“Uribe, tu sais compter à rebours, j’espère ?”

Colombie : Faible mandat pour Uribe devant une abstention massive, par Dan Feder – Narco News, 30 mai 2006

Traduction par Cuba Solidarity Project

Bogota : Au cours des quatre dernières années, les correspondants étasuniens et autres basés à Bogota ont pratiquement passé tout leur temps à s’extasier sur l’incroyable popularité du Président colombien. Selon le mythe, pour la première fois les colombiens ont un président qui travaille nuit et jour, sans relâche, pour améliorer leur sort. L’article suivant du Boston Globe, publié la veille de l’élection, en est un exemple typique :

« Actif et fonceur, le président colombien Alvaro Uribe n’hésite pas à passer un coup de fil dès l’aube à un des ses assistants lorsqu’une idée lui vient soudainement à l’esprit ou un Dimanche lorsqu’il a besoin d’aide pour répondre à une question lors de ses réunions à la Mairie.

Son style, passionné et pragmatique, l’a aidé à réduire l’insécurité et relancer la croissance économique dans ce pays ravagé par la guerre – et a aussi fait de lui le favori pour l’élection de demain… Mais Uribe, le président le plus populaire que la Colombie ait connu, aura à faire face à des défis vertigineux lors de son second mandat.

Le président, âgé de 53 ans, bénéficie clairement d’un soutien populaire. Lors de son dernier meeting de campagne qui s’est tenu dans la capitale vendredi dernier, la place principale était couverte de ses partisans et de banderoles clamant « continuez, président ! » »

Après cette confortable victoire dimanche dernier, la Colombie se prépare à vivre quatre années de plus sous Uribe, le président qui a transformé la Colombie en un îlot de servilité envers les Etats-Unis tandis que le reste de l’Amérique du sud adopte lentement des alternatives plus souveraines, plus populaires et plus démocratiques. En réalité, Uribe a été réélu avec un des plus faibles mandats populaires de toute la région. Les véritables vainqueurs des élections de 2006, ceux qui n’ont pas fait la une des journaux commerciaux mais qui continuent néanmoins de dominer la scène politique, ce sont les déçus du système.

La Gauche – à un époque pratiquement inexistante sur la scène politique colombienne – s’est révélée une force majeure qui a finalement réussi à ouvrir une brèche dans le long règne du Parti Libéral Colombien. Ce ne fut pas le fruit du hasard, mais celui d’un travail intense pendant des années pour unifier les différentes factions à gauche et regagner lentement la confiance que des décennies de guerre et de répression avaient entamée.

En 2002, Luis Eduardo Garzon s’était présenté comme le candidat d’une nouvelle coalition de gauche appelée le Pole Démocratique Indépendant (PDI), remportant à peine 6 pour cent des voix. Cependant, l’année suivante, il remporta la mairie de Bogota et plusieurs candidats du PDI remportèrent plusieurs autres villes importantes. Ce furent les premières victoires réelles de la gauche depuis que le parti de l’Union Patriotique fut massacré – la plupart des principaux candidats et des milliers de militants furent assassinés – au milieu des années 80 et au début des années 90.

Lors des élections pour le congrès, en mars de cette année, des candidats « radicaux » du PDI et l’ancien guérillero du M19 Gustavo Petro, considéré comme le député le plus populaire de la chambre basse, se présentèrent au Sénat et obtinrent le deuxième plus grand nombre de voix jamais obtenu par un sénateur. Aujourd’hui, Carlos Gaviria, partisan d’une réforme de la politique antidrogue , récolta le nombre sans précédent de 2,6 millions de voix, soit 22 pour cent, en tant que candidat à la présidence au nom du Pole Démocratique Alternatif (PDA).

Dans le même temps, et malgré un soi-disant enthousiasme sans précédant pour la réélection du président, Urie a eu relativement peu de voix. Selon les derniers chiffres officiels, la participation n’a été que de 43% des inscrits. (la notion « d’inscrit » est un autre sujet de débat dans la mesure où nombreux ont été ceux qui se sont vus refouler des bureaux de vote pour une raison bureaucratique ou une autre, aucun chiffre précis ne semble être disponible.)

