Les forces d’occupation israéliennes arrêtent Khalida Jarrar, Palestinienne de gauche, parlementaire féministe

Imaginez un bataillon de soldats étrangers qui débarquent et kidnappent une députée pour l’emprisonner. Pas de jugement, durée indéterminée, les preuves du supposé délit sont tenues secrètes et les avocats de la défense n’y ont pas accès. Difficile de violer davantage l’État de droit, le droit international et les droits de l’homme. Mais avec Israël, c’est possible. Khalida Jarrar, la députée palestinienne et dirigeante du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a ainsi été kidnappée à son domicile à Ramallah dans la nuit du jeudi 30 octobre par l’armée israélienne. (IGA)


Aux premières heures du jour, le jeudi 31 octobre, les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut la demeure à Ramallah de la Palestinienne de gauche, dirigeante féministe et parlementaire mondialement connue, Khalida Jarrar. Ils l’ont enlevée à son domicile familial, à 3 heures du matin, à l’aide de plus 70 soldats armés et 12 véhicules militaires, comme l’a rapporté sa fille Yafa sur Facebook.

L’arrestation intervient seulement huit mois après sa libération au terme d’une détention administrative de 20 mois. Les ordres de détention administrative peuvent être émis pour six mois au plus à la fois et sont indéfiniment renouvelables. Des Palestiniennes et Palestiniens, comme Khalida Jarrar, ont passé des années emprisonnés sans inculpation ni jugement.

A l’intérieur des prisons de l’occupant israélien, Khalida Jarrar a joué un rôle primordial dans le soutien à l’enseignement des jeunes filles mineures détenues, en organisant des cours sur les droits humains et des révisions en vue des examens obligatoires du lycée, alors que les autorités pénitentiaires refusaient aux filles d’avoir un professeur.

Plus de 275 organisations, partis politiques, et mouvements sociaux se sont unis dans le monde en un appel collectif pour sa libération.

Ce n’est pas la seule fois que Khalida Jarrar était emprisonnée par l’occupant israélien ; en 2017, elle a été arrêtée seulement 13 mois après sa libération des prisons israéliennes après avoir purgé une peine de 15 mois pour son activité politique. Après avoir été arrêtée en 2015, elle a reçu un ordre de détention administrative : en réponse à l’indignation publique, elle a été transférée devant les tribunaux militaires pour un faux procès. Pendant les derniers 20 mois, elle est restée emprisonnée sans inculpation, ni jugement.

Khalida Jarrar défend depuis longtemps la liberté des prisonniers palestiniens et a exercé les fonctions de Vice-Présidente et Directrice Exécutive de l’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et de défense des Droits Humains. Membre du Conseil Législatif Palestinien, élue en tant que participante au Bloc de gauche Abu Ali Mustafa, associé au Front Populaire de Libération de la Palestine, elle a présidé la Commission du CLP sur les Prisonniers.

Elle milite activement pour faire comparaître les dirigeants israéliens devant la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre. Elle est membre d’une commission palestinienne chargée de déposer devant la Cour Internationale les plaintes et les dossiers relatifs aux crimes israéliens commis à l’encontre des Palestiniens, aux attaques sur Gaza, aux confiscations de terres, la construction de colonies, aux arrestations et aux emprisonnements de masse.

Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, appelle instamment à la mobilisation et à l’action internationales pour exiger la libération immédiate de Khalida Jarrar.
Cette arrestation intervient alors que de nombreux détenus mènent une grève de la faim comme Heba al-Labadi, et d’autres subissent de graves tortures, comme Samer Arbeed. C’est encore une autre tentative de l’occupant israélien d’attaquer les mouvements populaires palestiniens – et les campagnes pour défendre les prisonniers palestiniens – et de les annihiler par la peur, les arrestations et les intimidations effectuées par une force d’occupation lourdement armée.

Il est urgent que nous intensifions notre solidarité pour exiger la libération de Khalida Jarrar, de Heba al-Labadi et des milliers de prisonniers palestiniens qui sont derrière les barreaux des prisons de l’occupant israélien, y compris en bâtissant le mouvement de boycott d’Israël à un niveau international.

 

Source: AFPS

Les opinions exprimées dans les articles publiés sur le site d’Investig’Action n’engagent que le ou les auteurs. Les articles publiés par Investig’Action et dont la source indiquée est « Investig’Action » peuvent être reproduits en mentionnant la source avec un lien hypertexte renvoyant vers le site original. Attention toutefois, les photos ne portant pas la mention CC (creative commons) ne sont pas libres de droit.


Vous avez aimé cet article ?

L’info indépendante a un prix.
Aidez-nous à poursuivre le combat !

Pourquoi faire un don ?

Laisser un commentaire

Qui sommes-nous ?

Ceux qui exploitent les travailleurs et profitent des guerres financent également les grands médias. C’est pourquoi depuis 2004, Investig’Action est engagé dans la bataille de l’info pour un monde de paix et une répartition équitable des richesses.