Un médecin britannique refuse de servir en Irak

LONDRES, le 28 octobre (PL). – Le lieutenant Malcolm Kendall-Smith, médecin de la Royal Air Force (RAF), pourrait devenir le premier membre de ce corps à aller en prison pour son refus de servir en Irak occupé, souligne aujourd’hui The Guardian.

Kendall-Smith, 37 ans, a comparu hier devant une cour martiale, sous l’inculpation de quatre chefs d’accusations pour refus d’obéissance, après avoir qualifié de « manifestement illégale » l’agression anglo-étasunienne envers l’Etat arabe, en mars 2003, et refusé de voyagé dans ce pays.

L’avocat de ce médecin militaire, Justin Hugheston-Roberts, a déclaré en sortant de l’audience qui s’est déroulée sur la base de Bulford, dans le Wiltshire, que son client s’était déclaré innocent et qu’il avait de nouveau justifié son refus de partir en Irak.

Nous ferions mieux de nous demander dans cette affaire si nous avons pour nous la jurisprudence nécessaire qui justifie la légalité de cette invasion, a estimé Hugheston-Roberts, cité par The Guardian.

Le lieutenant a été décoré pour ses services en Afghanistan, attaquée en octobre 2001 par les Etats-Unis avec l’objectif déclaré de faire prisonnier Ousama Ben Laden, coupable en septembre de cette même année, des attentats de Washington et de New York.

De plus, Kendall-Smith a été déjà deux fois en Irak, mais après avoir lu un rapport du procureur général britannique, lord Peter Goldsmith, il a estimé que l’occupation anglo-nord américaine était illégale.

Goldsmith a considéré le 7 mars 2003, 12 jours avant l’agression contre l’Etat arabe, que cette opération de guerre devait avoir le soutien légal explicite des Nations Unies, telle une résolution du Conseil de sécurité de cet organisme.

Mais le gouvernement a caché les détails de ce jugement et a seulement rendu public le jugement émis par le procureur général trois jours avant l’invasion, dans lequel, en revanche, il soutenait sans réserve la légalité de cette action.

Une telle appréciation a été prise en compte par le Parlement pour approuver l’autorisation des troupes britanniques pour participer avec les nord-américains à l’attaque contre la nation arabe.

Selon les statuts de la RAF, un officier peut refuser un ordre si celui-ci a un caractère illégal.

Le médecin de 37 ans a été interrogé par la police militaire en juin dernier et le 5 de ce même mois il a été inculpé formellement.

Après l’audience de ce vendredi, qui s’est déroulée à huit clos, la cour martiale a convoqué une autre séance privée pour décembre prochain et le jugement final est prévu pour mars 2006.

Le journal commente que le commandement des forces armées britanniques évitera une condamnation publique du lieutenant pour éviter d’en faire un héros et le centre d’une opposition de plus en plus croissante au stationnement des troupes nationales en Irak.

Plus de 8 900 soldats du Royaume Uni sont déployés dans la province du sud de Bassora, où la résistance à la présence des troupes étrangères est de plus en plus forte.

Près de 100 britanniques sont morts depuis le début de l’agression anglo-étasunienne, surtout lors des dernières semaines durant lesquelles la résistance irakienne n’a cessé de bombarder ces troupes.

Un médecin britannique refuse de servir en Irak

28 octobre 2005

Granma International

http://www.granma.cu/frances/2005/octubre/vier28/britanni.html

Les opinions exprimées dans les articles publiés sur le site d’Investig’Action n’engagent que le ou les auteurs. Les articles publiés par Investig’Action et dont la source indiquée est « Investig’Action » peuvent être reproduits en mentionnant la source avec un lien hypertexte renvoyant vers le site original. Attention toutefois, les photos ne portant pas la mention CC (creative commons) ne sont pas libres de droit.


Vous avez aimé cet article ?

L’info indépendante a un prix.
Aidez-nous à poursuivre le combat !

Pourquoi faire un don ?

Laisser un commentaire

Qui sommes-nous ?

Ceux qui exploitent les travailleurs et profitent des guerres financent également les grands médias. C’est pourquoi depuis 2004, Investig’Action est engagé dans la bataille de l’info pour un monde de paix et une répartition équitable des richesses.