Comparons ces chiffres aux 69,2 pour cent de participation au référendum de 2004 au Venezuela. Ou aux 77,21 pour cent en Espagne qui donnèrent la majorité au Parti Socialiste la même année. Ou les 83,6 pour cent d’Italiens qui ont récemment donné une courte victoire à la gauche. Même aux Etats-Unis ou au Mexique, deux pays connus pour leur taux d’abstention, la participation a dépassé les 60% lors des élections de 2004 et 2000.

La « victoire » du candidat de droite Uribe semble encore plus étroite comparée aux pays voisins :

– Pérou 2006 : 88,71 pour cent de participation au premier tour, le nationaliste de gauche Ollanta Humala en tête (le deuxième tour n’a pas encore eu lieu)

– Chili, 2006 : 87,12 pour cent au second tour, remporté par Michelle Bachelet, centre-gauche.

– Bolivie, 2005 : 84,5 pour cent, remporté par le candidat de gauche Evo Morales.

– Uruguay, 2005 : 88,29 pour cent, remporté par le candidat de centre-gauche Tabaré Vásquez

– Panama, 2004 : 76,90 pour cent, remporté par le candidat de centre-gauche Martín Torrijos Espino

– Argentine, 2003 : 77,53 pour cent, remporté par le candidat de centre-gauche Nestor Kirchner

– Brésil 2002 : 79,5 pour cent, remporté par le candidat de gauche Lula da Silva.

– Equateur, 2002 : 71,21 pour cent, remporté par le candidat nationaliste de gauche avec le soutien des indiens, Lucio Gutierrez.

Cela dit, le vote est plus ou moins obligatoire dans ces pays, ce qui n’est pas le cas de la Colombie (tout comme le Mexique, les Etats-Unis, l’Italie ou l’Espagne). [ note du traducteur : erreur ici en ce qui concerne l’Italie, non ? ] Mais dans pratiquement toutes ces élections où le vote est obligatoire, le taux de participation fut exceptionnellement élevé lorsque les électeurs ont senti qu’un changement véritable était possible ou qu’il fallait défendre un système qui était attaqué. Quelque soit l’opinion que l’on peut avoir sur le vote obligatoire, les dirigeants de tous les pays cités peuvent prétendre, d’une manière bien plus crédible qu’Uribe, qu’ils ont bien été élus avec la majorité des voix.

Que s’est-il donc passé pour ces Colombiens qui étaient censés faire confiance pour la première fois à leur gouvernement ? Qui se sentent protégés et plus en sécurité qu’auparavant ? Comparé à l’élection de 2002 où il remporta son premier mandat, Uribe ne récolta que 1,3 millions de voix de plus cette année – dans un pays qui compte près de 46 millions d’habitants. Peut-être qu’un jour la Colombie verra un candidat redonnera au peuple l’envie de se prononcer, de croire qu’une élection pourrait changer leurs vies, mais Uribe n’est pas ce candidat là.

Vue des Bidonvilles

« Ici, les gens de votent pas, » m’a dit Roberto Camacho le jour du vote. Il fait partie de ces millions de gens qui vivent dans les bidonvilles autour de Bogota. « le président, c’est pour les riches. Les candidats parlent des pauvres pendant la campagne électorale, mais une fois au pouvoir ils nous oublient. »

Il y a dix ans, la violence de la guerre civile Colombienne a forcé Camacho à abandonner sa ferme à Choco, le département le plus pauvre du pays malgré ses terres fertiles et son statut de la plus grande biodiversité sur terre. Il s’enfuit de Choco et devint un des premiers afro-colombiens à s’installer sur les collines de « Comuna 4 », un secteur de la banlieue misérable de Suacha, au sud de Bogota. Aujourd’hui, 64 000 personnes y vivent dans les maisons construites sans autorisation et des cabanes accrochées aux flancs de ces collines ; 80 pour cent d’entre eux, dit Camacho, sont des gens déplacés comme lui, des réfugiés dans leur propre pays.

