Nos démocraties de plus en plus fragilisées par nos lâchetés…

Il faut être naïf, avoir la mémoire courte, être de mauvaise foi ou méconnaître la situation de la région pour accréditer la thèse selon laquelle ce serait l’enlèvement d’une paire de soldats qui serait à l’origine de ce nouveau déluge de feu de la part de Tsahal, comme tentent pourtant de nous en persuader la majorité des médias… Ces mêmes médias qui, il y a quelques semaines, ne se sont pas émus du refus catégorique d’Israël d’une enquête internationale sur les circonstances qui ont provoqué la mort d’une famille entière sur la plage de Gaza, à l’exception d’une fillette adoptée par le Président M. Abbas, seule rescapée de cette abjecte barbarie… Un exemple, parmi tant d’autres exactions de la « seule démocratie de la région »…

Aujourd’hui, les motivations de l’Etat hébreu sont connues de tout le monde : c’est l’obsession de s’accaparer, de ravir, de voler un maximum de terres par l’expulsion d’un maximum de ses habitants arabes. Point. Et ce qui parfois est rendu du bout des doigts est repris aussitôt d’une main de fer. Pour y parvenir, toutes les occasions sont bonnes, toutes les excuses sont utilisées. Avec la complicité, voire l’appui officiel des USA qui n’ont plus pour habitude de s’embarrasser de la légitimité de leurs interventions… et dans le silence couard d’une Europe de technocrates qui ne sait sur quel pied danser dès que plane l’ombre de son sinistre passé antisémite (soigneusement entretenu par ailleurs) quand il s’agit de rappeler à Israël ses devoirs en tant que « démocratie »…

Au-delà des souffrances inconsolables qu’endurent à chaque fois les populations prises dans l’engrenage de ces sales règlements de comptes entre Etats, peut-être faudrait-il avoir l’audace de se demander si, ne parvenant pas désarmer le Hezbollah au Liban, ni à régler comme ils l’entendent la question du nucléaire iranien, les USA n’essaient pas de trouver le moyen d’imposer leur diktat à la Syrie et l’Iran… mais par allié interposé. Leur embourbement lamentable en Afghanistan et en Irak ne peut leur permettre un troisième front où, inévitablement leur déconvenue serait bien pire encore … Il faut donc essayer d’inciter la Syrie et l’Iran à entrer directement dans le conflit dont le Liban ne servirait que de lièvre… Au moindre débordement israélien en Syrie, et le tour serait joué… Heureusement, jusqu’à présent, ni Damas ni Téhéran ne semblent tomber dans le piège d’un affrontement direct avec Israël qui servirait alors de courroie de transmission à la politique américaine en détruisant les installations nucléaires de l’Iran, et en en remettant une louche en Syrie…

Qui énonce de telles hypothèses ? Personne. Il est préférable d’appeler à la rescousse les habituels clichés: droit de défense pour Israël alors que, clairement et comme à chaque fois, c’est bien Israël l’agresseur (le Hezbollah n’a riposté par ses roquettes qu’après les bombardements massifs de Tsahal sur le Liban souverain); application de la Résolution 1559 de l’ONU exigeant le désarmement du Hezbollah (quand depuis des années Israël n’applique aucune des Résolutions votées à son encontre et bafoue allègrement le Droit international) ; restitution des quelques misérables otages militaires (quand près de 10 000 prisonniers croupissent dans les geôles israéliennes (dont nombre de femmes et d’enfants) ; etc… Bref, nous sommes encore et toujours dans le deux poids, deux mesures inacceptables d’Etats coloniaux qui poursuivent leurs intérêts les plus vils… Et nous assistons jour après jour à la mise en place de ce que l’administration américaine entrevoit comme « démocratie » pour la région du Proche-Orient… L’Irak occupé en est une brillante illustration !

Bien malin qui pourra dire comment évoluera la situation dans les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois… Mais une chose est sûre : nous risquons de récolter un embrasement généralisé de la région et dès lors de l’ensemble des relations euro méditerranéennes, par la mollesse et le laisser-faire qu’y sèment nos diplomates dès qu’il s’agit de rappeler Israël à l’ordre, voire de lui imposer des sanctions pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les Palestiniens le savent bien, qui depuis 1947 ont compris que les Européens s’étaient refait une apparente virginité sur leur dos… Et ils ont bien raison de continuer à résister à l’occupant, par les moyens qu’ils estiment convenir…

Quand il sera trop tard pour enrayer le conflit qui s’est amorcé au Liban, l’on pourra toujours multiplier les déclarations officielles, les gesticulations en tous genres, allant de sommets extraordinaires en réunions d’urgence, en passant même par l’ONU… se lamenter sur ce qu’il aurait fallu faire et même verser quelques larmes… et pas seulement sur les victimes… mais également sur l’hypocrisie des dirigeants qui mènent nos pantelantes « démocraties » à des lendemains sans doute beaucoup plus sombres encore, du fait de leur lâcheté crasse !

Une fois encore, sous des prétextes qui comme toujours relèvent du « faux et usage de faux », le sanguinaire gouvernement d’Israël nous fait l’étalage de sa force brutale par l’intermédiaire musclée de son armée… Rien de bien neuf en somme : une armée ivre de sa puissance qui détruit tout ce qu’elle veut et massacre des civils innocents, en toute impunité…

Daniel Vanhove –

Observateur civil

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