Colombie : la Commission internationale @@marche contre les « faux positifs »

Ils sont 25 et un de leurs principaux acteurs est le prix Nobel de la Paix, l’argentin Adolfo Perez Esquivel. La Commission d’éthique pour la vérité en Colombie, composée exclusivement de personnalités internationales, était, ce vendredi, à la tête du cortège contre les faux positifs, qui s’est tenu à Bogota depuis le siège du ministère de la Défense jusqu’au bureau du procureur général.

5 mars 2009 

Mirtha Baravalla, Eduardo Nachman, Pilar Sánchez, Gilberto Lopez, Lorenzo et Andres Redondo Loncon, membres de la Commission et en visite en Colombie pour la sixième fois consécutive, a marché contre les exécutions extrajudiciaires.

Pour l’évènement, sont arrivés en Colombie six membres de cette mission, composée de personnes qui ont en commun le fait d’avoir été touchées par la violence dans leurs pays respectifs. Ils étaient accompagnés de plus de 200 parents de victimes présumées d’exécutions extrajudiciaires dans le cadre de la journée « Les faux positifs sont des crimes d’État ».

L’activité est organisée par plusieurs associations de défenseurs des droits de l’homme du pays, toutes coordonnées par le Mouvement National des Victimes de Crimes d’État et la  Commission interéclésiastique de Justice et de Paix.

Plus précisément, cette dernière organisation a promu la création de la commission internationale d’éthique, qui est officiellement née en novembre 2006, et réalise en cette occasion sa sixième visite en Colombie.

Le collectif vise à s’affirmer comme une alternative pour le groupe chargé de recueillir des données afin de reconstituer l’histoire des conflits au sein de la Commission nationale de Réparation et de Réconciliation – CNRR, parce qu’aux dires de ses membres « la CNRR ne raconte que la vérité officielle ».
 
Ainsi, ils visitent des régions vulnérables afin de recueillir des témoignages et des preuves documentaires qu’ils emporteront ensuite vers les maisons de la mémoire de leurs pays respectifs, comme en Argentine et en Espagne.

 « Nous ne voulons pas oublier, nous ne sommes pas des amnésiques de l’Histoire. Nous voulons nous souvenir. Et faire en sorte que les autres se souviennent, non seulement en Colombie, et que la realité de nombreux Colombiens soit connue dans nos pays », explique Gilberto López, anthropologue mexicain, membre de la comission internationale et qui collabore également dans son pays en tant qu’intermédiaire entre l’Armée Populaire Révolutionnaire – EPR – et le gouvernement fédéral.

Une des dernières Mères de la Plaza de Mayo Linea Fundadora, Mirtha Baravalla, s’est prononcée dans le même sens; elle n’a pas marché cette semaine à Buenos Aires pour demander des éclaircissements sur l’assassinat de sa fille durant la dictature, pour accompagner les victimes colombiennes: « je suis ici car je crois que cela peut apporter quelque chose, selon ma propre expérience, et soutenir les personnes touchées par tant de violations».

Lorenzo Loncon, indigène mapuche du Chili et messager de sa communauté, résume ainsi: « j’ai eu il y a peu l’opportunité d’assister au Tribunal des peuples, à Carica Bajo Atrato, et je me suis rendu compte des violations et ce que le déplacement signifie…Elles sont prêtes à donner leur vie pour leurs terres…cela ne devrait arriver à aucun peuple».

De son côté, la psychologue espagnole Pilar Sánchez, de la communauté chrétiennes Saint Thomas d’Aquin, assure: « Il nous semble urgent qu’existe cette commission. Nous avons tous des histoires similaires, pourvu que vous puissiez apprendre de tout ce mal que nous avons enduré».

Traduction par Estella Varas Reyes pour Investigaction

Source: www.elespectador.com

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