Depuis Caracas: L’exemple du Venezuela pour le monde

L´actuelle offensive médiatique, économique et politique lancée contre le Venezuela indique que le droit national et international, et en particulier la bourgeoisie commerciale aigrie et irritable, sont vraiment préoccupés par la consolidation des changements socio-politiques et culturels qu’a généré et continue de générer la Révolution bolivarienne au Venezuela.

 

Le chavisme (Ndlr: Pour Hugo Chavez) est une idéologie de transformation qui inspire un mode de vie communautaire fondé sur la propriété sociale et ses relations avec les moyens de production. L’un des principaux objectifs est de créer une société organisée en réseaux d’action horizontaux et un pouvoir politique, social et économique sous la direction du pouvoir populaire, à savoir, un pouvoir d’origine constituante, qui, par mandat constitutionnel appartient au peuple.

Cette définition n’est pas une proposition théorique, il s´agit d´une réalité concrète révélée à la suite des attaques perverses que les bandes terroristes, financées par la dénommée MUD (Ndlr: Mouvement politique d´opposition, abréviation de Table de l´Unité), dirigent contre la société vénézuélienne, y compris antichavistes. L´importance des changements survenus dans la société vénézuélienne montre que pas même une intervention militaire extérieure, comme dans les cas de la Syrie et de l’Irak pourrait garantir à la droite de jouir d’une victoire facile.

La tentative nihiliste de la droite terroriste, soutenue par l’OEA (Ndlr: Organisation des Etats Américains, basée à Washington et dominée par les USA), tente de prendre d´assaut le pouvoir par la destruction systématique de la structure matérielle de l’état révolutionnaire en utilisant, comme les nazis, le feu comme principe ésotérique purificateur de la vie. L’action de brûler des biens, les bibliothèques, les hôpitaux, les universités, les centres de santé, les archives, les bus, les voitures, des réservoirs plein d’essence, l’utilisation de bombes molotov pour brûler les policiers et les gardes nationaux, le lynchage et l’assassinat de ceux qui ne pensent pas comme les terroristes de la MUD, l’utilisation systématique du mensonge médiatique comme arme de propagande, nous rappellent crûment la montée du fascisme nazi en Allemagne en 1933.

De même, l’utilisation de bandes de délinquants et de paramilitaires colombiens payés par la droite vénézuélienne pour agir comme des troupes de choc, nous rappelle les bandes de vulgaires meurtriers que le nazisme a organisé comme troupes de choc ou « sturm abtailung », la SA, pour matraquer et terroriser les ennemis du fascisme. Une fois que Hitler prit le pouvoir en Allemagne, il dût liquider physiquement les bandes SA qui étaient devenues un danger mortel pour la vie de l’Etat fasciste, en utilisant à cet effet la naissante SS (Schutzstaffel), les troupes d’assaut très disciplinées et idéologisées sous le contrôle militaire de la Wehrmacht, l’armée nazie.

Bien qu’il y ait des foyers de terreur fasciste dispersées dans d’autres régions du pays, le principal et le plus virulent foyer du terrorisme d’extrême droite se trouve dans les quartiers des classes aisées de Caracas, centre de terreur fasciste limitée à une superficie d’environ 12 kilomètres carré, la municipalité de Chacao, sorte de grand plateau pour les médias, sous la protection du Sturmführer Ramon Muchacho, maire de la municipalité. Pour fabriquer les mensonges médiatiques, le terrorisme utilise les rues de la municipalité comme une scène de théâtre pour présenter son scénario virtuel au sujet d’un présumé mouvement de manifestation pacifique, appuyé par des dizaines de caméramans et de photographes qui construisent une version médiatique pour l’exportation internationale.