Au cours des dernières décennies, la Colombie est devenue un des pays les plus urbanisés au monde. Le nombre de déplacés a dépassé pour la première fois la barre des 100 000 en 1996, l’année où Camacho s’est enfui de sa ferme vers la ville, et le nombre n’a pas baissé depuis. La pire année a été 2002, l’année de la première élection d’Uribe, où le nombre de déplacés atteignit 413.000, selon l’organisation de défense des droits de l’homme CODHES. Le chiffre a diminué depuis mais n’a pas donné de véritables signes d’amélioration pendant les années Uribe.

Comme l’a signalé Sean Donahue l’année dernière, le milieu des années 90 marqua le début de dix ans de massacres dans le département de Choco, où des intérêts économiques puissants commencèrent à confisquer les terres. Lorsque le Plan Colombie fut lancé en 2000 ainsi qu’une intense campagne de fumigation, une bonne partie des petits agriculteurs de coca dans les départements du sud durent fuir. Les terres vierges de Choco attirèrent de nombreux fermiers de coca déplacés qui furent eux-mêmes rattrapés par la guerre brutale anti-drogue imposée par les Etats-Unis. A présent, selon Camacho et d’autres « chocoanos » du barrio, les gens commencent à arriver des jungles de Choco, fuyant les fumigations et autres manifestations de la guerre anti-drogue.

Ceux qui tentent de fuir la guerre rejoignent ceux qui tentent de fuir la misère, obligés de chercher du travail dans les villes, comme leurs semblables à travers l’Amérique latine, tandis que la politique économique d’Uribe et de ses prédécesseurs rend la vie de plus en difficile pour les petits paysans. Souvent, le déplacement ne s’arrête pas aux villes, car une violence paramilitaire y règne aussi, combinée avec le statut illégal des habitations dans lesquelles ils sont obligés de vivre. Une fois arrivés dans les grands centres de réfugiés tels que Bogota ou Medellin, les habitants des bidonvilles doivent souvent continuer de fuir d’un barrio à l’autre.

Une bonne partie de l’abstention qui a marqué les élections dimanche – tant regrettée par les média qui n’arrivaient pas à comprendre une telle apathie devant une élection « historique » – eut lieu dans des lieux tels que Suacha. On peut vivre des années à Bogota sans voir ces communautés marginalisées ; la géographie particulière de la capitale les cache derrière les collines et les arbres. Les banlieues pauvres du sud ne sont que de vagues zones inconnues. « El Sur » (le Sud), là où le mal rôde.

Face à une telle marginalisation, de plus en plus de gens considèrent que la « démocratie » colombienne n’a pas de sens. Qu’est-ce que ça peut bien faire, demande Camacho, si, après dix années de guerre menées par le gouvernement qui l’ont obligé à quitter sa ferme, il ne peut toujours pas y retourner sans crainte de se faire assassiner ? Aucun candidat présidentiel n’est jamais venu à Comuna 4 pour parler aux gens, dit Camacho. Nous passons devant un bureau de vote situé à quelques pas de sa maison. En effet, peu semblent intéressés ; les longues files d’attente, montrées à la télévision, dans le centre-ville et les quartiers résidentiels, sont invisibles ici.

Beaucoup ont dit que malgré le faible taux de participation, les sondages indiquent depuis quatre ans que la moitié du pays soutient Uribe, et que les élections de dimanche reflètent donc bien la volonté populaire. Certes, une grande partie de la population soutient le président. La violence politique se poursuit dans les campagnes, et l’année dernière a connu un record historique dans le nombre d’attaques de paramilitaires, mais les crimes, particulièrement les meurtres et les enlèvements, sont en baisse dans la plupart des régions du pays. Plusieurs routes principales, jadis les cibles de la guérilla et du banditisme, sont désormais bordées de soldats et d’artillerie et sont considérées comme sûres. Uribe a réussi à convaincre de nombreuses personnes que si on lui donnait une « deuxième chance », quatre ans de plus, il pourra débarrasser le pays une bonne fois pour toutes de la guérilla et des trafiquants de drogue.

