Hamas : la fin d'une fiction politique?

Adam Hanieh est un chercheur et militant pour les droits humains, membre d’Al-Awda, la Coalition pour le Droit au Retour en Palestine. Il est co-auteur du livre « Stolen Youth: The Politics of Israel's Detention of Palestinian Children », paru en 2004.

http://www.zmag.org/content/showarticle.cfm?ItemID=9631

Merci à l'Association Belgique-Palestine pour la traduction

Le raz-de-marée qui a porté le Hamas au pouvoir le 25 janvier lors des élections en vue de pourvoir les 132 sièges du Conseil Législatif Palestinien (CLP) constitue un tournant politique sans précédent tant en Palestine qu’au Moyen-Orient. Sans doute pour la première fois depuis la création d’Israël en 1948, un pouvoir administratif officiel en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza dispose-t-il d’un fort soutien populaire et n’est pas directement redevable à des intérêts israéliens ou occidentaux.

Les sondages préélectoraux avaient prédit systématiquement une lutte serrée entre le Hamas et le parti au pouvoir, le Fatah. On s’attendait à ce que le Hamas remporte environ un tiers des sièges au CLP, le Fatah en conservant 40%. La liste «Palestine Indépendante» de Moustafa Barghouti, un militant de premier plan au sein des ONG de Cisjordanie, était donnée comme troisième plus important parti politique, devançant largement le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), un parti laïque de gauche. Des partis de moindre importance, tels Badil, une coalition formée de petites factions de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et la « Troisième Voie », conduite par Salam Fayyad (ancien ministre des Finances de l’Autorité palestinienne) et Hanan Achraoui (directrice de l’ONG palestinienne Miftah) devaient, eux aussi selon les estimations, gagner quelques sièges chacun.

Défiant les prévisions tant des participants que des observateurs, les résultats définitifs attribuent 74 sièges au Hamas contre 45 au Fatah. Le FPLP obtient 3 sièges, Palestine Indépendante, Badil et la Troisième Voie en obtiennent 2 chacun, et 4 sièges reviennent à des candidats indépendants. Le taux de participation élevé, 78%, en fait un mandat décisif donné par l’électorat palestinien.

On ne saurait trop insister sur l’importance du changement qui s’est produit. Sous la conduite du Fatah, l’Autorité palestinienne (AP) se distinguait généralement par des joutes verbales sans conséquences avec le gouvernement israélien, à quelques notables exceptions près qui ont suivi le début de l’Intifada en septembre 2000. Les forces de sécurité de l’AP agissaient en coordination avec l’armée israélienne, arrêtaient des opposants politiques et des activistes, répliquaient aux actions israéliennes sur le terrain par une opposition de principe, sans plus, et répétaient systématiquement le stupide mantra de la «violence des deux côtés». Un tel rôle favorisait la démobilisation et la confusion du mouvement national palestinien. La véritable crainte que suscite la victoire du Hamas en Israël, aux États-Unis et dans l’Union européenne est celle-ci: à qui vont-ils pouvoir faire appel pour contrôler la population palestinienne, maintenant que l’ancienne AP – tout inefficace et peu fiable qu’elle fut – s’est effritée ?

Le rejet d’une « fiction politique »

Le vote populaire en faveur du Hamas a pour cause principale le rejet du désastreux processus de négociations qui a suivi la signature des Accords d’Oslo en 1993. Innombrables sont les voix qui ont dénoncé ces Accords comme étant une feuille de vigne dissimulant la poursuite de la colonisation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, très éloignés du but allégué, à savoir l’avènement d’un État palestinien authentiquement indépendant. Sous le couvert de « pourparlers de paix », Israël a poursuivi l’encerclement et l’isolement des villes et des villages palestiniens par son réseau de colonies, de routes de contournement et de check-points. L’armée israélienne contrôle les déplacements des Palestiniens par un système compliqué de permis et de restrictions de mouvement. Ces îlots de population isolés les uns des autres sont extérieurement désignés comme autonomes mais leur contrôle véritable est entre les mains de l’État israélien. Oslo (et les accords qui ont suivi) visait à ce que les Palestiniens maintiennent l’ordre eux-mêmes, en permettant dans le même temps à Israël d’accentuer son système d’apartheid. Le mot «paix» n’était là que pour masquer le plan véritable: l’apartheid.

