Balkan Connection en Bolivie

En Bolivie la confusion demeure après les incidents entre les forces de sécurité et les comploteurs qui, comme l’affirme La Paz,  voulaient tuer le président Evo Morales. Par le plus grand des hasards, toute l’histoire autour de l’autonomie  de la riche province de Santa Cruz  est liée avec les guerres en Croatie  et sa séparation de l’ex-Yougoslavie. Il s’avère que l’un des trois participants décédés dans la tentative d’attentat,le volontaire de la  guerre “de libération” croate, Eduardo Roza Flores dit Ciko ,en plus de ses nationalités bolivienne et hongroise , avait reçu un passeport croate pour sa participation à la guerre.



le 21 avril 2009


Parmi les deux personnes qui ont été arrêtées, se trouvent Mario Francisco Tadic , bolivien avec en plus la nationalité croate, et Elot Toazo, détenteur des passeports bolivien et hongrois.

La semaine derniére, alors que le président Evo Morales partait à Trinidad et Tobago où se tenait le Sommet des Amériques,une action musclée de la police a permis de découvrir en intervenant dans l’hotel de Santa Cruz une ” cellule de comploteurs” et un énorme arsenal. Selon la presse, dans cette riche province, les boliviens d’origine croate , ayant la double nationalité, se sentent inquiets .”Irlandais, croates et hongrois sont dans le complot avec certains de nos concitoyens. Maintenant nous recherchons  d’où est venu l’argent pour cette action. J’aimerais bien que Barack Obama condamne cette tentative et non qu’il se taise comme ses prédécesseurs quand dans mon pays,il y a une tentative de coup d’Etat” a déclaré Morales lors du Sommet. Le président des Etats Unis lui a clairement déclaré avant son départ  qu’il “condamnait n’importe quelle tentative de chasser un pouvoir démocratiquement élu”.

Mais quelle que soit l’issue de ce nouveau drame, où comme il est annoncé, le meurtre du président était planifié, le rôle des citoyens croates dans une “kosovisation de la Bolivie” est connu depuis longtemps des officiels de La Paz. Nombreux sont ceux qui , pour cette” Balkan Coonection” accusent le riche homme d’affaires de  Santa Cruz Branko Marinkovic, qui est en même temps un des dirigeants de l’actuel Mouvement pour l’autonomie ou la séparation de la riche province.
Les autorités de La Paz l’ont même accusé d’avoir au travers de ses relations balkaniques fait venir des volontaires des Balkans pour lancer en Bolivie des incidents sanglants semblables à ceux qui se sont passés dans les années 90 dans la patrie d’origine de Marinkovic.


Fuyant la “vieille Yougoslavie “, “le communisme de Tito”  et “la faim”, ses parents étaient déjà en 1956 arrivés dans la province de Santa Cruz. Leur fils est né 11 ans après qu’ils aient choisi une nouvelle patrie. Branko Marinkovic, président du Comité pour l’autonomie de cette riche et puissante province de Santa Cruz affirme n’envisager nullement de partir ailleurs et se sentir bolivien à 100%.

La Croatie a deux consulats en Bolivie dont un justement à Santa Cruz, alors que le second est à  Cocabamba.

Des spots à la télévision bolivienne ont pendant un moment montré des documents d’archives des massacres oustachis pendant la Seconde Guerre mondiale ,les reliant avec l’éclatement sanglant de l’ex-Yougoslavie et la situation actuelle en Bolivie. Ses spots faisaient un parallèle avec le puissant Branko Marinkovic et ses “mercenaires”. Après les derniers événements, Marinkovic s’est retiré “en lieu sûr”  écrivent les journaux bien informés de sa province.


Branko Marinkovic affirme néanmoins que le informations sur son origine oustachie sont des affabulations et qu’au contraire, il vient d’une famille de partisans qui ensuite a été déçue. Face aux accusations de racisme à l’égard de la population à la peau plus foncée qui marquerait son parti, Marinkovic répond être “indifférent” à l’égard des populations indiennes qui vivent à une altitude de 4.000 métres. Il est entré en politique pour protéger sa province de “l’usurpation de la Paz” et ce malgré l’opposition ferme de sa belle épouse qui est aussi “une visage pâle”. Il se bat contre “les ponchos rouges” dont sont vêtus tradiditonnellement les partisans de Morales.

Est-ce que cette lutte se limite au cadre de la réthorique comme l’affirme ce nouveau riche venu d’un  pays pauvre et qui a récemment investi des sommes énormes dans un Centre de presse à Santa Cruz. Ou bien s’agit-il d’un combat mené par des volontaires croates armés comme on l’indique à La Paz. Pour l’instant ce n’est pas clair. Peu de temps avant son retour en Bolivie l’automne dernier, le héros tombé de la “guerre de libération”, Ciko, avait laissé en Hongrie une cassette de dix minutes dont il avait demandé qu’elle soit rendue publique au cas où il lui arriverait quelque chose. Cette cassette doit être montrée à la télévision  hongroise cette semaine .”Comme s’il avait senti qu’il lui arriverait quelque chose” a déclaré l’évéque hongrois de l’Eglise réformée à Osijek. Cette déclaration a été rapportée par les médias croates qui, avec douleur, font état de la mort de Ciko.


 


Source: Politika

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