Manœuvres et manipulations de l’industrie pharmaceutique

12/05/2008. J’aurai très bien pu sous-titrer cet article "Le malade imaginaire". Mais ce titre est déjà pris (sic). Pourtant, il lui va comme un gant. Tant la World Company du médicament nous prend comme tel pour nous imposer sa pharmacopée toute aussi inutile que dangereuse ! Oui, nous ne sommes pas aussi malades que certains aimeraient nous y voir. Seulement il faut toujours plus de consommateurs. Car il y a toujours plus de nouvelles molécules "inventées". Pour le plus grand profit de quelques uns. Ne serait-il pas temps de dire STOP ? !

La médecine occidentale a perdu tout bon sens. Et s’est enfermée dans ses canons. Certitudes. Certitudes. Et encore certitudes, et toujours la même et seule manière de concevoir, de faire. Exit les médecines traditionnelles, les remèdes, les traditions. Et ne parlons surtout pas de l’approche naturelle, quel vilain mot !. Ainsi, l’on est arrivé, dans les années 1980, à désigner crise de foie une migraine accompagnée de symptômes digestifs. Et spasmophilie une crise de panique. Etc. Des maladies inventées pour justifier un traitement de cheval.

Une migraineuse devait subir le parcours du combattant. De la radiographie de la vésicule aux multiples prises de sang, histoire de trouver un « petit quelque chose ». De justifier la prise de médicaments : des hépatotropes, en l’occurence, accompagnés de cholagogues ; et 365 jours l’an !

La spasmophile, elle, subissait aussi moult dosages sanguins, et parfois des électromyogrammes absolument ininterprétables. Mais à quoi bon ? La voix du médecin est impénétrable. A ne jamais remettre en question. Et ainsi à justifier les prises de magnésium 15 jours par mois. Avec effet … nul ! Un placebo aurait fait aussi bien …

"Tout bien portant est un malade qui s’ignore"

Docteur Knock

Ce héros de Jules Romains est tristement d’actualité ! Car nous marchons sur la tête. La seule vision que nous avons de nos jours est celle définie par le médecin. Une vision faite de diktats et d’avertissements inquiétants : une vision totalitaire et non soignante !

En France, on trouve dans les officines plusieurs dizaines de milliers de marques de médicaments. Alors pourquoi l’OMS dresse-t-il une liste de médicaments essentiels de 325 éléments ?

Parce que les pays riches subissent le Big Brother de l’industrie pharmaceutique. Avec l’illusion que cela nous est indispensable …

Or, il n’en est rien !

L’industrie du médicament – et avec elle, celle des appareillages de dosage biologique, des machines diagnostiques, des cosmétiques, des instruments chirurgicaux, etc. – a fait de la devise du personnage de Jules Romains son leitmotiv !

Avec une variable habillement ajouté. Tout bien portant est un consommateur en puissance … à condition de lui faire croire qu’il est malade

Le mot est lâché : consommateur.

L’être humain est réduit à la condition de pions que les politiciens incitent à consommer pour soutenir la croissance. C’est dans cette brèche que les laboratoires se sont engouffrés, et l’on en arrive à l’absurdité absolue de voir des traitements prescrits qui ne servent à rien. Sauf à augmenter le déficit de la Sécurité sociale !

Mais qui incite à la surconsommation des médicaments ? Pas seulement le matraquage publicitaire. Non ! Ce sont bien les médecins qui sont passés du mauvais côté ! Ces médecins, investis de l’aura de confiance que confère leur titre. Ces médecins enfermés dans la spirale perverse qui les pousse à croire à ces diagnostics inexistants. Car on les leur a enseignés à la faculté. Et depuis, ils sont confortés dans ces faux diagnostics par des visiteurs pharmaceutiques leur proposant … les traitements que leurs patients attendent.

La boucle est bouclée. CQFD.

En vingt ans la situation a empiré. L’industrie pharmaceutique a vite compris quel profit elle pouvait tirer des 15% de la population qui souffrent de migraines, par exemple. Les antimigraineux sont tous plus coûteux les uns que les autres. Sans cesse plus nombreux. En ayant pris grand soin de ne pas dire aux patients que les médicaments les plus anciens, les mieux connus, les moins chers, étaient aussi … les plus efficaces !

