Albert II, je suis sûr que tu vas tomber des nues…

Deux morts, cher Albert II, Roi des Belges, deux de plus…

Tu es là tout en haut, dans tes Palais et propriétés, avec tes laquais et serviteurs toujours empressés, soucieux de la moindre bétise…

Tu voyages dans le monde, toujours si bien escorté, un petit signe vers la gauche, vers le centre et vers la droite, pas plus loin…, tout le monde est poli, jamais un mot de trop, on te donne du "Sire", "Votre Majesté", et la vie continue sans que tu es le moindre souci, l'argent tombe après avoir coulé à flots, mais ça date du Congo, une époque noire en double-sens…

Donc, je suis certain que tu vas tomber des nues lorsque tu vas savoir que tu es responsable de deux morts…

Deux de plus…

Nous, Albert II, Roi des Belges ; A tout ceux qui sont et tout ceux qui vont être :

Wij, Albert II, Koning der Belgen ; Aan allen die nu zijn en hierna wezen zullen doen te weten :

J'ajouterai à cette formule : "et aussi à tout ceux qui ont été…" !

Deux morts, cher Albert II Roi des Belges, deux de plus…

Tu es là tout en haut, dans tes Palais et propriétés, avec tes laquais et serviteurs toujours empressés, soucieux de la moindre bétise…

Tu voyages dans le monde, toujours si bien escorté, un petit signe vers la gauche, vers le centre et vers la droite, pas plus loin…, tout le monde est poli, jamais un mot de trop, on te donne du "Sire", "Votre Majesté", et la vie continue sans que tu es le moindre souci, l'argent tombe après avoir coulé à flots, mais ça date du Congo, une époque noire en double-sens…

Donc, je suis certain que tu vas tomber des nues lorsque tu vas savoir que tu es responsable de deux morts…

Deux de plus…

Notre époque, Albert, cherche des responsables pour tout : un pneu crevé à cause d'un trou dans la chaussée, des panneaux de signalisation mal-plaçés, trop de vent, pas assez de pluie, la canicule, les crottes de chiens…, plein de choses qui font fonctionner la Justice qui toujours agit en ton nom…

Pas un Jugement, pas un Arrèt qui ne commencerait pas par : Nous, Albert II, Roi des Belges ; A tout ceux qui sont et tout ceux qui vont être : … Wij, Albert II, Koning der Belgen ; Aan allen die nu zijn en hierna wezen zullen doen te weten : …

Un petit délit, une condamnation, des faits graves ou non, c'est toujours en ton nom que l'affaire se prononce.

Les gens ne s'en rendent pas compte, c'est comme ça…

Ben, non…

C'est pire !

Je ne t'écris pas des milliers ou millions de torturés en esclavage au Congo, ni d'autres qui ont donné une partie d'eux (main, bras, pied, jambe, oeil et que sais-je) en criant "Bive le Roi" pour sauvegarder leur Patrie qui invariablement finit par re-friquoter avec les "prétendus" adversaires tant haïs…, ni des Magistrats et fonctionnaires gradés ou non qui te saluent lorsque tombe leur paie "à vie", ainsi que surtout leur "pension", en récompense de tant d'années d'efforts soit à "emmerder" la moitié de la population, soit à "punir" les gens pour trente-six mille raisons…

Non, Albert, je t'écris pour les "ceusses" qui crèvent toute leur vie parce qu'on leur a menti, parce qu'ils ne pouvaient faire autre-chose, les braves gens qui ont et "qui ont eu" le courage de n'emmerder personne, de ne punir personne, travaillant trois fois les heures des fonctionnaires, avec des risques sans proportion imaginable : de faire faillite, d'aller en prison, d'être ruiné, vilipendé, haï, torturé moralement par vos sbires tristes sires…

Ceux-là qui forment l'économie, la vie, la société, ceux-là qui peinent, à qui on met des bâtons dans les roues (c'est une image, Albert), "tes" sujets, "ton" peuple…

