclaré Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, ajoutant que “la Résistance au Liban, en Syrie, en Irak et dans les Territoires Occupés agira en synergie et utilisera son droit légitime de se défendre.

Toujours selon Hazem Qassem, le moment est de plus en plus proche où “la Résistance ouvrira divers fronts contre Israël, car c’est la clé de notre victoire future, vu que tous les blindés, les missiles et les hélicoptères de guerre déployés ces jours-ci à la frontière nord n’ont  rien fait pour contrer l’action du commando du Hezbollah “.

 

Source originale: Contropiano

Traduit de l’italien par Stefano Mauro

Source: Investig’Action

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