Brèves Tunisie: les 40 voleurs, intérêts US et israéliens, désordre organisé…

Dernières infos de Tunisie: Pourquoi les Etats-Unis ne voulaient plus de Ben Ali? La révolution sera-t-elle trahie? La seule démocratie du Moyen-Orient n’aime pas la concurrence. Les amis de Ben Ali sont sur Facebook.

Devinette
 
Ben Ali Baba saute dans l’hélico, qu’est-ce qui reste ?
Les quarante voleurs.
 
 

"Je tiens Ben Ali au courant"
 
« Ce même premier ministre dans une déclaration sur France 24, dont on peut voir la vidéo a clairement reconnu « tenir Ben Ali au courant de ce qui se passe dans le pays » dans son lointain exil saoudien. (…) Il apparaît, au vu des déclarations « d’officiels américains », que ces derniers ne sont pas totalement « étrangers » au scénario auquel nous avons assisté ces dernières soixante douze heures.

SOURCE : l'Etoile Nord Africaine Anticapitaliste, 17 janvier

 
 
Les intérêts des USA
 
La faute de Ben Ali se trouve sans doute résumée dans un rapport rendu par la Fondation américaine “Heritage”, influente boîte à idées où puisent les dirigeants US, qui ne fait pas mystère de ses orientation ultra-libérales et ultra-conservatrices. Au mois d’août dernier, celle-ci fustigeait le « capitalisme de copinage » (crony capitalism) du régime de Tunis comme… une entrave à l’entrée des capitaux étrangers, des marchandises étrangères, et surtout des investissements américains. La fondation adressait en revanche ses louanges au régime du Maroc, « plus avancé sur la voie des libertés économiques ».
 
 
 
 
Ben Brik: "Je men sens trahis"
 
 
« La révolution dont je suis l'un des pères est trahie ». L’une des figures les plus illustres de l’opposition tunisienne, Taoufik Ben Brik, n’a pas caché son amertume lundi soir sur Europe 1 après l’annonce de la composition d’un gouvernement de transition qui, avec 6 postes clefs dont celui de Premier ministre, fait la part belle à l'équipe sortante. « J’ai eu un moment de liesse mais il est retombé. J’ai à présent un sentiment de désespoir et de détresse. On a coupé la tête mais le canard court toujours ».
 
SOURCE : Europe 1, le 17 janvier 2011 à 22h27.

 
"La démocratie est un danger pour Israël"
 
Le vice-Premier ministre israélien Shalom (né à Tunis) a exprimé son appréhension : « Ce qui s’est passé en Tunisie pourrait mener à une forte recrudescence au pouvoir de manière démocratique dans d’autres pays arabes, ce qui constituerait une menace à la sécurité d’Israël. Il se pourrait que des régimes élus démocratiquement et qui détestent Israël, aient un impact important sur la menace de la sécurité d’Israël.»
 
SOURCE : www.echoroukonline.com/fra/international/7696

Ben Ali derrière les désordres

 

« J’accuse Ben Ali d’avoir prémédité le désordre et l’anarchie avant son départ. Je l’accuse d’avoir choisi la politique de la terre brûlée en établissant une stratégie en trois phases », dit M. Hadda, ambassadeur démissionnaire à l’Unesco. « Il a donné des armes et beaucoup d’argent à sa garde rapprochée et à ses fidèles afin qu’ils provoquent la guerre civile dès son départ de Tunisie. ».
 « Ce plan criminel et machiavélique n’avait qu’un seul objectif : reprendre le pouvoir », accusant Ben Ali de « téléguider, par téléphone, les opérations jusqu’à ce jour et de faire passer ses crimes actuels pour des crimes commis par les islamistes et l’opposition de gauche ».

 

 
Symptomatique pour toute l'Afrique
 
« Ce qui s’est passé en Tunisie est vraiment symptômatique d’une maladie qui ronge la plupart des pays en développement qui ont adopté, pour leurs perspectives économiques, les solutions du FMI et de la Banque mondiale. C’est-à-dire, ils ont opté pour développer leur économie sur l’exportation et l’attrait de l’investissement étranger. Et dans cette optique, la Tunisie est parvenue à être classée parmi les pays en phase d’émergence. Mais, avec quelles conséquences ? Une paupérisation extraordinaire et une fermeture politique inimaginable. » Ibrahima Sène, agronome et chargé des questions économiques du Parti de l'Indépendance et du Travail (Pit) du Sénégal.
 
SOURCE : L’Observateur (Sénégal), 17 janvier.

 

Les amis de Ben Ali sont sur Facebook

 

Qui a déclaré ? « J'ai dit à mes amis tunisiens que je connais les efforts qu'ils font pour que la société soit juste, prospère – elle l'est malgré la crise -, moderne, qu'elle respecte le droit des femmes et qu'elle respecte les droits de l'Homme. Je le sais et je les félicite. »Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, à Tunis, le 16 avril 2010. ?
23 ans de dictature de Ben Ali. 23 ans d'émouvantes déclarations de ses amis français et européens. Retrouvez citations et vidéos des amis de Ben Ali sur le « Mur de la Honte » : www.facebook.com/pages/Ben-Ali-Wall-of-Shame/185493794812423?v=wall

 




Des comités citoyens, une commission d'enquête, une assemblée constituante
 
« Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique salue le peuple de Tunisie pour l’œuvre grandiose qu’il a réalisée. Aujourd’hui, après la fuite du tyran et la chute des éléments les plus extrémistes de son système, le Parti tient à mettre l’accent sur les tâches et les points urgents suivants :
Soutenir et élargir les « Comités Citoyens de défense civile » qui ont été constitués dans les quartiers  pour protéger les citoyens et assurer la sécurité des personnes et des biens. Créer rapidement un comité national d’enquête sur le recours aux tirs à balles réelles ; poursuivre les responsables… ; démettre les préfets, sous préfets… Créer rapidement un comité national d’enquête sur la corruption et l’enrichissement illégal, et lui donner tous les moyens de poursuivre ceux qui ont agi de la sorte, d’exproprier les biens acquis de façon illégale et de restituer les biens saisis à leurs propriétaires. Créer rapidement un comité national de fondation démocratique, pour rompre avec le système inique qui a prévalu de 1955 à 2011, et fonder un nouveau système  qui garantit les libertés, offre les garanties d’élections sincères, et consolide les acquis progressistes que le peuple a obtenu grâce à ses luttes. » (…)
Tunis, 16 janvier
 
 

Incroyables socialistes!

 

« La veille du jour où Ben Ali quitta la Tunisie sous les cris de haine de tout un peuple , l’Internationale socialiste publia la déclaration suivante : « L’IS fait appel au gouvernement tunisien d’agir immédiatement pour répondre de manière constructive et positive aux exigences du peuple dans les rues pour les libertés, les opportunités et d’être maître de leur destin, ainsi que de saisir ce moment pour établir les bases d’une société plus inclusive et juste pour tous les Tunisiens. L’Internationale Socialiste se tient prête à collaborer avec toutes les forces politiques et sociales en Tunisie dans cet effort. »
On croit rêver : la veille du départ du dictateur, l’IS n’a pas un mot de critique contre lui et en appelle encore à son gouvernement pour résoudre la crise. Et c’est logique : le Rassemblement constitutionnel démocratique du désormais ex-président Ben Ali est de toute éternité « membre de plein droit » de l’Internationale socialiste.

 

 

SOURCE : Henri Goldman  http://blogs.politique.eu.org/La-Tunisie-et-la-social-democratie

 

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