Une vidéo diffusée à la télévision publique, peut-être filmée par un cameraman infiltré, montre l’épouse ineffable de Leopoldo López (Ndlr: Politique d´opposition détenu et jugé pour incitation à la violence avec un bilan de plus de 40 morts en 2014), Lilian Tintori avec le visage couvert d´un masque à gaz tenant dans ses bras un jeune homme, théoriquement asphyxié par les gaz lacrymogènes utilisés par la police. Pour cette séquence tournée comme une preuve de la répression de l´Etat, Mme Tintori enlève son masque et le place sur le visage du jeune homme qu´elle regarde tendrement. A la voix de “Coupez!” indiquant la fin de la séquence, le jeune se lève et la Tintori quitte la scène.

Tout cela nous rappelle le sujet de l´extraordinaire film Wag the Dog, réalisé par Barry Levinson. Pour masquer le fait qu’un président des États-Unis avait eu des rapports sexuels illicites avec une jeune femme à la Maison Blanche, la CIA avait engagé un cinéaste pour réaliser un court-métrage diffusé par la télévision où s´inventait une fausse guerre en Albanie, pays lointain que personne ne connaissait aux Etats-Unis, impliquant de faux « marines » qui finalement gagnaient cette guerre. Ce mensonge médiatique réussit à dissimuler l´écart du président peu avant les présidentielles.

Par la suite, la CIA assassina le producteur de la fausse nouvelle pour l’empêcher de se vanter de son succès médiatique et de révéler la fausse nature de la prétendue guerre. Dans le cas réel du Venezuela, les terroristes des médias ont également obtenu la complicité de personnes comme le procureur général de la République, un célèbre directeur de l’Orchestre symphonique de la jeunesse et un troupeau de faux chavistes qui jour après jour dénigrent la vérité et l’honnêteté du peuple vénézuélien.

Toute cette offensive médiatique multimillionnaire (en US $) tente également de fabriquer un écran de fumée sur la réalité démocratique et la justice sociale que la révolution bolivarienne construit au Venezuela, malgré la guerre ouvertement déclarée par le « cœur du gouvernement» des États Unis. La réponse révolutionnaire à cette guerre de cinquième génération a mis en relief le degré d’organisation sociale, politique et économique populaire qu’a réussi à créer la Révolution, défendue et renforcée par l’existence d’un système civique militaire soutenu par les forces armées bolivariennes et les milices populaires.

Pour l’instant, la force de l’organisation populaire vient seulement de montrer ses crocs. La droite terroriste la craint parce qu’elle sait que sans un soutien militaire réel, sa conspiration médiatique et sa violence de rue n´ont pas d´avenir. Chaque jour qui passe, sans parvenir à quoi que ce soit de concret, lui retire le soutien des vénézuéliens de droite, en particulier des commerçants mafieux qui ont déjà investi environ 100.000 millions de bolivars (Ndlr: Monnaie vénézuélienne) pour financer un mouvement subversif qui les conduira, pensent-ils, de retour au pouvoir et au contrôle des revenus pétroliers du Venezuela.

Des pays comme la Colombie, le Mexique, l’Argentine et le Brésil, les États-Unis, l’Espagne, la France et l’Angleterre, entre autres, confrontés à des problèmes sociaux et politiques internes, aimeraient voir disparaître le « mauvais exemple » de la révolution bolivarienne.

 

Mario Sanoja Obediente : Chercheur vénézuélien, scientifique émérite du Ministère de la culture, Docteur en anthropologie, Professeur de l’Université centrale du Venezuela et de l’Académie nationale de la culture, Mario Sanoja est auteur de nombreux articles et livres.

Iraida Vargas-Arenas : Vénézuélienne. Docteur en anthropologie, histoire et géographie, Université Complutense de Madrid, Professeur à l’Université Centrale du Venezuela et Cum Laude. Elle a complété des études supérieures à l’Institut des hautes études, l’Université de la Sorbonne, l’Institut de minéralogie, la Smithsonian Institution, et le Musée d’histoire naturelle de Washington. Iraida Vargas est l’auteur de plus de 100 articles et de plus de 20 ouvrages scientifiques.

 

Traduit de l’espagnol par La Pluma

Source : Investig’Action/La Pluma

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