Mais les sondages ne disent pas tout. Le même phénomène de marginalisation qui décourage les gens d’aller voter les rend aussi invisibles aux yeux des sondeurs. Alfredo Molano, un des principaux journalistes et intellectuels Colombiens, déclara en 2004 à NarcoNews :

« Selon les sondages, (Uribe) a un très fort taux de soutien. Mais les sondages en Colombie sont effectués par téléphone, auprès de 1000 ou 1500 personnes choisies dans quelques villes – de grandes villes comme Bogota ou des villes moyennes comme Villavicencio. Mais ils sont effectués par téléphone. Donc, on sait qu’une grande partie de la population est ignorée par ces sondages. Il n’y a que sept millions de téléphones en Colombie, pour une population d’environ, disons, 40 millions. Il y a donc une très grande partie de la population, peut-être les trois-quarts, qui ne participe pas aux sondages ; on ne leur a jamais posée la question, et on ne la leur posera jamais.

… il y a autre chose qui pousse à douter de ces sondages. Lorsque les enquêteurs appellent, ils le font d’une manière anonyme. Les gens ne savent pas qui est à l’autre bout du fil. Alors, si on leur demande, « aimez-vous Uribe ? » les gens ont peur, et ils ne vont pas répondre « non, je n’aime pas Uribe », parce que c’est peut-être un piège. Pareil pour l’armée. En sachant ce que je sais, si je reçois un coup de fil me demandant si je soutiens l’armée, j’aurais peur de répondre. Ces éléments, bien entendu, ne sont jamais pris en compte. »

Des menaces qui se profilent

En face du bureau de vote, les mots « Bloque Capital » (Bloc Capital, des Unités d’Auto-défense colombiennes ou AUC, le groupe paramilitaire qui signa un accord de « paix » avec le gouvernement d’Uribe) s’étalent sur un mur.

Un des arguments principaux d’Uribe a été d’avoir signé un accord avec les groupes paramilitaires d’extrême droite, et principalement d’avoir gracié leurs crimes (ces groupes sont de loin les principaux responsables des massacres et assassinats politiques) en échange d’une « restitution de leurs armes ». Camacho, dans sa vie de tous les jours en tant que dirigeant de la communauté, connaît la réalité qui se cache derrière la façade. Il est vrai, dit il, que la violence a baissé dans le quartier, mais les paramilitaires sont toujours présents, et sont toujours armés. « Les choses n’ont pas vraiment changé. Ils ont menacé ma famille, mes fils ont dû quitter le barrio pour ne pas être assassinés. Ils ne peuvent plus revenir à la maison. »

Les intimidations formulées par l’extrême droite ont été très répandues à l’approche de l’élection. Quatre jours avant l’élection, un groupe qui se nommait « Colombie libre du communisme : bras armé de l’ancien AUC, », publia un communiqué qui disait, entre autres :

« Chers compatriotes :

Le moment est venu de faire un choix pour le présent et l’avenir de notre patrie sacrée. Nous, le groupe Colombie Libre (« Colombie libre du Communisme ») sont attentifs à toute décision que vous pourriez prendre en faveur d’une démocratie authentique. La seule voie pour tous les Colombiens est celle du soutien inconditionnel à la politique de sécurité démocratique de notre président-candidat, le docteur Alvaro Uribe Velez.

