La famille Issawi, persécutée par l’occupation israélienne

Le 29 décembre 2013, Sammer Issawi a été mis en liberté après une longue et intense campagne mondiale pour sa libération. Á l’heure actuelle, sa sœur, Shireen Issawi, avocate à Jérusalem, est en détention sans charges à son encontre et a été transférée à la prison israélienne de Hasharon.

Rappelons tout d’abord brièvement le parcours de Samer Issawi. Samer était en effet un prisonnier qui avait déjà été libéré en 2011, dans le cadre d’un échange de prisonniers palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit. En juillet 2012, il avait à nouveau été retenu prisonnier, ce qui l’a poussé à prendre la décision de commencer une grève de la faim historique ; il a dû y mettre un terme après neuf mois, lorsqu’il a été hospitalisé dans un état critique.
 
Depuis le 6 mars, sa sœur, l’avocate Shireen Issawi, est retenue sans charges et ses avocats ne sont pas autorisés à accéder à ses archives. Elle est retenue avec six autres avocats, parmi lesquels se trouvent les deux autres frères de la famille Issawi, Shadi et Medhat. Shireen est une avocate de renom, habituée à défendre les prisonniers palestiniens, comme elle avait défendu son frère Samer lors de sa détention et sa grève de la faim. Selon la loi militaire israélienne, les Palestiniens peuvent être interrogés durant une période de 90 jours, sans avoir la permission de faire appel à un avocat durant les 60 premiers jours.
 
Shireen Issawi a eu la possibilité de rendre un message public dans lequel elle affirme être très surprise par la manière dont les autorités israéliennes agissent envers les avocats palestiniens. Elle a également souligné le fait que les avocats palestiniens fournissent une aide juridique sans violer les normes morales de la loi, ni celles de leur profession.

 

Son frère lutte maintenant pour les droits de sa sœur

 
Et maintenant, les rôles se sont inversés ; c’est son frère Samer qui lutte pour que sa sœur et le reste des prisonniers politiques obtiennent leurs droits. Dans un communiqué rendu public le lundi 7 avril, il se posait la question suivante : « ne se pourrait-il pas que l’occupation israélienne soit en train de commettre un acte terroriste qui vise à bafouer les droits des avocats en les retenant en détention pour qu’il n’accomplissent pas leur devoir envers leur propre peuple ; qu’ils ne puissent pas les représenter devant les tribunaux et donner suite aux affaires des prisonniers palestiniens, qui souffrent énormément en raison de la constante pression exercée par les autorités pénitentiaires israéliennes ? »
 
Toujours dans le communiqué, Samer assurait que « ce sont ces avocats qui informent les organisations des droits de l’Homme, notre peuple et les défenseurs de la liberté dans le monde. Ce sont également ceux qui mettent au jour les souffrances infligées aux prisonniers. Aujourd’hui, ces avocats payent le prix de leur liberté, afin que la vérité ne puisse pas se répandre et que l’occupation reste dans l’ombre ».
 
« Aujourd’hui, nous devons tous, le peuple palestinien et les défenseurs de la liberté dans le monde, être du côté des avocats Shireen Issawi, Nadim Gharbi, Amjad A-Safadi, Mahmoud Abu Snena, Omar Skaf, Medhat Issawi et Shadi Issawi, car être de leur côté signifie être du côté de la justice et de la vérité, et nous demandons à tous les avocats du monde qu’ils soutiennent ces avocats, car il est inacceptable que, pendant que leurs collègues et les défenseurs de la liberté dans le monde gardent le silence, cet acte terroriste soit commis contre eux. Faisons entendre notre voix. »
 
Selon Samer, « tout ceci a pour but de faire peur aux avocats et les contraindre à ne pas communiquer avec les prisonniers et à ne pas exposer la vérité sur l’occupation. C’est l’une des nombreuses manières employées par l’occupation israélienne pour arriver à ses fins.»

 

Misérables conditions d’emprisonnement

 
Les conditions de détention dans la prison de Hasharon, où se trouve retenue Shireen Issawi, sont loin d’être optimales en raison des pénibles sessions d’interrogations, menées par les autorités pénitentiaires et qui font souffrir les prisonniers, de la négligence des soins de santé et du froid qu’il fait dans les cellules.
 
Fin décembre dernier, Fouad Khuffash, directeur d’Ahrar, le Centre d’ Etudes sur les Prisonniers et les Droits de l’Homme en territoires palestiniens, a qualifié la situation dans les prisons de Hasharon comme étant catastrophique. Il a également déclaré que la majorité des détenus sont frappés par la maladie et ont besoin d’être traités dans l’urgence.
 
D’après un rapport datant de mars 2014 d’Adameer, l’Association des Droits de l’Homme et d’Aide aux prisonniers, on estime à 5224 le nombre de prisonniers politiques détenus dans les prisons israéliennes en Cisjordanie, à Jérusalem et à Gaza, répartis dans 17 centres de détentions et prisons israéliennes.


Traduit par M.T.A  pour Investig’Action


Source : Setmanari La Directa

 

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