La victoire du Hamas est une condamnation sans appel du pseudo «processus de paix». Promu grâce à la duperie délibérée des gouvernements occidentaux et des médias institutionnels, le mythe des négociations était pleinement partagé par le leadership de l’Autorité palestinienne et plus particulièrement par des personnalités telles que le Président Abou Mazen et le Premier ministre Abou Ala. Les dirigeants de l’AP en sont venus à présenter la soumission et la reddition sous les apparences de négociations de paix et d’une condamnation creuse de la violence. De fait, juste avant les élections législatives, le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal avait indiqué que «cinquante années d’expérience nous ont enseigné que cette voie est vaine» et que le Hamas ne continuerait pas à tromper le peuple palestinien avec cette «fiction politique».

Corruption: non pas accidentelle, mais systémique

Comprendre la nature du processus d’Oslo est essentiel pour expliquer la victoire du Hamas. La majorité des commentaires observent que la sympathie populaire en faveur du Hamas est basée sur un rejet de la corruption, du népotisme et de l’affairisme du parti au pouvoir, le Fatah, suite à la mise en place de l’AP vers le milieu des années 1990. Bien que cet aspect soit certainement exact, il fournit peu d’explications sur les causes réelles de cette corruption. Ce qui est généralement passé sous silence, c’est que cette corruption systémique est une conséquence directe et délibérée du processus d’Oslo lui-même.

Oslo a mis en place un système dans lequel l’Autorité palestinienne devenait complètement dépendante de fonds étrangers pour assurer sa survie. Israël s’assurait la servilité de l’Autorité palestinienne par le contrôle des frontières et des déplacements entre les villes palestiniennes, par une campagne massive de confiscations de terres qui ont ravagé l’agriculture palestinienne et par la séparation de la ville de Jérusalem (qui assurait 40% des revenus de l’économie palestinienne) de son arrière-pays, la Cisjordanie. L’électricité, l’eau et les communications restent étroitement sous contrôle d’Israël. Ce contrôle a été organisé par des accords tels le Protocole économique de Paris de 1994, qui restreint les biens que les Palestiniens sont autorisés à exporter et importer.

Les fonds étrangers, provenant principalement des États-Unis et de l’Union européenne, sont devenus les seules ressources de trésorerie de l’Autorité palestinienne. Ces fonds, cependant, ont un prix politique et ont été conçus pour acheter le consentement à la poursuite de la colonisation. Clientélisme et corruption sont les conséquences logiques et évidentes d’un tel système. Ayant peu de possibilités d’assurer leur survie, les individus deviennent dépendants des aides et des contacts personnels avec l’Autorité palestinienne ou le Fatah. Près d’un demi-million de Palestiniens dépendent de l’AP pour leur survie.

De plus, des personnalités de premier plan au sein de l’AP contrôlent les importants monopoles palestiniens, ce qui les amène à faire des affaires avec des compagnies israéliennes ou étrangères. Leurs intérêts dépendent du maintien du statu quo. Exemple sans doute le plus notoire de cet état de fait: les cimenteries qui sont la propriété du Premier ministre Abou Ala, dont on a établi qu’elles étaient directement impliquées dans la construction du Mur de l’apartheid.

Le fossé sans cesse croissant qui s’est creusé entre la grande majorité de la population et l’élite possédante gravitant autour et au sein de l’Autorité palestinienne est devenu un gouffre après le soulèvement de septembre 2000. Dans des régions telles que la Bande de Gaza, 70% de la population vit en dessous du niveau de pauvreté, pendant que la consommation voyante d’une élite de plus en plus restreinte rappelait au reste de la population que le gros des attaques israéliennes contre la société palestinienne n’était pas subi de manière partagée.

Par contraste, les activistes du Hamas sont considérés comme honnêtes, dignes de confiance et engagés en faveur des pauvres. 132 parlementaires ont été élus via deux systèmes: une liste de partis commune à la Cisjordanie et à la Bande de Gaza (66 sièges) et une liste composée de candidats individuels par districts (66 sièges aussi). Une confirmation éclatante de la manière dont les candidats du Hamas sont perçus par les communautés qui leur sont proches est donnée par les votes au niveau des districts: sur 66 sièges, 45 ont été remportés par des candidats du Hamas.

Et maintenant ?