Bien trop souvent "tes" esclaves…

Et bien, Albert, y en a deux de moins…

Sur et certain que quelques-uns, parmis les nommés-à-vie, de ceux qui empochent 3, 5 ou 10.000 euros par mois pour juger de ce qui est bien ou mal, certain de ne jamais crever de faim, de désespoir, sachant qu'à l'heure de la sacro-sainte pension, l'Etat les remerciera de leurs actions en perpétuant leurs salaires par une pension d'équivalence…

"Vive le Roi" qu'ils crient, tout heureux…

Les deux qui sont morts, Albert, ils avaient reçu un mot en ton nom…

L'un s'appelait Armand, sa femme depuis toujours, car l'amour c'est long…, s'appelait Marie-Rose.

C'était un "indépendant", un imprimeur besogneux et honnète, qui avait crié "Vive le Roi" en '39 avant d'être emporté dans la merde croyant qu'il fallait défendre la Patrie-Belgique.

Un brave homme en somme.

Il est devenu imprimeur, aidant au renouveau belge, aidant à l'épanouissement belge, employant des gens, travaillant durement, faisant vivre trente-six familles et d'autres…

Tu sais combien il y en a des comme-lui, Albert ?

Comme ça de tête ?

Dis un chiffre, là, tout seul, sans tes conseillers, ton aide-de-camp et tes ministres…

Tu vois, tout seul, tu sais pas…

Il y en a des milliers, par dizaines et centaines, des petits indépendants, qui crèvent, ne disent rien, ronchonnent, mais travaillent…

Des épiciers, des p'tits garagistes, des cordonniers, des tailleurs, des laveurs de vitres, des imprimeurs….

Comme Armand, justement…

Toute une vie à oeuvrer, à avoir des sueurs froides quand passe un fonctionnaire du fisc, "ton" fisc, Albert…

Et tout ça en attente de la pension….

Avec Marie-Rose à ses cotés…

Pas pour aller saluer les agiteurs de drapeaux en faisant la gueule ou un sourire de circonstance sachant que 12 millions d'euros tombent chaque année pour, entre autre choses, dures et difficiles, saluer les agiteurs de drapeaux à la sortie d'une église…, non, mais pour nettoyer, laver, repasser…

Après toute une vie, la pension tant espérée, l'objectif de toute une vie est enfin tombée…

400 euros par mois…

Tu imagines, Albert ?

Ca fait 4.800 euros par an…

Y a combien de fois 4.800 dans 12 millions ?

Je te laisse calculer, tu commenceras à comprendre le fossé entre le Roi et "son" peuple…

Bref…

Avec 400 euros par mois, les rares petites économies de toute une vie ont fondu comme neige au soleil, les économies qu'ont traqué "tes" fiscards-fonctionnaires "à-vie" en gueulant que TOUS les indépendants sont des fraudeurs (histoire de savoir donner des sous-sous en Afrique pour compte de l'un ou l'autre ministre s'assurant ainsi les revenus d'une mine…, et aussi pour savoir te donner "tes" 12 millions d'euros annuels….), Armand et Marie-Rose n'ont finalement plus rien eu en caisse !

Marie-Rose avait 69 ans…

Armand avait 76 ans…

N'étant que le roi de sa connerie, trop vieux pour pouvoir rebondir, quantité négligeable, hors circuit, citron déjà pressé, pigeon déplumé…, il a réussi à entrer dans la postérité…

Je vais te narrer, Albert, les derniers moments d'Armand et Marie-Rose…

Mercredi 10 octobre 2007, 9 heures, le matin…

Un huissier de Justice vient signifier leur expulsion, en ton nom, Albert…

Nous, Albert II, Roi des Belges ; A tout ceux qui sont et tout ceux qui vont être : patati, patata, expulser Armand et Marie-Rose, zou, recta, paf, dehors, à la rue, à la merde…

Il est accompagné d'un fonctionnaire de police…

L'huissier, officier ministériel, sonne au domicile d'Armand et Marie-Rose, deux retraités depuis longtemps, le temps d'avoir tout perdu…

C'est un petit appartement au second étage d'un immeuble modeste, sis Voie de l'Ardenne à Embourg, faubourg de Liège.