En aucune manière nous ne permettrons un autre résultat à cette élection qui approche, dimanche prochain, que celui de l’élection du Président Uribe et de son groupe de collaborateurs. Ils savent très bien qu’ils ont notre soutien total. A cet égard, nous aimerions vous prévenir une dernière fois : étant donné les circonstances dans lesquelles se trouve actuellement le pays, nous nous déclarons en guerre ouverte et totale contre tout intérêt opposé à la réélection de notre dirigent légitime…

Nous ne permettrons pas un autre résultat et, s’il advenait dimanche que la majorité porte des chemises jaunes (couleur du Pole Démocratique Alternatif), nous les teinterons d’une autre couleur, celle affichée par l’insurrection et les libéraux serviles : rouge sang ! »

D’autres lettres similaires, menaçant de violences et proclamant leur loyauté envers Uribe, ont été envoyées à différents groupes et organisations. De telles menaces n’ont pas été prises à la légère après le meurtre le mois dernier du militant de gauche Hinigio Baquero Mahencha – un rescapé de la violence des années 80 contre le défunt parti de l’Union Patriotique – ainsi que d’autres décès et disparitions mystérieux autour de Bogota.

Au bord d’une explosion sociale

« Nous sommes très préoccupés » nous a déclaré Samuel Moreno, président du Pole Démocratique Alternatif et sénateur, la veille de l’élection, « par le fait que beaucoup de gens ici ont montré qu’ils étaient prêts à abandonner des droits civiques en échange de paix. » C’est une bonne description des 62 pour cent des électeurs qui ont revoté pour Uribe. Mais que se passera-t-il lorsque les gens se rendront compte qu’Uribe ne peux pas apporter la paix mais seulement plus de répression ?

Les mythes que les médias ont répandus, profitant de la lassitude de la population qui avait soif de bonnes nouvelles, ne pourront durer très longtemps. La guérilla est trop puissante, trop sophistiquée, trop expérimentée pour être « écrasée » militairement selon la promesse d’Uribe. En tant que représentant des secteurs les plus conservateurs des propriétaires terriens, et avec un passé de liens avec les paramilitaires et le trafic de drogue, Uribe ne pourra jamais être un négociateur crédible pour les Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes (FARC). Les scandales sur l’infiltration des forces de sécurité par les narcotrafiquants et les paramilitaires ont été jusqu’à présent été occultés par la campagne électorale. Mais l’élection est passée et les fonctionnaires tombés en disgrâce commenceront à porter atteinte à l’image d’Uribe. L’Accord de Libre Echange (TLC initiales espagnoles) qu’il négocie avec les Etats-Unis est déjà très largement impopulaire, y compris parmi les partisans défavorisés du président. La croissance économique dont il se vante n’a pas encore eu d’effets sur la pauvreté et, si l’histoire récente d’autres pays d’Amérique latine peut servir de référence, la patience des masses devant le modèle néolibéral est en train de s’épuiser.

Au cours du mois de mai, nous avons déjà eu un aperçu des quatre prochaines années. Le semaine dernière nous avons raconté les mobilisations populaires à travers tout le pays contre la politique anti-démocratique du gouvernement, en faveur de la réforme agraire, contre le TLC, et dans de nombreuses zones contre la guerre chimique par fumigations que les Etats-Unis et le gouvernement colombien mènent contre leur fermiers. (un des deux départements remportés par Gaviria fut Narino, le département qui a subi le plus de fumigations.) Malgré la répression exercée par le gouvernement d’Uribe, qui traite ces manifestants comme des combattants ennemis, les dirigeants sociaux se sont déclarés plus déterminés que jamais à poursuivre la lutte et la résistance.

Pendant le dernier mandat d’Uribe, les Etats-Unis ont injecté 3,5 milliards de dollars en aides à son gouvernement. Les autorités étasuniennes lui ont virtuellement délivré un laisser passer sur toutes les scandales touchant au trafic de drogue et les atroces violations des droits de l’homme. Uribe a prouvé qu’avec le soutien de Washington, il pouvait contourner l’article de la constitution qui limitait à une seul le nombre de mandats présidentiels, et se faire réélire. Mais avec l’effondrement du vieux système colombien à deux partis, avec l’émergence d’une gauche électorale, et la possibilité que, un jour, la majorité bascule, son deuxième mandat risque de s’avérer plus difficile que le premier.

Dan Feder, spécialement pour The Narco News Bulletin.

Source : Narco News

www.narconews.com/Issue41/article1855.htm

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