Cette élection annonce un bouleversement d’importance si une Autorité palestinienne conduite par le Hamas tient sa promesse d’agir en fonction des intérêts populaires. Pour prendre un exemple concret: actuellement, quelque cent Palestiniens sont détenus comme prisonniers politiques par l’AP dans les prisons de Jéricho. Ces activistes proviennent de toutes les factions politiques. Sans doute les plus connus d’entre eux sont les dirigeants du FPLP, détenus pour l’assassinat du ministre israélien du Tourisme Ze’evi (extrême droite) en réponse à l’assassinat par Israël du leader du parti, Abou Ali Moustafa. Leur détention, ordonnée par Israël et les gouvernements états-unien et britannique, est extrêmement impopulaire dans toute la Cisjordanie et la Bande de Gaza. En effet, Ahmed Saadat, le secrétaire général du FPLP, a obtenu un siège au Conseil Législatif comme tête de liste du FPLP, alors qu’il est détenu à Jéricho. Il apparaît hautement improbable que le Hamas continue à se conformer à des mesures telles que celle-là et de fait, une des premières annonces du Hamas suite à sa victoire a été la libération prochaine de Saadat.

Si le Hamas tient sa promesse de ne pas soutenir les structures de l’occupation, ce sera un revers considérable pour les intérêts israéliens et états-uniens dans la région. Cependant, la situation actuelle est tout sauf simple en raison du réseau labyrinthique de factions et d’intérêts régnant au sein de l’appareil de l’AP. Le Conseil législatif dispose de peu de pouvoir, une part considérable en restant entre les mains d’Abou Mazen et de la Présidence. Les forces de sécurité – en particulier la branche de la Sécurité préventive – restent aux mains du Fatah, sous le contrôle nominal d’Abou Mazen. Quant au Hamas lui-même, en particulier dans la Bande de Gaza, il entretient un fort réseau armé.

Certains commentateurs ont soulevé la crainte que le résultat du scrutin puisse entraîner une répétition de l’expérience algérienne de 1991, quand la victoire électorale du parti islamique, le FIS, avait été anéantie par un coup d’Etat militaire menant à une guerre civile prolongée. La reproduction d’une telle expérience dans le contexte palestinien entraînerait sans aucun doute l’intervention de l’armée et des services de sécurité israéliens, tant pour provoquer que pour maintenir un conflit armé intérieur. Il ne fait aucun doute non plus que le Hamas est conscient de cette menace, c’est pourquoi il n’a cessé d’appeler à un gouvernement d’union nationale et refuse de se laisser entraîner dans une lutte armée avec d’autres factions palestiniennes. Néanmoins, un soutien israélien en sous-main à une telle éventualité reste une possibilité réelle et concrète.

L’insistance pour que les forces de sécurité palestiniennes restent sous le contrôle d’Abou Mazen pourrait peut-être préparer le terrain à un tel scénario. Le soutien des États-Unis à des personnages clefs de la sécurité au sein de l’AP, tels que Mohammed Dahlan et Jibril Rajoub, est un fait connu ; tous deux ont joué un rôle important dans les démonstrations armées menées par des partisans du Fatah à Gaza et en Cisjordanie. Ces manifestations ont condamné la victoire du Hamas et appelé à la démission d’Abou Mazen et du comité central du Fatah. Néanmoins, dans une déclaration du 28 janvier, les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, la branche armée du Fatah, ont qualifié ces manifestations de tentatives populistes de prise de pouvoir par quelques leaders du Fatah. Dans une référence assez transparente à Dahlan et Rajoub, les Brigades ont fermement critiqué les organisateurs de ces manifestations, «qui ont répandu la corruption et grandement contribué à la défaite humiliante du Fatah».

La question clef est de savoir comment le Hamas va gérer la contradiction entre son engagement dans la lutte nationale et le maintien des structures de l’AP. La dépendance économique de l’AP ne va pas disparaître du fait de la victoire du Hamas, bien que le caractère politique de ce lien ait été clairement mis en évidence par les menaces des États-Unis et de l’Union européenne de couper leur financement. Il reste à voir si le Hamas peut trouver des sources alternatives de soutien, s’il va tenter de mettre en place sous une forme ou une autre une redistribution des fonds ou toute autre stratégie populaire ou bien s’il va entreprendre de redéfinir sa politique afin d’apparaître plus acceptable aux yeux de l’Occident. Bien que ce dernier choix paraisse peu plausible actuellement, il est certainement peu probable que la situation n’évolue pas.

Cette contradiction n’est pas le fait du Hamas, elle est précisément une conséquence des limitations structurelles mises en place par le processus d’Oslo. La seule façon d’en sortir est de rompre avec la conception selon laquelle la lutte palestinienne porte essentiellement sur ce qui se passe en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Un des objectifs conscients du processus d’Oslo était de restreindre le combat palestinien à une dispute sur des quotas de terres en Cisjordanie et de rompre tout lien entre les Palestiniens de Cisjordanie et de la Bande de Gaza, ceux qui, après 1948, sont restés dans la Palestine historique en devenant citoyens israéliens et ceux qui ont pris la route de l’exil. Essentielle dans ce but fut la destruction de l’OLP en tant que mouvement national de libération et son remplacement par le projet d’élaboration d’un État par l’Autorité palestinienne.

