De retour de Caracas

Un séjour à Caracas en septembre me conforte dans l’idée de la bonne marche du processus révolutionnaire bolivarien vénézuélien. Les problèmes existent, comme dans tous les pays, surtout ceux en développement, mais sont de bien moindre importance qu’on ne nous les présente dans les médias occidentaux.


 

La population croit aux bonnes intentions et aux efforts déployés par le gouvernement du Président Maduro, et n’est pas dupe des actions de déstabilisation lancées par les secteurs de l’opposition qui cherchent à tout prix à discréditer les dirigeants du processus bolivarien en les accusant d’incompétence et d’inefficacité.

Une lutte acharnée est engagée entre l’oligarchie, strictement blanche, riche et puissante, et le peuple vénézuélien, dans toute sa diversité, qui a pris les rênes du pouvoir politique grâce à Chavez en janvier 1999. L’élite dirigeait le pays depuis des décennies selon la maxime très peu connue de Voltaire, dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des nations : « Un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne. ».

Le grand nombre, les masses populaires vénézuéliennes, ont chassé du pouvoir, grâce aux élections, cette petite élite corrompue, mue seulement par ses intérêts personnels et qui laissait la grande majorité de la population vivre dans une extrême pauvreté. Un vote a tout changé : l’élection de Chavez à la présidence de la République.

Pour tous ceux qui ne croient plus en la capacité du pouvoir politique d’agir concrètement sur la vie des gens, je vous invite à aller faire un petit tour au Venezuela. Ce que vous allez y voir est tout simplement incroyable. Petite précaution tout de même dans votre découverte de la nation de Bolivar et dans les futures tentatives de comparaison que vous ferez sûrement avec votre pays, qu’il se trouve en Europe ou ailleurs :

Il faut comparer la situation actuelle du Venezuela avec celle qui prévalait avant l’arrivée de Chavez au pouvoir, et avec d’autres pays du Sud ayant à peu près les mêmes caractéristiques en termes de niveau de développement, de démographie et de ressources naturelles.

Ayant travaillé pour le Groupe des 77 et la Chine de l’ONU, qui regroupe 132 pays en développement sur des projets de coopération Sud-Sud, j’ai eu la chance de visiter plusieurs pays du Sud en Afrique, en Asie et dans le monde arabe, et de côtoyer leurs dirigeants.

La comparaison tourne nettement en faveur du Venezuela, pour qui j’ai décidé de travailler après cette expérience onusienne sur l’accès aux droits économiques, sociaux et culturels tels que définis par l’ONU.

Il s’agit des « droits fondamentaux qui concernent le lieu de travail, la sécurité sociale, la vie familiale, la participation à la vie culturelle et l’accès au logement, à l’alimentation, à l’eau, aux soins de santé et à l’éducation. » (1)

Les nombreux accomplissements de la révolution démocratique bolivarienne, dans ces domaines, sont tout simplement stupéfiants. Les rapports des différentes agences de l’ONU sont là pour l’attester (2).

Un exemple de projet emblématique de Chavez qui a changé la vie des gens : la « Misión Barrio Adentro », qui signifie en français « Mission au cœur du quartier ». Il s’agit d’un programme d’accès aux soins de santé dans tous les quartiers populaires du pays, jusqu’aux régions les plus reculées du Venezuela. Des hôpitaux et dispensaires équipés de tout le matériel, coûtant des millions de dollars, nécessaire à des soins allant de la simple consultation médicale à des thérapies et opérations lourdes, ont été construits par milliers.

Avec l’aide de Cuba et de ses 30 000 médecins et personnels de santé, répartis sur tout le territoire, l’accès au soin gratuit a été généralisé pour tous. Les personnes issues des classes populaires, qui savent combien le manque de moyens empêche de se faire soigner correctement et comment cela nuit au bien-être des familles, comprendront à quel point cet accès à la santé gratuite pour tous est formidable. Une avancée considérable par rapport à l’époque antérieure à Chavez où ces soins étaient réservés à une élite fortunée.

Les autres n’avaient qu’à mourir. Ne croyez pas que j’exagère. C’est encore le cas dans beaucoup de pays. En effet, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, faute de soins de santé « près de 7 millions d’enfants de moins de cinq ans sont morts en 2011 » (3) et « en 2013, 289 000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La majeure partie de ces décès se sont produits dans des pays à revenu faible et la plupart auraient pu être évités » (4).

Autre problème rencontré dans les pays du Sud, le prix exorbitant de la santé qui « chaque année dans le monde, met 150 millions de personnes environ dans une situation financière catastrophique et en fait passer 100 millions au-dessous du seuil de pauvreté. » (5). Le Venezuela est épargné par ces drames, tout à fait évitables, grâce à la révolution bolivarienne de Chavez.

Drames également évités en ce qui concerne le logement avec l’accès à des appartements tout équipés pour les habitants des « barrios », l’éducation avec l’éradication de l’illettrisme, la construction d’écoles dans tous les quartiers populaires et la facilitation d’accès à l’enseignement supérieur pour tous, et enfin l’alimentation avec la création de supermarchés vendant les produits de base à des prix accessibles. Voilà pourquoi la révolution bolivarienne, malgré tous les problèmes qui existent et les erreurs commises, a encore de beaux jours devant elle.

La vie du peuple vénézuélien a changé du tout au tout avec Chavez. Un peuple dorénavant éduqué et conscient, qui se battra pour préserver son accès gratuit à ces droits humains fondamentaux. Gratuité qui fait perdre des milliards chaque année aux multinationales et aux oligarques. Ces derniers aussi sont prêts à se battre jusqu’au bout pour récupérer ces bénéfices qui leur échappent depuis maintenant 15 ans. Le peuple a également conscience de cela.

Jean Jaurès a dit : « Sous le régime capitaliste, l’individu est enfoncé dans la matière jusqu’au cœur, sous l’écrasement économique et sous l’obsession militaire. Je veux essayer de créer une cité d’espérance où l’homme s’aperçoit que les étoiles existent ».

Chavez et le Président Maduro ont construit cette cité d’espérance que le peuple doit défendre et continuellement améliorer. Les étoiles n’en seront alors que plus étincelantes.

Notes :

1) http://www.ohchr.org/Documents/Issu…

2) http://www.undp.org/content/dam/und…

3) OMS, Rapport sur la santé dans le monde 2013 : http://apps.who.int/iris/bitstream/…

4) http://www.who.int/mediacentre/fact…

5) http://www.who.int/mediacentre/fact…

Source : Le Journal de Notre Amérique, Octobre 2015

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