Les FARC-EP de Colombie demandent au Parlement Européen de les retirer de la liste des organisations terroristes

Les FARC ont été placés sur cette liste en 2002, après l’échec des pourparlers de paix du Caguan dont les conséquences ont été les milliers de victimes causées par la prolongation du conflit armé colombien durant une décennie supplémentaire.

C’est la demande que le chef de la Commission de négociations de l’Insurrection a adressée au Parlement européen le 28 janvier dernier, depuis La Havane à Cuba.

A partir de son lieu de travail, via Skype, Ivan Marquez a fait part aux parlementaires et à plus de cent participants à l’évènement organisé par le Comité des relations extérieures du Parlement de ses impressions sur le processus de paix actuellement en cours. Pour le Commandant Marquez, il est devenu indispensable, vu la conjoncture du moment, de retirer les FARC-EP de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne « avec la même urgence qu’on a mise à les y inclure » (voir vidéo)

Les FARC ont été placés sur cette liste en 2002, après l’échec des pourparlers de paix du Caguan dont les conséquences ont été les milliers de victimes causées par la prolongation du conflit armé colombien durant une décennie supplémentaire.

Selon Marquez, la portée des préaccords actuels du processus de paix sur le développement rural, la participation politique, les cultures illicites et la drogue, les victimes du conflit et la justice transitionnelle sont fondamentales pour l’obtention de la paix et représentent sans aucun doute la volonté des parties d’arriver à un accord.

Il a cependant aussi envoyé un message d’alerte à l’Union Européenne sur les dangers potentiels qui menacent la réussite de l’application de ces accords. Se référant à une paix réussie, Ivan Marquez, aussi bien que le délégué du gouvernement Sergio Jamarillo, souligne que la seule signature des accords et le fait de déposer les armes par la guérilla ne sont pas suffisants en soi si les transformations nécessaires pour que cessent les circonstances qui ont provoqué le conflit armé ne sont pas entreprises.

Marquez a aussi expliqué que la juridiction spéciale pour la paix envisage des sanctions qui n’aboutiront pas nécessairement à l’emprisonnement, et que la vérité sur les faits y est considérée comme l’axe principal de l’accord : « son plus grand objectif est de connaître la vérité » selon lui ; la vérité qui concerne tous les responsables du long conflit armé y compris des civils qui, comme le soulignent les FARC, ont pris une part active à ce conflit même s’ils ne portaient pas d’armes.

Ce n’est pas seulement la guérilla qui doit se soumettre à la justice mais aussi des acteurs qui n’ont pas été nommés et qui ont pourtant tiré bénéfice de la guerre, aussi bien économiquement que politiquement, et qui doivent s’en expliquer et en répondre devant la société colombienne ; il s’agit des secteurs politiques, économiques et latifundistes qui ont financé et soutenu le para-militarisme et la guerre sale contre les secteurs populaire et l’opposition politique.

Au Parlement européen de répondre maintenant, en se prononçant dans les prochains jours, non seulement sur le maintien ou non des FARC-EP sur la liste des organisations terroristes, mais aussi sur le rôle que jouera l’Union Européenne dans la construction d’une paix solide et durable qui aura réellement un impact positif sur l’approfondissement de la démocratie colombienne et qui réalisera les transformations nécessaires pour améliorer les conditions objectives qui ont suscité le conflit armé en Colombie.

Traduit de l’espagnol par Frédérique Buhl pour Investig’Action

Source : Investig’Action

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