TTIP ou Tentative Terroriste des Investisseurs Privés

Imaginez, lecteurs, ce qu’il risque de nous arriver.

L’Etat est en faillite, il va être vendu, ministère par ministère. Arcelor Mittal aurait bien racheté l’industrie mais, comme il l’a déjà mise à mal durablement, l’industrie n’est plus en Belgique un secteur porteur. Arcelor Mittal préfère donc s’intéresser au ministère des Affaires Sociales, il y a là beaucoup à faire. Monsanto, quant à lui, se porte acquéreur de l’Agriculture et prévoit d’ores et déjà de réaliser de sérieux bénéfices.

A ce jour, nous savons aussi que Continental étudie nos infrastructures et le domaine de la mobilité tandis que Bayer a pris contact avec le ministère de la Santé. Nestlé discute en ce moment avec le groupe Suez les modalités de partage du service énergétique. Davantage intéressé par le captage et la commercialisation de l’eau, Nestlé abandonnerait à Suez les domaines du gaz et de l’électricité.

Voyons dans un premier chapitre quelles sont les intentions du groupe repreneur des Affaires Sociales.

D’après nos informations, l’étude d’Arcelar Mittal avance à grands pas et quelques mesures choc seraient imminentes.

1) La protection sociale sera considérée comme une entrave à la libre concurrence, les mutualités seront donc démantelées et les assurés sociaux seront priés de s’adresser à des caisses privées. Les primes seront calculées en fonction des coûts et des risques, comme c’est déjà le cas pour nos assurances automobiles. Une liste sera dressée des maladies pouvant bénéficier d’une couverture d’assurance, couverture renouvelable chaque année après examen médical du souscripteur pour réévaluer le montant à percevoir, et il conviendra d’exclure de la liste celles des maladies considérées comme étant chroniques et dont les coûts s’étalent sur des années en risquant de croître progressivement. En outre, le souscripteur fournira à la caisse d’assurances une copie de son contrat de travail ainsi qu’un billet de paie pour attester de la régularité de ses revenus et prouver sa capacité à honorer ses mensualités.

2) Les offres d’emploi seront publiées en anglais qui deviendra la langue universelle. Des traductions pourront être obtenues moyennant paiement.

3) Les contrats d’embauche seront établis selon le moins-disant car il est évident que les Belges sont trop riches.  Et les riches sont capricieux, leur niveau de vie étant trop élevé, ils ont perdu le goût de se battre. Aux USA – merci aux cow-boys pour le bon exemple qu’ils nous donnent – on apprend à se démerder tout seul, on n’attend pas comme une plante que la pluie tombe pour être arrosé.

4) Les contrats de travail seront conclus pour des périodes maximales de trois ans, renouvelables trois fois. Après quoi, le travailleur sera considéré comme ayant atteint un plafond de rentabilité. Il sera alors contraint d’aller voir ailleurs. Cette mobilité du travail obligera – pour son bien – le travailleur à rester performant tout au long de sa carrière. Pour augmenter sa combativité, on veillera aussi à augmenter le coût de la vie et donc le coût de l’énergie (débat à prévoir avec le ou les investisseur(s) qui se montrera(ont) intéressé(s) à prendre en charge les secteurs du gaz, de l’électricité et de l’eau).

5) Si des contestations apparaissent, elles seront réglées – vite fait, bien fait – par des cours d’arbitrage qui les jugeront injustifiées et stériles (au contraire des avis rendus parfois par les glandeurs de l’OIT). Arcelor Mittal sera sûr de pouvoir ainsi se soustraire aux exigences actuelles en matière de temps de travail, de salaires, de conditions de travail, de sécurité et d’hygiène. Et le travailleur saura qu’il est inutile d’introduire une plainte car celle-ci serait jugée d’emblée comme étant frivole. Il ne restera plus au travailleur que de travailler en fermant sa gueule. Comme il perdra moins de temps en discussions inutiles, il sera plus rentable.

6) Arcelor Mittal se fait fort d’éradiquer le chômage. Pour ceux des demandeurs d’emploi qui n’auraient pas décroché de contrat, un ramassage matinal sera organisé tous les jours pour rassembler les forces inoccupées et répondre aux besoins non couverts par les travailleurs sous contrat. Ces besoins évoluant en fonction des régions et des saisons, le dossier est pour le moment encore à l’étude. Des actionnaires d’Arcelor Mittal s’y emploient activement.

Lecteurs, nous continuerons bien entendu à vous tenir au courant de ce qui se trame dans votre dos. Un ajout pourrait être apporté au dossier Arcelor Mittal si d’autres mesures se précisent.

Entre-temps, un deuxième chapitre sera consacré prochainement à Monsanto.

Source: Investig’Action

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