Armand et Marie-Rose savaient qu'à peine né on commence à mourir, savaient aussi qu'ils avaient été floués, savaient aussi qu'en ton nom, Albert II, Roi des Belges, donc de "son" roi, le fils de celui pour lequel il avait combattu en '39…, ils allaient être expulsés, vite fait, en douce, avant l'hiver…

Ils ne savaient plus ou aller, la fin de vie, à 76 et 69 ans, ne permet plus de rêver rebondir, se refaire !

Imagine-toi sans royaume, sans argent, sans sujets, un vrai cauchemar !

Ou aller ?

Voir leur meubles embarqués dans un camion de déménagement jaune et eux "à-la-rue"…, c'était impossible à vivre.

Armand a ouvert la porte à l'huissier, l'a écouté dire qu'en ton nom, Albert, il devait partir…

Il est allé rejoindre sa Marie-Rose, sa femme d'une vie… qui l'attendait dans leur lit d'amours passées…

Une dernière fois un baiser, un vrai…

Les mains qui se touchent, qui s'étreignent, qui se disent mille choses déjà dites, sachant que là, c'est la dernière fois…

Un signe des yeux, vas-y mon amour…, tire…

Boum…

Un coup…

Marie-Rose est partie, pour toujours !

Les yeux rouges comme son sang, pleurant encore, hoquetant, Armand recharge puis retourne vers lui son fusil de chasse….

Il regarde le reste du visage de "sa" Marie-Rose…

Alleï, une fois, fieu…, courage !

Il ferme les yeux, elle est là, éternellement belle, et c'est l'image qu'il rejoint en appuyant sur la détente…

Un dernier stress, ne pas se rater, être certain de partir avec elle…

Boum…

Il n'y a plus de Marie-Rose, il n'y a plus d'Armand…

Le fonctionnaire de police, ne sachant ce qui s'est passé, panique pour lui d'abord…: être blessé, tué peut-être et ainsi rater sa pension pour plus tard, non…!

Il prévient ses collègues…

Le paisible quartier est bouclé par les forces "de l'ordre", avec casques, gilets pare-balles, boucliers et tutti-quanti…

Lorsque tout ce monde, agissant pour le "bien public" envahit l'ancien nid d'amour, ils ne peuvent que constater qu'il y a deux morts…

Armand ne descendra plus jamais dans le café-restaurant situé au rez-de-chaussée, il ne jouera plus jamais aux cartes avec ses copains, il ne plaisantera plus jamais de la vie qui ne fait que passer, il ne parlera plus jamais de "sa" marie-Rose ni du temps ou il se faisait tirer dessus alors qu'il criait "Vive le Roi"…

Officiellement, Armand n'est plus l'époux aimant de Marie-Rose, mais son meurtrier…

Mais, comme il s'est donné la mort après son "forfait"…, il n'y a plus lieu de poursuivre qui que ce soit et l'action publique s'est éteinte d'elle-même…, ce qui explique, Albert, que "ton" parquet n'est pas descendu sur les lieux…

Deux de moins Albert…

Nous, Albert II, Roi des Belges ; A tout ceux qui sont et tout ceux qui vont être : … Wij, Albert II, Koning der Belgen ; Aan allen die nu zijn en hierna wezen zullen doen te weten : …

PS : Bonne nouvelle, Albert, plus de pension à payer à Armand et Marie-Rose…

Ecrit par Quelqu'un d'autre, franco-belge, ex-indépendant, futur non-retraité, fils d'un semi-handicapé à vie pour avoir défendu sa patrie… un sujet corvéable parce que né de l'autre coté de la barrière, victime non consentante de la connerie politicienne et fiscale, rebelle, amer et désabusé…

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