La formation de l’OLP dans les années 1960 avait représenté une étape critique de la lutte palestinienne en ce qu’elle unifiait la nation palestinienne dispersée entre de multiples générations et de nombreux pays. L’exigence qui fonde cette lutte, c’est le droit au retour, que les Palestiniens aient le droit de retourner dans les maisons et sur les terres qu’ils possédaient au moment de leur départ en exil. Un élément dominant de toutes les négociations depuis Oslo a été la tentative de minimiser cette exigence, la ramenant au retour symbolique de quelques milliers de Palestiniens en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Néanmoins, en dépit de la volonté manifeste d’individus tels qu’Abou Mazen d’accepter de telles tentatives, les Palestiniens du monde entier restent unis en faveur d’un retour total dans la Palestine historique.

Faisant preuve d’une ironie tragique après la victoire du Hamas, Abou Mazen annonça qu’il poursuivrait les négociations avec Israël sous les auspices de l’OLP plutôt que de l’AP. Quoique techniquement, il en ait toujours été ainsi, la «castration» des structures de l’OLP consécutive à Oslo montre à quel point la direction des négociations s’était éloignée de tout contrôle démocratique ou populaire.

Crucial dans la période qui vient est le devenir des structures nationales palestiniennes au sens large, et une possible renforcement du mouvement défendant le droit au retour. Tant le Hamas que le FPLP ont fait campagne autour de l’importance de renouveler les structures palestiniennes à l’extérieur de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza. En effet, le FPLP a inclus dans son programme électoral le projet que les élections au Conseil législatif puissent constituer un mandat pour une représentation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza au Conseil National Palestinien (CNP). En tant que parlement en exil, le CNP est la plus haute instance de l’OLP, et il est censé représenter tous les Palestiniens en exil – bien que dans les faits, il ait été moribond au cours des dernières décennies. Le FPLP a appelé à des élections au niveau mondial afin d’élire le reste des membres du CNP et à rétablir celui-ci en tant que premier échelon du processus palestinien de prise de décision.

Signe encourageant, le leader du Hamas, Khaled Mechaal, a clairement désigné cela comme une orientation stratégique importante du Hamas dans un éditorial publié le 31 janvier dans le Guardian. Mechaal y affirme: «Notre message aux Palestiniens est celui-ci: notre peuple n’est pas seulement constitué de ceux qui vivent sous occupation en Cisjordanie ou dans la Bande de Gaza mais aussi des millions qui languissent dans des camps de réfugiés au Liban, en Jordanie et en Syrie, et des millions d’autres disséminés dans le monde et empêchés de rentrer chez eux. Nous vous promettons que rien au monde ne nous détournera de la poursuite de nos objectifs, qui sont la libération et le retour. Nous n’épargnerons aucun effort pour travailler avec l’ensemble des factions et des institutions afin de remettre en ordre notre maison Palestine. Ayant remporté les élections parlementaires, notre objectif à moyen terme est de réformer l’OLP afin de lui restituer le rôle de véritable représentant du peuple palestinien, sans exception ni discrimination.»

Dans ce contexte, le mouvement de solidarité palestinienne est confronté à d’importants défis. Compte tenu du chamboulement que la victoire inattendue du Hamas cause aux plans d’Israël et des États-Unis pour la région, nous devons nous attendre à une attaque idéologique soutenue à leur encontre de la part des médias dominants. Cette campagne a déjà commencé avec les histoires prévisibles de «talibanisation» imminente de la société palestinienne. De telles affirmations doivent cependant être considérées avec suspicion. La victoire du Hamas exprime avant tout un sentiment politique et le désir d’une alternative réelle au carcan du processus d’Oslo. Les dirigeants du Hamas le reconnaissent et ont montré peu d’empressement à mettre en œuvre d’importants changements sociaux fondés sur la religion.

La victoire du Hamas permet de dissiper les mythes qui entourent les négociations de la dernière décennie. La population palestinienne de Cisjordanie et de la Bande de Gaza a affirmé sans ambages que ces négociations avaient principalement servi de couverture à un renforcement de l’apartheid israélien. Le message clair délivré par les représentants du Hamas dans la semaine qui a suivi les élections est que le «processus de paix» – tel qu’il est compris par les Israéliens et les puissances occidentales et dûment régurgité par les médias dominants – n’a rien à voir avec une paix authentique et juste. Il reste à voir si le reste du monde saura entendre ce message.

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