Les syndicats européens mettent la Palestine à l’agenda

Le peuple palestinien souffre de l’occupation israélienne depuis 50 ans. Cette situation a complètement désorganisé le marché du travail. Des représentants de syndicats palestiniens ont récemment participé à un séminaire à Bruxelles. L’objectif : renforcer la collaboration entre les syndicats européens et palestiniens.

Une centaine de syndicalistes de Palestine, Belgique, France, Espagne, Angleterre, Norvège et Irlande ont pris part au premier séminaire coorganisé par la Centrale Générale – FGTB. 29 syndicats qui représentent plus de 3 millions de travailleurs soutiennent cette initiative.

Ghada Ghalyoun du syndicat palestinien PGFTU, partenaire de notre centrale, a témoigné des conditions de travail en Palestine. Ces dernières années, le chômage a encore très fortement augmenté. Dans la Bande de Gaza, 42% de la population est sans emploi.

Chercher un emploi en Israël

« Les provocations s’empirent. Les infrastructures sont détruites, les colonies illégales continuent de proliférer, les terres et les ressources sont pillées, et puis il y a ce mur qui isole encore plus les gens. »

De plus en plus de palestiniens sont obligés de chercher un emploi en Israël ou dans les colonies. « C’est chaque jour un véritable calvaire pour se rendre au travail, avec une longue attente aux checkpoints. Le mur a encore compliqué les choses » déclare Ghada. De plus, une personne sur trois n’a pas d’autorisation légale. « Elles doivent franchir la frontière illégalement et ne disposent pas de protection en tant que travailleur ».

Emplois dangereux

En théorie, les travailleurs palestiniens jouissent des mêmes droits que les israéliens. Mais dans la pratique, ils sont exploités et discriminés. Ils sont souvent utilisés pour les emplois dangereux et insalubres.

Ils se trouvent donc dans une situation particulièrement précaire, dont on hésite pas à profiter. Wehbe Badarbeg de Arab Workers Union a dénoncé un tract des syndicats israéliens, qui exhortait les travailleurs à ne pas prendre part à une manifestation. Dans un autre cas, les travailleurs palestiniens ayant participé à une manifestation ont été licenciés.

Pression sur l’Europe

« Nous devons exiger que l’UE mette en œuvre sa propre politique et cesse de soutenir Israël. » soutient le journaliste David Cronin qui suit de près la politique européenne autour de la Palestine. « Le seul espoir de changement réside chez les citoyens ordinaires, dont les membres des syndicats. Ils peuvent faire pression sur l’Europe. »

Les échanges ont permis de tirer les leçons des campagnes de chacun. Ainsi, le gouvernement portugais s’est retiré du projet Law Train, un projet de collaboration avec la police israélienne concernant les techniques d’interrogatoire de la criminalité internationale. Il a fallu une intense campagne pour y parvenir.

La coopération est nécessaire

Pour Patricia McKeow du Irish Congress of Trade Unions (ICTU), de telles campagnes ne sont pas toujours faciles à mettre en place. Les syndicats irlandais ont notamment été impliqués dans le processus de paix en Colombie : « Le soutien est venu de très nombreux pays. C’était incroyable. Mais si nous mettons le processus de paix palestinien à l’agenda, c’est assez différent. Il y a peu de gouvernements qui veulent vraiment se bouger. Et se taire, c’est finalement marquer son accord avec ce qui se passe en Palestine : un régime d’apartheid, l’humiliation et la violation des droits de l’homme. »

Le séminaire de Bruxelles est une première étape pour construire un réseau efficace de syndicats et militants pour mettre un terme à la complicité de l’Europe à la violation des droits internationaux.

Plus d’info : La Centrale Générale – FGTB et FOS ont réalisé une brochure Travailler sous l’occupation israélienne.

 

Source: ACCG

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