Et si la spasmophilie ne fait plus partie des diagnostics officiels, la prescription d’anxiolytiques et d’antidépresseurs est, en France, la plus forte de tous les pays industrialisés !

Jörg Blech nous démontre combien le système est devenu incontrôlable. Et d’une rare perversité. Désormais, l’industrie pharmaceutique a pour règle de trouver une maladie pour chaque molécule fabriquée.

Cela en manipulant des membres influents de la communauté médicale. Le lobby pharmaceutique a réussi à faire modifier certaines normes, comme le taux de cholestérol et la tension artérielle. Cela dans un seul but : augmenter le nombre potentiel de patients susceptibles d’être traités !

Le principal argument de vente des marchands de la santé, c’est LA PEUR

En vingt ans, le terrorisme pharmacologique a pris beaucoup d’ampleur. Après s’être attaqué à la profession médicale – comme le démontrent les exemples cités dans ce livre – qui fut d’une grande crédulité, et sans doute pas insensible aux cadeaux de fin d’année, voilà que le grand public est en ligne de mire. L’ouverture de la publicité à la télévision y participe. Sans parler des magazines dits de santé qui ne sont que des officines aux ordres des grands laboratoires.

Une preuve parmi cent. Septembre 2004, Jean-François Masson, homéopathe, ose dire dans Le Parisien que les traitements homéopathiques sont couramment utilisés en Afrique. Pour lutter contre le paludisme (sic). Quand on sait, par la suite, que tout cela cachait une opération séduction pour inciter le public à se rendre à un concert au Zénith pour fêter l’association Homéopathie sans frontières … Les bras m’en tombent …

Rien de ce que décrit Jörg Blech n’est spécifique à un seul pays. Tous les laboratoires cités ont pignon sur rue. En France mais dans tous les pays riches. Et l’argent coule à flots. L’industrie consacre 20 000 euros par an et par médecin à la promotion de ses produits. Le somme annuelle consacrée à la formation indépendante de chaque médecin, s’élève, elle, à … 500 euros !

Il n’y a rien qui vous choque ?

Quand ce n’est pas l’argent qui contrôle le système, ce sont les hommes. Louis-Charles Viossat fut directeur corporate du laboratoire Lilly France de septembre 2001 à mai 2002. Il faut savoir que Lilly finança la campagne de George W. Bush pour sa première élection. Monsieur Viossat devint en mai 2002 directeur du cabinet de Jean-François Mattéi au ministère de la Santé. Avant d’être nommé, en avril 2004 … le directeur de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss).

Mais de qui se moque-t-on ? !

Citoyenne, citoyen, ne crois pas que tu ne peux rien faire contre ces malfaisants. Au contraire !

Déjà, lis ce livre qui fait œuvre de contre-propagande. Ouvre les yeux et vois comment l’industrie pharmaceutique est omniprésente en Angleterre, aux USA, en Allemagne … Ne tombe pas dans le panneau. Ne consomme pas de médicaments dont tu n’as pas l’usage. Ne lutte pas contre des moulins à vent. A commencer par ces non-maladies au premier rang desquelles … le vieillissement.

La vie est irrémédiablement mortelle, ne l’oublie pas ! Tu ne repousseras pas l’échéance avec l’aide de poudre de perlimpinpin. Ne fonde pas ton angoisse sur les déclarations des faiseurs de miracles. Un miracle n’existe que dans les livres, pas dans les laboratoires.

Jörg Bluch nous rappelle au bon sens : la vie est courte pour être vécue en se croyant malade. Ou pire, pour succomber prématurément … à un traitement inutile.

P.S.

Jörg Blech, Les inventeurs de maladies – Manœuvres et manipulations de l’industrie pharmaceutique, traduit de l’allemand par Isabelle Liber, postface de Martin Winckler, coll. "Babel", Actes Sud, avril 2008, 280 p. – 7,50 €

Source Oulala.net , http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=3446

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